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Modèle d’Estimation

Pour mener à bien cette étude, nous avons donc considéré le modèle de Battese et Coelli (1995). Du fait de son degré élevé de flexibilité10

la fonction Translog suivante est utilisée :

lnCTit/Z = α0+P3i=1αilnYit+P3k=1βklnWkt+P2h=1lnEht+12P3i=1

P3 j=1δijlnYitlnYjt+ 1 2 P3 k=1 P3 m=1γkmlnWktlnWmt+P3i=1 P3 k=1ρiklnYitlnWkt+P3i=1 P2 k=1ǫiklnYitlnEht+ P3 k=1 P2 k=1λkhlnWktlnEht+12P2k=1 P2

n=1ψhnlnEhtlnEnt+ lnuit+ lnvit

où lnCTit/Z représente le logarithme du coût total auquel a fait face le secteur bancaire

i, (i = 1, ., 6) au temps t, (t = 1992, .., 2001). Y est le vecteur des quantités d’output, W le vecteur du prix des inputs et E représente un vecteur de netputs.

Les restrictions standard d’homogénéité et de symétrie sont imposées. La symétrie implique donc que γkm = γmk et δij = δji. Cette condition d’homogénéité entraîne quant

à elle Pkβk= 1 ;Pkγkm= 0 et enfin Pkρik = 0 quelque soit k.

Le coût total a été divisé par les fonds propres (Z) pour prendre en compte la taille des différents secteurs bancaires. Il a été également ajouté à l’équation la dotation pour créances irrécouvrables pour prendre en compte le risque financier, à l’instar de Berger et Mester (1997). L’inefficience est une valeur comprise entre 0 et 1 et est déterminée par :

Inef f icience = 1 − exp(−lnˆuit)

avec lnˆuit la valeur estimée de l’inefficience spécifique au secteur bancaire i au temps t.

10Il existe une forme fonctionnelle Translog plus flexible qui incorpore des extensions en série de Fourier

0.5.1 Source de Données et Définition des Variables

Les données utilisées proviennent de la base sur les banques et institutions financières Bankscope. L’échantillon que nous avons considéré comprend 120 banques provenant de six pays : l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Kenya, la Tunisie et le Sénégal. Ces données peuvent être divisées en trois grands ensembles :

Les coûts de production bancaire

Le coût total englobe l’ensemble des coûts financiers et opératoires. Les coûts finan- ciers sont principalement des charges d’intérêts. Les coûts opératoires correspondent aux dépenses en travail et en capital, c’est-à-dire les charges de personnel, les frais généraux d’exploitation (charges diverses d’exploitation, charges diverses et variées, autres frais gé- néraux, impôts taxes et assimilés, dotations nettes aux amortissements et provisions sur immobilisations, dotations nettes du fonds pour risques bancaires généraux).

Les inputs

Les inputs que nous utilisons sont les suivants : – Les dépôts reçus par les banques

– Les crédits octroyés par les banques

– Les autres actifs productifs tels les titres de placement Les prix des facteurs de productions

Les prix des inputs sont relatifs à trois catégories de facteurs : le capital physique, le travail et le capital financier (formé par les dépôts et autres ressources d’emprunt).

– Le prix du capital physique (pK) est approximé en rapportant les dotations aux

amortissements ainsi que les charges de location et de crédit bail aux actifs corporels et incorporels. L’évaluation du stock de bilan ainsi faite est certes discutable mais cette démarche se justifie par l’absence d’informations complémentaires sur la durée de vie ou la valeur de remplacement des investissements.

– Le prix du travail (pL ) est mesuré en rapportant les frais de personnel (somme des

salaires et charges afférentes à ceux-ci) à l’actif total à défaut d’avoir l’effectif total du secteur bancaire.

– le prix du capital financier ( pM) est mesuré par le coût moyen des ressources em-

pruntées. Ce coût est mesuré par le rapport entre les charges d’intérêts et les capitaux empruntés.

0.5.2 Statistiques Descriptives

Fig. 3 – Coûts Financiers, Opératoires et Totaux

Dans l’échantillon considéré, les coûts totaux varient d’un montant de 0.12 à un montant de 192680.1 millions de dollars avec une moyenne de 5039,106 millions de dollars. Au niveau des inputs, nous avons une moyenne de crédits octroyés de 26283.86 millions de dollars, des titres de placement de 15291.73 millions de dollars et des dépôts d’un montant moyen de 38208.04 millions de dollars. Les prix moyens du travail, du capital financier et du capital physique s’élèvent respectivement à 0.0099 millions de dollars, 4.15 et 2.22 millions de dollars. Quant aux dotations pour créances et au capital social, on note une moyenne de 1371.11 millions de dollars pour le premier et de 4046.91 millions de dollars.

La figure 23 nous montre que les coûts moyens les plus importants se retrouvent dans les secteurs bancaires du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Zambie et de la Tanzanie. Cette figure fait aussi apparaître le fait que mis à part la Zambie et la Tanzanie, les coûts financiers dominent les coûts opératoires dans tous les autres pays précités.

La figure 24 nous montre quant à elle les profits moyens réalisés dans les pays de notre échantillon durant la période considérée. Elle nous indique que mis à part la Zambie, les pays qui supportent les coûts moyens les plus élevés sont ceux qui réalisent en moyenne les profits les plus élevés. Même quand le capital social (figure 25) est pris en compte, la

Variables Moy. Ecart-Type Min Max

COUT TOTAL 5831.8 12739.4 0.12 192680.1 CREDITS (Y1) 26283.86 56465,82 210.6 540293.6 TITRES DE PLACEMENTS (Y2) 15291.73 48537.76 0.2 586436.4 DEPOTS (Y3) 38208.04 75423.06 0.1 663918.4 PRIX DU TRAVAIL (W1) 0.0099 0.015051 0.0080 0.1047 PRIX DU CAPITAL FINANCIER (W2) 4.15 53.95 0 1179.053 PRIX DU CAPITAL PHYSIQUE (W3) 2.22 5.56 -0.48 93 DOTATIONS POUR CREANCES DOUTEUSES (E) 1371.11 3979.46 -3470.9 30336.4 CAPITAL SOCIAL (Z) 4046.91 12639.45 -86898 232321.6

Tab. 6 – Statistiques Descriptives du Modèle de Frontière Stochastique

Fig.5 – Coûts Totaux en Fonction du Capital Social

configuration ne change pas. L’estimation du modèle va nous édifier sur les performances des différents secteurs bancaires.

0.5.3 Résultats de l’Estimation du Modèle de Frontière

L’estimation de la fonction de coût par le modèle de Battese et Coelli (1995) fait apparaître des niveaux d’inefficience relativement élevés pour tous les pays. Le niveau d’inefficience coût le plus élevé provient du Sénégal qui affiche un score de près de 35 pour cent, suivi de près par le Maroc qui enregistre un score de près de 33 pour cent. Cela veut dire que ces pays auraient pu accroître le degré d’efficience coût de leurs systèmes bancaires respectivement de 35 pour cent et de 33 pour cent en faisant un effort de réduction de leurs coûts de production bancaires. La troisième performance vient de l’Egypte avec 26,7 pour cent d’inefficience coût, la quatrième l’Afrique du Sud avec 26,6 pour cent. Suivent enfin la Tunisie et le Kenya avec respectivement 25,64 pour cent et 25,59 pour cent d’inefficience coût. Dans ce qui suit, nous allons chercher les causes au niveau macroéconomique et institutionnel de ces niveaux élevés d’inefficience.

Tab. 7 – Résultats de l’Estimation de l’Efficience Coût (1992-2001) Pays Battese et Coelli (1995)

AFRIQUE DU SUD 26,64 EGYPTE 26,77 KENYA 25,59 MAROC 32,81 SENEGAL 34,95 TUNISIE 25,64