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Un outil complémentaire et fédérateur pour les acteur.rice.s existant.e.s

Les campus ruraux de projets ne s’inscrivent pas sur des territoires vierges, des acteur.

rice.s au service des jeunes y sont déjà présent.e.s. Ces campus ont vocation à s’articuler avec ces acteur.rice.s en les repositionnant, et à s’inscrire dans le Projet Jeunesse de Territoire précité. Plusieurs types d’acteur.rice.s sont plus particulièrement concerné.e.s : les missions locales, les chambres consulaires et les associations.

les missions locales :

Construire les territoires d’aujourd’hui et de demain nécessite de ne laisser aucun.e jeune sans solution. Ce rôle central des missions locales doit être renforcé, réaffirmé et articulé avec les campus ruraux de projets pour donner aux jeunes de nouvelles perspectives.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES le cese préconise d’allonger à 29 ans la possibilité d’être accompagné.e par les

missions locales et de redonner à cet accompagnement son objet initial, « l’approche globale » du.de la jeune qui nécessite que les missions locales soient impliquées dans le développement local.

Cela passe par plusieurs outils concrets :

La Garantie Jeunes, dispositif national, est inscrite dans l’ambition européenne de ne laisser aucun.e jeune sans solution. Ce dispositif est généralisé depuis janvier 2017 par la loi travail. Pour le rendre plus efficient et sans en changer les critères, il est nécessaire de simplifier administrativement son accès et sa gestion, ainsi que de donner la capacité aux commissions départementales d’apprécier au cas par cas l’accès d’un.e jeune à ce dispositif.

L’ouverture du Conseil d’administration des missions locales aux jeunes usager.ère.s eux.elles-mêmes sous des formes à déterminer doit permettre de favoriser une « approche globale » et davantage de proximité institutionnelle avec les jeunes, conformément à l’intuition de Bertrand Schwartz54. Cela doit aussi permettre de trouver des réponses territoriales aux problématiques de santé, de logement, de mobilité, gages d’une insertion sociale et professionnelle pérenne.

Les critères d’évaluation et de dotation des missions locales doivent prendre en compte la capacité à accompagner les jeunes les plus éloigné.e.s de l’insertion et à travailler avec les partenaires de leurs territoires. Il importe que les services des missions locales développent leurs actions vers les jeunes en grande difficulté, car ceux.celles-ci ne font pas nécessairement d’eux.elles-mêmes les démarches nécessaires. Le rôle des missions locales n’étant pas substitutif du travail assuré par les services et organisations à vocation éducative (PJJ, départements, ASE, associations éducatives...), cette proposition doit s’inscrire dans une complémentarité des compétences de chacun.

les chambres consulaires, les chambres régionales d’économie sociale et solidaire (cress) et les acteur.rice.s de la création d’activités :

La création d’activités nécessite un accompagnement spécifique, qui doit viser à la sécurisation du.de la porteur.euse de projet, quel que soit son domaine d’activité.

Les chambres consulaires, de par leurs missions, sont des partenaires privilégiés des jeunes créateur.rice.s, à côté d’autres acteur.rice.s et des collectivités territoriales. Elles leurs apportent le conseil, une formation, ainsi que l’appui technique indispensable au moment de la création ou de la reprise d’une entreprise.

Le campus rural de projets doit être connecté avec les partenaires économiques et les chambres consulaires, les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (CRESS), les associations de développement économique, ainsi qu’avec les services économiques des collectivités territoriales, de façon à orienter les jeunes vers ces structures.

Les outils de l’économie sociale et solidaire doivent aussi être mis en avant au sein des campus ruraux de projets. Ils sont souvent bien adaptés pour les jeunes de ces territoires : coopératives jeunesse de service pour s’essayer dès 16 ans à la création d’activité, Coopératives d’activité et d’emploi (CAE) qui offrent un statut de créateur.rice.s salarié.e.s ou

54 Bertrand Schwartz est le concepteur des missions locales.

Avis

les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), qui permettent d’impliquer les collectivité locales.

Le campus peut être un pivot local d’orientation qui rend plus lisible et abordable la création d’activités économiques. Face au défi du renouvellement des générations d’entrepreneur.se.s en milieu rural, une initiative de cette nature peut contribuer à motiver des jeunes à oser s’installer localement.

les associations :

Impliquées dans les campus de projets, les associations sont vitales dans tous les domaines de la vie et structurantes pour les actions en direction des jeunes sur les territoires ruraux. Or, est apparue encore une fois au cours des travaux nécessaires à l’élaboration de cet avis la grande fragilité économique dans laquelle se trouvent les associations. Orphelines du ministère de l’Agriculture qui, entre 2005 et 2007, a supprimé son soutien à « l’Animation rurale », et confrontées à la raréfaction ou au retrait des moyens des collectivités locales, beaucoup de ces structures sont aujourd’hui exsangues.55

Pour le cese, il est important de soutenir les acteur.rice.s associatif.ive.s du développement rural, particulièrement s’agissant des projets conduits par des jeunes, car ils sont bien souvent un lien entre les jeunes et les institutions au sens large.

Si cela doit être mis en œuvre à tous les niveaux et par tous les acteur.rice.s, public.

que.s comme privé.e.s, l’Etat doit, comme dans le cadre de la politique de la ville, flécher un budget spécifique à la cohésion sociale en milieu rural. Le FONJEP56 est dans ce cadre un outil particulièrement important à développer.

Certaines de ces structures sont dirigées par des jeunes et agissent dans des secteurs divers, avec ou sans soutien de structures marraines. Leurs initiatives souvent extrêmement riches vivifient les territoires mais elles sont fragiles du fait du fort turn-over des personnes qui les portent. Il  importe de créer une labélisation des structures dirigées par des jeunes, permettant une facilité d’accès aux financements, une meilleure visibilité de leurs actions et une attention particulière au sein des campus ruraux de projets.

L’engagement peut notamment passer par le Service civique. Pour que ce dispositif se développe dans les territoires ruraux, il est nécessaire de soutenir à la fois l’offre et la demande : les structures d’accueil et les jeunes. Cela peut passer par la mise en place, comme c’est le cas dans le cadre du Service volontaire européen, d’une bourse supplémentaire à disposition des organismes dont la mission a lieu en milieu rural. Celle-ci aurait vocation à défrayer la.le jeune des coûts supplémentaires potentiels pour ces missions (double logement, frais liés à la mobilité) fréquents dans les territoires ruraux. Un autre développement possible est de favoriser des missions de service civique co-construites entre les jeunes et les structures d’accueil.

55 Pour exemple, la Confédération nationale des foyers ruraux (CNFR) a divisé par plus de trois le nombre de salarié.e.s au sein de la structure nationale et le collectif « ville/campagne » a subi une liquidation judiciaire durant l’écriture de cet avis.

56 Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (FONJEP) est un dispositif cogéré entre les associations et l’Etat qui rassemble des fonds interministériels permettant de contribuer à la rémunération d’animateur.rice.s du secteur associatif.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES Permettre aux jeunes de construire les territoires ruraux c’est aussi penser un lien à la

ville, et les campus de projets peuvent en être des acteur.rice.s.

Un outil favorisant le développement de liens avec les villes

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