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1. Les politiques portant sur le curriculum de l’enseignement primaire et secondaire

1.4 La politique d’évaluation des apprentissages

1.4.2 Les orientations de l’évaluation

Peu importe le secteur de formation, l’évaluation est vue comme « un levier pour la réussite » (p. 13). Pour le ministère de l’Éducation, « la réussite qui mise sur le développement intégral de la personne » (p. 13) est intimement liée à la mission de l’école (instruire, socialiser, qualifier). L’évaluation se doit donc d’être au service de l’élève afin de lui permettre de réaliser des apprentissages contribuant à son développement intellectuel, affectif et social, peu importe ses capacités ou besoins particuliers. Elle doit aussi contribuer à la mise en place de conditions d’apprentissages optimales sans pour autant diminuer les exigences de réussite. Ainsi, les orientations suivantes permettent à chacun de comprendre ce qui est visé par l’évaluation. Notons que les orientations centrales concernent le jugement professionnel de l’enseignant, l’évaluation intégrée à l’apprentissage ainsi que la conformité aux programmes de formation ou d’études. Le tableau 2 permet de voir d’un coup d’œil ces orientations.

Tableau 2 - Les 10 orientations de l’évaluation selon la Politique d’évaluation des apprentissages du ministère de l’Éducation

1. L’évaluation en cours de formation doit être intégrée à la dynamique des apprentissages de l’élève.

6. L’évaluation des apprentissages doit s’effectuer dans un contexte de collaboration entre différents partenaires tout en tenant compte de leurs responsabilités propres. 2. L’évaluation des apprentissages doit reposer

sur le jugement professionnel de l’enseignant. 7. L’évaluation des apprentissages doit refléter un agir éthique partagé par les différents intervenant.

3. L’évaluation des apprentissages doit

s’effectuer dans le respect des différences. 8. L’évaluation des apprentissages doit contribuer à l’amélioration de la qualité de la langue parlée et écrite de l’élève.

4. L’évaluation des apprentissages doit être en conformité avec les programmes de formation et d’études.

9. L’évaluation en vue de la sanction des études doit rendre compte de l’acquisition des

compétences et ainsi garantir la valeur sociale des titres officiels.

5. L’évaluation des apprentissages doit favoriser le rôle actif de l’élève dans les activités

d’évaluation en cours d’apprentissage, augmentant ainsi sa responsabilisation.

10. La reconnaissance des acquis doit permettre de reconnaître les compétences d’une personne, indépendamment des conditions de leur

acquisition.

Une toute nouvelle politique d’évaluation des apprentissages a vu le jour, en octobre 2003, dans le cadre de la réforme scolaire. Sur le thème Être évalué pour mieux apprendre, la Politique vise à mieux soutenir l’élève, le personnel enseignant et les autres personnes qui l’accompagnent. Cette nouvelle politique, qui propose l’évaluation comme un outil d’apprentissage, est l’une des

composantes essentielles de la réforme et s’inscrit dans la poursuite de l’objectif ultime du gouvernement, soit la réussite des élèves.

Cinq axes importants caractérisent cette nouvelle politique :

1) La nécessité de l’évaluation pour aider l’élève à apprendre : La Politique propose d’abord d’évaluer l’élève pour l’aider à progresser et éviter les retards qui pourraient entraîner des échecs, faisant ainsi de l’évaluation une mesure préventive. Par des observations quotidiennes, l’enseignant peut en effet réagir selon les forces ou les difficultés de l’élève. De plus, ce dernier est amené à jouer un rôle actif dans son évaluation, puisqu’il peut développer un esprit critique par rapport à ses réalisations et prendre progressivement en charge ses propres apprentissages. En fait, l’élève n’apprend pas pour être évalué, il est évalué pour mieux apprendre.

2) L’importance de l’évaluation pour reconnaître les compétences de l’élève : En plus d’aider l’élève à mieux apprendre, en cohérence avec les programmes de formation formulés par compétences, la Politique permet de reconnaître les compétences qu’il a acquises au terme d’un cycle d’apprentissage. Par ailleurs, elle propose une évaluation adaptée afin de tenir compte des besoins de l’élève qui éprouve des difficultés, tout en préservant les exigences de réussite.

3) Évaluer les compétences, c’est aussi évaluer l’acquisition des connaissances : L’évaluation axée sur les compétences permet aussi de vérifier si l’élève possède les connaissances requises et s’il sait les utiliser de façon efficace pour réaliser des tâches et des activités réelles. En cours d’apprentissage, l’enseignant donne à l’élève l’occasion de le démontrer par des exemples concrets.

4) Une place importante au jugement professionnel de l’enseignant : Considérant l’importance de l’évaluation dans le développement et le cheminement de l’élève, celle-ci doit être réalisée par une personne qualifiée. Évaluer rigoureusement, c’est recueillir des informations valides, pertinentes et suffisantes et les interpréter en fonction de ce qui est attendu dans le Programme de formation. Ce rôle appartient à l’enseignant, dont le jugement professionnel est essentiel.

5) L’évaluation : une responsabilité partagée : La Politique repose sur un partage des responsabilités entre l’école, la commission scolaire et le ministère de l’Éducation. La responsabilité de l’élaboration du bulletin revient à l’école. C’est elle qui en détermine la forme et le contenu. La commission scolaire, quant à elle, a la responsabilité de s’assurer que ses écoles et ses centres évaluent les apprentissages des élèves. Elle peut proposer un modèle de bulletin pour assurer l’uniformité sur son territoire. Enfin, le gouvernement et le ministère de l’Éducation ont des responsabilités par rapport aux normes portant sur l’évaluation des apprentissages et la sanction des études.

Cette politique vient préciser la vision ministérielle dans le domaine de l’évaluation; elle est essentielle pour camper l’évaluation des apprentissages dans une perspective de réussite éducative pour tous. La vision ministérielle de l’évaluation des apprentissages s’inscrit dans une évolution des pratiques d’enseignement et d’évaluation déjà amorcée dans l’ensemble du milieu éducatif.

La présente Politique est le reflet d’un consensus de tous ceux que l’évaluation des apprentissages touche; elle est le fruit de nombreuses consultations auprès des partenaires du ministère.

Le Plan de mise en œuvre de la Politique d’évaluation des apprentissages, également paru en

2003, présente les engagements du ministère de l’Éducation en vue de soutenir l’application de la

Politique auprès de tous ceux qui sont touchés directement ou indirectement par l’évaluation des apprentissages. Il s’articule autour de sept stratégies qui visent tout d’abord à présenter la nature du soutien que le ministère apportera aux milieux scolaires dans la prise en charge de leurs responsabilités relatives à l’application de la Politique.

Voici les sept stratégies présentées dans le Plan :

1) fournir de l’information et contribuer à la formation des milieux scolaires en évaluation des apprentissages;

2) soutenir les milieux scolaires en évaluation des apprentissages et produire l’instrumentation sous la responsabilité ministérielle;

3) conduire des activités de recherche en évaluation des apprentissages et encourager l’innovation;

4) assurer la prise en compte de la Politique d’évaluation des apprentissages dans le cadre réglementaire;

5) adapter la gestion des règles de la sanction des études à la Politique d’évaluation des apprentissages;

6) prendre des moyens visant à assurer la prise en compte de la Politique d’évaluation des apprentissages par les partenaires;

7) assurer le suivi de la mise en œuvre de la Politique d’évaluation des apprentissages dans les milieux scolaires.