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PARTIE 2 : ÉTUDE EMPIRIQUE

2. PRÉSENTATION DU MODE DE RECUEIL DE DONNEES ET DE L’ÉCHANTILLON

2.1. Mode de collecte de données et échantillon

Dans notre étude, nous avons opté pour une administration électronique du questionnaire.

Selon Ganassali et Moscalol (2004), l’enquête par internet présente des intérêts majeurs grâce à son coût du contact réduit et la rapidité d’obtention des données. Il permet également un accès immédiat à un nombre important de personnes quelle que soit leur position géographique, ce qui le rend particulièrement intéressant pour les études internationales (Ilieva, Baron, et Healey, 2002, p.363).

De plus, le taux de réponse est évalué à 10% par enquête par voie postale (Usunier, Easterby-Smith et Thorpe, 1993). En revanche dans les enquêtes par voie électronique, il ne semble pas y avoir de résultats clairs, le taux de retour variant de 8 à 37% (Schuldt et Totten, 1994). Notre objectif était de contacter les contrôleurs de gestion et les directeurs qui travaillent dans les banques multinationales françaises implantées en France et dans les pays du Maghreb (société générale, Bnp Paribas, banque populaire et crédit agricole). Etant donné que la traduction des items du questionnaire est l’un des problèmes les plus fréquemment

mentionnés en recherche comparative empirique (Harkness, 2003, p.36), nous avons distribué notre questionnaire dans les trois pays du Maghreb, à savoir le Maroc, l’Algérie et Tunisie où le français est très répandu.

Nous avons choisi les contrôleurs de gestions et les directeurs comme interlocuteurs pour notre recherche car la plupart des études anglo-saxonnes administrent leurs questionnaires à des managers mais c'est surtout parce qu'elles s'intéressent à l'effet des systèmes de contrôle sur les contrôlés (les managers) (Sponem, 2004). Zrihen (2002, p. 160) constate même que « les opérationnels sont souvent moins critiques quant à la pertinence de l'outil budgétaire,

alors que les financiers sont beaucoup plus réalistes sur le rôle de l'outil budgétaire ».

D’autres chercheurs ont fait ce choix. Dans la même optique, Trahand (1980) choisit

d'interviewer la même population. Shields et Young font également le même choix et le justifie ainsi : « Des contrôleurs ont été choisis car : 1/ ils jouent un rôle clé dans la

configuration du système d’information et de contrôle d’une entreprise et sont donc capables d’apprécier le processus budgétaire (probablement plus que le manager moyen) 2/ ils ont un accès direct et fréquent au top management pour discuter des thèmes liés au design et à la

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Sur le même thème, Sponem (2004, p.127) dans sa thèse choisit le même échantillon et justifie son choix ainsi : « D'abord, nous avons pu constater, lors de notre étude qualitative, que les contrôleurs de gestion et directeurs administratifs et financiers sont tout à fait au courant de la manière dont les managers utilisent les outils de contrôle. Ils sont capables de

voir l'intérêt que ceux-ci y portent et les enjeux qui sont associés aux outils. Ensuite, au

niveau pratique, l'expérience montre que les enquêtes envoyées aux directeurs généraux sur ce type de sujet souffrent d'un très faible taux de réponse, ces derniers faisant souvent suivre l'enquête à leur directeur financier, plus à même selon eux, de répondre. Enfin, ce n'est pas

parce que le processus budgétaire est au cœur de leur travail que les directeurs administratifs

et financiers ou les contrôleurs de gestion ne sont pas capables de prendre du recul par

rapport à l'outil ».

Nous avons recherché les noms et prénoms des contrôleurs de gestion les managers qui sont inscrits sur les réseaux professionnels (Lindkin, Viadeo). Ces réseaux nous ont permis

d’accéder à des profils des personnels de notre choix et de contacter librement avec eux.

Leur avantage est la couverture internationale. Linkedin, par exemple, qui est implanté dans la majorité des pays, est idéal pour entretenir des contacts internationaux. Toutefois, le principal inconvénient de ces réseaux réside dans le fait que certaines personnes ne mettent pas à jour leurs profils. Cela conduit ainsi à adresser le questionnaire à des personnes n’appartenant pas

à la population cible. À la suite de la mise en ligne de notre questionnaire, nous avons envoyé entre juillet et octobre 2012, à 1850 directeurs et contrôleurs de gestion dans les banques multinationales françaises implantées en France et dans les pays du Maghreb (1540 en France

et 310 au Maroc, en Tunisie et en Algérie), un mail les invitant à répondre à l’enquête.

Or, seules les personnes originaires du pays ont été considérées comme des membres potentiels de la population de l’étude afin d’éviter les problèmes liés à l’entremêlement des cultures (Morris et al, 1998). Notre envoi comprenait un courrier présentant l’objet de notre recherche, un lien vers le questionnaire ainsi qu’un ensemble d’informations permettant de

nous identifier (coordonnées, statut, logo de l’université).

Afin de maximiser le taux de retour, nous avons effectué deux relances. Ces relances ont permis de faire passer le taux de réponse de 13,6% à 14,5% pour la France et de 16,12 à 32,5% pour les pays du Maghreb.

Nous avons clôturé l’enquête au bout de quatre mois voyant que nous n’obtenions pas de réponses supplémentaires. A la clôture de l’enquête en ligne, nous avons reçu 391 réponses.

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Parmi les réponses, 61 % des répondants sont d’origine française et 36% des participants

proviennent des pays du Maghreb (22,66% d’origine marocaine, 5,6% d’origine tunisienne et 8,18% d’une nationalité algérienne).1,8% des répondants n’ont pas indiqué leur pays d’origine et quant aux 0,6% restant, ils sont d’origine gabonaise. 379 réponses sont exploitables. Parmi les réponses exploitables, 66,5% proviennent de directeurs, 33,5% de responsables du contrôle de gestion ou de contrôleurs de gestion.

Description de l’échantillon

Si l’on prend le sexe, l’âge, le Type de formation et l’expérience dans l’entreprise comme variables de comparabilité des échantillons nationaux, on peut remarquer qu’il n’existe pas de

différences entre les deux échantillons. En effet, les femmes sont sous-représentées autant chez les français que chez le maghrébins. L’échantillon se compose de 74,2% d’hommes et de 25.8% de femmes. En ce qui concerne l’âge, les répondants des deux échantillons sont

jeunes. 43,7% des participants ont moins de 35 ans, soit 149 personnes, 41,6% des personnes ont entre 36 et 45 ans, soit142 personnes. 33 personnes ont entre 45et 55 ans, soit 9,7%. 17 répondants ont entre 55 et 65 ans.

74,8% des répondants sont des gestionnaires, 19,4% ne sont pas gestionnaire et 5,9% n’ont

pas de formation précise.

27,8% des participants à notre échantillon ont une expérience de moins de 5 ans, 29% ont une expérience variant entre 5 et 10 ans et 43,7% ont une expérience de plus de 10 ans.

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Tableau (26) : Description de l’échantillon