R
h1 −h2ρ(z)c
n(dΨ
n/dz)
3dz
R
h1 −h2ρ(z)(dΨ
n/dz)
2dz , δ
2= 1
2
R
h1 −h2ρ(z)c
nΨ
2 n(z)dz
R
h1 −h2ρ(z)(dΨ
n/dz)
2dz, (2.32)
avec ρ le profil de densité au repos, n le numéro du mode, c
nla vitesse
de phase de l’onde de mode-n (déterminée à partir de k
x,n, cf. §1.4) et où
∀n∈N, max(Ψ
n) = 1, où Ψ
nest défini tel qu’en §1.4.
La présence d’une stratification stable ailleurs que dans la thermocline
est aussi un facteur perturbateur pour les ondes solitaires. Ainsi, si leurs
fronts ne sont pas assez raides pour que la fréquence caractéristique qui leur
est associée soit supérieure à la fréquence de Brunt-Väisälä de la couche de
fluide située juste en-dessous de la pycnocline, alors ces ondes vont perdre leur
énergievia l’émission d’ondes internes vers le bas. De même, si la phase de
formation de ces fronts raides est trop longue, beaucoup d’énergie sera perdue
dans la couche inférieure avant qu’ils n’apparaissent, s’ils apparaissent. Nous
traiterons de cette problématique en Partie III.
2.3 Ondes internes, déferlement et turbulence
Cette thèse ne traite pas de ce phénomène éminemment non-linéaire,
alors pourquoi l’évoquer ? Car comme expliqué en Introduction, les ondes
internes peuvent déferler, ce qui déclenche la turbulence, elle-même
respon-sable du mélange dans les océans, lui-même responrespon-sable de l’entretien de la
stratification de l’océan. La motivation ultime de la communauté étudiant
les ondes internes est donc de connaître, quantifier et paramétriser ce
mé-lange afin de pouvoir inclure ses effets dans les modèles climatiques. Or, les
effets non-linéaires favorisent très souvent le déferlement qui n’est certes pas
un objet d’étude de ce travail mais une motivation forte dans le cadre de la
communauté scientifique en général.
Le déferlement des ondes internes a de très nombreuses causes ainsi que
de très nombreuses manifestations. Je vais me contenter d’évoquer des cause
de déferlement simples et montrer en quoi cette étude peut y être reliée. Pour
une description plus complète du phénomène, voir l’article de revue [SS02].
Revenons à notre onde interne plane :
ψ(x, z, t) =Asin(k
xx+k
zz−ωt).
Les champs de vitesses et de températures qui s’en déduisent sont bien
si-nusoïdaux mais les vecteurs vitesse étant obliques, les isopycnes ne sont pas
sinusoïdales (cf. figure 2.11). En effet, le déplacement d’une isopycne dans
2.3. Ondes internes, déferlement et turbulence 59
0 1 2 3 −1 −0.5 0 0.5 1 x z(a)
0 1 2 3 −1 −0.5 0 0.5 1 x z(b)
Figure 2.11 – Tracés des isopycnes à partir de l’équation 2.33 pour (a)σ= 0,4
et (b) σ = 0,9. On voit qu’on se rapproche d’une configuration où les isopycnes
pourraient se retourner.
un champ d’ondes internes s’écrit ([Tho87]) :
η = Ak
xω sin(k
xx+k
z(z+η)−ωt). (2.33)
En différentiant l’équation précédente, on peut calculer la pente des
iso-pycnes :
∂
xη= 1
tanθ
σsin(k
xx+k
z(z+η)−ωt)
1−σcos(k
xx+k
z(z+η)−ωt), (2.34)
avec σ = Ak
zk
x/ω la raideur de l’onde, qui comme nous l’avons dit en
§2.1.1 est relié à la pente maximale des isopycnes par σtanθ/(1−σ) pour
σ < 1. Si σ ≥1, la pente des isopycnes peut devenir infinie et négative en
certains endroits et les isopycnes peuvent donc se retourner. Dans ce cas, à
un instant donné, du fluide lourd peut se retrouver au-dessus de fluide léger :
on est dans une situation convective et les ondes peuvent déferler, comme
montré en figure2.12.
Un autre type d’instabilité peut être évoqué, l’instabilité de cisaillement.
Pour cela, on peut donner un ordre de grandeur pour le nombre de
Richard-son qui compare l’effet stabilisateur de la stratification avec l’effet
déstabili-sateur du cisaillement à l’origine de l’instabilité de Kelvin-Helmholtz :
Ri∼ N
2λ
2U
2, (2.35)
avec U l’échelle typique des vitesses et λ l’échelle typique de la longueur
d’onde. Si le nombre de Richardson devient inférieur à une certaine valeur,
typiquement entre 0,4 et 1 dans l’océan d’après Largeet al.[LMD94], alors on
peut observer des rouleaux ressemblant à des rouleaux de Kelvin-Helmholtz,
comme le montre la figure2.5.
(a) (b) (c)
Figure2.12 – Visualisation de trois surfaces isopycnales lors du déferlement d’une
onde interne (tiré de [Kou99, Fig. 5.8]).
Plus une onde a une forte amplitude et une longueur d’onde faible, plus
elle est raide et cisaillée. Beaucoup de phénomènes évoqués jusqu’à présent,
ainsi que la totalité des phénomènes étudiés dans la suite de ce manuscrit,
peuvent contribuer à augmenter le cisaillement : contraction des faisceaux
consécutive à des réflexions contre des parois solides et éventuellement
gé-nération d’harmoniques comme nous allons le voir en Partie II, gégé-nération
d’ondes solitaires comme nous allons le voir en Partie III. Ainsi, si les
phéno-mènes étudiés dans cette thèse ne traitent pas directement du déferlement,
ils traitent tous de processus pouvant le catalyser.
Chapitre 3
Outils pour l’étude des ondes
internes
Après avoir passé en revue les aspects de la théorie des ondes internes qui
sous-tendent ce travail, nous allons décrire les différents outils et techniques
d’études de ces ondes en nous limitant à ceux utilisés pendant ces
quarante-et-un mois.
L’outil principal utilisé lors de cette thèse est un code numérique, le MIT
general circulation model (MITgcm, cf. [MAH
+97]). Le niveau de maîtrise
qui a été obtenu de ce code est celui d’un utilisateur et non celui d’un
déve-loppeur. Ainsi, je vais présenter les différents paramètres sur lesquels j’ai eu
besoin de jouer et l’esprit dans lequel je les ai utilisés. Le deuxième outil que
j’ai utilisé a été la grande plate-forme Coriolis à Grenoble, où des expériences
ont été menées en utilisant la vélocimétrie par images de particules (PIV).
Enfin, quelques outils de traitement de données vont être brièvement décrits.
Dans le document
Réflexions et réfractions non-linéaires d'ondes de gravité internes
(Page 69-72)