MONSEIGNEUR BESSON

ÉVÊQUE DU DIOCÈSE D E LAUSANNE E T GENÈVE

L'année 1920 sera marquée par l'avènement de notre nouvel évêque en la personne de Mgr Marius Besson, professeur à notre Université et supérieur du Séminaire ecclésiastique diocésain.

Tous les journaux locaux et les principaux orga-nes des cantons romands ont, de façon détaillée et en termes on ne peut plus sympathiques, rapporté les cérémonies du sacre et de l'entrée solennelle à Fribourg du nouvel évêque. Nous nous permettrons d'en noter ici les principaux épisodes et l'un ou l'autre détails les plus caractéristiques.

C'est le dimanche 13 juin que Mgr Besson a été consacré à Rome p a r Son E m . le Cardinal de Lai, assisté de Mgr J a q u e t , archevêque de Salamine et de Mgr Polit, archevêque de Quito, dans l'église de San Carlo ai Caiinari et c'est le mercredi 23 juin qu'il faisait son entrée triomphale à Fribourg.

Le parcours du t r a i n épiscopal entre F l a m a t t e t F r i b o u r g fut particulièrement é m o u v a n t . A t o u t e s les stations se pressait une foule respectueuse. T a n -dis que le train t r a v e r s a i t les champs où travaillaient les faneurs, les braves paysans singinois suspendaient leur travail et venaient en foule s'agenouiller le

long de la voie pour être bénis par Monseigneur.

A 4 h. 30, un coup de canon annonçait l'approche du t r a i n de Berne ; vingt décharges, dès lors, se succé-dèrent de minute en m i n u t e . A la deuxième, le convoi faisait son entrée en gare, salué par les voix de toutes les cloches de la ville et le concert des musiques. Sur le quai de la gare, orné de plantes vertes, le service d'ordre était assuré par la gendarmerie en grande t e n u e . A sa descente de wagon, Monseigneur est ac-cueilli p a r M. le prof. Savoy, directeur au Séminaire, que précède un groupe de gardes pontificaux, com-mandés par un ancien capitaine de la Garde suisse au Vatican, M. Vogelsang, d'Alterswil. Les gardes se placent a u x côtés de l'évêque et l'escortent j u s q u ' à la salle d ' a t t e n t e où o n t pris place les dignitaires ecclé-siastiques et les représentants des autorités. Monsei-gneur est suivi du président du gouvernement de Fri-bourg, M. Savoy, et de la d é p u t a t i o n fribourgeoise.-a u x Chfribourgeoise.-ambres fédérfribourgeoise.-ales, à lfribourgeoise.-aquelle se sont jointes plusieurs notabilités de la droite catholique du P a r -lement. Le Révérendissime P r é v ô t de S* Nicolas,

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Monseigneur Besson, évêque du diocèse de Lausanne et Ge

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les membres du Chapitre et MM. les doyens sont l'ob-jet d'un cordial accueil de la part du chef du diocèse.

Pendant ce temps, deux avions aux couleurs, nationa-les apparaissent dans le ciel bleu, salués par le mur-mure admirateur de la foule.

Entre temps, le cortège s'organise et se prépare à défiler par les rues brillamment décorées de fleurs et de verdure.

En tête un peloton de gendarmes après lequel s'avançait la jeunesse des écoles, pensionnats et insti-tuts précédés de l'Union instrumentale. Le groupe des nombreuses sociétés d'hommes avec une tren-taine de drapeaux avait à sa tête la Concordia et se terminait par la phalange martiale des officiers.

Parmi les délégations des cantons diocésains qui suivaient les sociétés de la ville de Fribourg, les Lau-sannois étaient particulièrement nombreux. La pa-roisse du S* Rédempteur, à Lausanne, fondée par Mgr Besson et où il a fonctionné comme curé avant d'être à la direction du Séminaire de Fribourg, cette paroisse, disons-nous, était représentée par son clergé et son conseil presque au complet. Les combourgeois de Mgr Besson, les délégués de Chapelle-sur-Moudon, M. Jules Besson, député et M. Louis Besson, de Vuar-»

rens, ont attiré, cela va de soi, l'attention spéciale de l'évêque.

Puis venaient, dans l'appareil des grandes solen-nités, les sociétés académiques avec leurs drapeaux, le corps professoral universitaire au grand complet, puis les corps constitués de la ville et du canton avec leurs huissiers au manteau armorié. La musique de Ladnwehr jouait devant les autorités. Le Conseil"

communal de Fribourg, conseils de paroisses, justice

de paix, tribunal de la Sarine, préfets, une quaran-taine de députés au Grand Conseil, Tribunal cantonal, procureur général. Conseil d'Etat.

Vient ensuite le cortège central, chapitre de S*-Nicolas, son révérendissime prévôt en tête et

Mon-seigneur l'évêque, avec la crosse et la mître, bénissant la foule à droite et à gauche. L'évêque est suivi de sa Maison épiscopale, des directeurs diocésains, puis du clergé suivant l'ordre hiérarchique : MM. les doyens en rochet et en camail, MM. les curés et vicaires for-mant un groupe de quatre vingt prêtres en surplis ; le clergé régulier représenté par plus de soixante-dix religieux cordeliers, capucins et salvatoriens, les

sémi-naristes au nombre d'une q u a r a n t a i n e et une centaine d'ecclésiastiques en soutane.

La collégiale de S* Nicolas a v a i t revêtu sa p a r u r e des grandes solennités pour recevoir le nouveau chef du diocèse. Celui-ci fait son entrée a u x accents d e VEcce sacerdos magnus.

Le clergé en surplis se rend au chœur p e n d a n t que Sa Grandeur, entouré de ses assistants, p r e n d place d e v a n t l'autel de S* Martin. Les autorités, les délégations officielles, la famille de Mgr Besson r e m -plissent les premiers bancs. Les d r a p e a u x massés des-deux côtés de l'entrée du chœur forment autour du groupe épiscopal un cadre on ne p e u t plus décoratif.

Mgr Esseiva, prévôt de S* Nicolas, souhaite la bienvenue à l'évêque dans un très éloquent discourset l'évêque à son tour, vint adresser à la foule a t t e n -tive une allocution qui fit sur l'assistance une impres-sion profonde. Elle fut du reste reproduite in-extenso>

dans tous les j o u r n a u x .

Sa Grandeur, descendue de la chaire et r e v e n u e à l'autel de S* Martin, donne alors la bénédiction à la foule, puis se rend au maître autel, où elle entonne le Te Deum. Quand il est terminé, le c h a n t du Tanlum ergo s'élève, puis l'évêque bénit, avec le Très s a i n t Sacrement l'assistance inclinée. C'est le dernier acte. La foule s'écoule lentement et se masse d e v a n t le porche pour assister à la sortie de Monseigneur.

Le soir, à 8 heures, p e n d a n t le dîner offert à Mgr Besson par le Conseil d ' E t a t , la musique de L a n d w e h r a donné, d e v a n t l'Hôtel suisse, une brillante sérénade.

Une foule nombreuse n'a cessé de stationner de-v a n t l'hôtel pour écouter la sérénade et témoigner au nouveau chef du diocèse sa respectueuse s y m p a t h i e .