Partie pratique
4.1 Objectif de la recherche-action
La recherche –action est une recherche appliquée aux pratiques quotidienne de classe. Michèle CATROUX la définit comme :
« La recherche-action représente un champ grandissant de la recherche éducative dont le but primordial est la reconnaissance des demandes des enseignants pour passer de l’étape de la réflexion organisée à la pratique de classe. La recherche-action est un processus destiné à doter tous les participants de la scène éducative, qu’il s’agisse des étudiants, des enseignants ou d’autres intervenants, des moyens d’améliorer leurs
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pratiques grâce à leurs expériences éclairées et nourries des savoirs théoriques en cours. Tous les participants deviennent acteurs consentants du processus de recherche »117.
A partir de cette définition, nous pouvons dire que la recherche-action est un processus qui relie la théorie à la pratique en impliquant tous les acteurs concernés (enseignants, chercheurs, étudiants). L’objectif de la recherche-action est de fournir un outil exploitable de la part des enseignants ou des chercheurs qu’ils peuvent appliquer en situations complexes de classe. Nous avons alors jugé que l’enseignement de l’oral représente, dans ce cas, l’une des situations complexes de la classe.
Les étapes principales d’une recherche-action :
4.1.1 Identification du problème
La première phase de la démarche commence évidemment par l’identification du problème, dans notre cas par un constat des problèmes liés à la compétence orale et une réflexion approfondie de l’enseignement de l’oral à l’université. Cette réflexion peut être à l’issue d’observations faites par un enseignant de sa propre pratique ou celle d’un autre, à la suite d’une conversation avec un collègue, etc. Quelle que soit l’élément précurseur et quelle que soit la méthode utilisée, l’importance est accordée au praticien ; l’objectif est l’amélioration des pratiques, dans notre cas : l’expression orale.
Comme nous l’avons déjà cité, la recherche-action relie la théorie à la pratique, dans cette phase, l’observation et la réflexion permettent d’identifier un problème, ce problème s’applique à l’objet de l’observation, et doit être en relation directe avec le changement désiré.
L’observation dans notre cas nous permet de détecter et d’identifier le problème d’expression orale chez les étudiants, ce problème d’expression orale doit évidemment être en relation directe avec les changements que nous tenterons de les proposer au terme de notre travail
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CATROUX. M. (2002), « Introduction à la recherche-action : modalités d’une démarche théorique
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4.1.2 Etablissement d’un plan d’action
Le plan d’action nécessite la mise en œuvre d’une méthode de recherche en utilisant d’outils rigoureux pour collecter les donnés
Les méthodes qualitatives les plus souvent choisies incluent :
les entretiens approfondis,
l’observation des participants,
les études de cas,
les comptes rendus d’événements.
La prise de note qui accompagne ces méthodes peut se faire sous forme de prescription détaillée des acteurs et des contextes, dans notre cas nous nous considérons comme acteur dans la mesure où nous observons les pratiques des autres acteurs qui sont : l’enseignant et les étudiants. Cette prise de note peut prendre, par exemple la forme d’enregistrement vocal des apprenants la prise de parole.
Les méthodes quantitatives, quant à elles, peuvent être des fiches d’observation et d’évaluation de la lecture expressive des étudiants afin de mesurer le degré de la maitrise de cette compétence d’expression orale.
Une démarche de recherche-action doit se baser sur la découverte et la maitrise des outils existants correspondant aux nécessités de la recherche en cours, cette planification est une étape cruciale ; plus l’enseignant anticipe sur l’action plus il peut inclure des détails dans le plan et il ne sera dans ce cas pas contraint de prendre des décisions instantanées sans le bénéfice de la réflexion.
4.1.3 Mise en place de l’action
Une fois le plan établi, la recherche-action proprement dite peut commencer. En dépit de toutes les démarches qu’on a suivies depuis le début du processus, il est nécessaire de savoir qu’il est possible de modifier au fur et à mesure le plan malgré sa pertinence. Il est aussi important de prendre le temps d’examiner en
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détails les données, d’évaluer les effets des actions menées et d’y apporter des corrections.
Cette analyse permet un contrôle ultérieure sur la recherche, la possibilité de vérifier et mesurer la fiabilité d’une analyse donne à celle-ci un statut scientifique rassurant.
4.1.4 Evaluation des effets de l’action
A la fin de la phase d’action, vient le moment de l’évaluation, pour orienter cette évaluation, le chercheur peut poser des questions suivantes :
- Quels changements ai-je observés ?
- Quel effet de changement a-t-il eu sur les étudiants ?
- Qu’ai-je appris à propos de mes étudiants ? A propos de l’apprentissage ? A propos de la matière enseignée ?
- Ce changement devrait-il désormais faire partie de ma pratique régulière ?
4.1.5 Communication des conclusions et valorisation de la recherche
La recherche-action ne peut se concevoir dans l’isolement, donc il est indispensable de discuter et de partager ses observations avec d’autres membres de l’équipe éducative. Bien que la réflexion dans une démarche de recherche-action soit une activité individuelle, les enseignants ne peuvent s’engager avec succès sans l’aide d’autres enseignants ou d’autres éducateurs qui ont déjà fait ou qui sont engagés dans une recherche-action au même moment. Cette aide apparait lors des discussions de la situation étudiée, à travers la communication dans un environnement critique mais objectif.
Le message qui comporte les observations et les expériences partagées sera donc composé d’éléments importants exposés de manière lucide concise et explicite tout en montrant les relations logiques entre le problème, l’action, les informations collectées et l’évaluation de cette action.
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L’approche de la recherche-action fournit un cadre théorique susceptible de donner des réponses aux interrogations du praticien-chercheur et de délimiter ses modalités d’action.
La finalité majeure d’une recherche-action dans notre contexte c’est la liberté de parole pour tous les apprenants en s’appropriant de nouveaux outils mis à leur disposition. Il s’agit non seulement de conceptualiser et de mettre en œuvre des pratiques de classe innovantes, mais de décrire et de comprendre l’impact des pratiques théâtrales appliquées en classe sur les compétences d’expression orales chez ces étudiants.