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Etude expérimentale des 500 premières millisecondes

2. PROTOCOLE EXPERIMENTAL

3.2. Description générale des réponses posturales observées Stratégies posturales

Les sujets avaient pour seules instruction de « réagir naturellement » suite à la perturbation. La stratégie posturale prévalente pour répondre à la déstabilisation était la stratégie à changement de support, via l’initiation d’un pas ou plus. Pas un seul essai rapide n’a été suivi d’un rattrapage lorsqu’aucun pas n’était réalisé. Toutes conditions confondues, 10% des essais seulement ont été réalisés sans pas, rendant impossible toute analyse statistique robuste. Néanmoins, parmi les réactions sans changement de support, il convient de distinguer une réponse dite de « laisser faire », et l’utilisation d’une stratégie à support fixe (SF) telle qu’elle a été décrite dans la littérature. La Figure 41 montre la répartition des essais avec 1 pas, plusieurs ou sans pas selon la direction et l’issue de l’essai. Elle montre le choix préférentiel à adopter une stratégie à SF en condition contralatérale (rattrapages). Nos analyses principales se centrent sur les essais avec 1 pas ou plus, que le 1er pas ait été enclenché par le pied droit ou gauche car les tests statistiques n’ont pas montré d’effet et de différence liée à cette variable.

La direction de la perturbation avait un effet sur la durée, la longueur et la hauteur maximale atteinte lors du premier pas. Seule la latence ne semblait pas affectée. Par-exemple, lors d’une perturbation vers l’arrière, le pas était exécuté plus rapidement (ex : durée en B<R, p<0,01) et le pied était significativement moins levé que dans les autres conditions ; probablement parce que la plateforme se translatant vers l’arrière, le corps était naturellement déséquilibré vers l’avant. Cependant et malgré la durée écourtée, cette même condition permettait la réalisation d’un pas de longueur significativement supérieure à toutes les autres conditions (cf. Figure 42). A contrario, la direction L engendrait un pas plus court, en termes de distance parcourue, ce qui peut s’interpréter du fait que pour la majorité des sujets, la jambe gauche était souvent la jambe oscillante, mais elle était non-dominante, ce qui pourrait avoir précipité un retour du pied au sol ; comme en témoigne d’ailleurs la durée (égale à B). Il y avait également un effet vitesse sur toutes les variables, sauf la latence pour atteindre Hmax.

Caractéristiques  du 1er pas  B  F  L  R  Latence (ms)  253 (65)  314 (141)  238 (69)  277 (115)  258 (102)  298 (133)  225 (54)  301 (151)  Durée (ms)  163 (43)  180 (41)  173 (39)  214 (65)  177 (118)  172 (100)  187(123)  225 (149)  Longueur (mm)  202 (124)  165 (58)  141 (74)  131 (60)  108 (106)  119 (116)  128 (93)  132 (96)  Hmax (mm)  51 (26)  38 (18)  71 (32)  61 (29)  70 (40)  50 (47)  80 (55)  75 (51)  Lat Hmax (ms)  87 (26)  98 (18)  109 (33)  119 (30)  81 (40)  80 (47)  97 (55)  98 (56) 

Tableau 6: Caractéristiques du 1er pas (moy, ecty) selon la condition de perturbation. Figure 41 : Proportion des

essais sans pas selon la direction et l’issue de l’essai

Figure 42 : Caractéristiques du 1er pas selon la direction et la vitesse de perturbation.

 

L’étude des valeurs maximales atteintes au niveau des articulations de la cheville et de la hanche pour chaque condition montre une flexion maximale de hanche de 28° en Ff et Bs vs. 37,5° en Bf et en Fs. Le pic de flexion maximal à la cheville apparaissait en condition Ff (14° en moyenne), les autres conditions (B et Fs) présentant un pic de flexion moyen inférieure (4°).

Stabilité de la tête

La tête présentait un « comportement » spécifique, selon la direction de la perturbation (cf. Figure 43). Il était qualifié d’après le mouvement initial observé qualitativement (C traduisait une flexion initiale de faible amplitude, B traduisait une extension, D une « descente » i.e. la tête plongeait directement après la phase d’immobilité, O un mouvement oscillatoire). De plus, la tête restait plus longtemps stable dans l’espace dans le sens médio-latéral. Enfin, il y avait un effet vitesse sur la latence de déplacement vertical descendant de la tête (en z).

A ctivités m usculaires

Il existait aussi un effet directionnel sur l’activité des muscles sauf au niveau de quelques groupes musculaires: les ST, les DELT et le PS ne démontraient pas un comportement spécifique selon la direction. Le diagramme en barres ci-dessous permet de visualiser quels sont les muscles agonistes selon la direction de perturbation. (cf. aussi Annexe 12)

Figure 44 : Caractéristiques des latences EMG (ms) selon la direction de perturbation (toutes vitesses/issues).

En direction F, les TA étaient les premiers muscles à se contracter, significativement plus tôt que dans les 3 autres directions. A noter que le rTA en B se contractait significativement plus tard que tous les autres. Lors d’une translation vers l’arrière, les premières bouffées musculaires apparaissaient au niveau des SOL (et ce, significativement plus tôt que pour les 3 autres directions). Le soléaire gauche était particulièrement retardé en F et L, par rapport à R et vice versa, ce qui pourrait s’expliquer par le rôle de jambe d’appui/oscillante. En F, les seconds muscles agonistes à s’activer étaient les quadriceps (RF), une contraction précoce qui se démarquait de celles observées en directions médio-latérales. Les ESL enfin, se contractaient significativement plus tôt en F que dans les autres directions. Les abdominaux (RA) se contractaient significativement plus tôt en condition Backward et leurs antagonistes, les érecteurs spinaux (ESL) en direction Forward. Enfin, il faut noter l’implication précoce de muscles tels que le SCM, le PS et les DELT, un phénomène d’autant plus accentué en condition rapide.

En résumé, la description générale des réponses posturales observées montre la prépondérance de la stratégie à changement de support avec un pas au moins. C’est même une condition nécessaire mais non suffisante pour se rattraper suite à une perturbation rapide. Les 10% d’essais sans pas sont principalement des essais lents en condition médiolatérale. La direction et la vitesse de la perturbation influencent la trajectoire cinématique du corps (exemple de la tête) mais aussi les caractéristiques du pas de rattrapage Celles-ci semblent plus favorables à un rattrapage après une translation de la surface de support vers l’arrière. Par-ailleurs, il existe également un effet directionnel sur les activités musculaires, à l’exception des muscles du cou et des bras. Enfin, l’étude des variations angulaires montre que la régulation de la posture se fait de manière prépondérante au niveau de la hanche.

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