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La globalisation et les nouvelles technologies dans les flux migratoires, ont fait permis la communication entre les immigrants et leurs familles. M. Barbero affirme à ce sujet, que l’immigrant va pouvoir transmettre des expériences, des histoires et des images grâce aux technologies d’information et communication (TIC). Dans ce contexte, il définit les TCI comme un système électronique utilisé pour la transmission, la télécommunication et la communication à travers des ordinateurs.

Aujourd’hui, les immigrants Péruviens grâce aux nouveaux moyens de communication, ont la possibilité de communiquer avec leurs familles et leurs amis qui résident dans leur pays d’origine :

« Je parle touts les jours avec ma mère, des fois par téléphone, mais quand on veut vraiment se voir, on opte par la communication par Skype. […]. Si je ne suis pas à l’appartement, grâce à mon téléphone portable et une application, je peux appeler gratuitement via internet. »

(Jimena, Immigrant depuis 2007)

En général, ces immigrants se sentent très proches de leurs racines et ils ne resentent pas la distance qui les séparent. Cependant, et comme l’explique M. Barbero, la brèche digitale va montrer les différences d’accès par rapport aux caractéristiques des immigrants, c’est-à-dire, les immigrants qui sont âges vont avoir plus de difficultés à utiliser ces moyens. Ces difficultés vont être propres à l’évolution de la technologie, à laquelle ils vont être indifférents :

« Maintenant, la communication est beaucoup plus simple qu’avant. Tu peux appeler ta famille avec le téléphone fixe, quand je suis arrivé il y a une trentaine d’années, il fallait envoyer des lettres. Ces lettres pouvaient prendre entre un mois et un mois et demi pour arriver au Pérou. La communication était beaucoup plus difficile. […] J’ai entendu parler de Skype, mais je ne sais pas l’utiliser, je préfère téléphoner. »

(Alita, Immigrant par titre de réfugié politique)

De plus, Panagalos y Host (2006) affirment que « les nouvelles technologies ont un impact sur l’idée de comment les immigrants imaginent et créent leur monde sociale à travers la distance transfrontalière. »149 , de cette

façon, les immigrants vont former des liens sociaux forts avec leurs proches et s’apercevoir que ce processus est comme un rituel :

« Je ne peux pas imaginer ma journée sans parler avec ma famille. Quand je parle avec eux, c’est pour leur raconter mes expériences, mes inquiétudes, pour être connectés. Même si chacun à sa vie, on a ce sentiment de connexion qui fait que nous ne sommes pas si loin. »

(Jimena, Immigrant depuis 2007)

149 BENITEZ, José Luis. “La comunicación

transnacional de las e-familias migrantes”. Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo (PNUD). Universidad Centroamericana “José Simeón Cañas”, 2011

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Avec la globalisation, les moyens de communication aussi se sont développés. La télévision et l’internet permettent aux immigrants péruviens d’être connectés avec leur pays d’origine. A ce sujet, les Péruviens vont avoir un contact pas seulement avec leurs proches, sinon avec la réalité de leur pays.

Finalement, grâce à ces ressources, les Péruviens vont voyager vers leur pays :

« J’essaye au moins d’aller une fois par an, malheureusement, cela fait 4 ans que je ne peux pas y aller, mais dès que ce sera possible, je retournerais. ».

(Jimena, Immigrant depuis 2007)

Cependant, le laps de temps entre les voyages va être très varié entre les différentes vagues migratoires et dépendra, principalement, du facteur économique. Lors des entretiens, j’ai pu remarquer le même sentiment: tous les Péruviens sans exception, dès cela est possible, ils vont avoir tendance à prendre un repos dans leur pays d’origine.

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CONCLUSION

Le parcours de ce mémoire visait à comprendre le processus d’immigration des Péruviens dans toutes ses dimensions, depuis leur décision d’émigration jusqu’à leur insertion dans la société d’accueil.

Absents ou présents ? Un groupe minoritaire dans la ville de Nantes, les immigrants péruviens vont expérimenter leur absence dans la société nantaise par le fait de leur nombre inférieur par rapport aux différentes communautés d’immigrants résidant dans la ville. Mais aussi présents, par le simple fait d’être immigrant. L’image de l’étranger est l’image de l’autre, cet « autre », victime des intolérances et de l’exclusion.

L’exclusion dont ils ont fait preuve au moment de l’insertion professionnelle, pendant les démarches administratives, ou simplement au moment de l’obtention d’un logement. Ces péruviens vont être confrontés à des situations dans lesquels ils vont être considérés comme présent dans une société différente.

Les différentes vagues migratoires nous montrent que les similitudes dans le processus d’immigration existent, mais qu’il existe aussi des différences avec chaque individu. Ce sera grâce à leurs similitudes que les immigrants vont former un cercle social, une communauté. A l’intérieur d’une société culturellement différente et loin de ses origines, les immigrants vont paraitre perdus et invisibles, ils vont chercher toutes les ressemblances qui puissent les amener à expérimenter une approche spirituelle vers leurs racines et leurs mémoires. Une fois que ce « tout » a été retrouvé, ils vont s’y attacher très fortement.

Les Péruviens, vont donc créer une communauté forte et solidaire qui leur permet d’assurer le bien-être de tous les membres. Cette communauté héberge des immigrants de tous les âges, et devient un point d’appui pour les nouveaux arrivants dans la ville. Elle garde aussi certains éléments d’une identité culturelle qu’ils veulent préserver. Les péruviens sont conscients qu’avec le temps, ils perdent les caractéristiques de leur culture d’origine, mais ils savent aussi, qu’ils sont porteurs des nouvelles, les mêmes qui font d’eux ce qui sont aujourd’hui.

A ce moment-là, les Péruviens coexistent avec une population environnante. Pour eux, ce sentiment de présence est devenu une indifférence qui signifie leur intégration. Ils ne sentent plus étrangers, plutôt d’une autre origine.

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Je suis l’autre ici. Je suis péruvienne en France. Je suis immigrante dans un pays culturellement différent au mien. Je suis dans un processus d’intégration qui me permet d’observer l’adaptation et la compréhension des codes sociaux de cette société. J’ai, comme les autres immigrants, vécu l’intolérance mais j’ai aussi vécu la richesse des cultures.

Il y a maintenant deux ans, je suis arrivée à Nantes avec un statut d’immigrante étudiante, depuis l’adaptation a été très difficile. Comprendre les façons de penser et de procéder dans le quotidien a été, pour moi, une lutte personnelle constante. A ce jour, je suis consciente qu’il me reste encore beaucoup de choses à apprendre, cependant, j’ai trouvé l’équilibre de la confrontation des deux cultures.

Malgré que je vis à Nantes depuis peu de temps, le travail de recherche m’a permis de m’identifier avec les immigrants. Le processus d’intégration et d’insertion dans une société différente, arrive avec le temps, et cela j’ai pu le constater au long des entretiens. Je ne fais pas partie de la société française, mais je ne me sens pas extérieure à elle. Je me sens absente et présente, et pour moi, c’est une des caractéristiques de l’image de l’immigrant péruvien à Nantes. On est moins nombreux, on est moins visibles et c’est pour cela qu’on est indifférent dans la société. Cependant, on est présent, pas pour notre nationalité, sinon plutôt pour le fait d’être considéré comme des étrangers.

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