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PROCESSUS D’INTÉGRATION DIFFÉRENCIATION

IMPLICATIONS À L ’ INTERFACE DES ENTITÉS

1.2. L’INTÉGRATION ET LA DIFFÉRENCIATION AU SEIN DE L’ORGANISATION : IMPLICATIONS À L’INTERFACE DES ENTITÉS

1.2.2.2.1. D ES MÉCANISMES INCITATIFS EX ANTE

La théorie de l’agence préconise de concevoir des mécanismes d'incitation pour réaliser l’intégration des agents. Ceux-ci reposent sur deux principes :

! Le principe de révélation d'information et d'incitation à l'effort : les deux parties peuvent avoir intérêt à ce que le principal sur-rémunère l'agent. En échange, ce dernier abandonne son avantage dû à l'asymétrie informationnelle dont il bénéficie.

! Le principe de participation volontaire ; il est traduit par deux contraintes :

- La contrainte de participation : l'agent ne contracte que si, de cette relation, il retire le maximum d'utilité ;

- La contrainte de compatibilité : le système mis en place doit permettre la situation la plus désirable pour les deux parties.

Dans cette théorie, les contrats correspondent à des règles de coordination, des dispositifs contingents définissant ex ante un système de sanctions/récompenses qui incitent les parties à adopter certains comportements (Brousseau, 1997)303. Le contrat est considéré comme un remède à

la malveillance, il permet de surmonter la méfiance entre individus en contraignant les comportements individuels.

Néanmoins, toujours selon Brousseau (1997)304, la théorie de l’agence est confrontée à deux limites.

La première réside dans la réduction des dispositifs de coordination à des règles, censées résoudre les problèmes de coordination, la coordination étant en effet davantage un construit gestionnaire que juridique. En second lieu, elle postule une rationalité très forte des agents et néglige les coûts de conception et d'exécution des contrats.

C'est à partir de ces limites que Williamson développe sa réflexion. Postulant, entre autres postulats, que les conditions nécessaires pour une bonne exécution des contrats sont rarement réunies, il propose une théorie dans laquelle la théorie de l’agence devient un cas particulier.

1.2.2.2.2. U

NE COORDINATION EX POST PAR DES STRUCTURES DE GOUVERNANCE

Pour la théorie des coûts de transaction, les contrats sont nécessairement imparfaits du fait de la rationalité limitée des agents et de l’incertitude de l'environnement. C’est pourquoi les transactions sont couteuses. La transaction, unité d’analyse de la théorie des coûts de transaction, « apparaît quand un bien ou service est transféré à travers une interface technologiquement séparable » (Williamson, 1996)305.

Les transactions sont caractérisées par trois attributs que sont la fréquence des échanges, leur incertitude et la spécificité des actifs. En fonction de ces attributs, l’entreprise opte pour un type de structure de gouvernance pour organiser les transactions, c’est-à-dire intégrer les agents — à travers la notion de coordination — compte tenu de leur différenciation.

Ces structures de gouvernance, au nombre de trois, doivent permettre de maximiser les gains mutuels des co-contractants en maîtrisant les risques de comportements opportunistes et en prévoyant les modalités de résolution des conflits qui surviendraient lors de l’exécution de la transaction : « la gouvernance est le moyen par lequel l’ordre est réalisé dans une relation dans laquelle le

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303 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit., p. 38. 304 Ibid.

conflit potentiel menace de perturber ou détruire les opportunités de réaliser des gains mutuels. Les

objectifs d’économisation qui transcendent la technologie sont ainsi atteints » (Williamson, 2002)306.

La première structure de gouvernance est le marché. Le mécanisme principal de coordination est le système de prix, qui ajuste l’offre et la demande et économise le coût d’acquisition de l’information. Chaque agent, qu’il soit vendeur ou acheteur, adapte son comportement de manière autonome en fonction des prix proposés sur le marché, sans avoir recours à la concertation directe avec l’autre partie. Les contrats signés relèvent du droit commun et les éventuels conflits peuvent être tranchés par les tribunaux compétents. Ce type de structure de gouvernance convient dans le cas des transactions simples avec peu d’ambigüité.

Les deux autres structures de gouvernance renvoient à un dispositif définissant, après la conclusion du contrat, les actions que les agents doivent entreprendre. Intervient ainsi l'autorité d'un dispositif de décision et de supervision, ayant au préalable l'adhésion des agents engagés dans la relation, chargé d’organiser l’exécution des contrats et d'évaluer les résultats des parties pour les sanctionner ou les récompenser en fonction de la conformité de leur comportement par rapport aux contrats (Brousseau, 1997)307.

La hiérarchie constitue la première de ces deux formes de gouvernance ; la coordination est assurée par l’autorité. L’exécution de la transaction repose sur le contrôle administratif de l’action des agents. L’adaptation des agents ne relève pas d’une adaptation spontanée, comme c’est le cas à travers les mécanismes du marché. Leur adaptation est ici consciente puisque les modalités de réalisation de la transaction sont définies préalablement par la hiérarchie, que la transaction est réalisée lorsque l’autorité en donne l’ordre et que l’adaptation des transactions peut nécessiter des négociations.

La structure de gouvernance hybride constitue la troisième structure de gouvernance possible. Elle englobe les formes de relations contractuelles qui recourent au mécanisme du marché tout en incorporant des mécanismes propres aux relations hiérarchiques et inscrivent les relations dans le long terme. Cette structure rend compte, par exemple, du mode de coordination des joint-ventures ou des réseaux de franchise (Williamson, 1991)308.

Avec la théorie des coûts de transaction, on passe donc de la notion de règle de coordination à celle de structure de gouvernance. Cette approche introduit donc la dynamique, contrairement à la théorie de l’agence. La dynamique concerne également l’oscillation des frontières, la théorie des coûts des transactions étant celle la plus mobilisée pour analyser cet objet et, concomitamment, se prononcer quant aux choix d’externalisation.

1.2.2.3.

D

U CALCUL DE LA FRONTIÈRE À SA DISSOLUTION

Pour la théorie de l’agence comme pour celle des coûts de transactions, la frontière s’explique en référence à l’optimalité de l’allocation des ressources, et se traduit par l’intégration ou l’externalisation d’activités. La frontière est donc fondamentalement liée à la propriété.

Pour les deux approches, la détermination de la frontière reste floue : dans le cas de la théorie de l’agence, il n’y a pas de différence fondamentale entre l’interne et l’externe, dans celui de la théorie

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306 Williamson O. E., « The Theory of the Firm as a Governance Structure: From Choice to Contract », Journal of Economic

Perspectives, 16 (Summer), 2002, pp. 171-195, cité par Chabaud Dider, Parthenay Claude et Perez Yannick, « Oliver E.

Williamson : contribution majeure à l’analyse économique des organisations », working paper, Université Paris Sud 11, 2007.

307 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit., p. 39.

308 Williamson O. E., Comparative Economic Organization: The Analysis of Discrete Structural Alternatives, Administrative

des coûts transaction, l’apparition et la reconnaissance, plus tardives, des formes hybrides de gouvernance ont obscurci la distinction entre marché et hiérarchie.

Pour la théorie de l’agence, le dehors et le dedans de l’entreprise sont similaires, voire assimilés, puisque l’entreprise est considérée comme un pseudo marché. Pour Alchian et Demsetz (1972)309,

il n'y a pas de distinction significative entre les transactions marchandes ordinaires et l'organisation. Dans les deux cas, il s’agit d’une allocation de ressources. La distinction se situe davantage au niveau de l’autorité interne à l’entreprise.

La théorie de l’agence considère en effet, comme la théorie des droits de propriétés, que l'autorité interne à l'entreprise est un complément des mécanismes marchands, tel le prix. L'autorité ne résulterait que de la difficulté à mettre au point des contrats incitatifs complets. En somme, la différence entre marché et hiérarchie s’estompe ; la frontière, ainsi, disparaîtrait. L'économie ne serait plus qu'un réseau de contrats (Brousseau, 1997)310. Avec la théorie des coûts de transaction,

on aboutira au même constat.

Williamson (1975)311 opère, dans un premier temps, une distinction nette entre marché et

hiérarchie. Nous avons vu que entreprise et marché se différencient par des logiques de coordination différentes : administrative au sein de l’entreprise, par les prix concernant le marché. Ces logiques peuvent cependant se substituer l’une l’autre, elles s’adoptent en fonction de leur efficacité relative. Le recours au marché ayant un coût, il peut être préférable pour une entreprise d’intégrer verticalement des transactions. Lorsque le marché redevient plus efficace que l’entreprise, celle-ci peut refaire appel à lui. Cette dynamique de recours au marché marque la dynamique de la frontière de la firme.

Cette discrimination du “faire” et du “faire faire” trace donc la frontière de l’entreprise. Celle-ci est définie par les activités que la firme possède. La frontière entre organisation et marché est ici très claire, voire radicale. Dans son second ouvrage (1985)312, l’auteur nuance la radicalité de la

dichotomie marché/hiérarchie, et accepte les formes hybrides d’organisation, les considérant à présent stables.

Finalement, tant pour la théorie de l’agence que pour la théorie des coûts de transaction, l’opposition radicale entre marché et hiérarchie va devenir caduque et laisser place à une approche plus explicitement contractuelle, davantage centrée sur des formes intermédiaires entre ces deux idéaux types (Brousseau, 1997)313. Ce faisant, elles ont obscurci la notion de frontière.

1.2.2.4.

U

N ACTEUR RATIONNEL ET OPPORTUNISTE

Les protagonistes impliqués dans l’interface sont, dans ces approches, des agents. Ces sont des acteurs opportunistes guidés par la maximisation de leur utilité, c’est pourquoi ils utilisent à dessein l’incomplétude qui caractérise nécessairement les contrats et l’asymétrie informationnelle dont ils peuvent bénéficier.

Une différence notable existe cependant dans la conception de l’agent entre théorie de l’agence et théorie des coûts de transaction. Dans la première, l’agent est rationnel, dans la seconde, sa rationalité est limitée : « il est particulièrement important de noter que l’économie des coûts de transaction

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309 Alchian A. A. et Demsetz H., « Production, Information Costs, and Economic Organization », American Economic

Review, 62, 1972.

310 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit., p. 41. 311 Williamson O. E., Markets and Hierarchies : Analysis and Antitrust Implications, Free Press, 1975.

312 Williamson O. E., The Economic Institutions of Capitalism, Free Press, 1985, trad. française : Les institutions de l’économie,

Inter-éditions, 1994.

allie un degré intermédiaire de capacité cognitive (la rationalité limitée) à un degré élevé de motivation

(l’opportunisme) » (Williamson, 1985)314. C’est la raison pour laquelle la théorie de l’agence introduit

une coordination ex ante et que la théorie des coûts de transactions opte pour une coordination ex

post, les agents pouvant chercher à profiter d’opportunités apparaissant lors de l’exécution d’un

contrat, qu’ils étaient en incapacité de prévoir lors de la contractualisation.

1.2.2.5.

U

NE INTERFACE ALLOCATIVE

Une théorie implicite de l’interface, entre principal et agent, peut être mise en évidence. L’interface apparaît, dans un cadre institutionnel donné, autour d’un contrat et a pour fonction de maximiser l’allocation de la valeur générée par les co-contractants.

Ces co-contractants sont différenciés par leur statut. L’un est propriétaire du contrat, c’est le principal, l’autre est mandataire, il agit pour le compte du principal en vertu du contrat conclu avec lui, c’est l’agent. La frontière marque donc une discontinuité en termes de propriété des contrats, sa dynamique est fonction de l’acquisition ou de la cession de ces contrats.

Cette différenciation peut conduire au conflit entre protagonistes puisque, d’une part, les contrats sont nécessairement incomplets et la répartition de l’information est imparfaite et que, d’autre part, les acteurs sont maximisateurs, rationnels et opportunistes. Les acteurs peuvent donc avoir intérêt à ne pas respecter leurs engagements réciproques, l’imperfection des contrats le permettant, ce qui réduit la valeur que les co-contractants ont à se partager et occasionne des surcoûts de transaction. L’intégration des protagonistes, qui renvoie, en fin de compte, à l’alignement de leurs stratégies et à la maximisation de la valeur et de sa répartition, est organisée de différentes manières, selon que l’on se place sous l’angle de la théorie de l’agence ou de la théorie des coûts de transaction. La théorie de l’agence propose d’instaurer a priori des règles incitatives, de sorte que pour l’agent, dont la rationalité est illimitée, le respect des contrats coïncide avec la maximisation de son utilité. La théorie des coûts de transaction, postulant la rationalité limitée de l’agent et considérant l’incomplétude des contrats comme la norme, propose quant à elle l’instauration de structures de gouvernance, ayant un pouvoir de sanction et de récompense, dont l’objectif est de garantir la conformité de la réalisation des contrats en même temps que ces contrats sont réalisés. L’intégration à l’interface implique donc une autorité et des mécanismes de contrôle, notamment lors de transactions complexes et incertaines.

Les approches contractualistes soulignent la singularité et la criticité de l’interface principal/agent dans la mesure où cette dernière constitue une discontinuité dans le champ des propriétaires de contrats. Elles montrent également pourquoi et comment, bien que différemment, l’interface principal/agent fait l’objet de dispositif de coordination dans le but d’obtenir un équilibre optimal entre intégration et différenciation des protagonistes. En dépit de leurs différences, théorie de l’agence et théorie des coûts de transaction s'accordent à dire que les comportements indésirables et les coûts afférents peuvent être évités par l'instauration d'arrangements institutionnels, qu’il s’agisse de contrats incitatifs ou de structures de gouvernance.

Ces approches comportent cependant des limites qui nous paraissent fortes. Elles portent notamment sur la conception des frontières et le mécanicisme qui caractérise les dispositifs de coordination. Plus transversalement, elles concernent les postulats avec lesquels est réduit l’acteur.

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Pour les approches contractualistes, les frontières des organisations renvoient en dernière analyse à une discontinuité, une limite dans le champ des propriétaires de contrats (Brousseau, 1997)315. La

frontière représente ici la ligne de pouvoir entre ce qui appartient et ce qui n'appartient pas à la firme (Curchod et al., 2007)316. Elle apparaît comme une délimitation qui évolue mécaniquement

selon qu’il est économiquement plus avantageux pour la firme d’intégrer ou non des activités. De ce point de vue, le raisonnement en termes de structure de gouvernance peut laisser penser que la question des frontières est dépassée (Brousseau, 1997)317. La question de la détermination des

frontières est parfois même considérée comme résolue (Mullainathan et Scharfstein, 2001)318. Or,

les analyses sociologiques — analyse stratégique et théorie de la régulation sociale notamment — montrent que la frontière est dotée d’une épaisseur sociale et qu’elle n’obéit pas à une dynamique déterminée par le choix entre l’efficience du marché et celle de la hiérarchie.

La frontière, pas plus que le marché, n’est un donné. Comme le rappellent Crozier et Friedberg (1977)319, la frontière pose problème tant il est difficile de la tracer et d’en cerner la complexité. Ce

que souligne également Simon (1991)320, ajoutant qu’il y a, entre les organisations,

interpénétration, voire même génération de nouvelles organisations.

On retrouve dans l'approche contractualiste la démarche statique de la théorie de l'équilibre économique général, c’est-à-dire que l'individu et ses caractéristiques comportementales sont donnés de manière aussi abstraite que naturelle (Aréna et Charbit, 1997)321. Théorie de l’agence et

théorie des coûts de transaction prennent pour postulats que les contractants sont rationnels (rationalité limitée dans la seconde), individualistes et motivés par le profit. Ces conceptions de l’échange matérialiste et l’économie politique moderne avec laquelle elles peuvent être rapprochées, dont le fondement est celui de la main invisible, conduit à des considérations assez mécanistes qui exagèrent la cohérence et l’unité des organisations.

En ce sens, la coordination inter et intra-organisationnelle, synonyme de conformité d’exécution des contrats, est obtenue par l’instauration de règles ou la construction de structures de gouvernance. Or, la coordination ne peut reposer simplement sur ces bases ; les comportements coopératifs sont à construire puisqu'ils ne sont pas spontanés (Brousseau, 1997)322.

Par ailleurs, dans bien des situations, les arrangements contractuels ne tiennent généralement leurs objectifs que par le rôle joué par les relations interpersonnelles concrètes et les obligations qui en découlent, si bien que c’est généralement la qualité du lien social qui permet de réduire considérablement les coûts et les risques de l'échange économique (Powel, 1995)323. Les approches

sociologiques éclairent davantage cette thématique.

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315 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit.

316 Curchod C., Rigaud E. et Seraidarian F., « Interroger le concept de frontières pour appréhender les dynamiques

organisationnelles : le cas des Parfums Givenchy dans le groupe LVMH », actes de la conférence de l’AIMS, 2007, p. 5.

317 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit., p. 36. 318 Mullainathan S. et Scharfstein D., « Do Firm Boundaries Matter », The American Economic Review, 91(2), 2001. 319 Crozier M. et Friedberg E., L’acteur et le système, op. cit. p. 178 et suivantes.

320 Simon H.A., « Organizations and Markets, Journal of Economic Perpectives, Symposium On Organization and

Economics », vol. 5, n°2, 1991, p. 25-44.

321 Aréna R. et Charbit C., « Frontières de la firme, frontière des firmes : un point de vue néo-marshallien »... op. cit. 322 Brousseau E., « Théorie des contrats, coordination interentreprises et frontières de la firme »... op. cit., p. 53.

323 Powel W. W., « Trust-Based Forms of Governance », in Kramer R.M. et Tyler T. R. (ed.), Trust in Organizations, Sage, 1995,