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Tableau N° 2 : différence entre la langue orale et la langue écrite

1.4.1 L’exposé oral

L’exposé oral relève d’une longue tradition, il est pratiqué dans des disciplines diverses ; français, sciences humaines, histoire, etc. c’est une activité dans laquelle tous les acquis antérieurs de l’apprenant viennent s’exposer devant la classe. Dolze et Schnewly définissent l’exposé oral comme :

« l’exposé est un discours qui se réalise dans une situation de communication spécifique qu’on pourrait appeler bipolaire, réunissant l’orateur ou l’exposant et son auditoire. L’exposé pourrait ainsi être qualifié, en suivant Bronckart et al. (1985), comme un espace-temps de production où l’énonciateur s’adresse au destinataire par l’intermédiaire d’une action langagière véhiculant un contenu référentiel. »44

D’après cette définition, nous réalisons l’importance de l’exposé oral qui réunit les différentes composantes du schéma de la communication. C’est un échange entre un émetteur et un récepteur, ce dernier est présent et disposé à apprendre quelque chose, par contre, l’énonciateur représente un expert, il tient compte du destinataire, de son intérêt et de ses attentes.

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DOLZE et SCHNEUWLY. (1998), « pour un enseignement de l’oral. Initiation aux genres formels de

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L’exposant, lui seul qui gère son exposé à travers sa planification dans un cadre interactionnel, cette planification exige en premier lieu de faire le tri des informations disponibles, à regrouper les éléments retenus et à les hiérarchiser en soulevant les idées principales en les distinguant des idées secondaires afin de garantir une meilleure progression thématique.

L’exposé doit être réalisé dans un ordre de parties et de sous- parties, cet ordre garantie la distinction les phases successives de sa construction interne. Dolze et Schnewly énumèrent les parties suivantes :45

a) Une phase d’ouverture dans laquelle l’exposant prend contact avec l’auditoire, le salue, légitime sa prise de parole.

b) Une phase d’introduction du thème, un moment d’entrée dans le discours, il s’agit d’une étape de présentation qui fournit à l’orateur l’occasion de légitimer les raisons de ses choix.

c) La présentation du plan de l’exposé

d) Le développement et l’enchaînement des différents thèmes (dont le nombre doit correspondre à celui qui a été annoncé dans le plan).

e) Une phase de récapitulation/synthèse, elle constitue une phase de transition entre l’exposé proprement dit et les deux étapes de conclusion.

f) La conclusion qui porte un message final mais qui peut aussi soumettre aux auditeurs un problème nouveau sur lequel l’exposé débouche.

g) La clôture. L’exposé se clôt par une dernière étape qui constitue en quelque sorte la symétrie de l’ouverture, comportant souvent des remerciements à l’auditoire.

Pour préparer un exposé oral, il existe différentes méthodes :

1. Ecrire un texte pour le lire devant l’auditoire : cette méthode rend l’exposant « victime » de sa feuille, il a tendance à se coller au texte et par la suite perd de vue son auditoire. Il risque aussi de sauter une ligne ou perdre un mot surtout lorsque son travail n’a pas été bien préparé.

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2. Un canevas : c’est une structure constituée comme une table des matières c’est un plan détaillé de l’exposé qui ne contient que les points essentielles et non pas le texte intégral. La limite de cette méthode réside dans la mémorisation ; on risque à ne pas se souvenir de certains points la présence du plan.

3. Apprendre par cœur et à réciter le texte écrit : c’est la méthode qui peut causer le plus de problème, premièrement, le fait d’apprendre par cœur est une tâche très difficile, deuxièmement, il pourrait devenir difficile de retrouver le fil si quelqu’un provoque une interruption en posant une question ou en faisant un commentaire.

4. Un ensemble de phrases : il s’agit de la meilleure méthode par ce qu’elle consiste à décrire le contenu et les éléments importants dans l’exposé, cette méthode donne l’occasion à un échange entre l’exposant et son auditoire tout en assurant la prise en main de l’ensemble des informations et du fil du discours. Enfin, pour l’évaluation d’un exposé oral, elle se fait selon deux critères : - Le fond : l’exposant est évalué à travers sa maitrise du sujet ; plusieurs éléments sont pris en compte comme la pertinence et la cohérence de l’information.

- La forme : c’est la capacité à communiquer les idées et les informations, c’est aussi la qualité de la langue utilisée et la posture.

Pour conclure, nous pouvons dire que l’exposé occupe donc une place importante dans les pratiques de classe et pour le développement de l’expression orale. Pour enseigner l’exposé, il devient nécessaire d’établir un projet d’enseignement/apprentissage en se basant sur une séquence didactique tout en déterminant les caractéristiques fondamentales du genre.

Il est important de proposer aux apprenants des moyens langagiers et des techniques spécifiques pour l’élaboration d’un exposé ; toutes ces méthodes deviendront des objets d’apprentissage au cours des activités en classe en partant de l’hypothèse que l’oral s’enseigne.

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1.4.2 L’interview

L’interview orale ou bien l’entrevue est un échange de parole entre deux individus : le premier appelé interviewer, c’est lui qui interroge et pose des questions, le second, interviewé, qui prétend être l’expert en la matière, répond aux questions. L’interview a pour objectif une diffusion dans un journal télévisé ou une émission, son but est transmettre à l’auditeur ou aux téléspectateurs des informations lesquelles ont été collectées auparavant, en rapportant les propos de l’interviewé.

Dolze & Schnewly définissent l’interview comme :

« un genre journalistique de longue tradition qui rend compte d’un entretien entre un journaliste (interviewer) et un spécialiste ou une personne qui présente un intérêt particulier dans un domaine (interviewé). Une interview consiste donc à faire parler cette personne «experte » à des titres divers sur un problème ou sur une question, dans le but de communiquer les informations fournies à des tiers qui représentent, théoriquement au moins, la demande d’informations. »46

Pour transmettre des informations en contexte scolaire, le genre d’interview est utilisé fréquemment, cette technique consiste généralement à poser des questions à une personne adulte experte en la matière. Ce genre permet de développer des capacités langagières des apprenants à travers la prise de parole. Pour aborder un genre comme l’interview en classe de FLE, il est primordial de cerner les dimensions enseignables en recensant les caractéristiques de ce genre ainsi que les finalités institutionnelles. Dans leur ouvrage intitulé : pour un enseignement de l’oral : initiation aux genres formels à l’école, Dloze et Schneuwly47

ont répertorié les points qui semblent fondamentaux pour l’enseignement de l’interview sous trois rubriques : la situation de communication, l’organisation interne de l’interview, les caractéristiques linguistiques.

- La situation de communication : 46 Idem. p.115 47 Idem. pp.115-116

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- De la situation de communication, trois dimensions sont retenues :

Le rôle de l’interviewer est conçu comme un médiateur dans une situation de communication entre un interviewé, spécialiste dans un domaine particulier, et un public destinataire, généralement novice. une représentation pertinente des compétences de l’interviewé comme détenteur du savoir puisqu’il est spécialiste dans un domaine particulier en rapport avec les disciplines scolaire et de l’interviewé comme médiateur de ceux-ci pour un public novice.

Pour enseigner ce genre, il convient de distinguer les différentes parties qui composent la structure globale d’une interview (ouverture, phase de questionnement ou noyau et clôture). Deux élément sont à retenir dans l’ouverture : la présentation de l’interviewé et du sujet de l’interview. Le thème peut être simplement annoncé e termes généraux, problématisé sous forme de questions générales pour éveiller l’intérêt du public.

La phase de questionnement est composée d’échanges qui débutent généralement par une question et se poursuivent par des tours de paroles. L’interviewer doit être capable d’enchainer selon plusieurs procédures : reprendre un mot, reformuler, résumer, demander une explication, demander un complément, reprendre pour s’assurer qu’on a bien compris.

La grille d’évaluation ci-dessous montre comment on peut élaborer des items relativement simples pour mettre en évidence les dimensions principales travaillées dans une séquence didactique.

60 Tableau N° 3 :La grille d’évaluation de l’interview

Items Note 20/20

1. Ouvrir l’interview - Présenter le sujet - Présenter l’interviewé - Saluer l’interviewé

2. Utiliser les notes comme aide-mémoire 3. Se détacher de l’écrit

4. Poser des questions clairement formulées 5. Rester dans le sujet

6. Choisir des questions pertinentes par rapport au sujet

7. Utiliser la réponse de l’interviewé pour enchainer une nouvelle question

8. Ne pas poser une question alors que la réponse a déjà été donnée

9. Clore l’interview - Remercier l’interviewé - Prendre congé