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Effet de concentration sur l’odeur :

Dans le document Les parfums : fabrication et santé. (Page 129-133)

Huile déterpenée

V. Perception des molécules odorantes :

5.2. Les molécules odorantes :

5.2.4. Effet de concentration sur l’odeur :

Si les sciences s’intéressent à la physiologie de l’odorat, l’industrie, face à une concurrence de plus en plus vive, cherche à maîtriser la technique de la composition des parfums, afin d’offrir des produits mesurables et performants. Elle a ainsi développé des outils de mesure de ce qui était jusqu’alors non mesurable : l’odeur. L’odeur étant relative à la quantité de molécules présentes dans l’air et à l’intensité de chacune d’elles, les industries ont inventé la notion de « valeur olfactive », mesure fondée sur le rapport de deux mesures : la pression de vapeur et le seuil de détection [13, 23] :

- La pression de vapeur permet comme on l’a déjà vu de mesurer la volatilité des matériaux odorants en quantifiant les molécules émises et ceci par la méthode du headspace. Elle est mesurée en microgramme par litre d’air ug/l (1 ug est égal à 10-6 g par litre d’air) pour exemple, la pression de vapeur de la vanilline est faible, elle est de 2 ug/l, ce produit peu volatil perdure dans le temps. A contrario l’acétate d’isoamyle, à l’odeur de banane, avec une pression de vapeur élevée de 24000 ug/l, disparaît en moins d’une minute.

- Alors que le seuil de détection permet de connaître à quelle concentration minimale l’odeur est détectable. Cette mesure est obtenue par la méthode de l’olfactométrie. Le seuil de détection est mesuré en ng/l ou nanogramme par litre d’air (1ng est égal à 10-9 g par litre d’air). Pour exemple, le seuil de détection de la vanilline est de 0,02 ng/l même très diluée, la vanilline est perçue. Au contraire de l’acétate d’isoamyl qui présente un seuil de perception de 95 ng par litre d’air. Dilué, l’acétate d’isoamyle n’est plus perceptible. Un autre exemple de molécule qui peut être perçue à des concentrations extrêmement faible, celui de la pyrrolidino[1,2-e]-4H-2,4-diméthyl-1,3,5-dithiazine dont les deux énantiomères peuvent être détectés par l’Homme à une concentration de 10-18 g/L d’eau, ce qui

Il est toutefois, à noter qu’il existe une forte variabilité du seuil de détection entre les personnes, et que la sensibilité aux odeurs décline lentement avec le vieillissement.

Suivant le rapport de ces deux mesures, les matériaux odorants seront privilégiés pour certains types d’effets : diffusion, présence, ténacité.

Il est connu en plus qu’une même molécule pure peut présenter des notes olfactives différentes selon la concentration. C’est le cas de nombreux odorants, comme par exemple l’indole qui a une odeur de jasmin à faible concentration et une odeur fécale à forte concentration, ou encore le décanal qui, à faible concentration, a une odeur plaisante, fraîche, d’orange ou de citron, et, à forte concentration, une odeur désagréable et oppressive de bougie et de graisse. Pour comprendre ce phénomène, il faut introduire la notion d’odotope. Imaginons qu’une molécule possède 2 odotopes reconnus par 2 récepteurs différents. Comme les différents récepteurs n’ont pas la même affinité pour ces 2 odotopes, l’ensemble des récepteurs activés dépend de la concentration de l’odorant. Le spectre de récepteurs activés par un odorant est donc différent selon sa concentration. Ainsi, le profil d’activation des récepteurs varie en fonction de la concentration et génère une note odorante différente [70].

VI. Aspect olfactif des parfums : 6.1. Structure olfactive d’un parfum :

Aimé Guerlain initia pour la première fois en 1889 dans sa création « Jicky » le système dit de la pyramide (figure 29) pour définir la composition d’un parfum basé sur trois notes : note de tête, note de cœur et note de fond [71].

Le mélange de base ou « composition » comprend environ 25% de notes de tête, 25% de notes de cœur et 50% de notes de fond [11].

Bien qu’il soit presque impossible d’identifier toutes les molécules entrant dans une composition en raison de leur nombre, il est possible toutefois, grâce à la pyramide olfactive de décrire les notes qui seront perçues par l’odorat au fur et à mesure de l’évolution du parfum dans le temps en les classant de la plus volatile à la plus tenace :

 La note de tête :

C’est la première impression, la plus fugace, quand le parfum entre en contact avec la peau. Elle doit donc être originale, inattendue ou piquante afin d’attirer l’attention de l’utilisateur [65]. Elle donne au parfum sa fraîcheur et sa pétillance. Les composants généralement utilisés sont très volatils [18].

Elle est composée de molécules issues plutôt des fruits des arbres (hespéridées : orange, mandarine, bergamote, citron, …), de certaines fleurs ou feuilles (néroli, mimosa, laurier) ou d’aromates (lavande, citronnelle, …) [71].

Si ces composants donnent au parfum toute sa fraîcheur, ils ne permettent en revanche pas de déceler son caractère principal [18].

 La note de cœur :

C’est le développement du parfum après la disparition de la note de tête. Elle donne le caractère essentiel du parfum et doit se développer durant plus de quatre heures [71].

Appelé aussi modificateur, le cœur doit être exprimé clairement par des tonalités nettes et des touches précises, c'est-à-dire des substances moins volatiles, plus puissantes et plus consistantes que les notes de tête. On retrouve ainsi en note de cœur des senteurs florales comme la rose, le jasmin, le muguet, le géranium, le lilas, la tubéreuse, l’iris, l’ylang ylang, la violette, des senteurs fruitées comme la pèche et des substances synthétiques comme le géraniol, l’eugénol et le terpinéol [18].

 La note de fond :

Elle soutient la note de cœur, elle est persistante et doit durer plus d’un jour (composée d’essences plus lourdes et plus tenaces). Les arbres et arbustes fournissent une grande partie des notes de fond, comme les baumes (du Pérou, de olu, le styrax), le ciste labdanum (ambre), la fève tonka, la myrrhe, l’oliban, le bois de cèdre, le santal, le patchouli, etc. [71]. Les notes de fond disparaissent lentement. Elles imprègnent la peau et les vêtements [11].

Dans le document Les parfums : fabrication et santé. (Page 129-133)