• Aucun résultat trouvé

de promotion des exportations qui sont déclinées ci-après : contexte du thème (1.1) et justification du thème (1.2).

1.1. Contexte du thème de la session

L’économie burkinabè est caractérisée par une balance commerciale qui jusqu’en 2007 était structurellement déficitaire et dominée par les exportations de coton et des produits d’élevage qui représentaient entre 70 et 80% des exportations entre 2000 et 2007. Le boom minier enregistré à partir de 2008 a fait passer la part de l’or dans les exportations de moins de 3,1%

en 2007 à 18,8% en 2008 puis à près de 80% en 2012, le propulsant comme principal produit d’exportation devant le coton.

La balance commerciale, habituellement déficitaire, ressortira excédentaire en 2011 (+11,6 milliards de FCFA) et 2012 (+108,5 milliards de FCFA).Cependant, la chute des cours de l’or

5

observée en 2012 et 2013 a eu pour conséquence une dégradation de la balance commerciale en 2013 qui est ressortie déficitaire à -347,3 milliards de FCFA.

L’arrivée du boom minier a contribué à une relative diversification des produits d’exportation avec l’entrée en scène de l’or. Toutefois, elle n’a pas permis un rééquilibrage significatif dans la mesure où les trois principaux produits d’exportation restent les mêmes (or, coton et élevage) dans un ordre revu. Leur part dans les exportations a en revanche crû passant de 75,51% en 2007 à 94,66% en 2012.

Cette forte dépendance des exportations à ces trois produits rend le pays vulnérable aux chocs exogènes que subissent les prix de ces produits à l’international comme ce fut le cas pour le coton pendant la crise financière internationale de 2008. Il en est de même pour l’or avec la chute de ses cours entre2012 et 2013, qui a eu pour effet de faire baisser la valeur des exportations de 8,7% et leur part dans le PIB de 3,5 points de pourcentage. Toute chose qui met en exergue la vulnérabilité de l’économie, le fragilise et l’expose aux chocs exogènes dont les conséquences sont dommageables aussi bien pour l’activité économique que pour les finances publiques. Une situation qui appelle à développer des actions pour faire émerger d’autres sources d’exportations et explorer de nouveaux marchés pour mieux impulser et consolider la croissance économique.

1.2. Justification du thème de la session

Des réformes appréciables et des efforts importants ont été faits par le Gouvernement depuis la décennie 90 pour favoriser l’essor des secteurs d’exportation. C’est dans cette dynamique qu’intervient le boom minier qui a fortement amélioré les exportations au cours de la décennie 2000 au point de devenir le premier produit d’exportation du pays à partir de 2008. Cependant, des efforts restent à fournir pour diversifier d’avantage les exportations afin de renforcer la résilience de l’économie face aux chocs exogènes.

Par ailleurs, lors de sa première session 2014, le CNPPC a planché sur la problématique de la compétitivité des PME/PMI dans l’optique de l’accélération de la croissance et la création d’emplois. Le corollaire de l’accélération de la croissance étant l’accroissement de la production et donc le besoin de débouchés pour ce supplément de production, la promotion des exportations constitue une réponse à cette problématique.

La promotion des PME/PMI répond aussi au souci d’accroissement de la valeur ajoutée des produits nationaux par la transformation. Cette démarche vise à promouvoir une plus grande valorisation des produits et l’exportation de produits à forte valeur ajoutée, toute chose qui participe de l’accroissement des exportations et de la sécurisation du pays en devises. Les produits exportés actuellement par le Burkina Faso sont essentiellement dominés par des

6

produits bruts ou faiblement transformés dont la valeur ajoutée reste très faible. Il en est ainsi de l’or exporté sous forme de lingots semi-raffinés, du coton exporté sous forme de fibre juste après l’égrenage et des animaux exportés sur pieds sans aucune transformation.

Fort de cela, il importe que des actions, visant à promouvoir et surtout diversifier les produits d’exportation et les sources de devises, soient entreprises. C’est dans cette optique que dans la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) l’un des objectifs poursuivis par la promotion des pôles de croissance est de sécuriser le pays du point de vue des devises.

Inscrivant son action dans cette orientation de la SCADD, et en droite ligne du thème de la première session 2014, le CNPPC a choisi de focaliser les réflexions de sa seconde session de l’année sur la problématique de la diversification des exportations pour soutenir et pérenniser la croissance. C’est à effet qu’il a retenu pour thème le suivant : « Faire des pôles de croissance un moteur des exportations en vue d’accélérer et de pérenniser la croissance économique ».

A travers ce choix, le CNPPC entend examiner la promotion de la transformation et de la valorisation des potentialités nationales. Les Zones Economiques Spéciales (ZES) et le Pôle de Croissance du Sahel (PCS) se présentent comme des instruments pouvant aider à l’atteinte des objectifs de diversification et d’accroissement des exportations.

Les ZES sont des espaces d’accueil d’activités économiques dotés d’un ensemble d’infrastructures et de services qui, combinés à des incitations fiscalo-douanières, offrent des conditions favorables à l’essor d’entreprises compétitives capables d’aller à l’assaut du marché mondial et partant booster les exportations. Elles constituent un puissant moyen de promotion et de diversification des exportations d’une part et, un instrument d’accroissement de la valeur ajoutée de la production par le biais de la transformation des produits du cru d’autre part.

Deuxième pôle en construction dans notre pays, le PCS vise à promouvoir une prospérité partagée en s’appuyant sur les secteurs moteurs de la région, que sont principalement l’élevage et les mines. Les produits miniers sont orientés essentiellement vers l’exportation au point que depuis 2008 l’or est devenu le premier produit d’exportation du pays. Pour les produits de l’élevage, troisième produit d’exportation du pays, ils souffrent de l’inorganisation du secteur de l’exportation de bétail sur pattes ayant une moindre valeur ajoutée et rapportant moins en termes de devises. L’ambition poursuivie avec le PCS est de permettre une meilleure valorisation de ces produits porteurs pour répondre à la demande nationale et conquérir les marchés sous régionaux et internationaux et participer ainsi à l’accroissement de la production et des exportations.

7

Au-delà du PCS et des ZES, tout pôle de croissance a vocation à promouvoir les exportations à travers la valorisation des productions traditionnelles et l’introduction de nouvelles productions destinées aussi bien à la consommation nationale qu’internationale. Ainsi, en est-il de Bagrépôle où les 108 projets retenus pour la première phase touchent autant de spéculations classiques telles que le riz et le maïs orientés vers la consommation locale en priorité, que de nouvelles spéculations comme le stevia destiné surtout à l’exportation.

Pour que les pôles de croissance soient effectivement cet outil de promotion des exportations, des mesures devront être prises pour lever les goulots d’étranglement. Comme cela a été relevé par le Comité d’analyse des dossiers pour l’allocation des terres agricoles de Bagrépôle, la problématique de l’accès au financement se pose avec acuité pour certains promoteurs désireux de s’installer sur les pôles de croissance y compris les promoteurs dont la production est tournée vers l’exportation. Il y a donc nécessité de mener des actions pour améliorer l’accès au financement pour les promoteurs intéressés par les pôles de croissance. A cet effet, les fonds nationaux et les banques devront être mis à contribution.

Par ailleurs, pour les promoteurs tournés vers l’exportation les coûts élevés d’accès aux marchés internationaux et la forte concurrence exigent d’avoir des coûts de productions très compétitifs. Leur tâche est rendu encore plus ardue par les pratiques anticoncurrentielles, telles que les subventions, les barrières et autres obstacles tarifaires et non tarifaires ainsi que les barrières linguistiques qui compliquent davantage l’accès aux marchés internationaux. Cela suggère que les coûts de pénétration de ces marchés sont tels qu’ils ne sont pas à la portée des promoteurs pris individuellement. Des actions coordonnées sous l’impulsion de l’Etat.

L’Agence de Promotion des Investissements et l’Agence nationale de Promotion des Exportations devront conjuguer leurs efforts pour développer des actions vigoureuses dans ce sens.

En choisissant donc d’examiner le lien Pôle de croissance et exportations, au cours de sa seconde session au titre de l’année 2014, le CNPPC est fidèle à sa mission de promotion des pôles de croissance dont la finalité est de répondre au souci de bâtir une économie nationale diversifiée et d’accroitre la compétitivité internationale de l’économie grâce à la transformation afin d’exporter des produits à haute valeur ajoutée.

II. BILAN DES ACTIONS DE PROMOTION DES POLES DE CROISSANCE AU 30