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1. Les politiques portant sur le curriculum de l’enseignement primaire et secondaire

1.4 La politique d’évaluation des apprentissages

1.4.3 Lumière sur la reconnaissance des acquis

La Loi sur l’instruction publique reconnaît aux jeunes le droit à la reconnaissance des apprentissages ce qui ressemble à la reconnaissance des acquis. Cette reconnaissance s’adresse aux élèves qui auraient déjà fait certains apprentissages prévus au programme de formation, dans le cadre d’un emploi, d’une activité de bénévolat ou de loisir, notamment dans les domaines des langues, des arts, du développement personnel et des technologies de l’information et de la communication.

À la formation professionnelle, c’est le Cadre général de la reconnaissance des acquis en formation professionnelle et technique qui guide le processus en précisant l’instrumentation utilisée.

Les actions du Ministère et des milieux scolaires sont guidées par l’orientation : « l’évaluation en vue de la sanction des études doit rendre compte de l’acquisition des compétences et ainsi garantir la valeur sociale des titres officiels ». Nous verrons, dans ce qui suit, de quelle façon ces principes sont appliqués à la formation générale des jeunes et à la formation professionnelle.

À la formation générale des jeunes, « la sanction des études au secondaire doit s’inscrire dans une perspective de réussite éducative; elle doit tenir compte des parcours différenciés des élèves et de l’ensemble des aspects qui contribuent au développement intégral de la personne » (p. 43). Les exigences d’obtention du DES sont précisées dans le Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire. Le Régime pédagogique indique aussi les titres qui remplaceront les ISPJ4 et CFER5, mais il peut aussi introduire de nouveaux titres.

Les épreuves ministérielles du primaire et du secondaire doivent être réalisées de la même façon dans tous les milieux scolaires, car elles permettent aussi de soutenir les milieux scolaires dans l’atteinte de leurs objectifs. Les épreuves nationales de la fin du 3e cycle du primaire laissent la liberté aux commissions scolaires d’imposer des épreuves internes à la fin de chaque cycle du primaire. Elles n’influencent pas non plus les règles de passage du primaire au secondaire déjà établies.

À la formation professionnelle, les deux titres officiels émis par le ministère de l’Éducation sont le DEP et l’ASP et donnent tous deux accès au marché du travail. S’il y a lieu, et en fonction de la recommandation de l’établissement d’enseignement, le Ministère peut émettre l’attestation de formation professionnelle (AFP) qui mène à l’exercice d’un métier semi-spécialisé. Il est aussi possible, pour une commission scolaire, de mettre en place un programme d’études menant à l’exécution de tâches spécialisées reliées à un poste de travail qui conduirait à une attestation d’études professionnelles (AEP) délivrée par cette dernière.

L’évaluation aux fins de sanction d’une compétence ne peut se faire qu’en comparant les résultats de l’élève avec ce qui est attendu et déterminé par le Ministère. Ainsi, les instruments d’évaluation utilisés sont sous la responsabilité partagée du Ministère et de l’établissement. Le Ministère fixe d’abord des critères avant de proposer une évaluation appropriée à chaque compétence.

Au préscolaire, au primaire et au secondaire, comme l’indique le Régime pédagogique, le bulletin demeure l’outil de communication privilégié. Celui-ci doit être combiné à une information régulière donnée à la fois au parent et à l’élève afin de leur faire connaître la progression des apprentissages de ce dernier. À ce moment, que ce soit sous forme de rencontres avec les parents, de portfolio, de feuilles de route, d’annotations sur les travaux, de l’agenda scolaire ou d’autres documents, les outils utilisés sont variés.

En ce qui concerne les élèves de 4e et 5e secondaire, le relevé de compétences, document officiel délivré par le ministère de l’Éducation, devait remplacer l’ancien relevé de notes. En précisant l’état des apprentissages de l’élève, ce relevé vise à faciliter les décisions quant à la poursuite des études de l’élève (formation professionnelle, formation générale des adultes, enseignement collégial ou entrée sur le marché du travail). Ce relevé donne la possibilité aux élèves qui ont cessé leurs études de les reprendre plus facilement.

À la formation professionnelle, l’élève reçoit un relevé du résultat obtenu à la fin de chaque module. Quant au relevé de compétences, il est remis à la personne qui obtient un DEP ou une

AEP. Lorsque le programme suivi mène à une AFP, le Ministère délivre le Relevé de compétences – Métiers semi-spécialisés dès que l’établissement atteste la réussite de l’élève. Il importe de préciser que les nouvelles formes d’évaluations prônées par la réforme et tout spécialement les moyens que celle-ci propose afin de transmettre les résultats aux parents (notes ou cotes ou commentaires) ont fait l’objet de nombreux débats publics récemment. Chargée d’explorer ce dossier et de fournir des orientations pour rendre les bulletins simples, clairs et compréhensibles pour tous, la Table de pilotage sur le renouveau pédagogique recommande d’impliquer davantage les parents dans le choix du bulletin. Le fait d’intégrer plus étroitement les parents devrait avoir pour effet d’assurer une meilleure complémentarité entre leur contribution et le travail de l’équipe-école à l’égard des enfants et d’augmenter ainsi les chances de succès de ces derniers. Le ministre de l’Éducation entend donc modifier la Loi pour donner un droit de regard sur les bulletins et imposer un système de notes sur les bulletins du secondaire, à partir de la deuxième année et jusqu’à la fin du parcours.

La Fédération des syndicats de l’enseignement a exprimé sa dissidence en ce qui concerne ce consensus, jugeant que ce dernier ouvrait trop la porte aux parents dans le choix des bulletins, prérogative qui appartient aux enseignants et qui est reconnue ainsi. La Loi stipule effectivement qu’il revient aux enseignants de proposer des formes de bulletins, des suggestions qui sont ensuite soumises pour approbation à la direction d’école.

Ce dossier de l’évaluation des connaissances et des compétences, celui du bulletin, tant la question de l’autorité qui l’émet (le ministère, la commission scolaire ou l’école) que sa forme (des chiffres ou des cotes) est donc à suivre…

2. Les politiques touchant la décentralisation de l’administration scolaire,