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Nous entrons en des temps révolutionnaires !

Dans le document Charles Gave (Page 169-174)

La situation actuelle ressemble un peu à un mille-feuille. La

!

première couche est la crise économique et financière actuelle, qui a été traitée abondamment dans les médias et par nombre d’auteurs et dont j’ai offert une explication qui, bien que ne relevant pas du consensus, me semble plus cohérente que les explications marxisantes que j’ai lues un peu partout. Mais en dessous, nous avons de nombreuses autres couches :

• Crise des systèmes interétatiques lourds, du style euro, qui font coexister ensemble et de force dans des lits de Procuste des nations qui ne peuvent pas vivre au même rythme.

• Crise des manipulations des prix de marchés effectuées par des gouvernements, qui touchent en particulier les taux de change et les taux d’intérêt.

• Crise des Etats sociaux-démocrates qui rentrent dans une contrainte financière dont ils ne soupçonnent même pas la gravité.

• Changement brutal des processus de production, passant d'une économie industrielle à une économie de la connaissance et forçant à une remise en cause très douloureuse de bien des situations acquises. Si Marx a eu une intuition juste, c’est que les processus de production ont une influence énorme sur les systèmes politiques et sociaux.

L'industrie, comme l’armée, avait besoin de troupes de travailleurs interchangeables les uns avec les autres et à qui on donnait des ordres qu’il fallait exécuter. La faillite de General Motors, et donc du taylorisme, est la preuve de la mort de ce modèle. Ce qui est arrivé à General Motors va

arriver aux Etats qui sont eux aussi organisés selon le modèle hiérarchique et pyramidal. Les processus de production deviennent fluides et horizontaux, ce qui va forcer les États à s’adapter et à se contracter, comme General Motors.

• Crise démographique et des retraites un peu partout dans le monde de l’OCDE, mais surtout en Italie, en Espagne, au Portugal et au Japon. Dans certains de ces pays, les engagements de retraite non provisionnés représentent sept à huit fois le PNB. Personne n’a la moindre idée de la façon dont ces engagements vont être honorés. Il s’agit de dettes gigantesques, qui ne figurent pas au bilan et qu’il va falloir servir dans les dix ans qui viennent alors même que la contrainte financière sera au maximum...

• Glissement du pouvoir économique de l’Atlantique au Pacifique, fort bien symbolisé par les deux derniers présidents des États-Unis pour lesquels l’Europe ne représente pas grand-chose et qui n’ont pas de racines communes avec le Vieux Continent.

• Changement dans la composante énergétique qui sous- tend tout notre appareil de production et de transport, et passage d’un monde dominé par les hydrocarbures à un monde où l’électricité sera omniprésente. Si cette analyse se justifie, ses implications sont immenses.

Comme je l’ai écrit dans mon livre précédent C’est une révolte? Non Sire, c’est une révolution, notre temps est un temps révolutionnaire. À l’origine de cette révolution, non pas les troupes qui défilent habituellement derrière des drapeaux rouges le 1er mai, mais, bien au contraire, des inventeurs et des entrepreneurs. Nous entrons dans une période de destruction créatrice massive, qui ressemble en bien des points au début du XIXème siècle.

Ces temps révolutionnaires vont favoriser la flexibilité par rapport à la rigidité, les structures horizontales par rapport aux structures pyramidales héritées de la révolution industrielle. Ce seront des temps passionnants d’inventions, de découvertes, de remises en cause de situations que l’on croyait acquises pour toujours. Comme le dit la malédiction chinoise:

«Puissiez-vous vivre dans des temps intéressants.»

Et intéressants, ils vont l’être, je peux en assurer le lecteur.

Nous rentrons dans une période où le mouvement va l’emporter sur la stabilité, ou la Vie (la prise de risque) va l’emporter sur la Mort (la rente) et où rien ne sera acquis, comme le prévoyait déjà la chanson: «Rien n’est jamais acquis à l'Homme... »

Nous rentrons dans des temps où le capitalisme va prospérer comme jamais.

Et soyez convaincu que, dans ce monde, l’individu l’emportera sur les masses.

Bonne chance.

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Charles Gave est économiste, entrepreneur et directeur de l'Institut des Libertés, un Think Tank déterminé à promouvoir les valeurs libérales.

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www.institutdeslibertes.org

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" A l'origine de ce livre il y a un principe simple : pour régler les problèmes, il faut les comprendre et pour les comprendre, il faut d'abord les analyser. Toutes les situations de crise grave, comme celle dans laquelle nous nous trouvons, ont des causes à la fois lointaines et proches, difficiles à démêler ; surtout les causes réelles sont souvent cachées par des causes apparentes. Aujourd'hui, c'est le libéralisme qui tient lieu de leurre et de bouc émissaire. J'invite le lecteur à découvrir les vraies causes de la crise. Ce n'est pas le libéralisme qui est coupable. Les responsabilités résident dans le dévoiement des systèmes bancaires et financiers, dans l'incompétence de certains économistes, dans des erreurs politiques graves dictées par la déresponsabilisation et la démagogie d'instances dirigeantes. C'est pourquoi l'économiste et financier que je suis depuis quarante ans, qui sillonne la planète avec son bâton de pèlerin, non pas pour convertir mais pour rétablir la vérité, reste au fond de lui-même Libéral mais non coupable. "

Dans le document Charles Gave (Page 169-174)