• Aucun résultat trouvé

CONSEILLER FÉDÉRAL

Dans le document JITRENNES PRIX: 1 Pr. 50 (Page 120-127)

En décembre dernier (1919) l'Assemblée fédérale, à une imposante majorité, a appelé à faire partie du pouvoir exécutif de la Confédération, un Fribourgeois, Hé bien, vrai ! pour qu'un tel événement se pro-duise, il fallait bien que la personnalité en cause ait une haute valeur. . Et en effet, comme- directeur de nos finances cantonales, M. Musy a fait brillamment ses preuves. Il a réorganisé, on sait avec quelle maî-trise, notre Banque d'Etat, que des entreprises hasar-deuses avaient fortement ébranlée. Il a élaboré un projet de refonte de nos lois fiscales qui est le fruit d'un labeur considérable et de connaissances finan-cières de premier ordre. Il s est fait remarquer au Conseil national par sa largeur de vues, sa fermeté à défendre nos institutions contre les fàuteurs-~de-désordres. Toutes ces considérations ont fortement pesé sur le vote intervenu et c'est avec une satisfac-tion unanime qu'a été accueillie dans le canton de Fri-bourg la nomination de M. Musy aux fonctions de conseiller fédéral.

M. Musy est né à Albeuve, dont il est originaire, le 10 avril 1876, d'une famille des plus estimées e t .dont l'influence fut, dans le cours .du 19™^ siècle,

mar-quante en pays fribourgeois ^. La famille Musy est

/ Détails tirés d'une étude de M. Paul Bondallaz dans k»

Revue des familles.

- 29 —

originaire de Grandvillard. Le grand père du conseil-ler fédér-al actuel, M. Pierre Musy, né le 25 octobre 1808, avait épousé Marie Marguerite Castella, d'Al-beuve, et devint bourgeois de cette localité.

La nouvelle famille conquit rapidement l'esti-me de tous et une très grande autorité dans les affaires

Réception à la gare de M. le conseiller fédéral Musy

publiques. M. Pierre Musy, fut d'abord notaire à Gharmey de 1837 à 1838. Nommé préfet du district de Farvagny cette année même, il y resta jusqu'en 1844, époque à laquelle il devint juge de paix à Bulle. Député au Grand Conseil en 1840, il fut à deux reprises sollicité d'entrer au Conseil d'Etat. Il accepta la charge qu'on lui offrit le 6 juin 1846, et remplaça M. Charles de Riaz, qui'prenait sa retraite.

L'avène-— 30 L'avène-—

ment du régime de 1848 le tint momentanément à l'écart des affaires. En 1857, les électeurs conserva-teurs le renvoient siéger au Grand Conseil, où il de-meure jusqu'en 1878. En même temps il est préfet de la Gruyère C'est en cette qualité qu'il acquit sa grande popularité. C'était le type achevé du magistrat populaire, intègre, ferme et pourtant patriarcal envers ses administrés. Sa mémoire est encore, à l'heure qu'il est, l'objet d'un véritable culte. Sa mort, qui prit les proportions d'un deuil pubHc, survint le 17 août 1888.

M. Jules Musy, fils du précédent et père du con-seiller fédéral actuel, affectionnait spécialement l'a-griculture où il était très entendu. Député au Grand Conseil pendant une législature, il résigna ses fonctions pour se vouer au soin de ses propriétés et veiller à la direction de l'Hôtel de l'Ange, à Albeuve, ou naquit le

futur Conseiller fédéral. ^ Le nouveau magistrat de la Confédération, après

avoir fait ses études classiques au Collège S* Michel, entra à l'Université de Fribourg et se fit immatri-culer à la faculté de droit. De Fribourg, M. Musy se rend à Munich et à Berlin. En 1902, il présente sa thèse et gagne le bonnet de docteur. Il fut quel-ques mois durant substitut du Procureur général. En 1906, M. Jean Musy ouvre une étude d'avocat à Bulle, où il ne tarde pas à se faire une belle clientèle.

Aux élections générales de 1911, il est élu député au Grand Conseil. Quelque temps auparavant, le Conseil d'administration du Crédit gruyérien l'avait appelé à diriger cet établissement.

En novembre 1912, M. Musy était appelé au Con-seil d'Etat en remplacement de M. Théraulaz, et pre-nait la Direction des finances.

— 31

cd

— 32 —

Après ce court exposé de la rapide carrière de notre nouveau Conseiller fédéral, il nous reste à dire un mot de la réception triomphale qui fut faite au nouvel élu dans notre bonne ville de Fribourg, ré-ception qui eut son retentissement dans le canton tout entier, attendu que presque toutes les communes avaient envoyé des représentants à la grandiose récep-tion qui fut faite dans la capitale.

Or, donc, jeudi 11 décembre dernier (1919) la nomination de M.'Musy au Conseil fédéral, intervenue dans la votation du matin des Cha4nbres fédérales réunies, a été saluée à Fribourg à 1 heure par 22 coups de canon. Entre temps, toutes les dispositions se prenaient pour recevoir le nouvel élu le lendemain vendredi, et ces dispositions furent bien prises.

Le lendemain donc, vendredi, à 3 heures, un train spécial pavoisé aux couleurs fédérales entrait

•en garé, pendant qu'un avion, piloté par l'avia-teur Progin, évoluait gracieusement dans les airs.

Les délégués des' différentes députations aux Cham-bres fédérales avaient pris place dans le train-. De la gare, le coup d'oeil estsplendide. Une foule immense salue l'arrivée du train. Les drapeaux, au nombre d'environ 400, sont rangés sur le quai et s'inclinent à l'arrivée de M. Musy.

Le train avait été salué à Flamatt et à Guin par les autorités locales.

Le cortège se forma aussitôt dans l'ordre sui-vant : 1. Groupe de dragons, 2. Musiqxie Union inslru-menlale, 3. Ecoles de garçons. Ecoles primaires, Or-phelinat de la ville. Ecoles secondaires profession-nelles. 4, Boys-Scouts. 5, Ecole d'agriculture. 6, Ecole normale d'Hauterive. 7, Collège S* Michd, 8.

Université, 9. Musique La Concordia. 10, Délégués des districts (sociétés, délégués, autorités) Veveyse, Broyé, Glane, Lac, Singine, Sarine (délégués des campagnes ; délégués de la ville) et Gruyère (délégation d'Al-beuve et de Grandvillard). 11, Peloton de gendarmes, 12. Délégations ecclésiastiques. 13, Chapitre de S^

Nicolas. 14, Camarades de M. Musy. 15, Barreau fri-bourgeois. 16, Chambre de Commerce. 17, Banque de l'Etat. 18, Personnel de la Direction des finances.

19, Musique de Landwehr, 20, Conseil communal de Fribourg. 21, Tribunal cantonal. 22, Grand Conseil.

23, Bureau du Grand Conseil. 24, Pages avec les dra-peaux des cantons. 25, grenadiers et drapeau fribour-geois. 26, demoiselles d'honneur.

M. Musy, Conseiller fédéral

27, Conseil d'Etat. 28, députés aux Chambres fédé-rales. 29, tambours et clairons. 30, drapeau fédéral., 31. officiers (en casquette). 32, Sociétés militaires.

33, groupe de dragons.

Le cortège se forma aussitôt et parcourut les différentes rues de notre ville richement pavoisées.

Jamais on avait vu à Fribourg autaîit de drapeaux et autant de sociétés représentées. Tout le canton avait tenu à rendre hommage au premier magistrat qui assume les lourdes responsabilités du pouvoir central au moment où nous sommes.

Le cortège s'arrêta sur la place de l'Hôtel de;

ville et là M. Perrier, président du Conseil d'Etat, adressa à l'élu les félicitations du peuple fribourgeois, M. Week apporta les félicitations de la ville de Fribourg. M. Musy répondit en termes très émus, Il fut vivement acclamé. La cérémonie se termina

par le chant de l'hymne national. A 8 heures, les étudiants de l'Université organisaient un cortège aux flambeaux qui se termina devant l'hôtel de ville magnifiquement illuminé. Là M. Musy adresse de nouveau la parole à la foule, puis il se rendit aux Charmettes pour apporter aux étudiants le témoigna-ge de sa sympathie pour l'Université.

Ainsi se termina cette excellente journée, où tout un peuple vibrait à l'unisson.

Le président du tribunal fait la visite du pénitencier de X... Il avise un détenu à l'aspect grincheux et lui demande le pourquoi de son internement.

— O h ! . . . légèreté du jeune âge, tnanque d'expérience.

— Mais, comment donc ? vous me paraissez avoir au moins 60 ans !

— D'accord, mais je ne parle pas de moi, c'est de l'avocat qui m'a défendu qu'il s'agit.

T o n j o u r s p o l i s Le conducteur, devant le train prêt à démarrer.

— Vous ne voyez donc pas qu'ici sont des voitures de première classe, c'est là plus bas que vous devez monter. A les voir courir les uns parmi les autres on dirait qu'ils sont aveugles. Chaque petit cochon sait pourtant retrouver son boeton.

Un paysan. — Oh ! vous avez bien raison, mais le garde cochons doit être là pour ouvrir la porte, sans ça les cochons ne pourront pas entrer.

— Hé bien ! ma bonne femme, est-ce que votre mari est mort d'une mort naturelle ?

La paysanne. — Non, monsieur, nous avons eu un docteur.

Dans le document JITRENNES PRIX: 1 Pr. 50 (Page 120-127)