Fabrication du parfum :

Le concentré de parfum ayant maturé quelques jours, le temps que le mélange des matériaux de synthèse et naturel s’harmonise olfactivement, la fabrication est lancée. Le concentré de parfum est mis sous alcool éthylique. Selon la concentration choisie, puis on ajoute de l’eau distillée pour compléter et ajuster le degré alcoolique. Une fois le mélange effectué, vient le temps de la macération qui va créer le parfum. C’est une étape importante pendant laquelle le mélange va se stabiliser et donner au parfum sa puissance. Après ce temps, la solution alcoolique sera glacée pour précipiter les cires et les éléments qui pourraient “troubler” le parfum, puis le mélange est filtré, entreposé dans des piles en acier inoxydable et mis sous azote afin d’éviter toute oxydation. Lorsque la fabrication est terminée, un prélèvement est effectué et adressé au laboratoire de contrôle qui a la charge de l’homologation du lot. Ce contrôle est consigné sur dossier. Chaque flacon de parfum recevra lors de l’opération de remplissage un code correspondant à la fabrication. Ce code précise le numéro de lot, le mois, l’année de fabrication, permettant ainsi sa traçabilité. Toutes ces opérations sont consignées sur informatique et chaque parfum fabriqué fait l’objet d’un dossier qui est conservé entre trois et cinq ans suivant les sociétés. Lorsque le lot de fabrication est enregistré, les opérations de remplissage par unité commencent [13].

4.2.4.3. Conditionnement :

Après fabrication du parfum, il reste ensuite à remplir les flacons puis à les emballer, c'est l'étape du conditionnement.

 Remplissage des flacons :

Dans les usines modernes, les cuves de macérations sont très souvent reliées par une multitude de tuyaux à des machines automatisées, situées à l'étage supérieur, qui remplissent les flacons. Ces machines dirigent le parfum vers les flacons qui circulent à une cadence

La chaîne de remplissage est longue : mise à niveau, sertissage, codification du flacon grâce à un numéro de lot qui authentifie sa provenance, serrage du bouchon, pose de l'étiquette... [53].

Tout au long de cette opération, des contrôles sont établis. Ces contrôles portent sur l’aspect du flacon, du bouchage, de l’emballage, du produit fini [13].

 Etiquetage :

Tout produit doit s’accompagner d’une étiquette qui peut prendre des formes sophistiquées avec logo ou se limiter aux informations essentielles mais légales [54].

Les parfums considérés comme des produits cosmétiques, ils sont donc soumis aux mêmes règles d’étiquetage de ces derniers. Le « récipient » et l’« emballage » de chaque produit cosmétique mis sur le marché doivent comporter de manière lisible, clairement compréhensible et indélébile, dans la(les) langue(s) nationale(s) ou officielle(s) de l’Etat membre concerné, les mentions suivantes :

- Le nom et l’adresse du fabricant ou du responsable de la mise sur le marché ;

- Le pays d’origine ;

- Le contenu nominal (quantité du produit) : pour les parfums on trouve généralement :

 L'unité couramment utilisée en Europe pour les liquides est le litre et ses sous-multiples ;

 Il existe encore une unité anglaise : the UK fluid ounce (fl.oz.). 1 UK fl.oz. = 28,4131 mL ;

 Il existe une unité américaine : the US fluid ounce (fl.oz.).1 US fl.oz. = 29,5735 Ml.

Pour chaque étiquette de parfum ou d'eau de toilette, on peut trouver l'once fluide qui permet d'approcher au mieux la quantité en mL.

- La date de durabilité minimale (date de péremption) : Pour les produits dont la durabilité est inférieure à 30 mois. Il s’agit de la date jusqu’à laquelle le produit, conservé dans les conditions appropriées, continue à remplir sa fonction initiale.

Pour les produits dont la durabilité minimale est supérieure à 30 mois, l’indication de la durée de durabilité n’est pas obligatoire alors s’impose la mention de la durée minimale d’utilisation de produits après ouverture ;

- La durée minimale d’utilisation des produits cosmétiques après ouverture ou « Période Après Ouverture (PAO) », c'est-à-dire la durée d’utilisation optimale après ouverture sans dommages pour le consommateur. Elle est obligatoire sur l’étiquetage uniquement pour les produits dont la durabilité minimale (péremption) est supérieure à 30 mois. Cette période est indiquée par un symbole représentant un pot de crème ouvert, suivi de la durée d'utilisation (exprimée en mois et/ou années).

Pour les parfums, il n’y aura pas toujours besoin d’information sur la date de durabilité minimale ou sur une période après ouverture car leur risque de détérioration est faible ;

- La liste des ingrédients dans un ordre décroissant de leur importance pondérale (quantité). Cette liste est précédée du terme « INGREDIENTS » ;

- Le numéro de lot de fabrication ou la référence permettant l’identification de la fabrication Cette indication peut ne figurer que sur l’emballage si les dimensions du produit cosmétique sont réduites ;

- Figure également sur l’étiquetage d’un parfum la mention INFLAMMABLE, accompagnée du pictogramme ci-contre [55,56] :

Figure 29 : Etiquette d'une eau de parfum.

 Packaging :

Le packaging, en tant que nom commun, évoque aussi un emballage, mais un emballage « communiquant », « publicitaire » [57].

Dans le monde de la parfumerie, le packaging est essentiel pour porter les valeurs et l’image de la marque. Il est difficile d’imaginer un parfum de Jean-Paul Gaultier conditionné dans un flacon de verre standard. Prenons également l’exemple du mythique parfum l’air du temps de Nina Ricci plus qu’une senteur, Robert Ricci, fils de la célèbre « architecte de la mode » Nina Ricci, cherche en créant ce parfum en 1948, l’expression d’une époque, celle de l’après-guerre, qui sera alors symbolisée par une colombe gravée sur le bouchon du parfum.

Dépassant de loin la fonction de conditionnement, le packaging se doit, pour favoriser l’acte d’achat, d’être attirant et communicant, de porter un message en adéquation avec les promesses ou les bénéfices du produit [58].

 Compatibilité entre base parfumée et emballage [15] :

La diversité des emballages multiplie les problèmes de compatibilité et de stabilité. Ils sont lié à :

- La diversité des formes : l’incessante créativité des marques de parfumerie et les progrès technologiques des fabricants font évoluer les formes des contenants vers des concepts inimaginables quelques années auparavant. Ces nouvelles formes de flacons peuvent alors avoir une incidence sur les conditions de stockage des produits avant ou pendant leur utilisation. Par exemple, un flacon en verre épais et de forme arrondie peut produire une action loupe et concentrer les rayons lumineux sur un point précis de la surface du produit augmentant ainsi considérablement l’énergie lumineuse apportée en ce point et créant de ce fait des transformations au sein de ce produit ; - La diversité des matériaux :

o Le verre : c’est un matériau considéré comme non réactif, mais il faut faire attention aux risques de diffusion de traces sodiques provenant du verre et pouvant modifier notamment le PH. La plupart des flacons en verre sont transparents. La lumière du jour peut provoquer des réactions avec certaines MP. Par exemple l’eugénol, la mousse de chêne qui changent de couleur. Généralement, le verre est non poreux et protège donc les produits de l’oxygène.

o Plastique : l’utilisation de matières plastiques pour servir de contenant de parfums est en incessante évolution. Les emballages en polyéthylène haute ou basse sont utilisés depuis des décennies. Sauf que certaines qualités de polyéthylène peuvent réagir avec les composants du parfum. Par exemple le diéthyl phtalate dissout le polyéthylène.

o Métaux : fer blanc, aluminium : Ils sont surtout utilisés pour les générateurs d’aérosols. Le fer blanc est particulièrement exposé à la corrosion interne. La

un vernis (de type époxy-phénolique ou micoflex sont les plus utilisé). L’aluminium quant à lui est plus résistant. Il peut cependant se produire des réactions électrolytiques à l’intérieur des récipients provoquées par le passage de micro courant électrique entre les valves en fer et le boîtier en aluminium. Des trous apparaissent laissant s’échapper le gaz et le produit contenu dans le boîtier.