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2.b : comment le fait de conjuguer conception et usage permet de travailler des éléments méthodologiques de la conception et les dynamiques du processus de

Phase 3 Retour sur l’outil

I. Phase initiale : l’analyse de l’activité

2. Mise en oeuvre : les entretiens utilisés

Nous avons, dans un premier temps, repris les enquêtes menées par Lecomte dans sa thèse (2005), qui avaient été intégralement enregistrées et transcrites. Vingt-deux entretiens, de 1h30 en moyenne, menés entre 2000 et 2002, ont été exploités, couvrant une large gamme des acteurs évoqués dans la partie problématique. La liste des entretiens se trouve dans le tableau B-1 (voir plus haut).

Ces entretiens avaient initialement été construits autour de la problématique de l’expérimentation variétale. Le but de l’enquête était en effet de mieux connaître les besoins des différents partenaires faisant de l’expérimentation variétale afin de dégager pour les chercheurs INRA des voies d’amélioration à explorer au sujet de l’exploitation des données issues des réseaux d’expérimentation. Pour cela, des entretiens ont été réalisés auprès d'acteurs appartenant à différents types d’organismes qui pratiquent l’expérimentation variétale en vue d’évaluer les innovations variétales. Il s’agissait d’identifier la diversité des pratiques et des objectifs, et d’évaluer la préoccupation des expérimentateurs concernant l’amélioration de leur façon d’exploiter un réseau expérimental dans leur travail d’évaluation des variétés (Lecomte, 2005). Les entretiens ont été conduits de façon semi-dirigée en utilisant le guide présenté dans le cadre B-1. Ces entretiens, focalisés sur l’expérimentation, permettent d’éclairer une partie importante du travail d’évaluation et nous ont semblé être une source d’informations valorisables par rapport à notre travail.

La deuxième source d’entretiens provient d’un projet d’ingénieur réalisé par des élèves-ingénieurs (Prost et al., 2003) en troisième année à AgroParisTech, intitulé « Mais où s’en vont les nouvelles variétés de blé tendre ? », mené sur la base d’entretiens effectués entre fin 2002 et début 2003 auprès d’un large panel d’acteurs intéressés par la question de l’évaluation des variétés (Tableau B-2, voir plus haut). Les entretiens ont été menés de façon ouverte à partir de la question initiale : « comment fonctionne l’évaluation variétale et comment expliquez-vous que la création variétale soit si forte et le nombre de variétés finalement cultivées si réduit ? ».

Nous avons ensuite utilisé les informations contenues dans des entretiens menés lors d’un stage de fin d’études de deux élèves-ingénieurs d’AgroParisTech (Cazenave et Ferté, 2003) au cours du premier semestre 2003, intitulé « Quelle est la place de la variété dans les activités de gestion de la qualité chez les acteurs de la filière blé tendre ? ». L’objectif de cette étude était de chercher

Dans une année quels sont les grands moments clefs ? Quelles sont les grandes décisions ? Dans quel cadre sont elles prises ? Quels sont les outils à votre disposition pour prendre ces décisions ?

Création de nouveaux génotypes : • Comment faites vous pour ?

… créer de nouvelles variétés ? combien de temps est nécessaire pour créer une nouvelle variété ?

… estimer qu’une variété est suffisamment robuste ? Qu’est ce que cela signifie pour vous « robustesse » ? … stocker les informations d’une année sur l’autre et d’une variété à l’autre ? Quel intérêt de garder les informations année après année ? Peut-on prendre un exemple de variétés ?

… prendre en compte les interactions génotypes / milieux ? Exemples. • Tâches ?

Combien et quel genre d’essais effectuez vous au cours du temps ?

Peut-on prendre un exemple de variété connue ? Pourriez vous reprendre son historique depuis le départ et décrire les tâches et les décisions que vous avez été amené à prendre au cours du temps pour la faire « naître » et connaître ?

Quelle est la représentativité des essais que vous menez ? Les essais effectués sont ils identiques à ceux du CTPS ?

Faites vous aussi des essais en panification ? Qui fait ces tests (prestation de services) ?

Est-ce que vous faites appel aux développeurs dès cette étape ? Pourquoi ? Est-ce un service de l’entreprise ? Quoiqu’il arrive présentez vous tout le matériel que vous avez créé et qui est suffisamment stable ?

• Objectifs visés ?

Quels sont les objectifs visés, objectifs indispensables ? Et plus facultatifs ? Quels sont les seuils d’acceptabilité pour une nouvelle variété ?

Sur quels critères sont éliminées les variétés non conformes aux objectifs recherchés ?

Combien de variété avez vous pour objectifs de créer chaque année ? Pourquoi y a-t-il autant de nouvelles variétés inscrites tous les ans et si peu utilisées ?

Est-ce que les objectifs ont évolué au cours du temps (du productivisme, on passe à un esprit plutôt de filière) ? Qu’est ce que cela a eu comme conséquences pour vous ?

Comment votre activité prend t-elle en compte les besoins du marché ? Essayez vous de travailler dans un esprit de filière ?

Quelles sont alors vos relations avec les utilisateurs des variétés : les producteurs, mais surtout les utilisateurs finaux comme les meuniers (en particulier GMP), et pour les autres (alimentation animale, export, amidonnerie) ?

Existence de contrats ? Quel type ? Visiblement, il existe plusieurs niveaux de partenariats avec les utilisateurs et cela dépend de chaque variété, peut-on prendre des exemples ?

• Outils ?

De quels outils disposer vous pour trier et gérer les variétés ? Quels sont vos moyens d’aide à la décision ?

Quel logiciel ? Quelles bases de données ? Quelles entrées, quelles clés de recherche ? Comment l’utilisez vous, à quelle fréquence ?

Pouvez vous identifier un « algorithme » pour la gestion des variétés ?

Y a-t-il des décisions consensuelles avec d’autres personnes de l’entreprise, des meuniers, l’ANMF, Arvalis, etc... ? Que pensez vous du test de panification pour votre travail ?

Avez-vous un lieu de parole, des réunions annuelles ou plus informelles pour orienter vos recherches ?

Quels types d’informations peuvent vous apporter les personnes de la filière meuniers, multiplicateurs, OS, alimentation animale, etc... ?

Est-ce que l’ensemble des données récoltées chaque année est homogène en terme de contenu, ou est ce que cela varie d’une année à l’autre ? Comment faites vous pour gérer cette hétérogénéité ? Comment faites vous pour au final agréger les informations et avoir une certaine fiabilité sur ce résumé d’info final ?

Imaginons que vous changiez de poste, comment feriez vous pour transmettre votre connaissance et votre mode d’appréciation des variétés ?

La démarche de recherche mise au point

47 à comprendre comment les acteurs de la filière de production du blé tendre s’organisaient autour de la variété, et de comparer les manières dont les différentes structures étudiées mobilisaient la variété dans leur maîtrise de la qualité. Deux structures ont été plus particulièrement l’objet d’investigation au cours de ce stage : une entreprise de collecte-stockage et une entreprise de transformation. Mais de nombreux acteurs de la filière ont également été interrogés (Tableau B-3, voir plus haut).

Les entretiens visaient à comprendre comment la personne interrogée mobilisait la variété dans son travail, dans une logique globale de gestion de la qualité. La référence à la variété a été particulièrement analysée : la définition que la personne enquêtée en donne, la connaissance qu’elle en a, sa place dans l’organisation, l’utilisation qu’elle en fait. Les entretiens, dont la liste des principaux points abordés est donnée dans le cadre B-2, ont notamment visé à inventorier les sources d’information mobilisées dans leur travail avec les entrées suivantes : nature, origine, degré de précision, utilisation. Les dispositifs techniques et relationnels ou outils utilisés pour une maîtrise globale de la qualité, et en particulier ceux utilisant la variété, ont aussi été investigués. Enfin, nous avons réalisé des entretiens en 2004 auprès des membres du GIE Club des 5 et d’Arvalis-Institut du Végétal, l’institut technique des céréales (voir la liste des interlocuteurs rencontrés, Tableau B-4 au dos), dans le cadre d’un projet financé par le FSOV (fonds de soutien à l’obtention végétale) entre 2004 et 2006. Ce projet, intitulé « Méthodologies de caractérisation des variétés et proposition de conduites culturales adaptées à une agriculture durable » avait pour objectif, entre autres, de développer la méthode mise au point par C. Lecomte (décrite dans la problématique) en un prototype d’outil opérationnel. Les acteurs ont donc été interrogés autour de ce thème, en orientant la discussion sur leur travail d’évaluation variétale, sur la base d’une présentation des fonctionnalités envisagées de la méthode d’analyse des données du réseau telle qu’elle avait été développée par C. Lecomte. Ces entretiens ont été enregistrés et transcrits. Le guide des entretiens est présenté dans le cadre B-3 (au dos).