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1• Méthode à la soude caustique

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d'isolement de mycobactéries à partir de crachats en faisant

agir sur le crachat, pendant un temps déterminé, une même

quantité d'une solution de NaOH à 4%. Cette méthode est dé­

crite sous diverses formes, les modifications jouant surtout

sur la façon d'arrêter l'action de la soude; tantôt elle est

neutralisée par de l'acide chlorhydrique 2N (DAVID, 1976) ou

par de l'acide sulfurique à 15 pour cent (BUTTIAUX, BEERENS

et TACQUET, 1966), tantôt son action est arrêtée à l'eau

distillée.

La méthode de PETROFF est considérée comme étant une

des méthodes les plus efficaces pour l'isolement de mycobactéries

à partir de crachats.

2. Méthode au phosphate trisodique

Cette méthode, décrite en premier lieu par CORPER et

STONER (1946), est encore actuellement utilisée comme telle bien

que certains auteurs y aient apporté de légères modifications

(KRASNOW et WAYNE, 1966). Elle consiste à faire agir sur l'échan­

tillon une solution à

10

% de phosphate trisodique, pendant un temps déterminé, après quoi on arrête l'action du phosphate

trisodique par lavage à l'eau distillée stérile.

3. Méthode à l'acide oxalique

CORPER et UYEI (1930) utilisent les premiers l'acide

oxalique comme décontaminant de crachats. La méthode consiste

à employer une solution d'acide oxalique à 5% qui après avoir

agi sur le crachat pendant un certain temps est neutralisée

par de la soude caustique. La méthode est, dans la suite, com­

plétée par l'emploi en premier lieu de NaOH à 4% suivi de

l'action en second lieu d'acide oxalique à 5%. Il y a donc ici

BEERWERTH et SCHURMANN (1969) décrivent cette méthode

de décontamination qu'ils considèrent comme particulièrement

efficace pour les échantillons fortement contaminés tels que

les selles, les eaux usées et les échantillons de terre.

4. Méthode à 1'hypoch1orite de sodium

En 1963, KUBICA et al. (1963 a) mettent au point une

nouvelle méthode basée sur l'utilisation de

1

'hypochlorite de sodium comme agent décontaminant en vue d'isoler des bacilles

acido-alcoolo-résistants du sol et de l'eau.

3° dYÊ2ta2es_et_inconvénients_des_mêthodes_de_déçontamination

Les méthodes de décontamination reposent sur deux

principes contradictoires, d'une part éliminer au maximum la

flore associée aux mycobactéries, d'autre part conserver vivant

le plus grand nombre possible de mycobactéries. Pour chaque cas particulier il faut donc trouver le juste équilibre entre la

destruction totale des contaminants et la préservation de la flore mycobactérienne. Ces méthodes, judicieusement utilisées,

ont l'avantage d'aboutir à des cultures pures de mycobactéries,

qui pourront dans la suite être identifiées et éventuellement

testées pour leur sensibilité aux antibiotiques (test particu­

lièrement important en microbiologie médicale). Elles ont, par

contre, le grand désavantage de supprimer une partie de la

flore mycobactérienne d'un échantillon. Cet inconvénient est de

moindre importance dans le cas de produits pathologiques (tels

que les crachats par exemple),où on ne recherche que la pré­

sence de mycobactéries pathogènes, et non leur nombre exact.

Par contre, lorsqu'on analyse un échantillon provenant de l'environnement, il est parfois intéressant de connaître non

seulement les différentes espèces de mycobactéries qu'il contient

mais aussi leur nombre. Or les mycobactéries obtenues après décon­

tamination ne représentent pas la composition réelle en mycobac­

téries d'un échantillon. De plus, certaines espèces sont plus

détruites que d'autres au cours d'un traitement par un déconta­

minant donné.

Nombreux sont les auteurs qui ont souligné les effets

négatifs de telles méthodes sur la flore mycobactérienne d'un échantillon (CORPER et STONER, 1946; KRASNOW et WAYNE, 1966;

MITCHISON, ALLEN, CARROL, DICKINSON et ABER, 1972; McCLATCHY,

WAGGONER, KANES, CERNICH et BOLTON, 1976). Leurs travaux sont

généralement comparatifs et, mis à part les travaux de ATAY et

MEISSNER (1963), MITCHISON et al., (1972) et THOREL et BOISVERT

(1976), aucune donnée quantitative concernant le nombre de mycobactéries tuées au cours des traitements décontaminants n'y

apparaît.

En 1963, ATAY et MEISSNER comparent l'effet de trois

méthodes de décontamination (le phosphate trisodique à 23%,

l'acide sulfurique à

6

% et la méthode à la pancréatine-desogen) sur diverses mycobactéries dites "atypiques,,, c'est-à-dire

autres que M. tuberculosis et M. bovis. Pour ces auteurs, le

plus grand pourcentage de survie est obtenu suite à un traitement

à l'acide sulfurique. Les mycobactéries à croissance rapide se

montrent beaucoup plus sensibles aux divers traitements que les

mycobactéries à croissance lente. De plus, ils observent une

très grande variabilité dans la sensibilité aux traitements

étudiés non seulement d'une espèce à l'autre de mycobactérie

atypique mais également au sein d'une même espèce.

En 1972, MITCHISON et al. comparent la technique clas­

crachats, avec une technique d'isolement sur milieu sélectif

7H10 additionné d'antibiotiques. Ils divisent les échantillons

de crachats positifs en deux parties; la première partie est

traitée au NaOH et ensemencée ensuite sur milieu de Lôwenstein -

Jensen, sur 7H10 sans antibiotiques et sur 7H10 avec antibio­

tiques; la deuxième partie est directement ensemencée sur 7H10

plus antibiotiques. Les auteurs constatent qu'un traitement

préalable à la soude caustique 1 M réduit le nombre d'unités

viables de M. tuberculosis d'environ 62% et que le 7H10,

comparativement au Lowenstein-Jensen, conduit à un nombre

légèrement plus élevé d'unités viables.

Enfin, en 1976, THOREL et BOISVERT comparent l'action

de l'acide sulfurique à 4% sur diverses espèces mycobactériennes

et en dédui^cntque les mycobactéries à croissance rapide sont

beaucoup plus fragiles que les mycobactéries à croissance lente.

En effet, si 16% des germes viables contenus dans une suspension

de 1 mg par ml de M. fortuitum survivent après un traitement de

10

minutes à l'acide sulfurique, dans les mêmes conditions expérimentales, 40% des M. tuberculosis restent en vie.

L'action des diverses méthodes de décontamination

sur la flore mycobactérienne diffère donc d'une méthode à l'autre non seulement au niveau du pourcentage de mycobactéries tuées

au cours de ces traitements mais aussi au niveau des espèces de mycobactéries.

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