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Matières premières d’origine animale :

Dans le document Les parfums : fabrication et santé. (Page 55-60)

cher maître, de vous exprimer mon immense reconnaissance et ma respectueuse estime

LES ANNEXES

II. Les parfums dans la nature [4] :

3.4. Exemple de formule d’une eau de parfum :

4.1.1. Origine naturelle :

4.1.1.1. Matières premières d’origine animale :

Les MP d’origine animale, peu importantes en quantité, représentent toutefois un apport d’une valeur inestimable pour la parfumerie. Les exemples les plus représentatifs sont le musc, le castoréum, l’ambre gris et la civette.

Utilisés avec parcimonie, les extraits de ces MP fournissent aux parfumeurs d’excellents fixateurs aux notes suaves. Ceci étant dit, ces MP sont relativement peu utilisées aujourd’hui en raison de leur coût exorbitant, dû à leur rareté et sont maintenant presque systématiquement remplacées par des produits de synthèse afin de préserver la survie des espèces [15].

 L’ambre gris :

Cette substance est en réalité un « calcul » intestinal rejeté à la mer par le cachalot (Physeter

macrocephalus) (figure 3) au large du Pérou, des côtes d’Angleterre, au Japon, d’Australie et

d’Alaska. Le cachalot se nourrit de calamars dont les becs irritent, cisaillent et perforent des parois digestives, fabriquant des concrétions qu’il élimine alors dans la mer et peut flotter pendant des dizaines d’années à la surface des océans [12].

L’ambre gris se présente sous forme de « rognons » d’une matière cireuse et noirâtre, d’une masse généralement comprise entre 100 et 1000 grammes (figure 4), mais parfois beaucoup plus importante. Lorsqu’on l’extrait du cachalot, l’ambre dégage une odeur déplaisante, voire repoussante, qui se dissipera au fil du temps et à laquelle se substituera un parfum qualifié par des mots tels que moisi, musqué, pénétrant, fin, doucereux, terreux, suave. Mais c’est moins pour son parfum propre que pour son aptitude à fixer les odeurs que l’ambre gris est recherché par les parfumeurs [16].

Figure 3 : photo du cachalot [17]. Figure 4 : Blocs d'ambre gris [18].

Voici comment se prépare l’ambre gris : on commence par le réduire en poudre que l’on dissout dans l’alcool dans la proportion approximative de 35 pour mille. Les bouteilles contenant la solution sont placées sur des « valseuses » qui les agitent continuellement, à une température de 25 à 30° C, pendant plusieurs jours, cette maturation est d’une grande importance pour la qualité de l’extrait, il ne reste plus qu’à filtrer avant de l’intégrer aux autres ingrédients qui peuvent entrer dans la composition du parfum [16].

Les deux principaux composants sont l’ambréine (25-45%) (figure5) et l’épicoprostérol (30-40%) qui sont tous les deux inodores. Les composés odorants représentent environ 0,3% de l’ensemble et sont pour la plupart des métabolites de l’ambréine. Quand l’ambre est formé, sa couleur est brun foncé mais devient gris clair ou jaune crémeux sous l’action de l’eau de mer, du soleil et de l’air. En même temps, des processus chimiques dégradent l’ambréine en un mélange de composés dont certains sont inodores tandis que d’autres, parmi lesquels figure l’ambrox, sont responsables de l’odeur caractéristique de l’ambre.

Figure 5 : Structures chimiques de l’ambréine [19].

En 1977, Mockerjee a identifié dans la teinture d’ambre gris près de 100 composés. Les composés clés qui donnent à l’odeur son caractère sont :

- Alpha ambrinol : odeur de moisissure, animale, fécale

- Gamma dihydroionone : Odeur du tabac

- Gamma coronal : Odeur d’eau de mer

- Ambrox : Odeur humide, ambrée

Des quatre extraits animaux utilisés en parfumerie (musc, civette, ambre et castoréum) c’est l’ambre gris qui a le moins de caractère animal et la plus grande ténacité. Une mouillette imbibée d’une solution à 3% peut sentir des mois. L’ambre gris est utilisé comme fixateur, en particulier pour les parfums fleuris légers [19].

 Musc :

Le musc du Chevrotain Porte-Musc famille des cervidés est recherché en parfumerie. Le mâle possède sous le ventre une glande contenant une trentaine de grammes d’un musc brun très apprécié, encore qu’on sache le reproduire par synthèse assez fidèlement [16].

L’odeur fécale et de sang est suffocante mais, après vieillissement du produit elle s’affine, et prend une note animale légèrement aminée, très persistante [20].

Le produit odorant est appelé muscone (3-méthyl-cyclopenta-décanone) (figure 6) qui est une cétone cyclique à 15 atomes de carbones [21] et dont le parfum fatigue rapidement les nerfs olfactifs mais estimée pour sa subtilité. Les parfums qui n’en contiennent pas manquent de « vie » [16].

Figure 6 : Formule chimique (R)-muscone [22].

Le musc était employé en parfumerie non seulement pour son odeur, mais aussi en tant que fixateur. L’espèce étant protégée, le musc naturel a été remplacé par d’autres substances naturelles ou de synthèse. Par extension, toute substance ayant une odeur analogue [23].

 Le castoréum :

Le Castor mâle ou femelle, possède des glandes annexes de son appareil génital, qui lui servent probablement à marquer son territoire. Ces glandes sécrètent une substance résineuse brun rougeâtre d’une odeur très forte qui devient agréable après dilution. C’est le Castoréum,

Le castoréum est constitué par une centaine de composés chimiques dont les proportions varient en fonction du régime alimentaire de l’animal. Après macération dans l’alcool, on retrouve du bornéol (figure 7), de l’alcool benzylique et un grand nombre d’autres composés d’origine végétale selon les écorces de conifères ingérés par le castor [17].

Figure 7 : Formule du bornéol [24].

 La civette :

La civette quant à elle vient d’une poche en forme de croissant, située près de l’anus du chat-civette un carnivore de la famille des viverridés, petit quadrupède africain de la taille d’un renard, au pelage gris brun tacheté de noir et à la longue queue traînante.

C’est une pâte molle, beige ou brune à l’odeur fécale répugnante. Mais mélangée à d’autres matières odoriférantes, elle perd son caractère agressif et devient puissante, animale, sensuelle. A la différence du musc et du castoréum, elle peut être recueillie sans tuer l’animal producteur [20].

L’odeur est due à la production de civettone (Figure 8), molécule à base de (Z)-9-cycloheptanone (cétone cyclique à 17 atomes de carbone) [21].

Cependant, au même titre que l’ambre gris et le castoréum, l’absolue de civette est de nos jours de plus en plus souvent remplacée par des molécules de synthèse.

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