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Après la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, l’Office National d’Immigration a été créé, avec pour objectif, le recrutement et de l’acheminement des travailleurs immigrés : « Après la Seconde Guerre mondiale, l’Office National d’Immigration (ONI) s’occupera du recrutement et de l’acheminement des travailleurs immigrés malgré l’inexistence d’une politique d’accueil. C’est au début des années 1960, et suite à la décolonisation, que l’accueil des migrants va commencer à se structurer notamment par l’intermédiaire du FAS (Fonds d’Action Sociale) créé en 1958 pour les Algériens.».66

En 1973, un réseau d’accueil a été mis en place pour : « atténuer le désarroi et les difficultés des premiers jours ». Elle incluait des postes de premier accueil, d’information et d’orientation dans les départements à forte population étrangère.

En 1979, l’ASSFAM (Association service social familial) a été créé grâce à une initiative mise en place par le service social familial nord-africain en 1951. Dans les années 1980, et avec l’élection de François Mitterrand, les grandes orientations en matière d’immigration ne se modifient pas : « La politique que le gouvernement conduit en faveur de l’immigration est fondée sur une idée simple : compte tenu de la conjoncture économique, nous ne pouvons accueillir d’avantages d’étrangers sur notre sol, mais nous devons avec fermeté et détermination, nous efforcer de permettre à ceux qui vivent dans notre pays de s’y insérer dans les meilleures conditions possibles. » 67

Durant cette période, la préoccupation principale a été de favoriser l’accès des étrangers résidant déjà en France, aux droits (l’accès à l’école, au logement, à la formation et à l’emploi).

En 1983, le gouvernement annonce la mise en place de 30 mesures sur l’immigration, les mêmes qui obligent à faire passer un contrôle médicale aux émigrants dans leur pays d’origine. De plus, cette mesure était accompagnée de l’instauration d’un titre unique de séjour et de travail, ce qui simplifie les formalités aux titres des cartes temporaires et des cartes de résidence.

En 1985, de nombreuses mesures répondant à l’accueil des immigrants, sont mises en place : une visite de pré-accueil du chef de famille avant l’arrivée de la famille en France, une ou plusieurs visites d’un travailleur social au domicile des familles et la remise d’un guide d’accueil élaboré par la direction de la population et des migrations.

66 ANSTETT Suzel. « La longue mise

en œuvre d’une politique d’accueil des immigrés ». Revue Hommes et migration : Accueillir autrement N1261. 2006

67 1981-1986, une nouvelle politique

de l’immigration, documents des Affaires sociales, ministère des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, La Documentation française, février 1986, source Insee, annuaire rétrospectif de la France 1948-1988. Cité par ANSTETT Suzel. « La longue mise en œuvre d’une politique d’accueil des immigrés ». Revue Hommes et migration : Accueillir autrement N1261. 2006

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Ces mesures vont devenir rapidement insuffisantes. En 1992, le gouvernement va mettre en place une véritable politique d’accueil. A cette période, deux nouvelles structures voient le jour : un Secrétariat Général a l’Intégration et un Haut Conseil à l’Intégration.

En 1998, une nouvelle politique d’accueil est mise en place : « Les premiers contacts avec la société d’accueil sont en effet décisifs pour la suite du processus d’intégration. L’enjeu est de faciliter l’insertion de ces familles au moment où elles sont le plus probablement fragilisées et où elles ont des besoins d’accompagnement dans l’apprentissage en matière de la formation, à la connaissance des règles de la vie en France, de l’enseignement de la langue et de l’accès aux droits sociaux, à l’emploi et au logement»68.

Face à cette politique, les nouveaux arrivants doivent s’inscrire dans un cadre organisé : une présentation d’accueil, de leurs objectifs et de leur déroulement, une présentation de la vie en France, une visite médicale pour les personnes qui n’ont pas pu l’effectuer dans leur pays d’origine, un entretien avec un travailleur social pour fixer les objectifs, afin d’établir un diagnostic personnalisé des besoins des nouveaux arrivants et de délivrer une information sur les différentes démarches à entreprendre, et un positionnement linguistique destiné à évaluer les besoins de formation avec les différentes orientations.

« Il apparait que la nécessité d’accueillir les étrangers arrivant en France a mis beaucoup de temps à devenir une priorité des politiques publiques. L’État a confié cette responsabilité à des associations financées sur fonds publics comme le SSAE ou l’ASSFAM qui ont eu du mal à répondre aux exigences des pouvoirs publics. »69

Ce sera qu’en 2002, que l’État va prendre conscience de l’importance d’une politique d’accueil et d’intégration. Cette politique effectuera comme un engagement réciproque entre la France et le migrant, autour d’un contrat d’intégration. Ce contrat a comme objectif, d’accueillir tous les nouveaux étrangers autorisés à s’installer en France et de les informer des principes à respecter pour vivre en France.

68 ANSTETT Suzel. « La longue mise

en œuvre d’une politique d’accueil des immigrés ». Revue Hommes et migration : Accueillir autrement N1261. 2006

69 Idem

« L’objectif de la politique d’accueil et d’intégration est de donner toutes les chances d’intégration aux personnes étrangères entrant, pour la première fois, sur le territoire national pour s’y installer durablement. L’enjeu est de faciliter l’insertion de ces personnes dès leur arrivée, moment où des besoins d’accompagnement s’expriment souvent en matière de connaissance des règles de la vie en France, d’apprentissage de la langue ou d’accès aux droits sociaux. »

Le Contrat d’Accueil et d’Intégration : CAI