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La Diète de Fribourg du 4 juillet 1808

Dans le document JITRENNES PRIX: 1 Pr. 50 (Page 99-105)

Nous devons à l'obligeance de l'un de nos complai-sants collaborateurs, M. Romain de Schaller, commu-nication d'une feuille imprimée par les soins du libraire Joseph Schmid «libraire et bibliothécaire N" 7 et 12 à la Graiid'rue » en l'an 1803.

La dite feuille contient l'état nominatif de MM.

les députés des 19 cantons suisses à la Diète de Fri-bourg, diète qui fut la première tenue en Suisse, après l'Acte médiation, qui nous fut octroyé par le Premier Consul Bonaparte. L'Acte de Médiation du Premier Consul, dont la copie fut achevée le 19 février 1803, et qui parut le lendemain déjà au Monileiir, était une pièce très volumineuse.

Dans l'introduction, il y était déclaré que l'Etat helvétique, déchiré par des dissensions intestines, n'avait pu, de lui-même, se donner une constitution, et que le Premier Consul, en raison de la bienveil-lance que la nation française avait toujours éprouvée pour ce peuple digne d'estime et enfin pour accéder

« au vœu de tout le peuple helvétique » avait con-sidéré comme un devoir d'intervenir entre les partis à titre de Médiateur. De concert avec des députés suisses, il avait étudié les formes constitutionnelles qui convenaient aux divers cantons et à l'ensemble du pays, et il les avait arrêtées pour le bien du peuple, et — ajoutait-il — sans préjudice pour son indépen-dance.

Après l'introduction venaient, en dix-neuf cha-pitres et suivant l'ordre alphabétique, les constitu-tions des dix-neuf cantons égaux en droits dont la Suisse devait se composer.

Pour prévenir toute réclamation, les territoires des dix-neuf cantons étaient nettement délimités dans l'Acte, et ces limites n'ont subi dès lors aucune modification essentielle.

Aux constitutions des cantons s'ajoutait le Pacte fédéral qui formait le vingtième chapitre de l'acte de médiation. Comme autorité commune, il établis-sait de nouveau la Diète, qui devait se réunir alter-nativement, d'année en année, dans l'un des six Vororts ou cantons directeurs, Fribourg, Berne, So-leure, Bâle, Zurich et Lucerne, et dont les membres devaient, comme au temps de l'ancienne Confédéra-tion, voter d'après les instructions de leurs cantons souverains.

L'autorité fédérale, proprement dite, était remise chaque année à l'avoyer ou au bourgmestre, c'est-à-dire au premier magistrat du Vorort, qui prenait le titre de landamman de la Suisse.

Les dispositions transitoires de l'Acte de média-tion conféraient au landamman d'Affry, jusqu'à la convocation de la Diète — qui devait avoir lieu dans la première semaine de juillet — des pleins pouvoirs extraordinaires pour l'expédition des affaires urgentes.

Conformément à ces dispositions, Louis d'Affry pre-/Uait donc personnellement, avec la résolution d'un

dictateur, mais aussi avec impartialité et prudence, toutes les mesures qui lui paraissaient nécessaires pour établir le nouvel ordre de choses dans la Confé-dération;

— 9 —

Au commencement de juillet, à l'appel du lan-damman, se présentèrent, dûment munis d'instruc-tions et accompagnés de conseillers de légation, les JËhrengesandlen des dix-neuf cantons à Fribourg, qui avait été désigné par Bonaparte comme premier Vorort de la Suisse médiatisée. Autour de « Son Excel-lence » d'Affry se réunirent fédéralistes et unitaires ; à côté des avoyers, bourgmestres et landammans des anciens cantons, siégèrent les ci-devant partisans de la centralisation, Muller-Friedberg, Jean Morell, Zim-mermann, Louis Secretan, etc.

La Diète fut solennellement ouverte le 4 juillet, dans l'église des Franciscains, par un discours du landamman. Il déposa les pouvoirs extraordinaires qui lui avaient été confiés par le Médiateur, et déclara qu'il reprenait maintenant la place que lui assignait la Constitution. Après une allusion à l'heureuse situa-tion dans laquelle la Suisse était entrée, grâce à la médiation du Premier Consul, il réclama une obser-vation scrupuleuse, inviolable de l'acte fondamental dont l'original, riehement relié, reposait devant lui.

Il exhorta à la prudence dans l'exercice de l'autorité et mit en garde les anciens cantons contre le désir de retourner en arrière et de ressusciter une époque disparue, les nouveaux contre la passion révolution-naire. « Que notre première maxime politique, ajouta-t-il, soit d'être en tout et partout modérés, justes et impartiaux, et de suivre une voie qui tienne le juste milieu entre les extrêmes». Il termina son impres-sionnante allocution en déclarant — comme l'y invi-tait la situation — qu'il admirait le Premier Consul et qu'il considérait le gouvernement français comme le premier bienfaiteur de la Suisse. Puis le

représen-— 10 représen-—

t a n t militaire et diplomatique de la puissance p r o t e c -trice, le général Ney, prit la parole. Après avoir loué*

l'œuvre du Premier Consul et assuré les représentants-du peuple suisse de la bienveillante sollicitude de son maître, il annonça sur un t o n significatif qu'il a v a i t les pouvoirs nécessaires pour renouveler la c a p i t u l a -tion militaire entre la Suisse et la France, et pour conclure en m ê m e temps une alliance défensive avec la Diète.

Alors seulement, « le salut confédéral » fut échangé selon le rite antique : les dix-neuf députés, suivant-un ordre préalablement fixé p a r le sort, e x p r i m è r e n t en beau langage leurs sentiments de reconnaissance et leurs souhaits de prospérité.

Le lendemain, l'assemblée aborda les affaires proprement dites, et dès lors travailla des mois à m e t t r e en vigueur toutes les parties de la Constitution.

Après ce court aperçu historique, tiré de l'Histoirede la Confédération Suisse l'Histoirede J o h a n n e s Dierauer, t r a -duit de l'allemand par Aug. R e y m o n d . Tome V. D e 1798 à 1848, nous reproduisons textuellement le-feuillet m e n t i o n n é en tête de ces lignes.

Lettres à un jeune paroissien sur

[IMFAILLlBiyTÉ FOMTIFICALE

par

MONSEIGNEUR M. BESSON Un vol. in-8° 228 pages. P r i x : F r . 4 . 5 0

Fragnière Frères, éditeurs, Friboarg.

É T A T N O M I N A T I F

de Mrs. les Députés des 79 Cantons Suijses à la Dièle de Fribourg^

avec la dêjignaiion de leurs demeures audit lieu.

Mrs. les Députés. Nro. Rues. Propriétaires. Couleurs.

D'AFFEY, Landam. 197 de Moral. Noir et Bleu.

Techtermann, Avoy. 13 en l'Auge.

Herrenfcliwand. 182 de Moral. Fégely.

Freudenreich. . 2 2 Grande Rue. Dit.f3bach-T. Rouge et noir.. Sulzer 15 Hôpil. derricr. Maillardoz.

Sarafin 225 h.or al. Boccard. Blanc et noir.

Heufsler. . . . id. id. id.

Stashelin, . . . 2 1 2 id. .'\mman.

Pfîfter '37 Lauj'anne. Duding. noir et verd.

Stokar id. id. id

Pfifier 15 Hâpit. derrière. Maillardoz.

Schneider. . . . 52 I.aufanne. Chollet.

168 Laufanne. Gottrau. Blanc et verd en Biais».

Reding

123 Moral. Montenach. Blanc et Rayes Bleu.

Andermatt. . . . id.

178

id. id.

id.

178 Laufanne, CTioTlcf."

Pellegrini. . . .

1 1 1 id. Gaffer. noir et Jaune.

Pellegrini. . . . 37 Grande Rue Wild.. Rouge et Bleu.

Marcacci. . . . 16 id. Montenach.

Muller-Friedberg. 107 Bouchers. MuUer, Prévôt. Blanc et verd.

106 id. Fontaine, Ch.

Cufter, Secret. . 97 id. Nicolet.

7 Gr. Fontaine. a. Werro. Rorge avec une croix

I id. Schaller.

Blanche.-132 Laufanne. Fégely. Rouge avec une croix . Sre. 133 id Hartmann. Blanche et noire.

95 Morat. Landerset.

Toggenburger. . 149 Laufanne Veuve Gottrau. gris blaric et Bleu.

Marguion. . . . 98 Place de N. D. y . Thûrier.

70 des Epoufis. Chollet.

Bourgeois. . . . id. • id. id. Verd et Blanc.

Clavel. .-\ . . . id^ id. id.

Se trouve et le vend chez Jofeph SchmiJ, Libraire et Bibliothécaire No. 7 et 12 à lai grand-rue. On trouve auffi chez le même, papier, encre, plumes, cire d'Efpagne,.

oublies, crayons, fable, écritoire, porte-feuilles, gratoires, livres blancs, &c. On peut auffi lire les gazettes chez lui à raifon de 5 rappes par fois.

La diette s'est ouverte le 4 Juillet 1805 et s'est dissoute le 27 septembre.

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Li'oracle d e l a b r o u e t t e

Par une nuit bien noire, Claude sort de chez lui avec une brouette.

Il voudrait faire le moins de bruit possible, parce qu'il va... ce n'est pis beau... faire sa provision de pommes de terre dans le champ du voisin. II se rend compte que cela n'est pas correct, et il hésite bien un peu. Ce qui l'agace, c'est que dans la nuit silencieuse, la roue de sa brouette fait entendre à chaque tour, un gémissement plaintif. La conscience troublée de Claude prête une voix à cette roue, -et il l'entend distinctement qui répète d'un ton persuasif et insinuant : ,« J^'y va pas, n'y va pas. » Claude fait taire sa conscience ; mais ne pouvant pas faire taire la maudite roue, il presse le pas. Avec l'allure la voix de la roue change et, cette fois, elle répète avec insistance : .« Tu seras pris, tu s'ras pris, tu s'ras pris. »

Claude arrive au champ du voisin ; fiévreusement il déterre les pommes de terre et en remplit sa brouette ; mais comme il allait partir, il entend des pas sur la route et sous cette obscure clarté qui tombe des étoiles, il distingue une silhouette athlétique surmontée

•d'un bicorne. Il détale grand train et sa roue tournant rapide sur l'essieu chargé, scande chaque emjambée d'un : « Je f l'avais dit, je .t'I'avais dit, je t'Tavais dit. »

Que faire ? La brouette est lourde et Claude ne pourra pas long-temps conserver cette vitesse. Il passe justement devant la maison du maître du champ. Pan ! il 'ui verse sa récolte contre sa porte et ifile au triple galop, tout aise de s'en tirer à si bon compte et surtout de n'avoir pas été coquin jusqu'au bout. Et la roue moins gémissante lui murmurait doucement : a T'as lien fait, t'as bien fait. »

I l f a u d r a i t s ' e n t e n d r e .

Un monsieur en villégiature au village de rencontre devant

•sa grange un vieux paysan. Au cours de la conversation, il,lui fait remarquer que le voisinage immédiat de son logement avec l'étable À porcs doit être malsain.

— Oh ! ben, reprend le paysan, je crois que vous faites erreur, depuis bien des années je n'ai jamais eu un cochon malade.

Dans le document JITRENNES PRIX: 1 Pr. 50 (Page 99-105)