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141Méthodologies de l’évaluation des retombées économiques des usages récréatifs

Techniques utilisées pour la valorisation des récifs coralliens

υ La méthode des effets sur la production (ou des changements de productivité) : utilise la différence de production comme base d’évaluation des services des récifs coralliens. Elle est utilisée principalement pour mesurer le surplus du producteur (pêcherie et tourisme) et estimer la différence de valeur de la production avant et après un impact ou une intervention de gestion.

υLa méthode des coûts de remplacement est utilisée pour évaluer le service de protection de l’écosystème côtier. Les données sur les investissements de contrôle de l’érosion de la côte sont utilisées comme indicateurs de la protection du récif corallien. Le coût pour remplacer le récif corallien par des constructions telles que des revêtements et des casseurs de vagues sous-marins est utilisé.

υLa méthode des coûts de dommages : En l’absence de protection de la côte, les dégâts économiques liés au déferlement des vagues et aux tempêtes pourraient être colossaux. Cette méthode utilise donc la valeur attendue de la perte (« stock de risque ») comme mesure du service de protection de la côte.

υLa méthode des coûts de transport est souvent utilisée pour estimer le bien-être associé à l’usage récréatif des parcs nationaux. Le temps ou les coûts de transport sont un indicateur du coût d’entrée total et donc du consentement à payer d’un individu.

υLa méthode de l’évaluation contingente est utilisée quand les préférences des individus ne sont pas révélées par le marché. Questions directes sur le consentement à payer pour estimer les préférences des consommateurs.

υLe concept de transfert de bénéfices : Parce qu’il est souvent coûteux de conduire des études pour déterminer précisément la valeur économique totale de chaque site, il est parfois possible d’utiliser une méta-analyse des études conduites dans d’autres lieux comparables. Contexte de mobilisation des méthodologies Objectifs des études mobilisant ces méthodes – types de résultats recherchés

I. Contexte et objectifs

II. La démarche

Instruments de mesure utilisés

Les auteurs mettent en avant l’importance de l’analyse des parties prenantes, c’est pourquoi nous avons choisi de développer plus particulièrement dans cette fiche les éléments méthodologiques de l’étude de cas n° 2.

Différentes phases des méthodologies

Méthodologie de l’étude de cas n°2 : ACB financière et économique Dans cette étude de cas les auteurs analysent les coûts et bénéfices de l’extraction du corail pour la production de chaux à Lombok, Indonésie. Ils considèrent également les coûts sociétaux de cette activité en termes de pertes des fonctions du récif consécutives à cette activité, en particulier pour la pêche, le tourisme et la protection de la côte.

Etapes :

1/ Identification des activités économiques et caractérisation des acteurs 2/ Analyse coûts bénéfices financière : c’est-à-dire du point de vue d’un type d’acteurs (ici, les entreprises d’extraction du corail pour la production de chaux). Il s’agit de dresser la liste et de valoriser les coûts et les bénéfices de cette activité pour ces entreprises.

3/ Analyse coûts bénéfices économique : c’est-à-dire du point de vue de la société dans son ensemble. L’objectif est d’évaluer les coûts sociétaux de cette activité.

3.a/ identifier les fonctions environnementales affectées par l’activité et décrire comment et/ou faire des hypothèses réalistes sur les conséquences pour l’économie (ex : protection de la côte diminue après 5 ans, tourisme immédiatement affecté)

3.b/ Les résultats sont exprimés en valeur nette actuelle : somme des coûts actualisés sur 30 ans.

3.c/ Dans cette étude, deux scénarii sont considérés : un scénario « bas » dans lequel le potentiel touristique est faible et les constructions sur la côte limitées, l’autre « haut » dans lequel le potentiel touristique est important et les infrastructures sur la côte considérables.

Selon le point de vue adopté (la société dans son ensemble ou un type d’acteurs), certains coûts et bénéfices ne sont pas évalués de la même manière. Ainsi, dans l’analyse financière le coût de la main d’œuvre familiale est considéré comme nul alors que dans l’analyse économique il est égal au coût d’opportunité si cette main d’œuvre était employée ailleurs. Le paiement pour la protection de la côte est un coût réel pour les exploitants alors qu’il n’est qu’un transfert de ressources du point de vue de la société (depuis les exploitants vers l’organisme de protection).

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Principaux

résultats d’études de cas

III. Limites des méthodologies présentées

Les auteurs affirment clairement l’importance de l’analyse des impacts sur les parties prenantes lors de l’évaluation économique.

La valorisation de tous les bénéfices des récifs coralliens est souvent impossible. Toutefois, il n’est pas nécessaire de tous les évaluer dans la mesure où, il est possible de montrer, en en considérant seulement une partie, que les gains pour un type d’acteurs sont plus faibles que les pertes pour l’ensemble de la société.

Les auteurs notent que la méthode des coûts de transport et l’évaluation contingente présentent de nombreuses limites dont la construction du questionnaire, la manière de le compléter et de l’interpréter. Toutefois, quand elles sont utilisées ces techniques sont souvent les seules disponibles.

Contacts

Références

utiles signalées par l’étude

IV. Transférabilité aux Parcs

français

Tous Marin

Hte montagne montagneMoyenne

Plaine Tropical Robustesse

scientifique

-

+

x

Document clair et d’un bon niveau scientifique tout en étant accessible au non spécialiste.

Les études de cas sont des illustrations intéressantes de méthodes d’évaluation économique. Toutefois, les techniques de valorisation utilisées dans ces études sont peu explicitées : il s’agit ici de résumés, par ailleurs intéressants.

Les résultats de l’étude de cas n°2, présentés dans cette fiche, varient fortement entre les deux scénarii : il aurait été intéressant de disposer des éléments de quantifications sous-jacents aux hypothèses des scénarii.

L’analyse des parties prenantes est une approche valorisable dans les parcs français.

Enseignements valorisables par les parcs français

Limites signalées par les auteurs Les auteurs préfèrent-ils une méthode plutôt qu’une autre? Intérêt et limites selon CREDOC

Intérêt pour les

parcs français

-

+

x

υ Barton, D.N. (1994). Economic factors and evaluation of tropical coastal resources. SMR-Report 14/94, Bergen, Norway, 128 p.

υ Costanza, R., R.d’Arge, R. de Groot, S. Farber, M. Grasso, B. Hannon, K. Limburg, S. Naeem, R.V.O. O’Neill, J. Paruelo, R.G. Raskin, P. Sutton and M. van den Belt. 1997. The value of the world’s ecosystem services and natural capital. Nature 387:253-260.

Commanditaire de l’étude

Auteur de l’étude (ou correspondant) Herman Cesar et Chiew Kieok Chong

La perte nette pour la pêcherie est estimée à 74 900 US$ dans les deux scénarii.

Dans le scénario « bas », la perte nette pour la société du fait de la baisse du tourisme est évaluée à 2900 US$ et celle liée à la baisse de la protection de la côte à 12 000 US$. Ces pertes sont respectivement estimées à 481 900 US$ et à 260 000 US$ dans le scénario « haut ». En combinant les profits nets de l’exploitation du corail avec le coût sociétal, le coût imposé à la société par cette activité est de 36 000 US$/km2 dans le scénario « bas » et de 753 000US$/km2 dans le scénario « haut ». Dans les deux scénarii, l’extraction du corail constitue un coût conséquent et de long terme pour la société.

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