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III. ETAT D’AVANCEMENT DES POLES DE CROISSANCE EN PREPARATION

3.1. Pôle de croissance du Sahel

L’état d’avancement du PCS est développé à travers trois points suivants : (i) la note de cadrage ; (ii) les conclusions des assises nationales et (iii) les propositions soumises au séminaire gouvernemental.

3.1.1. Cadrage pour la préparation du pôle de croissance du Sahel

Faisant suite à la première résolution de la seconde session 2013 du CNPPC demandant au Ministre de l’Economie et des Finances de soumettre le rapport relatif au PCS au Gouvernement, une note de cadrage pour la préparation du pôle de croissance du Sahel a été adoptée par le Conseil des ministres du 30 avril 2014à travers le décret n°2014-533/PRES/PM/MEF du 24 juin 2014.Son objectif est d’aboutir à un projet cohérent, intégré et durable permettant d’accélérer la croissance et de réduire la pauvreté dans la durée.

Dans ce qui suit, il est rappelé (i) l’esquisse du pôle, (ii) le mécanisme de préparation du projet;

(iii) les perspectives pour la pérennisation du pôle.

Concernant l’esquisse du pôle, elle traite de l’objectif de développement, des domaines d’intervention et composantes possibles, la localisation et la dénomination du projet.

L’Objectif de Développement du Projet (ODP) est de contribuer à l’accroissement de la compétitivité du secteur privé dans la zone du pôle, occasionnant une augmentation de la création d’emplois, de la production dans les secteurs porteurs de croissance (fourniture des mines, élevage, agriculture) et de la résilience des populations du Sahel.

Les grands domaines d’intervention retenus sont : (i) le développement du secteur privé (des entreprises) ; (ii) le développement rural (élevage en priorité, agriculture) ; (iii) le soutien à la production à travers la construction des infrastructures et services critiques ; (iv) le développement durable (gestion environnementale et sociale).

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Quatre composantes ont été retenues à l’étape actuelle en vue de rendre opérationnel le projet.

La première composante porte sur « l’Appui aux secteurs porteurs de croissance dans le Sahel pour créer de la valeur ajoutée locale ». Elle vise le développement des capacités des fournisseurs existants et futurs auprès des mines dans le Sahel et le soutien aux acteurs du secteur de l’élevage, plus particulièrement la transformation. Deux volets seront développés : (i) le développement des capacités des fournisseurs existants et futurs auprès des mines dans le Sahel ; (ii) le soutien aux acteurs des secteurs porteurs dans le Sahel (élevage en premier, agriculture, tourisme).

La deuxième composante est relative à la « Construction d’infrastructures structurantes pour lever les contraintes de l’enclavement et de la compétitivité ». Elle concerne la construction d’infrastructures structurantes et productives et l’amélioration de l’accès à l’énergie.

Les interventions devront concerner : (i) la construction d’infrastructures structurantes et productives et (ii) l’amélioration de l’accès à l’énergie.

La troisième composante intitulée « Gestion du capital social et environnemental et amélioration de la gouvernance dans la zone de pôle de croissance » a pour objectifs le renforcement des capacités pour appréhender, mesurer les externalités négatives de l'exploitation industrielle et artisanale, ainsi que ceux des secteurs porteurs de croissance du pôle de croissance afin de définir et mettre en œuvre les mesures de sauvegarde.

La quatrième composante est relative à la « Bonne gouvernance pour la coordination, la mise en œuvre et l’exécution fiduciaire du projet ». Elle a pour objectif de permettre l’atteinte des résultats du projet et le suivi-évaluation des activités du projet selon un calendrier convenu au préalable, et le cas échéant une réorientation stratégique des objectifs du pôle de croissance du Sahel. L’unité de coordination du projet et la mise au point des arrangements institutionnels nécessaires seront déterminés.

Dans le souci d’avoir une dénomination du projet qui prend en compte les concepts d’intégration sectorielle et de durabilité, il est retenu l’intitulé suivant : « POLE DE CROISSANCE DU SAHEL, Une dynamique intégrée pour le développement durable ».

La zone d’influence du projet retenue couvrira toute la région de manière à intégrer l’ensemble des sites miniers. La ville de Dori constituera le point d’encrage ou zone de concentration.

S’agissant du mécanisme de préparation du projet, il aborde les principes directeurs, le dispositif institutionnel de préparation, le programme de travail et le financement.

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Les principes directeurs suivants ont été retenus : :(i) le développement harmonieux du territoire national ; (ii) la participation des acteurs et la synergie d’actions ; (iii) la durabilité des actions ; (iv) la rationalisation et la capitalisation de l’existant ; (v) la responsabilité des acteurs et l’engagement sur les résultats.

Le dispositif institutionnel pour la préparation du projet comprend les organes suivants : (i) un Comité de Supervision (CS) ; (ii) un Groupe Technique (GT) ; (iii) une Unité de Préparation du Projet (UPP). Ledit dispositif a été adopté par le Conseil des ministres du 30 avril 2014 à travers le décret n°2014-582/PRES/PM/MEF du 10 juillet 2014.

Le programme de travail du dispositif institutionnel est sa feuille de route définissant les activités à conduire avant le lancement officiel du projet pôle de croissance du Sahel.

Le financement de la phase de préparation du projet est assuré par la Banque Mondiale (fonds de préparation du projet) et l’Etat burkinabè (contrepartie nationale) et éventuellement d’autres partenaires susceptibles d’accompagner la mise en œuvre de ce deuxième pôle économique.

Pour ce qui est des perspectives pour la pérennisation du pôle, elles traitent de la vision à long terme, les perspectives d’évolution, le dispositif de gestion et les acteurs et leurs rôles.

La vision du Gouvernement est de faire de la région du Sahel un pôle de croissance reposant sur une économie diversifiée, complexifiée et dynamique en partant des secteurs porteurs de croissance que sont entre autres l’élevage, les mines et le tourisme.

Les perspectives d’évolution et le dispositif de gestion définissent les mutations du pôle à court, moyen et long termes. La vision associée à cette évolution est d’aboutir à un développement intégré et durable de la région du Sahel. Pour ce faire, le dispositif de gestion connaitra trois phases : (i) la première phase ou phase projet d’une durée de cinq ans (vise à asseoir les conditions institutionnelles et infrastructurelles pour le développement de la région du Sahel et assurer le passage à l’échelle pour l’émergence d’un véritable pôle de croissance) ; (ii) la deuxième phase ou phase projet combinée à la création de la société d’économie mixte, d’une durée de cinq ans (consolidera les acquis de la première phase à travers le montage d’un nouveau projet et la création d’une société d’économie mixte pour, d’une part, attirer les investisseurs et, d’autre part, assurer un réel essor du secteur privé domestique) ; (iii) la Troisième phase ou phase de la société d’économie mixte (consacre l’émergence d’un secteur privé dynamique doté de capacités lui permettant de compétir avec les investisseurs étrangers et d’accroitre de manière structurelle la valeur ajoutée locale et nationale).

Les différents acteurs que sont l’Etat (impulsion et orientation générale), les collectivités territoriales (appropriation dans le cadre du développement local et régional), le secteur privé (moteur de la production), les organisations de la société civile (sensibilisation et contrôle

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citoyen), l’unité de gestion (coordination et exécution), la population (adhésion et participation) et les partenaires techniques et financiers (mise à disposition de ressources) ont chacun un rôle important à jouer aussi bien pendant la phase de préparation que de mise en œuvre, eu égard à leur champ de compétences.

3.1.2. Conclusions des assises nationales sur le Pôle de croissance du Sahel

Conformément aux conclusions de la deuxième session 2013 du CNPPC, le Gouvernement a organisé du 24 au 25 juillet 2014 à Dori, des assises nationales sur le pôle de croissance du Sahel. L’objectif était de rechercher un consensus national autour du projet Pôle de croissance du Sahel en vue de garantir le succès de sa mise en œuvre.

Au cours de leurs travaux, les participants ont salué la tenue d’assises nationales sur le PCS et se sont réjouis de la qualité des échanges et des contributions. Ils se sont penchés notamment sur les problématiques majeures de développement de la région du Sahel et ont exprimé des attentes, pour une bonne préparation et une mise en œuvre réussie du PCS.

Au terme de leurs travaux, les participants aux assises ont pris des résolutions et formulé des recommandations.

Concernant les résolutions, elles portent sur l’adhésion à la création du PCS et l’engagement pour la préparation et la mise en œuvre dudit pôle.

S’agissant des recommandations, elles visent : (i) le partenariat pour une synergie d’actions dans le développement de la région suivant une approche intégrée ; (ii) l’actualisation du Schéma Régional d’aménagement du Territoire du Sahel (SRAT) ; (iii) la mise en cohérence des Plans Communaux de Développement (PCD) et des Plans Régionaux de Développement (PRD) avec le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire (SRADDT) et les autres instruments d’aménagement du territoire ; (iv) l’appel aux sociétés minières pour soutenir la construction du PCS ; (v) la prise en compte des normes de durabilité et (vi) la mobilisation des partenaires pour soutenir l’ensemble des secteurs.

3.1.3. Propositions soumises au séminaire Gouvernemental sur le Pôle de croissance du Sahel

Faisant suite aux travaux des assises nationales et conformément à l’une des recommandations de la seconde session 2013 du CNPPC, il se tiendra un séminaire gouvernemental sur le PCS le 17 octobre 2014 à Dori. Pour la mise en œuvre réussie du PCS, des actions et mesures prioritaires doivent être menées par l’ensemble des parties prenantes.

Les projets d’actions ou de domaines d’actions soumis au séminaire gouvernemental

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concernent : (i) les actions à prendre en charge par le projet, (ii) les actions et mesures prioritaires à prendre en charge par les ministères sectoriels et (iv) les mesures à prendre en charge par les autres acteurs.

Concernant les actions à prendre en charge par le projet, elles portent sur les deux phases (préparation et mise en œuvre). Pour l’étape de préparation, ces actions visent : (i) le fonctionnement effectif du dispositif institutionnel de préparation du projet, (ii) la mise à disposition des ressources financières nécessaires, (iii) la conduite diligente des études, (iv) le renforcement des actions de sensibilisation et de communication. Pour l’étape de mise en œuvre et en attendant la formalisation du cadre logique du projet, un certain nombre d’actions et activités jugées prioritaires ont été retenues et présentées par composante et par sous-composante (cf. tableau annexé).

S’agissant des actions ou domaines prioritaires à prendre en charge par les ministères sectoriels, elles visent à asseoir un PCS pleinement opérationnel et viable. Dans ce sens, les grands domaines d’actions retenus sont les suivants :(i) le bitumage et/ou réhabilitation des routes d’accès et des pistes à bétail, (ii) l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement, (iii) l’accroissement de l’offre d’énergie, (iv) l’accroissement de l’accès aux services de télécommunication et de communication, (v) la construction d’autres infrastructures structurantes, (vi) l’amélioration du climat des affaires ; (vii) l’appui au financement des entreprises ; (viii) le développement des capacités et renforcement de partenariat en matière de formation, de recherche et d’innovation ; (iv) la protection de l’environnement et amélioration du cadre de vie ; (x) la cohérence spatiale et socioéconomique du développement de la région du Sahel, (xi) le développement des services sociaux en réponse aux besoins de la région dans le contexte du PCS, (xii) la promotion du tourisme, (xiii) le renforcement de la sécurité.

Au titre des mesures d’accompagnement à prendre en charge par les autres acteurs, il est attendu une implication importante des collectivités territoriales (appropriation et articulation des plans de développement avec le PCS en vue de stimuler le développement local), du secteur privé (rôle moteur dans la production conformément à la SCADD) et des organisations de la société civile (adhésion, engagement et participation).