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Le marché et son suivi

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3.2 Les étapes de la conduite du projet d’installation

3.2.3 Le marché et son suivi

Dans le cas où, après l’étude d’opportunité, l’orga-nisme a décidé d’installer un système de vidéopro-tection au sein de son patrimoine, il convient de for-maliser un dossier de consultation des entreprises (DCE) pour lancer un appel d’offres.

Celui-ci permettra à l’organisme d’appréhender le montant des investissements initiaux (prix global et forfaitaire), celui des éventuelles extensions (prix unitaires) ainsi que les coûts de fonctionnement afférents (maintenance du dispositif) ou qui pour-raient éventuellement y être associés (abonne-ments xDSL et prestations de télé vidéosurveillance dans le cas d’un renvoi d’images à un télésurveil-leur, par exemple).

A. Le cahier des charges

Le contenu du cahier des charges vidéoprotection

> Introduction

L’introduction du CCTP (cahier des clauses tech-niques et particulières) doit préciser l’objet et la localisation des travaux. Elle doit dresser une des-cription sommaire des ouvrages et en fixer les objec-tifs. Elle doit énumérer la nature des prestations attendues et citer celles qui sont hors lot.

Enfin, l’introduction doit énoncer les obligations de l’entreprise dans le cadre de l’exécution de ses prestations.

> Prescriptions générales

Des prescriptions techniques générales doivent figu-rer dans cette partie du cahier des clauses tech-niques particulières : règles de mise en œuvre, habi-litation de l’entreprise, qualité des prestations…

Par ailleurs, il doit être fait référence à la responsa-bilité générale de l’entreprise et à l’organisation du chantier pendant la durée des travaux, s’agissant notamment, le cas échéant, de la liaison entre dif-férentes entreprises. Doivent aussi figurer les attentes relatives à la qualité et à l’origine des équi-pements, à la conception mécanique et électrique des matériels.

Les conditions générales d’installation, s’agissant notamment du câblage, seront décrites : type de câbles à poser, utilisation de chemins de câbles ou protection sous tube, encastrement des équipe-ments, etc.

Il doit en outre être demandé à l’entreprise de mener une phase d’études et de fournir, pendant celle-ci, des plans d’implantation des équipements et des raccordements, des schémas électriques et des fiches d’autocontrôle pour validation par le maître d’ouvrage ou son représentant (maître d’œuvre).

Un paragraphe relatif au paramétrage et aux essais du système avant sa réception doit être prévu, de même que les attentes relatives à la maintenance future du dispositif : l’entreprise devra proposer un contrat de maintenance précisant notamment la fré-quence des visites préventives et les modalités des interventions à caractère correctif (coûts et délais).

Sur la maintenance, des prescriptions plus précises peuvent être formalisées dans un chapitre dédié du CCTP (cf. page 61).

Enfin, il convient de prévoir dans cette partie du cahier des charges que l’entreprise devra assurer la formation des personnels d’exploitation et, le cas échéant, la maintenance du système installé.

> Définition des principes d’architecture et des matériels

Cette partie du CCTP est essentielle dans la mesure où elle vient définir :

- l’architecture du système, c’est-à-dire de quoi sera composé le système, comment sera réalisée la collecte des enregistrements (stockage local pour une exploitation a posteriori ou stockage centralisé avec une exploitation en temps réel, par exemple), de quelle façon les images transite-ront depuis les équipements de prise de vue jusqu’aux équipements d’enregistrement et de restitution – un synoptique viendra idéalement expliciter l’architecture attendue;

- les caractéristiques techniques des caméras de vidéoprotection (qualité des images, résolution attendue, nature de l’objectif, sensibilité noir et blanc, résistance des caissons de protection…) ; - les caractéristiques techniques des enregistreurs

numériques (format de compression des images, vitesse et format d’enregistrement dans le res-pect des normes techniques fixées par l’arrêté du 3 août 2007, fonctions de programmation et d’uti-lisation attendues…) ;

- la durée souhaitée de conservation des images (les conditions de stockage dans le respect du délai fixé par la loi d’un mois maximum) ;

- les caractéristiques des autres équipements nécessaires (coffret vidéo, onduleur…).

> Modalités de mise en œuvre, délais et recette Les principales modalités de mise en œuvre doivent être rapidement évoquées (jours, horaires à respecter pour la réalisation des travaux). Les délais d’exécution des travaux devront formellement apparaître dans le cahier des charges : l’entreprise devra donc fournir un planning par site si plusieurs sont à équiper et un planning d’exécution global qui inclut aussi les phases de vérifications, d’essais et de mise en service.

Enfin, il convient de préciser les modalités de récep-tion des travaux. L’entreprise devra, dans cette optique, fournir un dossier des ouvrages exécutés (D.O.E) comprenant la liste des équipements instal-lés et leurs fiches techniques, les plans, les schémas et toute autre documentation utile.

> Descriptif détaillé des installations à réaliser Il s’agit peut-être de la partie la plus importante d’un cahier des charges vidéoprotection car il s’agit de décrire très concrètement :

- l’implantation des caméras et de leurs zones de visualisation : à matérialiser sur plans et à l’aide de photos ;

- la situation, l’aménagement et la sécurisation du local/poste dédié au stockage et/ou à l’exploitation des images ;

- le cheminement et les modalités de protection du câblage de transmission et d’alimentation (en précisant les sources électriques à utiliser et à protéger).

Les points-clés du CCTP vidéoprotection

Il est indispensable de rédiger un cahier des charges très précis sur le plan technique afin de pouvoir maî-triser les réponses des entreprises.

Il est donc souhaitable qu’un maître d’ouvrage n’ayant pas, en interne, les connaissances néces-saires, s’entoure d’une assistance ou d’un maître d’œuvre spécialisé qui viendra, en plus de définir les caractéristiques minimales attendues pour les équi-pements à installer, le conseiller sur des points de vigilance particuliers à observer.

> L’implantation cohérente des caméras

La position des équipements de prise de vue doit être arrêtée en fonction des objectifs poursuivis (surveil-lance générale, identification) mais aussi des contraintes de l’environnement dans lequel ils seront implantés : à l’intérieur d’un hall, attention aux portes qui, une fois ouvertes, viendraient mas-quer le champ de visualisation de la caméra ; dans un parking souterrain, attention aux points lumineux trop proches, aux retours de poutres …

Dans la mesure du possible, il est recommandé de rechercher la protection mutuelle des différentes caméras.

> La situation et la sécurisation du local de stockage, point névralgique du système

À Toulouse, Patrimoine SA Languedocienne, dans le cadre de l’installation de caméras sur son patri-moine dans le quartier Bellefontaine, a apporté une vigilance toute particulière à la sécurisation du local de stockage. En effet, ce dernier dispose d’un sas, d’un contrôle d’accès électronique sur porte blindée et d’un dispositif fumigène asservi au système anti-intrusion, mis sous vidéosurveillance.

La fixation des équipements doit également répondre à des

exigences de robustesse : utilisation de tiges filetées, de chevilles chimiques…

La fixation sur des faux-plafonds ou des cloisons trop légères (plaques de BA13 par exemple) est à éviter.

Exemple d’implantation de caméras de vidéoprotection dans un parking

L’installation des enregistreurs numériques et, a fortiori, des écrans de visualisation, au sein d’une loge d’un gardien est à proscrire afin d’éviter d’exposer le personnel de proximité à des menaces, voire des agressions de locataires malveillants que la présence de caméras pourrait gêner.

Le matériel de régie doit être installé dans un lieu qui soit le plus confidentiel possible ventilé et particulièrement sécurisé, mécaniquement (local aveugle, murs en parpaings pleins, porte métallique munie d’une serrure de sécurité) et technologiquement (contrôle d’accès

électronique, détection anti-intrusion, vidéoprotection…).

> L’alimentation électrique du dispositif

Il s’agit souvent du point le plus délicat lors de l’ins-tallation d’un système de vidéoprotection.

Quelle source d’alimentation utiliser ? Comment la protéger pour éviter que le dispositif ne soit mis en défaut ? Ces questions doivent être réglées lors de la rédaction du cahier des charges.

> La protection du câblage

Un système de vidéoprotection sera vite inopérant s’il présente des vulnérabilités au niveau du câblage.

Il convient ainsi, dans le CCTP, d’insister sur les modalités de protection des câbles de transmission et d’alimentation afin de les protéger du vandalisme.

Aucun câble ne doit être apparent, ni facilement accessible, ni repéré comme composant le système de vidéoprotection. Dans un hall, le cheminement dans les faux plafonds est la solution idéale (penser à profiter des travaux de réhabilitation…). A l’inté-rieur d’un parking souterrain, des chemins de câbles capotés et cerclés, des tubes en acier et de la gaine annelée pour les coudes (gaine plastique doublée d’un filetage acier) seront utilisés.

B. Le lancement du marché

Une fois le dossier de consultation des entreprises finalisé, l’appel d’offres peut être lancé.

Il peut être nécessaire d’organiser une visite sur site avec les potentiels candidats afin que ceux-ci aient connaissance de l’environnement dans lequel ils pourraient être amenés à déployer le dispositif, puis-sent réaliser des relevés techniques et poser les questions utiles pour affiner leurs propositions.

C. L’analyse des offres et la désignation du lauréat

La désignation de l’attributaire du marché d’instal-lation du système de vidéoprotection interviendra après une analyse détaillée des offres, selon des critères précis qu’il conviendra de définir en amont de la consultation.

Site de La Source à Orléans : câbles encastrés dans les halls.

Site de Drancy : chemins de câbles capotés dans les parkings.

Les critères à retenir pour le jugement des offres L’analyse des offres doit s’appuyer sur des critères objectifs et “taillés sur mesure” pour un marché d’installation de vidéoprotection.

Ainsi, en sus des critères classiques retenus dans le cadre de tout marché pour le jugement d’offres, viennent s’ajouter des critères liés à l’objet même du marché de vidéoprotection.

La pondération de ces critères doit être équilibrée pour des résultats pertinents.

> Le prix des offres

Le prix de l’offre focalisera évidemment toute l’atten-tion du maître d’ouvrage mais il ne doit pas, à lui seul, suffire pour désigner l’attributaire du marché. En matière de vidéoprotection plus que dans d’autres domaines, il arrive souvent qu’une grande disparité de prix soit observée entre les offres des candidats.

Ces différences s’expliquent dans la majorité des cas par la qualité des équipements proposés (marques non référencées, origines douteuses des produits) et leur (non)conformité aux prescriptions du cahier des charges, d’où l’importance d’introduire un ou plu-sieurs critères permettant d’apprécier la valeur tech-nique des offres.

Par ailleurs, si l’analyse porte principalement sur le prix d’une solution de base, l’examen du coût des éventuelles options ne doit pas être négligé et doit aussi être pris en considération.

> La valeur technique des offres

Une part importante doit être laissée à l’analyse des caractéristiques techniques des équipements propo-sés et à la vérification de leur conformité aux spéci-fications décrites dans le cahier des charges.

Il en va particulièrement ainsi des caméras et des enregistreurs numériques qui doivent en outre,

répondre aux exigences de l’arrêté du 3 août 2007.

Cette phase de l’analyse permettra aussi de vérifier si les entreprises ont bien saisi l’architecture atten-due du dispositif.

> Les délais de réalisation

Le dossier de consultation des entreprises prévoit des délais de réalisation pour les travaux, repris par le cahier des charges. Il est par conséquent peu fré-quent que, dans leurs offres, les entreprises disent ne pas pouvoir les respecter. En revanche, il est utile de les interroger sur les moyens mis en œuvre pour tenir ces délais, que ces moyens soient humains (nombre d’ouvriers sur le site) ou matériels (capacité à obtenir rapidement du matériel de levage néces-saire pour la pose d’une caméra sur un mât, par exemple).

Un planning détaillé faisant figurer les différentes phases du chantier, de l’approvisionnement des équipements jusqu’à la mise en service du dispositif, doit figurer dans les offres.

> Les critères liés à la compétence des entreprises pour exécuter les travaux

Il est également utile, pour le jugement des offres, d’intégrer dans le règlement de la consultation les critères suivants :

- les références des entreprises en matière de vidéo-protection, dans l’habitat social et si nécessaire, en milieu particulièrement exposé à la malveillance (“environnement sévère”) ;

- les moyens humains, matériels et la méthodologie déployés par les entreprises pour la réalisation des travaux ;

- la certification vidéosurveillance des entreprises (prévue par les arrêtés du 6 mars 2009 et du 29 avril 2010 fixant les conditions de certification des installateurs de systèmes de vidéosurveillance).

Exemple de tableau simplifié d’analyse d’offres pour un marché d’installation d’un système de vidéoprotection Entreprise

*Application de la formule suivante : (20 x montant de l’offre moins disante) / montant de l’offre du candidat

D. La phase chantier et le suivi des travaux Le démarrage des travaux

Les travaux d’installation du dispositif de vidéo-protection doivent être précédés d’une phase de préparation permettant d’arrêter un calendrier précis d’exécution mais aussi de valider définiti-vement, sur la base de plans, de fiches tech-niques et de descriptifs fonctionnels fournis par l’entreprise, l’architecture et les composantes du système. Il peut aussi être demandé à l’entre-prise de présenter des échantillons des équipe-ments qu’il est prévu d’installer.

La phase préparatoire au déploiement permet également d’aborder les modalités pratiques d’exécution des travaux : définition des horaires d’intervention de l’entreprise, désignation des personnels de l’organisme à contacter par l’entre-prise pour accéder aux sites, mise à disposition d’un local pour le stockage temporaire des équi-pements et d’un lieu de vie pour les ouvriers…

Par ailleurs, la phase de préparation doit per-mettre d’informer les locataires et les parte-naires de l’organisme du démarrage des travaux de vidéoprotection : ville et police ou gendarme-rie nationale.

Sur un site particulièrement sensible, il est important d’associer les forces de l’ordre.

Le suivi de chantier

Des réunions régulières (toutes les semaines, sur site) permettront au maître d’ouvrage (le cas échéant, à travers son assistant ou son maître d’œuvre) de suivre l’avancement des travaux eu égard au planning de réalisation défini en amont et de trouver des solutions aux problèmes qui pourraient se présenter pendant le chantier.

Des comptes-rendus de réunions permettront de constater les actions réalisées et celles qui res-tent à accomplir.

Les situations des travaux (ou attachements) devront être contrôlées et validées par le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage avant paiement

E. La fin des travaux et la réception des installations

La fin des travaux

En fin de travaux, il convient d’organiser les opé-rations préalables à la réception (OPR), de procé-der aux essais exhaustifs des installations à tra-vers notamment les autocontrôles réalisés par l’entreprise.

Le cas échéant, il doit être établi une liste de réserves et procéder au suivi de levée des réserves.

A ce stade, il convient enfin de préparer le décompte général et définitif (DGD) du marché ainsi que le procès-verbal de réception.

Par ailleurs, avant la mise en service définitive et la réception des travaux, l’entreprise doit assurer la formation des personnels de l’organisme désignés à l’exploitation du système : recherches d’évè-nements, extraction d’images (a minima, dans le cas d’une exploitation a posteriori seulement).

La réception des installations et le parfait achèvement

Sur la base des OPR, la réception des installa-tions de vidéoprotection pourra intervenir. Le procès-verbal de réception, avec ou sans réserves si elles ont toutes été levées, sera signé par le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et l’entreprise.

Une fois les dernières vérifications de conformité réalisées, l’entreprise devra fournir le dossier des ouvrages exécutés (DOE) et le DGD sera validé par le maître d’ouvrage.

3.3 L’exploitation d’un dispositif

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