• Aucun résultat trouvé

analyse multi-niveau

II. Trois manières de considérer le territoire : dimensions, fonctions et logiques de territorialisation

La recherche présentée ici porte donc sur la d fi itio et la ise e œu e de l i pli atio u i e sitai e aux trois échelons considérés, et sur les rapports entretenus entre ces niveaux, en particulier entre des universitaires aux pratiques impliquées et leur établissement. Mais o e l i t odu tion l a a o d , cet enjeu est travaillé ici dans une perspective géographique, mettant en question la place du territoire dans ces définitions et a tio s d i pli atio . L o je tif est d i terroger les dimensions territoriales, en particulier les logiques de territorialisation de l i pli atio u i e sitai e selon les échelons : comment l i pli atio s i scrit-elle (ou non) dans un territoire ? Quel rôle joue le territoire dans la définition et la ise e œu e de l i pli atio , et plus précisément : quels rôles les acteurs universitaires font-ils jouer au territoire dans leurs fo ulatio s et p ati ues d i pli atio ? Et finalement, dans quelle esu e l i pli atio u i e sitai e participe-t-elle d u e o st u tio d u « territoire de l u i e sit » ?

Ces questions s i s i e t da s u uestio e e t plus g al su les elatio s e t e u i e sit s et territoires, par le prisme des positions et actions menées par des universités et universitaires envers des territoires et leurs acteurs. Ce sont les représentations, discours, actions et pratiques de l u i e sit et des u i e sitai es envers et avec des acteurs non académiques qui sont étudiés. C est pourquoi un certain nombre de relations entre université et territoire est pas a o d , ou bien uniquement da s leu s lie s a e l i pli atio : par exemple, les effets els ou atte dus d u e

57 o e t atio i po ta te d tudia ts pour le dynamisme économique et social de la ville d i pla tatio du campus ne so t i t g s da s l a al se ue da s la mesure où ils reflètent des attentes de la pa t d a teu s lo au et so t p se t s pa l ta lisse e t o e un élément de sa contribution au développement local. Pareillement, le jeu de l insertion du campus dans le tissu urbain est considéré en tant u lément dans les discours, les actions et les pratiques des différents acteurs concernant l i pli atio u i e sitai e.

De plus, l atte tio ta t po t e su les discours et les projets des universités et universitaires, les jeux d a teu s et les dynamiques du côté des partenaires dits « extérieurs » sont souvent laissés de côté. Ces acteurs sont, ainsi, pris en compte en tant que partenaires souhaités ou effectifs de projets d i pli atio e s pa l u i e sit ou les u i e sitai es. Comme la suite de la th se l a o de a, ils sont très divers : société civile organisée (associations, fondations philanthropiques, organisations à ut o lu atif, g oupes d ha ita ts), entreprises, acteurs publics (élus et acteurs des collectivités locales, services au public). Dans la thèse, ils sont mobilisés par le biais de l u i e sit , en tant que partenaires des projets, et souvent désignés pa l e p essio « acteurs extérieurs » ou « partenaires non-académiques ». Cela ne rend pas compte de la pluralité de ces acteurs, de la diversité des situations, des enjeux o li s à l u i e sit ais ui affe te t les projets d i pli atio : par exemple dans le cas de partenariats entre des enseignants-chercheurs et des associations, le se le des éléments qui mènent les acteurs associatifs à faire partie du projet sont peu abordés. De même, dans l a al se des projets de renouvellement urbain portés par Syracuse University, l e u te a peu p is e compte les représentations, actions, tensions, etc. du côté des acteurs urbains. Quelques entretiens ont néanmoins été menés à Syracuse comme à Nanterre avec quelques acteurs non universitaires, pour éclairer notamment la relation des établissements aux collectivités locales, mais sans constituer un axe de recherche en soi. Le choix qui a été fait de se concentrer sur le pan universitaire via l a al se multi-niveaux occulte donc certains enjeux u il se ait i t essa t d app ofo di , e fo tio d u t pe d a teu s (collectivités, ha ita ts… ou d u e thématique.

Comme pour le concept-op atoi e d i pli atio , le parti pris de la thèse a été de ne pas définir en amont e u est le te itoi e u i e sitai e. Le but était d a al se plutôt comment ce territoire est défini et quelle place il tient en matière d i pli atio aux trois échelons : les modèles universitaires, les établissements et les universitaires. Il est clair que l i pli atio , e ta t ue o t i utio de l u i e sit po t e e e s la so i t via des partenariats, ne se traduit pas toujours par une action sur un territoire ou par un projet mené avec des acteurs liés spécifiquement à un territoire (car ils l ha ite t, le p ati ue t, le g e t, etc.). Des fo es d i pli atio d te ito ialis es so t d ailleu s évoquées da s l a al se des logi ues de te ito ialisatio de l i pli atio universitaire. Elles constituent cependant une forme de contre-point à l o jet des e he hes, est-à-dire, quelles places et quels rôles pour le territoire da s l i pli atio u i e sitai e ?

Comme cela a été esquissé en introduction, et approfondi ici, la notion de territoire est utilisée comme pi ot da s l a al se, et mobilisée de trois manières différentes :

 par ses dimensions, est-à-dire la nature du territoire considéré : à quel type, à quelle forme de territoire le discours ou le projet en question fait-il référence ? “ agit-il par exemple du te itoi e de l u i e sit e ta t ue milieu environnant, ou bien en tant que périmètre d a tio l giti e, ou bien encore en tant que représentatio d u te itoi e de f e e ?  pa ses fo tio s, est-à-dire le ôle ue l u i e sit ou l u i e sitai e fait jouer au territoire

dans le cadre de son implication : quel statut a le territoire da s la ise e œu e des p ojets d i pli ation ? “ agit-il seulement d u support sur lequel des activités se déploient et un

58 contexte qui influence en retour les odalit s d i pli atio , ou bien les acteurs universitaires – via leur implication – le considèrent aussi comme une ressource, voire un enjeu de définition ?

 par les logiques de territorialisation, est-à-dire les logi ues d a tio expliquant pourquoi et o e t l i pli atio se territorialise de telle ou telle manière, pourquoi et comment li pli atio e t etie t tel ou tel appo t au te itoi e. En lien avec le critère précédant des « fonctions », sont interrogées les elatio s e t ete ues pa l i pli atio à l ga d du territoire considéré : s agit-il d u e logi ue d i s iptio spatiale, d app op iatio , de valorisation, voire de redéfinition et de transformation ?

1. De quels territoires parle-t-on ? Définitions et dimensions

De quels territoires parle-t-on lorsquo pa le des elatio s e t e u i e sit s et « territoires » ? La construction de la thèse ne repose pas sur une définition définie en amont du terme « territoire », ais e ploie les diff e tes di e sio s de e o ept pou i te oge l i pli atio u i e sitai e à travers les discours et représentations des acteurs. En adaptant les trois composantes présentes dans le concept initial à la question des relations entre universités et territoire, trois dimensions territoriales ont été distinguées pour la thèse (voir Schéma 2 ci-après).

a. Définition du concept de « territoire » : trois dimensions

Les articles et définitions du terme « territoire » attestent d u usage a i et e te sif du te e, da s les travaux scientifiques (Moine, 2006) et dans le langage courant (Bord, 2013). Face à cette polysémie, mon choix a été de ne pas choisir une signification de « territoire » (par exemple au sens de « collectivités locales » ou « tissu urbain » pou e fai e l o jet de la e he he, ais d utilise le concept comme outil pour analyser la manière dont universités et universitaires définissent et pratiquent li pli atio u i e sitai e.

Le concept de territoire est donc mobilisé via les trois dimensions régulièrement présentées et reformulées au sein de la discipline (certes avec des évolutions, des nuances et des débats) : matérielle, sociale et idéelle (Bord, 2013). Comme le détaille Jean-Pierre Bord dans u hapit e de l ou age Lire les territoires (Jean et Calenge, 2013) ce triptyque résulte d u e isio du te itoi e o e « le fruit toujou s f o d d u e i ua le diale ti ue so iale du at iel et de l id el » Di M o, . Cette définition place la dimension sociale, les acteurs, au centre du rapport entre matériel et idéel aboutissant à trois « composantes » ou « registres1 » (Bord, 2013).

1 Cette définition large, qui s i s it da s u e isio de g og aphie so iale, est ide e t d attue et

reformulée selon les auteurs et courants géographiques. Toujours dans la même perspective, on peut par exemple citer les quatre dimensions présentées par Yves Jean en introductio de l ou age Lire les territoires (Jean et Calenge, 2013) :

 un espace réel et rêvé, qui ne peut pas se réduire ou se résumer à la seule entité géographique ;  une o st u tio d a teu s : il sert de concrétisation aux comportements des acteurs ;

 un espace géographique qui regroupe en un tout un système de production, des réseaux proches, (proximité géographique) ou ui e so t pas p se ts ph si ue e t su l espa e local d où l i po ta e de la proximité organisationnelle, fa o is e pa les te h ologies de l i fo atio et de la o u i atio . Ces de i es peu e t d eloppe des s st es d i te ses i te a tio s e t e age ts su u e ase ui est pas seule e t te ito iale ;

59 Les définitions de « territoire » précisent la sp ifi it du o ept pa diff e e a e elui d espa e par le rôle des acteurs et de leur appropriation :

« Le te itoi e tie t à la p oje tio su u espa e do des st u tu es sp ifi ues d u g oupe humain, qui incluent le mode de d oupage et de gestio de l espa e, l a age e t de et espa e. Il o t i ue e etou à fo de ette sp ifi it , à o fo te le se ti e t d appa te a e, il aide à la cristallisation des représentations collectives ; des s oles ui s i a e t da s des hauts-lieux. ». (Brunet, Ferras et Théry, 2005)

Cette idée de dialectique entre les trois dimensions a e d ailleu s le géographe Alexandre Moine à considérer le concept de territoire selon un « paradigme systémique » comme « trois sous-systèmes en interrelation, qui évoluent dans le temps, dans le ad e d u e ou le ininterrompue » de rétroaction (Moine, 2006, p. 119‑120). De manière simplifiée, les trois sous-systèmes définis par Alexandre Moine suite à son parcours dans les différentes définitions au sein de la discipline sont : « l espa e g og aphi ue, app op i pa l ho e, a ag … ; le système des représentations de l espa e g og aphi ue, e se le de filt es i di iduel, idéologique, sociétal) qui influence les acteurs dans leurs prises de décisions et les i di idus da s l e se le de leu s choix : le système des acteurs qui agissent consciemment ou i o s ie e t su l espa e géographique, influencés par leurs filtres, et suivant leur position au sein de ce système. » (Moine, 2006, p. 121).

A partir de ces travaux rapidement présentés, le t a ail de la th se s est do appu sur ces trois dimensions au sein du concept de territoire, qui correspondent à des modalités différentes de territorialisation, d app op iatio pa les a teu s, et à des logi ues d o ga isatio et des fo es différentes du territoire :

La première constitue le socle de beaucoup de définitions de territoire : il s agit de o sid e le territoire comme une étendue d li it e su la uelle s e e e une autorité politique, comme une « aille de gestio de l espa e » (Brunet, Ferras et Théry, 2005), un « ha p d appli atio du pouvoir1 » (Moine, 2006, p. 118).

La seconde est liée au système des acteurs présenté ci-dessus : il s agit de o sid e le te itoi e comme construit social, ensemble d « interrelations multiples qui lient ceux qui décident, perçoivent, s e t e-ape çoi e t, s oppose t, s allie t, i pose t et fi ale e t a age t. » (Moine, 2006, p. 121). Les logiques de construction de ce territoire ne suivent pas spécifiquement une forme aréolaires comme dans le cas de la maille de gestion, et peuvent être réticulaires (Moine, 2006).

La troisième relève des représentations et suit l id e ue « le territoire est souvent abstrait, idéel, vécu et ressenti plus que visuellement repéré » (Di Méo cité dans Moine, 2006, p. p.118). Le territoire est ici travaillé à la fois : comme le territoire d appa te a e, d affiliatio d u i di idu ou d u g oupe (espace de vie, espace vécu, espace d ide tifi atio ; comme les représentations associées à un territoire incluant une dimension historique ; et comme l espa e de f e e est-à-dire le territoire (périmètre, caractéristiques, représentations) que des acteurs considèrent comme le leur (ou celui de l u i e sit ), ou veulent d fi i o e ta t elui de l u i e sit . Ajoutons ici, que si cette dimension s a e da s l histoi e du lieu, des représentations, des relations sociales, elle porte aussi une

(Paragraphes 8 et 9 de la version en ligne du chapitre, disponible ici :

https://books.openedition.org/pufr/1774?lang=fr#bodyftn5, consulté le 23/09/2018).

1 Expression citée par Alexandre Moine, extraite de Pinchemel P. et G. (1997). La Face de la Terre. Paris : A. Colin,

61 Daniel Filâtre, dans la conférence introductive aux Journées scientifiques du RESUP1 de juin 2004,

intitulée « Les figu es te ito iales de l u i e sit . Nou eau enjeux, nouvelles problématiques », effectue une clarification des différentes manières de considérer les relations entre université et territoire en rappelant différentes dimensions présentes dans le concept. Il appelle tout d a o d ue « li pli atio territoriale de l u i e sit est une chose très ancienne » et que « l tude histo i ue … met en évidence une relation permanente e t e l u i e sit et le te itoi e » (Cytermann, 2004, p. 2). Puis il ouvre la réflexion en montrant que différentes acceptions du concept de « territoire » sont mobilisées dans les travaux sur le sujet, modifiant alors la manière de problématiser les relations entre universités et territoires.

Territoire comme milieu socio-économique environnant

Il présente alors un premier pan de travaux qui travaillent les relations universités-territoire par l a al se de l i s iptio te ito iale des ta lisse e ts et a ti it s u i e sitai es : « Dès lors, la te ito ialit u i e sitai e est faite d a o d de l i s iptio te ito iale de ses p op es a ti it s. » (Cytermann, 2004, p. 2). De nombreux écrits o t tudi ette i s iptio te ito iale de l u i e sit par le volet « formation et étudiants », ue e soit pa l a al se des assi s de e ute e t et de la pa titio des sites d e seig e e t u i e sitai e o sid s o e u se i e ; par un uestio e e t su l a s et la d o atisatio des tudes sup ieu es (Frouillou, 2014) ; pa l tude des mobilités étudiantes. Cette i s iptio te ito iale de l u i e sit a aussi t a o d e pa « l i s iptio te ito iale des activités scientifiques u il s agisse de la p odu tio s ie tifi ue, des t a sfe ts de te h ologie ou de l a ti it d e seig e e t » (Cytermann, 2004, p. 3). Il s agit alo s d a al se les odalit s de o st u tio de la a te s ie tifi ue atio ale (Baron, 2004, 2010), par exemple par une cartographie de la localisation et de la hiérarchie des équipements scientifiques, par une sociohistoire de la genèse et du développement des pôles scientifiques (Ferréol, 2010 ; Grossetti, Milard et Maisonobe, 2015) ou encore par une cartographie des publications scientifiques (Milard, 2003). E fi , da s le e o d e d id e, les elatio s e t e u i e sit s et te itoi es peu e t t e considérées via les échanges entre système de formation supérieure, activités de recherche et établissements industriels (Grossetti, 1994, 1995). La même lecture est proposée par Boris Lebeau et Loïc Vadelorge dans leur article « Enseignement supérieur, recherche et collectivités locales » (2012). Dans leur présentation des travaux portant sur les relations entre universités et territoires, ils montrent u e g og aphie, l u i e sit est t aditio elle e t tudi e pa le p is e de l a age e t, notamment par une étude cartographique de son inscription territoriale, ou bien dans le cadre d tudes u ai es et gio ales e lie a e les fle io s su les te h opôles, et plus e e t su la ille ati e, les luste s, le t a sfe t d i o atio . Les auteu s soulig e t alo s ue « l u i e sit est pas tudi e e elle-même mais pour ses effets e ati e d i o atio o o i ue et de compétitivité territoriale. » (Lebeau et Vadelorge, 2012, p. 124).

Une première manière de considérer le territoire dans ses rapports a e l u i e sit (et plus largement les ta lisse e ts d e seig e e t sup ieu et de e he he) est donc de le considérer comme un milieu e i o a t, d o d e ph si ue et so io-économique, parfois qualifié de « te itoi e d a age », dont les limites ne sont pas délimitées précisément et varient selon les représentations de l i te lo uteu .

1‘ seau d'Etudes su l'E seig e e t “up ieu . Plus d i fo atio s su le site d di : http://resup.org/, consulté

62

Territoire comme maille de gestion administrative et politique

Or, Daniel Filâtre comme Boris Lebeau et Loïc Vadelorge et d aut es différencie cette dimension du territoire comme milieu socio-économique d u e seconde acception présente dans la définition même de territoire : « le territoire au sens politique du terme » (Lebeau et Vadelorge, 2012, p. 123). Les relations entre u i e sit s et te itoi es e se duise t pas à la di e sio d i te a tio e t e des configurations territoriales et des activités universitaires et scientifiques. Elles intègrent également une composante politique, intrinsèque à la notion de territoire comme je l ai p se t précédemment : « Il y a une idée centrale dans le concept de territoire qui lui est sp ifi ue : elle d o d e p ojet su u e te due g og aphi ue. Il a pas de te itoi e sa s pou oi , ue e soit elui d u État ou d u e collectivité. … . La délimitation du territoire résulte du droit au sens où sont impliquées les notions d o d e et de p op i t . » (Vulbeau, 2013). Dans ce cas, les relations universités-territoires sont vues via les politi ues pu li ues de pilotage et d a age e t universitaire. Cette deuxième dimension amène à considérer les relations entre universités et territoires par une « lecture administrative et politique ». La territorialisation universitaire fait alors référence au « maillage politico-administratif » (Lebeau et Vadelorge, 2012, p. 125) des territoires institutionnels. Ce maillage définit les périmètres au se s figu et au se s p op e de o p te es d a teu s i stitutio els ui po te t u e a tio politi ue à l ga d des u i e sit s : académies, régions, collectivités locales. Les auteurs aboutissent alors à distinguer « territoires fonctionnels » et « territoires institutionnels » da s l a al se des relations entre universités et territoires.

Mais, d ap s Daniel Filâtre, « il o ie t d op e u e disti tio e t e politi ues te ito ialis es et politiques te ito iales. Da s le p e ie as, l a tio pu li ue p e d le te itoi e o e o jet ; il e iste ue o e u espa e d appli atio de la politi ue pu li ue. Da s le se o d as, le te itoi e concerné glisse de la positio d o jet à sujet ; il est le lieu des mobilisations sociales, politiques, se to ielles ui pa ti ipe t et auto ise t la ise e œu e de la politi ue pu li ue. » (Cytermann, 2004, p. 5). Cette distinction opérée par Daniel Filâtre reflète deux sens possibles pour le terme de « territoire » : celui de maille d application de l i te e tio politique (politiques étatiques territorialisées) et celui d a teu institutionnel (politi ues e es pa les te itoi es o e par exemple le territoire académique ou le territoire régional). Ce glissement correspond comme nous le verrons dans le chapitre 4 à une évolution des odes d a tio pu li ue ui ha ge les elatio s e t e universités et territoires dans les années 1980-1990 en France. Si aupa a a t le te itoi e tait ue le suppo t d i s iptio de politi ues e t alis es ises e pla e pa l Etat, pa la suite, l i te e tio politique comme processus de territorialisation universitaire se re-d ploie à d aut es helles, i lua t les collectivités locales. Dans ce cas, le terme de « territoire » renvoie à la fois à la aille d a tio politico-administrative et au a teu s i stitutio els à l helle de ette aille, dont les responsabilités et compétences se sont développées dans le contexte français. Certains acteurs universitaires, comme des e es de l uipe p side tielle ou des se i es e t au , emploient au fi al l e p essio « le territoire » pour désigner principalement les acteurs institutionnels sans réelle référence à l espa e lui- même (par exemple : « on travaille beaucoup avec le territoire » pour désigner une coopération avec un acteur institutionnel).

La deuxième manière de considérer le territoire da s le ad e de l a al se de l i pli atio u i e sitai e réside donc dans sa di e sio d i te e tio et de gestio politi ue. Il s agit du périmètre d a tio