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1 Pratiques et dispositifs: quelques exemples

6. Les langues testées

1.6 Evaluation de tests de positionnement existants

1.6.2 Oxford Placement Test 2

1.6.2.1 Description et évaluation des caractéristiques du test

L’Oxford Placement Test 2 a été publié par l’édition Dave Allan en 1992. Il

ressemble à plus d’un titre à l’Oxford Quick Placement Test. Comme ce dernier, il ne peut pas être passé en ligne, mais uniquement de façon traditionnelle, sur papier. Le deuxième trait commun est le caractère commercial de ces deux tests, à cela près que l’Oxford Placement Test 2 coûte plus cher encore. Puisqu’il s’agit d’un test de positionnement, sa fonction essentielle consiste à placer les candidats dans un cours d’anglais qui soit conforme à leur niveau. Le public visé par ce test est large puisqu’il s’agit de toutes les personnes souhaitant évaluer leur niveau de compétence en langue anglaise. Cette ouverture contraint le test à couvrir tous les niveaux de compétence distingués par le CECRL.

Concernant la conception du test, il se compose de trois parties. Les deux premières portent sur l’évaluation de la compétence grammaticale tandis que la troisième est centrée sur la compréhension de l’oral. Les deux premières parties comportent 50 items chacune, tandis que la troisième en comporte une centaine. Un autre élément de différenciation entre les trois parties est l’intégration de certains items des deux premières parties à un texte cohérent, contrairement à ceux de la troisième partie.

Concernant la compétence grammaticale, il nous paraît utile d’exposer brièvement le modèle de grammaire de Purpura (2004) avant d’aborder l’analyse des deux premières parties du test. La connaissance grammaticale englobe deux composantes : la forme grammaticale et le sens grammatical (Purpura 2004 : 61). Les formes grammaticales désignent toutes les formes linguistiques à tous les niveaux de la langue, notamment aux niveaux phonologique, lexical, morphosyntaxique, cohésif et interactionnel. La connaissance de la forme

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grammaticale se réfère à la connaissance d’une ou de plusieurs de ces formes linguistiques. Le sens grammatical implique le sens littéral des phonèmes, morphèmes et phrases, de sorte que le sens d’une phrase est simultanément dérivé de celui de ses parties et de leur combinaison 28 (Purpura 2004 : 61). Purpura indique qu’il existe plusieurs termes pour désigner le sens grammatical et l’appelle le sens littéral, conformément à l’ouvrage de Grice (1975).

Dans ce test, l’ensemble des formes grammaticales est évalué. En effet, les candidats sont invités à choisir le morphème ou le syntagme qui est grammaticalement correct dans une phrase donnée. Le but de ces exercices est d’évaluer la connaissance des structures langagières par les candidats, comme signalé dans l’introduction théorique (Oxford Placement Test 2, 1992). L’évaluation du sens constitue le seul moyen de choisir les structures langagières grammaticalement justes. Une seule réponse est grammaticalement correcte parmi les trois proposées.

La compréhension orale testée dans la troisième partie consiste à reconnaitre le lexème ou le morphème entendu en appariant forme sonore et forme écrite. Ces items servent à évaluer la capacité de discrimination phonétique des candidats. La juxtaposition de deux unités lexicales partageant un même son articulé favorise la reconnaissance nette des phonèmes. Cette aptitude fait partie de la compétence phonologique des candidats, l’une des compétences linguistiques distinguées dans le CECRL, qui est définie comme « une connaissance de la perception et de la production » et qui comporte plusieurs sous-compétences, dont les plus pertinentes sont « une aptitude à percevoir et à produire » :

-les unités sonores de la langue (phonèmes) et leur réalisation dans des contextes particuliers (allophones)

-les traits phonétiques qui distinguent les phonèmes (traits distinctifs tels que, par exemple, sonorité, nasalité, occlusion, labialité)

-la composition phonétique des mots (structure syllabique, séquence des phonèmes, accentuation des mots, tons, assimilation, allongements) (Conseil de l’Europe 2005 : 91).

On relève que les items inclus dans ce test ne permettent d’évaluer qu’une compétence phonologique partielle : l’aptitude à percevoir les phonèmes et leur

réalisation dans des contextes particuliers, à lier des phonèmes à une représentation orthographique, mais en laissant totalement de côté la capacité de production.

Le contenu des items dépend de la compétence évaluée. Les items ciblant la compétence grammaticale proposent de choisir le morphème ou le syntagme qui conviennent du point de vue grammatical. Les items se focalisant sur la compréhension de l’oral demandent aux candidats d’écouter des phrases contenant une alternative sonore et ensuite, de les comparer avec les versions graphiques. Dans tous les cas, le format mis en œuvre est celui du questionnaire à choix multiple.

Le mode d’évaluation est d’une remarquable transparence, et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, le score pour les deux sections du test est affiché séparément. De plus, le nombre de points atteint pour la compétence grammaticale est calculé à partir du score obtenu dans les deux sous-parties évaluant cette compétence. Deuxièmement, le score maximal de 100 points, à gagner dans chacune de deux parties, évaluant la compétence grammaticale et la compréhension de l’oral, correspond à 100 items testés. Il en résulte que le score total gagné par le candidat reflète directement le nombre d’items auxquels il a répondu correctement. Le troisième point qui contribue à la transparence de l’évaluation est la haute densité de l’échelle de niveaux distingués. Il y a 16 niveaux qu’on peut atteindre, dont neuf pleins et sept intermédiaires qui se trouvent entre les niveaux proprement dits. Il en découle un étalonnage très précis de la compétence langagière de l’utilisateur. Le dernier facteur augmentant la transparence est l’affichage du cut off entre les niveaux. L’indication du score limite a pour conséquence que la corrélation entre le nombre des points atteint et le niveau attribué est transparente.

Le résultat individuel est fourni au candidat sous forme de tableau. Celui-ci montre les correspondances entre les niveaux de compétence à atteindre dans ce test et les certificats décernés par quelques autres tests en anglais langue étrangère, en l’occurrence, Cambridge Exams, ARELS/Oxford Exams ainsi que

LCCI Exams. Cependant, ces données fournies au candidat ne constituent pas

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compétence individuelle. Une évaluation fine est censée exposer les points forts et les points faibles de sa compétence langagière, en incluant des conseils sur la possibilité d’améliorer l’apprentissage de la langue. Or, le tableau donné sert essentiellement à informer le candidat sur son niveau de compétence, en le situant sur l’échelle du CECRL.

Les deux aspects évoqués, l’évaluation transparente à un haut degré et l’étalonnage très précis de la compétence langagière, représentent les deux aspects positifs de l’Oxford Placement Test 2. Certaines faiblesses sont toutefois décelables. La première est l’évaluation des compétences de réception uniquement. La non-évaluation des deux compétences productives, de l’expression écrite et de l’expression orale, implique que la compétence communicative n’est testée que partiellement. Or la réalisation de tâches de communication authentiques nécessite a minima d’avoir recours aux quatre activités langagières : deux activités de production et deux activités de réception (Conseil de l’Europe 2005 : 48). En tout état de cause, un nombre important de situations demandent aux utilisateurs de la langue de s’impliquer dans des activités communicatives mixtes (Conseil de l’Europe 2005 : 48). L’absence de bilan détaillé, déclinant les forces et les faiblesses, orienté vers les apprentissages futurs, est un autre aspect susceptible d’être jugé négativement.

1.6.2.2 Analyse de la typologie d‘exercices et de compétences

Les deux parties du test ciblant la compétence grammaticale contiennent deux types d'exercices de grammaire : ceux qui évaluent la connaissance des formes grammaticales, d'une part, et ceux qui évaluent la compréhension du sens grammatical, d'autre part. Le premier segment de la première partie du test est constitué de 25 items non intégrés à un texte qui portent sur la forme grammaticale uniquement. Ces items invitent les candidats à choisir un morphème appartenant à l’une des catégories lexicales ou grammaticales suivantes: verbes, pronoms, adjectifs, déterminants, conjonctions ainsi que les syntagmes nominaux et verbaux. La variété des catégories montre que plusieurs sous-types de compétences grammaticales sont évalués. Le premier sous-type concerne la compétence verbale, où on trouve une distribution entre les formes suivantes :

Simple present, present progressive,infinitive progressive.

Will future, present progressive, verbe associé à un modal. Be going to au présent et au passé, modal could

Gérondif précédé d’une préposition, infinitif, infinitif précédé d’une préposition. Forme finie du verbe, simple past, past progressive.

Simple past, present perfect, past perfect. L’auxiliaire be à des temps différents. Le verbe causatif make à des temps différents. Present perfect passive, simple past passive, past progressive.

Concernant la distribution entre les différents pronoms, on trouve deux cas de figure. Le premier est le choix à opérer entre It et There associés à be ou have. Le deuxième concerne les quantifieurs marquant une faible quantité et variant selon le nombre, à savoir, little, few et less. En ce qui concerne les déterminants, les items faisant partie de cette catégorie grammaticale présentent les distributions suivantes :

L’article défini, les déterminants indéfinis

Le déterminant most associé i) à un article défini ii) à une préposition. L’article défini, les déterminants démonstratifs et possessifs.

Such a, l’article indéfini associé à l’adverbe de degré so.

Par rapport aux adjectifs, deux cas de figure se trouvent dans le segment du test concerné. Le premier présente des formes comparatives différentes tandis que le deuxième contient plusieurs formes superlatives.

Contrairement aux 25 premiers items, la partie suivante du test constitue un texte intégral. Une partie des 25 items évalue la connaissance des formes grammaticales elles-mêmes, tandis que le reste mesure la compréhension du sens grammatical. L’évaluation de la connaissance des structures grammaticales est effectuée par le choix de la juste forme appartenant à l’une des catégories lexicales ou grammaticales suivantes : les verbes, les déterminants, les pronoms, les prépositions et les adverbes. La compétence verbale des candidats est évaluée par des items présentant une multitude de distributions entre les formes, qui sont les suivantes :

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Past progressive, past perfect, verbe associé à un modal ; Present progressive, past perfect, verbe précédé d’un modal ; Infinitif, gérondifs précédés de prépositions différentes ; Infinitif, gérondif, infinitif au parfait,

Forme finie, infinitif, gérondif,

L’auxiliare be à des temps et aspects différents.

Will , would ainsi que l’auxiliaire did associés à un infinitif.

La capacité à choisir le déterminant correct est testée par deux items présentant deux types de distribution. Le premier item met en option l’article défini, l’article indéfini et le déterminant possessif tandis que le deuxième présente les déterminants indéfinis variant selon le nombre et la quantité désignée. Les items centrés sur les pronoms présentent les types de distribution suivants: les pronoms relatifs, les pronoms relatifs et démonstratifs, les pronoms démonstratifs et les pronoms personnels variant selon le nombre et enfin les pronoms réfléchis et possessifs, précédés par des prépositions.

En ce qui concerne l’évaluation du sens grammatical, les items qui servent à cet usage sollicitent les candidats à choisir un morphème lexical ou grammatical faisant partie d’une des trois catégories. Il s’agit des verbes make,

have et let intégrés dans les propositions causatives, des adverbes de degré et

de temps au comparatif ainsi que des prépositions.

La deuxième partie d’Oxford Placement Test 2 se compose de trois segments. Le premier comporte quinze items non-intégrés dont certains visent à évaluer la maitrise des formes grammaticales et d’autres la compréhension du sens grammatical. Comme dans tous les items de ce test qui portent sur l’évaluation des formes grammaticales, il s’agit de choisir la forme qui convient dans une phrase. Les formes appartiennent à l’une des catégories lexicales ou grammaticales suivantes: les verbes, les adjectifs, les pronoms, les déterminants, les prépositions, les conjonctions et les syntagmes. En ce qui concerne la compétence verbale, la distribution entre les formes suivantes est à noter :

Present perfect, present progressive, simple past à la voix passive; Past progressive, past perfect, verbe associé à un modal ;

Infinitif, gérondif précédé de prépositions différentes ; Infinitif, gérondif, infinitif au parfait ;

Forme finie, infinitif, gérondif ;

Auxiliare be aux temps et aux aspects différents ;

Will, would ainsi que l’auxiliaire did, associés à un infinitif ;

Le deuxième type de distribution concerne les prépositions de manière, as, like, et le comparatif than. Le troisième cas de figure consiste à mettre le verbe

prefer et les adverbes de degré en option. Cette distribution se distingue des

précédentes en présentant des options qui relèvent de catégories différentes. Il en est de même pour un autre item qui propose un choix parmi trois syntagmes, deux nominaux et un adjectival. Finalement, la capacité à utiliser des déterminants indéfinis et des pronoms indéfinis est testée par deux items respectivement. Comme évoqué plus haut, la compréhension du sens grammatical est également évaluée par certains items de cette partie. Ainsi, les candidats doivent sélectionner un lexème qui convient dans la phrase sémantiquement. Les catégories qui apparaissent sont les noms et les adverbes composés, dont celui de lieu et celui de manière.

Le deuxième bloc de la deuxième partie du test se compose de 25 items intégrés dans un texte cohérent. Comme le précédent, ce bloc a pour objectif d’évaluer la connaissance des formes grammaticales ainsi que la compréhension du sens grammatical lui-même. Afin d’évaluer leur connaissance des formes grammaticales, les candidats sont invités à choisir la forme correcte du verbe, pronom ou déterminant ainsi qu’à sélectionner la bonne option parmi diverses propositions principales ou relatives, ainsi que des syntagmes nominaux. En ce qui concerne la distribution des formes verbales, on peut en trouver de nombreux, qui sont les suivantes :

Present progressive, will future, verbe associé à un modal;

Present progressive, simple present, une forme grammaticalement incorrecte de la négation ;

Infinitif, simple present, gérondif,

Simple past, present perfect, past perfect;

Would+infinitive, simple past, past perfect (progressive); Would+infinitive, simple past,

107 Should+infitive, simple past, present perfect;

Simple past, simple past au passif; present perfect au passif; Would+infinitive, would+ present perfect, past perfect.

Quant aux pronoms, on trouve deux types de distribution. La première présente des pronoms relatifs et la deuxième contient un pronom personnel, un pronom réfléchi et un déterminant possessif. En ce qui concerne les segments langagiers plus larges qu’un morphème, on en trouve trois types : les propositions principales, les propositions relatives (introduites par divers pronoms) et les propositions circonstancielles de temps. Pour ce qui est de l’évaluation du sens grammatical, cette partie du test propose un choix parmi divers syntagmes nominaux qui conviennent tous au niveau grammatical, mais dont seulement un seul donne à la phrase un sens cohérent.

Contrairement aux deux premiers blocs analysés, le troisième bloc constitutif de la deuxième partie est uniquement centré sur l’évaluation de la connaissance des formes grammaticales. Il comporte dix items non-intégrés qui constituent autant de phrases isolées. Ces items évaluent dans leur intégralité la connaissance du même aspect grammatical, qui est la reprise elliptique, désigné par question tag en anglais, et la capacité de choisir la forme qui convient grammaticalement à la proposition principale. L’exercice est facilité par la présentation des quatre phrases en amont servant d’exemples.

La deuxième moitié du test se compose de cent items non intégrés à un texte, qui portent sur la compréhension de l’oral. Comme évoqué ci-dessus, ils évaluent la compétence phonologique des candidats. Cette compétence est testée ici par le biais de la discrimination phonétique. Un tel procédé est à expliquer par le fait que la compétence phonologique se manifeste, entre autres, par «une aptitude à percevoir […] les traits phonétiques qui distinguent les phonèmes (traits distinctifs tels que, par exemple, sonorité, nasalité, occlusion, labialité)». (Conseil de l’Europe 2005 : 91). Les candidats sont invités à la discrimination phonétique de deux morphèmes similaires. Il est évident que cette instruction incite les candidats à percevoir les phonèmes non seulement en tant qu’unités sonores de la langue, mais également de reconnaitre les traits phonétiques qui distinguent les phonèmes les uns des autres, par exemple, la

sonorité et la nasalité. Quant aux options présentées, elles font partie, le plus souvent, de la même catégorie lexicale. Les catégories qui apparaissent sont les noms, les adjectifs, les verbes, les adverbes, les numéraux, les déterminants indéfinis, les syntagmes nominaux et les syntagmes adjectivaux. Les verbes apparaissent sous des formes multiples:

au participe passé ;

au présent, au simple past ; à l’infinitif ; au présent et au simple past ;

à l’infinitif et au participe passé.

Dans un certain nombre d’items les options relèvent de différentes catégories. Ainsi, on trouve les juxtapositions d’un nom et d’un verbe à l’infinitif, d’un adjectif et d’un nom, d’une particule adverbiale et d’un participe passé, d’un numéral et d’un adverbe de temps, ainsi que les juxtapositions d’un nom ou d’un pronom avec un syntagme.