• Aucun résultat trouvé

Les Menaces et chantages

Dans le document La criminalité en France aujourd’hui (Page 121-125)

ii Les Vols violents sans arme contre des femmes sur voie publique ou autre lieu public

A. Les départements les plus touchés pour la catégorie des atteintes volontaires à l’intégrité physique

2. Les Menaces et chantages

D’après les cartes et les tableaux fournis par l’ONDRP (voir l’annexe n°22) les départements les plus touchés pour les faits de menaces et chantages se concentrent en région Ile de France d’une part et en région Provence-Alpes-Côte d’azur d’autre part. À côté de ces départements il y en a d’autres qui sont également concernés par un nombre élevé de faits constatés de menaces et chantages.

 La région Ile-de-France

En 2013 les services de police et de gendarmerie ont enregistré : 3 342 faits de menaces et chantages en Seine-Saint-Denis, 2 873 à Paris, 2 316 dans le Val-d’Oise, 2 084 en Hauts-de- Seine, 1 968 dans les Yvelines, 1 955 en Seine-et-Marne, 1 853 dans l’Essonne,1 667 dans le Val-de-Marne.

Au total la région Ile-de-France comptabilise 18 058 faits de menaces et chantages pour l’année 2013.

En 2013 les services de police et gendarmerie ont constaté pour la France métropolitaine un total de 92 334 faits de menaces et chantages.

En volume la région Ile de France représente près de 20% du total des faits de menaces et chantages constatés en France métropolitaine en 2013.

112

En Ile de France les deux départements les plus touchés par les faits de menaces et chantages en 2013 sont la Seine-Saint-Denis et Paris: 3 342 + 2 873 = 6 215. En volume ces deux départements représentent à peu près de 34% des menaces et chantages constatés en Ile-de- France en 2013.

 La région Provence-Alpes-Côte d’Azur

En 2013 les services de police et de gendarmerie ont enregistré : 4 897 faits de menaces et chantages dans les Bouches-du-Rhône, 1 855 dans les Alpes maritimes, 1 715 dans le Var, 780 dans le Vaucluse, 224 dans les Alpes-de-Haute-Provence et 108 dans les Hautes-Alpes. Au total la région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptabilise 9 579 faits de menaces et chantages pour l’année 2013.

En volume la région Provence-Alpes-Côte d’Azur représente un peu plus de 10% du total des menaces et chantages constatés en France métropolitaine en 2013.

Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur les deux départements les plus touchés par les faits de menaces et chantages en 2013 sont les Bouches-du-Rhône et les Alpes maritimes : 4 897 + 1 855 = 6752. En volume ces deux départements représentent à peu près 71% des menaces et chantages constatés dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2013.

 Les autres départements

En 2013 les services de police et de gendarmerie ont enregistré : 4 291 faits de menaces et chantages dans le département du Nord, 3 042 dans le Rhône, 2 145 en Seine-Maritime, 2 129 dans le Pas-de-Calais, 1 846 en Haute-Garonne, 1 798 en Gironde.

Au total ces départements comptabilisent 15 251 faits de menaces et chantages pour l’année 2013.

En volume cela représente à peu près 17% du total des faits de menaces et chantages constatés en France métropolitaine en 2013.

Parmi ces départements les deux qui sont les plus touchés par les faits de menaces et chantages en 2013 sont le Nord et le Rhône : 4 291 + 3 042 = 7 333. En volume ces deux départements représentent un peu plus de 48% des menaces et chantages constatés dans ce groupe de départements en 2013.

Il ressort de cet exposé que six départements sont particulièrement touchés par les faits d’atteintes à l’intégrité physique. Ces départements sont Paris, la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône, les Alpes maritimes, le Nord, le Rhône. Ce sont les mêmes départements que ceux qui avaient été relevés pour les faits d’atteintes aux biens. Les mêmes raisons qui avaient été évoquées précédemment peuvent s’appliquer également ici à savoir que ce sont les départements les plus peuplés et ceux dans lesquels la probabilité qu’une infraction de ce type soit commise est la plus élevée. Ici aussi il est possible de comparer les cartes des faits d’atteintes aux biens et celles qui localisent les groupes criminels.

Au regard de la localisation géographique tout d’abord il ressort que les groupes criminels qui sont présents de façon pérenne et qui sont particulièrement actifs dans ces départements sont essentiellement les groupes issus des cités sensibles ainsi que les groupes issus des communautés des gens du voyage (voir l’annexe n°2 et les développements dans le Chapitre 1 de cette IIe Partie).

113

Comme il a pu être établi précédemment ces groupes ont des domaines d’activités qui leur sont propres.

Ainsi les groupes issus des communautés des gens du voyage sont spécialisés dans la délinquance d’acquisition : tous les types de vols : cambriolages, vols à la tire. Ils ne sont que très rarement impliqués dans des faits d’atteintes à l’intégrité physique sauf en ce qui concerne les vols avec violence. Concernant les faits de grande criminalité ils sont surtout actifs dans le domaine de la fausse monnaie et le trafic de véhicules volés.

A l’inverse les groupes criminels issus des cités sensibles semblent avoir des activités beaucoup plus diversifiées. Si leur activité principale reste le cannabis, qui est à ce jour la principale source de l’économie souterraine, ils sont également très actifs dans un certain nombre d’infractions connexes : règlements de comptes, enlèvements, extorsions, vols à main armée, vols à l’arrachée (les vols à l’arrachée de bijoux, de Smartphones), recels, blanchiment, escroqueries en bande organisée, trafic et détention d’armes, usage de faux documents, vols et trafics de véhicules, etc. Ils n’hésitent pas à s’associer avec d’autres groupes pour étendre leur marché criminel comme le milieu du grand banditisme. Tout est prétexte à faire de l’argent. Le but est de réaliser un maximum de profits en un minimum de temps. C’est un phénomène national qui s’étend à l’ensemble du territoire. Contrairement aux membres des groupes criminels appartenant à la communauté des gens du voyage la solidarité est très faible voire inexistante dans ces groupes. C’est la loi du plus fort qui s’impose.

Ainsi les groupes issus des cités sensibles commettent aussi bien des faits de grande criminalité que des atteintes aux biens ou des atteintes à l’intégrité physique. Ils ne se limitent pas à un nombre réduit de catégories d’infractions. Il est donc possible de déduire, au regard de ces constations, que les groupes criminels issus des cités sensibles sont les groupes les plus actifs sur le territoire national.

Les statistiques ne donnant pas de précisions sur les personnes mises en cause (nationalité, le fait qu’elles appartiennent à un groupe criminel donné, le mode opératoire utilisé pour commettre l’infraction, etc.) il n’est possible de faire que des suppositions par rapport aux différentes cartes établies par les services de renseignement comme le SIRASCO par exemple que la presse peut se procurer. Il n’existe pas d’outils statistiques fiables permettant d’établir avec certitude le degré d’implication des groupes criminels pour l’ensemble des infractions constatées par les services de police et gendarmerie. Seules les statistiques relevées pour les faits de grande criminalité permettent d’attribuer à telle ou telle organisation telle ou telle activité illicite. En effet dans le cadre de ces infractions les enquêtes de police et de gendarmerie permettent le démantèlement de réseaux et donc de déterminer quelles sont les infractions commises par ces réseaux. Mais s’agissant des autres infractions il n’existe pour l’instant aucun outil suffisamment fiable permettant d’établir sans ambiguïté le degré d’implication de telle ou telle organisation pour telle ou telle catégorie d’infractions qui ne relèvent pas des faits de grande criminalité.

Compte tenu de la localisation géographique des groupes criminels issus des cités sensibles et des départements les plus touchés pour les infractions les plus répandues il est possible d’avancer que parmi tous les groupes criminels étudiés précédemment ces groupes sont responsables pour une majeure partie des faits de délinquance et de criminalité qui sont constatés en France.

Si l’implication de ces groupes criminels dans la criminalité ne fait pas de doute il est en revanche possible d’émettre quelques réserves quant à leur implication dans les faits de délinquance qui sont économiquement moins rentables. En réalité ce ne sont pas les groupes

114

criminels issus des cités tels qu’ils ont été présentés qui sont à l’origine de ces faits de délinquance. Ce sont des bandes qui elles aussi sont issues des cités sensibles. Ces bandes de rue sont en interconnexion avec les groupes criminels issus des cités sensibles. Non seulement parce qu’elles partagent le même territoire et qu’elles font du business ensemble (trafic de stupéfiants notamment) mais aussi parce que la grande majorité des membres qui composent les groupes criminels sont issus de ces bandes de rue. En fait la bande de rue est souvent l’étape préliminaire à la constitution d’un groupe criminel.

Une analyse approfondie de ce que sont les bandes de rue s’impose donc pour parvenir à appréhender la réalité de la criminalité en France aujourd’hui.

115

Dans le document La criminalité en France aujourd’hui (Page 121-125)