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Etude expérimentale des 500 premières millisecondes

 QUEL TYPE DE PAS EST REALISE ?

4.3. Hypothèses sur les causes de la chute

4.3.2. Occurrence de la chute et caractéristiques de la perturbation

Des études précédentes, utilisant le paradigme de la plateforme mobile ont montré que des facteurs tels que la direction, la vitesse et l’amplitude de la perturbation ; mais aussi la posture initiale et la configuration de la surface influencent la réponse posturale à la perturbation (Diener et coll. 1998 ; Henry et coll. 1998 ; Horak, 1996 ; Horak et Macpherson, 1996 ; Inglis et coll. 1994 ; Runge et coll. 1999) et ce, indépendamment de processus cognitifs impliqués dans le maintien de la posture. Ici, des différences notables en fonction de la vitesse et la direction et en termes de latence et amplitudes musculaires, mais aussi sur la cinématique du tronc, de la tête et des segments distaux ont également été décrites. Par exemple, avec une accélération plus forte, l’amplitude est augmentée, les latences sont plus courtes, et les angles articulaires à amplitude plus élevée. Ces différences contribuent certainement à l’issue favorable ou non de l’essai. Lors d’une perturbation lente, l’amplitude du balancement du corps

(‘‘body sway’’) est moins importante, et le CM continue de surplomber la BS dans le meilleur des cas, ce

qui permet un maintien de la stabilité (Keshner, 1988).

L’accélération du stimulus serait un régulateur puissant des réponses réflexes lors du contrôle de la posture perturbée et par-conséquent, est importante à considérer (Siegmund et coll. 2002, Siegmund et Blouin, 2009). Pour d’autres, ce serait la secousse5 qui implique que le contrôle sensorimoteur échoue à protéger le cou (ex : dans le cas du whiplash) et qui serait responsable d’issues fatales (Vibert et coll. 2001; Hynes & Dickey, 2008 ; ou Deng et Hell sur la mécanique du cou de cadavre en réponse à des chocs).

Au-niveau directionnel global, les translations vers l’avant conduisent à davantage de chutes que les autres directions. La marge de stabilité est réduite lors d’une translation vers l’avant qui induit un déséquilibre arrière. En effet, le CM se trouve plus près des limites de la BS et la distance au talon est réduite, donc il dépasse vite les limites de stabilité. De plus, la perte du contact a lieu plus rapidement        

que dans les autres directions car la liaison pied-plateforme est ponctuelle, contrairement à l’appui-plan représenté par la sole plantaire dans la direction antérieure. En effet, lorsque le sujet tombe en avant, le pied peut s’articuler et le rôle des orteils est sans doute important dans la régulation de l’équilibre. L’appréhension de l’espace arrière pourvoit aussi probablement à l’augmentation des chutes dans cette direction. La seconde direction la plus « risquée » est la translation contralatérale à l’appui dominant, ce qui peut se comprendre par une fragilité ou une maladresse peut être accentuées du côté non dominant pour soutenir le poids du corps et/ou initier un pas médiolatéral à la trajectoire nécessairement complexe pour se rattraper. D’autre part, le contrôle de la stabilité latérale peut s’avérer plus difficile puisqu’il existe des restrictions anatomiques pour le déplacement médiolatéral du pied et le CM se déplace et perturbe le déchargement de la jambe oscillante. Il existe en outre dans chaque patron de réponse la potentialité d’une collision entre le pied du membre oscillant et le membre de support. Au- vu de quelques essais médiolatéraux, il semble qu’au lieu de tomber sur le côté, le sujet cherche à se replacer les deux mains dans l’axe de chute grâce à une rotation longitudinale (système « archaïque » et comportement du ‘’kinepig’’ ) : la perturbation déclenche une rotation : pour préparer la chute sur le côté, le sujet fait en sorte de se tourner pour tomber vers l’avant ou l’arrière pour se replacer dans une logique antéropostérieure selon laquelle l’homme serait construit et qui permet en plus d’avoir davantage de degrés de liberté.

Pour réaliser un “vrai” pas latéral, le système de contrôle postural doit résoudre les interactions potentielles et les ’’trade-offs’’ entre la sélection de la jambe de swing, la préparation de la décharge de la jambe de swing, la formulation de sa trajectoire,... La jambe déchargée par la perturbation semble préférée pour initier un pas compensateur, comme dans l’étude de Maki et coll. (1996) où dans 96%, la stratégie prédominante est de déplacer la jambe déchargée mécaniquement par la perturbation (cela offre la possibilité de lever le pied plus rapidement, par contre, il requiert une trajectoire de swing plus longue et plus complexe, par rapport aux réponses où c’est la jambe chargée par la perturbation qui effectue le swing); or celle-ci ne correspond pas forcément à la jambe “préférée” pour le faire: l’asymétrie qui nous caractérise peut rendre à l’inverse, l’exécution du pas plus délicate. Nous avons, par nos expériences respectives, « rendu » une jambe plus spécialisée dans la force, la prise d’appui et l’autre côté se caractérise par plus d’agilité. La sélection de la jambe affecte-t-elle le temps requis pour décharger et soulever le pied ? En quoi la jambe sélectionnée affecte la longueur et la durée de la trajectoire de swing ? Comment la déstabilisation latérale affecte le temps requis pour décharger et soulever le pied; la longueur et la durée du swing ?

Il est possible que l’appui préférentiel dominant joue un rôle dans ces réponses de rééquilibration. En effet, le choix de la stratégie semble aussi dépendre du côté dominant, un résultat retrouvé par ailleurs: pour 5 des 10 sujets, la CSR utilisée pour se rattraper lors d’une ST latérale est liée à la direction de la perturbation. 3 des 5 sujets utilisent une CO lorsque la perturbation est dirigée d’un côté et une SS lorsque la plateforme se déplace dans le sens opposé. Ainsi, pour ces sujets, c’est le même membre qui est utilisé pour étendre la BS. Etant donné que les sujets ne sont pas tombés, ces résultats représentent un système flexible qui permet une sélection de stratégies de rattrapage multiples, permettant d’optimiser des paramètres contextuels qui restent à identifier. Quoiqu’il en soit, Maki et coll. (1994) et Claudino et coll. (2013)ont montré, en quantifiant les réponses posturales à des translations de surface latérales, que l’instabilité latérale était associée à des chutes dans le passé et un bon prédicteur de risque futur de chute chez les personnes âgées.

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