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Concernant le recueil de données, l’idée d’avoir un échantillon de débats rendant compte des différents dispositifs que nous avons étudiés, nous a semblé essentielle. Nous avons donc choisi de travailler sur 3 d’entre eux : un débat philosophique et civique selon le modèle de Colette MONFRAIX (cf. annexe n°10), un atelier philosophique et démocratique selon la conception de Michel TOZZI (cf. annexe n° 11) ainsi qu’un débat philosophique selon la définition de Jacques LEVINE (cf. annexe n°13). A ces trois dispositifs, nous avons choisi d’ajouter un débat philosophique sans dispositif mis en œuvre par Elodie JAUBERTHIE dans sa classe en début d’année de professeur des écoles stagiaire (cf. annexe n°12).

Le premier débat que nous avons recueilli est un débat animé par Michel TOZZI dans le cadre de la Journée de la Laïcité à l’école d’application de Pezens. Cet atelier se déroule alors avec des élèves de différents niveaux : ce2, cm1, cm2, n’ayant pratiquement jamais réalisé de débat philosophique (un seul pour être précis). Cet atelier est également filmé par la Faculté d’Education de Montpellier afin d’être utilisé lors de la formation des enseignants. Nous sommes donc face à des élèves ayant connaissance de la diffusion de leur prestation, passablement anxieux et choisis en conséquence : les élèves les moins à l’aise ou les plus perturbateurs semblent être les observateurs de la séance, le reformulateur effectue très bien son rôle et a une aisance évidente à l’oral, le président semble être également un élève confiant et à l’aise dans la fonction qui lui a été dévolue.

La séance se déroule de la manière suivante :

Michel TOZZI, en questionnant les élèves rappelle le rôle de chacun, les règles du débat et prend un temps pour instaurer un climat de confiance permettant, semble-t-il, aux élèves de se relâcher et d’oublier en partie la présence de la caméra comme l’utilisation d’un micro pour parler. Puis le débat commence. Michel TOZZI annonce la problématique : « A

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donnés par le président. S’en suit pour finir un temps de réflexion autour de la difficulté rencontrée par chacun des élèves dans leur rôle (président, reformulateur, synthétiseur, observateur, discutants), complété par un bulletin météo servant de conclusion à la séance d’éducation morale et civique.

La séance a duré en tout, 48 minutes et 58 secondes, et le débat, 22 minutes et 26 secondes. Nous avons choisi de retranscrire l’intégralité de la séance sous forme de verbatim rendant compte des interventions de chacun des protagonistes présents lors de la séance. Nous aurions pu nous contenter de ne retranscrire que le débat (22 minutes 26 secondes) mais il nous a semblé que les temps de rappel des règles et de la mise en confiance étaient profondément liés à notre problématique : pour que l’enseignant soit en mesure d’accompagner au mieux ses élèves, il faut qu’il ait consacré un temps suffisant à l’explication de l’exercice du débat, qu’il signifie aux élèves que la présence de règles garantit le bon déroulé et que sans celles-ci ils ne pourraient se consacrer pleinement à l’élaboration de leur pensée.

Enfin, Michel TOZZI consacre une partie importante à l’analyse a posteriori du débat, il n’aurait pas non plus était logique de supprimer cette partie qui met justement pleinement en œuvre la capacité des élèves à réfléchir sur leurs prestations, sur celles de leurs camarades mais aussi sur celle du débat en général. C’est dans cette analyse que leur réflexivité prend tout son sens : sont-ils capables de réagir à chaud sur les idées qu’ils ont émises ou qui ont été formulées par d’autres discutants? Néanmoins, les interventions pendant le temps du débat étant relativement denses, ce sont ces dernières qui ont été majoritairement retenues lors de l’analyse précise de notre verbatim; cependant, sans la présence des autres interventions, nous n’aurions pu cerner dans leur ensemble les élèves que nous avons observés, et nous n’aurions pu avoir une analyse exhaustive de nos débats.

Le second débat que nous avons recueilli est mis en œuvre par Colette MONFRAIX, maître- formatrice dans l’école d’application Isly de Carcassonne. Il est réalisé avec une classe de 26 élèves de CM1 et une fois encore, il présente une particularité. Ce débat est en effet ouvert aux parents d’élèves, ils seront donc 5 à y assister. Cet atelier « philo-civique » est réalisé en début d’année, au mois de décembre, avec des élèves qui commencent à se familiariser avec ce type d’exercice.

Lors de cette séance, en plus de nous deux, deux autres professeurs des écoles stagiaires étaient présents. Nous pouvons donc redouter que la présence des parents, celle de notre caméra ainsi que la présence de deux autres observateurs aient pu influencer les interventions des élèves. S’agissant d’une classe particulièrement habituée aux dispositifs innovants, l’impact sera cependant, peut-être limité.

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Nous avons une fois encore choisi de retranscrire l’intégralité de la séance filmée sous forme de verbatim, facilitant la lecture et l’analyse des données. La séance dure 44 minutes et 48 secondes, le débat lui, 12 minutes et 22 secondes.

Le déroulé est le suivant :

L’enseignante a donné le thème du débat aux élèves une semaine à l’avance, chacun des élèves se voit attribuer un rôle par volontariat d’abord : le distributeur de parole, 4 preneurs de note (deux pour le oui et deux pour le non), le synthétiseur, le reformulateur, les discutants. La problématique est la suivante : “peut-on comprendre l’injustifiable?”. De la même façon que lors du débat de Michel TOZZI, un temps de rappel des rôles de chacun et des règles du débat est respecté s’en suit un temps de débat. Comme expliqué plus tôt, le dispositif de Colette MONFRAIX diffère de celui de Michel TOZZI puisqu’il poursuit un objectif civique. En effet, Colette MONFRAIX veut amener la pensée des élèves à la nécessité de l’élaboration d’une loi. Pour ce faire, un temps postérieur au débat est consacré à la lecture de citations en lien avec la problématique, à leur compréhension, et à la planification d’une rédaction philosophique reprenant les idées données lors du débat oral et se terminant par la citation de la loi.

Les deux derniers débats que nous avons recueillis ont été mis en œuvre par Elodie JAUBERHIE, professeure des écoles stagiaire à l’école élémentaire de Bram. Ils ont été enregistrés avec une classe de CM2 composée de 25 élèves.

Le premier débat a été enregistré en début d’année, le lundi 30 novembre après-midi et avait pour thème : “vaut- il mieux naître femme ou homme ?”. Les élèves n’étaient pas familiers avec ce type d’exercice puisqu'il s’agissait de leur tout premier débat à visée philosophique de leur scolarité. Ils n’étaient donc habitués à aucun dispositif particulier, tout comme pour l’enseignante qui encadrait pour la première fois un tel débat. Les élèves été conscients d’être enregistrés, mais nous pensons que cela n’a eu aucun, ou que très peu d’influence sur les élèves puisque l’enregistrement de la séance a été réalisé avec le téléphone portable de l’enseignante placé au milieu du cercle de parole. La présence d’un téléphone étant moins impressionnante que la présence d’une caméra, nous pensons que les élèves ont fini par oublier sa présence.

Le deuxième débat a été enregistré plus tard dans l’année, le lundi 4 avril 2016 après-midi et avait pour thème : “qu’est ce qui est vraiment important dans la vie ?”. Ce débat s’est déroulé selon le dispositif de Jacques LEVINE, à savoir que les élèves disposaient de 10 minutes pour échanger entre eux sur le thème du jour sans aucune intervention de la part de l’enseignant.

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exploités dans ce travail de recherche. Les deux débats ont alors été retranscrits sous forme de

verbatim afin de pouvoir les exploiter et les analyser. L’enregistrement du débat suivant le dispositif

de Jacques LEVINE est de qualité moyenne et nous avons donc rencontré quelques difficultés lors de sa retranscription, ce qui a engendré de courts passages inaudibles. Nous pensons que cela vient du fait que le débat s’est déroulé sous le préau et que la qualité d'enregistrement en a pâti par rapport à celle du premier, enregistré lui en classe. Nous avons bien sûr essayé de respecter au maximum les propos tenus par les élèves.

3.4 - méthodologie d’analyse :