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CHAPITRE 3 : INTÉGRATION DES MITIC DANS L’ENSEIGNEMENT

3.3 C OMMENT LES ENSEIGNANTS S ’ ADAPTENT ILS AUX USAGES DES MITIC ?

Les MITIC sont bien intégrés dans notre société, tant dans le contexte profes- sionnel que privé. L’établissement scolaire ne peut pas alors les ignorer. Le dévelop- pement rapide des MITIC exige donc de former les jeunes à des compétences nou- velles. Or, il nous semble important que l’adaptation aux usages pédagogiques des MITIC se réalise lentement.

Les études montrent que les enseignants nouvellement formés intègrent peu les MITIC dans leur pratique en classe (Cox et Abbot 2003 ; Karsenti & Demers 2004 ; Zaho & Franck, 2003 cités dans Karsenti & Larose, 2005 ; Larose & Karsenti, 2002).

D’après Bibeau (1999), « si le système scolaire offre si peu de performance, c’est peut-être qu’il constitue l’un des derniers besoins où les technologies de l’information et de la communication (TIC) n’ont pas été encore véritablement inté- grées » (p. 2). De plus en plus d’écoles se voient dotées de nouveaux outils technolo- giques, cependant un nombre important d’enseignants se sentent démunis face à ce nouveau matériel (Boéchat-Heer, 2011, p. 82). En raison du renouvellement perma- nent des technologies, le système scolaire trouve une difficulté à dépasser les pro- blèmes issus de ces nouveaux outils technologiques notamment en ce qui concerne la formation initiale et continue des futurs enseignants.

Il apparaît important de savoir comment se réalise l’adaptation des enseignants aux usages des MITIC en classe. Larose, Grenon & Lafrance (1999) montrent que « les recherches sur l’intégration des TICE dans l’enseignement identifient deux cou- rants majeurs. Le premier fondé sur une épistémologie socioconstructiviste analyse cette intégration comme vitale et favorable à la modification des pratiques d’enseignement. Le deuxième, de type néo-comportementaliste et pragmatique, consi-

dère les TICE comme de simples outils compatibles avec un enseignement tradition- nel » (p. 460).

Mais pour une prise en compte tangible des MITIC dans le secteur de l’éducation, selon le comité de l’éducation de l’OCDE (1998), « il ne suffit pas de greffer l’utilisation informatique sur les pédagogies existantes mais il est préférable d’adapter l’enseignement aux nouvelles possibilités et avantages qui s’offrent » (cité dans Karsenti, Savoie-Zaj & Larose, 2000, p. 91). D’autres spécialistes comme Per- renoud (1998) et Peraya (2002) cité par Karsenti, Peraya et Viens (2002) sont d’avis que « l’effort d’intégration des TICE n’aurait d’ailleurs d’intérêt que dans la mesure où les technologies permettent soit au formateur, d’améliorer sa pédagogie, soit à l’apprenant d’établir un meilleur rapport au savoir. L’intégration des TICE est ainsi l’occasion idéale de repenser la pédagogie, la conception de l’école, tant au point de vue de l’enseignement qu’à celui de l’apprentissage » (p. 460).

Une intégration efficace des MITIC dans l’enseignement ne se réalise efficace- ment qu’avec une formation à l’appui. Former bien les jeunes, les enseignants à l’usage des MITIC semble important dans notre société de l’information et du savoir où les technologies ne cessent d’innover. Selon Larose et Peraya (2001) cité par Kar- senti, Peraya et Viens (2002), « la présence de modèles lors de la formation pourrait permettre aux futurs enseignants d’intégrer à leur tour les TICE, lorsqu’ils œuvreront aux niveaux des élèves du primaire et du secondaire » (p. 461). De plus, les auteurs précisent que « l’effet de modelage au niveau de ces contextes d’apprentissage sur l’utilisation des technologies et particulièrement sur les pratiques professionnelles des enseignants commence à être bien mis en évidence par un nombre croissant de re- cherches récentes » (Ibid., p. 461). Or, si nous souhaitons que les élèves puissent ac- quérir des connaissances et des compétences en MITIC, alors, il est souhaitable que les enseignants soient bien formés (Boéchat-heer, 2009, p. 38).

Selon ce qui précède concernant l’introduction de l’intégration des MITIC en classe, il est constatable que cette intégration se réalise de deux manières différentes :

• La première consiste à dire que l’enseignant utilise les MITIC en classe de façon simple mais sans modifier son enseignement traditionnel ;

• L’autre manière consiste à dire que l’utilisation des MITIC en classe exige de changer son enseignement et ainsi de repenser la pédagogie.

Par ailleurs, l’intégration des MITIC dans l’enseignement se situe en deux ap- proches institutionnelles :

• La première consiste à dire que les MITIC peuvent être vus comme une discipline scolaire à enseigner à travers des compétences spécifiques en MITIC à maîtriser avant de sortir de l’école ;

• La seconde affirme que les MITIC sont des outils transversaux et doivent être intégrés dans toutes les disciplines scolaires et font partie intégrante de tout enseignement.

À présent, nous parlerons dans le sous-chapitre suivant des raisons qui valorisent une intégration des MITIC dans l’enseignement.

3.4 P

OURQUOI DES

MITIC

EN EDUCATION

?

De nombreux rapports sur l’action publique prétendent que nos sociétés évoluent et passent du statut de sociétés industrielles à celui de « sociétés de l’information » dans lesquelles la création et la diffusion de connaissances revêtent une importance cruciale (ERI, 1997). L’éducation doit aller au-delà dans le cadre de scolarisation ini- tiale pour préparer et aider les citoyens à se livrer à la formation et à l’apprentissage tout au long de la vie (Commission européenne, 1995 ; ERT, 1997 ; PCAST, 1997).

À l’appui à cet argument, la conviction que les MITIC peuvent, dans une grande mesure, contribuer à renforcer l’éducation pour répondre aux besoins de la société moderne et de l’information (UNESCO, 2010, p. 11). Par ailleurs, on estime que l’intégration des MITIC dans l’éducation permettra de combler les écarts entre les réa- lités socioéconomiques et le rendement des systèmes d’éducation (ERT, 1997).

Tout porte à croire que l’usage des MITIC dans l’éducation peut améliorer l’accès aux possibilités d’apprentissage (Unesco, 2010, p. 9). C’est un moyen de re- hausser la qualité de l’éducation, grâce à l’adoption de méthodes pédagogiques de

pointe, d’accroître le rendement de l’apprentissage et de réformer les systèmes d’éducation ou de les améliorer (Ibid., p.9).

Nous pouvons dire que l’intégration des MITIC dans l’enseignement vise à avoir une cohésion harmonieuse entre les MITIC et tous les acteurs intervenant dans le sys- tème éducatif (pédagogues, enseignants, etc.) dans le but de produire un enseignement et un apprentissage variés et de meilleure qualité.