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Lin´eariser une application symplectique d’une surface au voisinage d’un point

Chapitre IV. Perturber une application symplectique 131

2.1 Lin´eariser une application symplectique d’une surface au voisinage d’un point

Soit f ∈Diff

1ω

(M), k∈N

etp un pointk p´eriodique pourf.

L’application tangente de f

k

en p, not´ee Df

k

(p), est alors un endomorphisme de T

p

M.

Intuiti-vement, f

k

est ”proche ” de Df

k

(p) dans un voisinage de p (´evidemment cela a peu de sens et doit

ˆetre pr´ecis´e puisquef

k

etDf

k

(p) ne sont mˆeme pas d´efinis sur le mˆeme espace !).

En fait, il est possible de trouverg

k

dans un voisinage arbitrairement petit de f, en topologie C

1

, tel

quegsoit conjugu´e `a Df

k

(p) sur un voisinage depet queg co¨ıncide avecf hors d’un autre voisinage

de p.

Notation : C

1

ω

(M) ={f :M →M de classeC

1

tel quef

ω=ω}.

Voici la proposition que nous nous proposons de montrer :

Proposition 2.1. — Soit (M, ω) une surface symplectique, f ∈Diff

1ω

(M), k∈N

etp∈M un

point p´eriodique de p´eriodek pourf.

Soit U un voisinage def dansC

1

ω

(M),U un voisinage de p dansM.

Il existe alorsV un ouvert deM contenant petg∈ U tels que :

– V ⊆U,

– g=f sur M\U,

– g

k

est conjugu´ee `aDf

k

(p) sur V.

Plus pr´ecis´ement, il existe W

1

un voisinage de p contenant V, W

2

un voisinage de 0 dans T

p

M,

φ:W

1

→W

2

un diff´eomorphisme de classe C

1

tel que :

– φ(p) = 0 etφ

ω

p

=ω,

– Df

k

(p)(φ(V))⊆W

2

,

– g

k

1

◦Df

k

(p)◦φsurV (ainsi pest un point p´eriodique de p´eriode kpour g).

Avant de donner un d´emonstration compl`ete de cette proposition, nous allons simplifier le

probl`eme en consid´erant une application de classe C

1

d´efinie sur un voisinage de 0 dans R

2

, qui

pr´eserve la 2 forme dx∧dy, qui fixe 0 et dont l’application diff´erentielle Dh(0) est l’identit´e de R

2

.

Ceci est un cas particulier de la proposition ´enonc´ee ci-dessus. Nous montrerons ainsi la

propo-sition suivante.

Proposition 2.2. — Soit M un ouvert de R

2

contenant 0 et f :M → R

2

une application de

classe C

1

pr´eservantdx∧dy, telle quef(0) = 0,Df(0) =Id.

Soit U un voisinage def dansC

1

(M,R

2

).

Il existe alorsr >0,O un ouvert de R

2

etg∈ U pr´eservantdx∧dy tels que :

– B(0, r)⊆O⊆O⊆M,

– g=f sur M\O,

– g=id surB(0, r).

De cette proposition, nous en d´eduisons aussitˆot un corollaire. Consid´erons deux surfaces

sym-plectiques ainsi que deux applications de classeC

1

d´efinies toutes les deux sur des ouverts de la mˆeme

surface `a valeurs dans l’autre surface. Supposons que ces deux applications co¨ıncident en un point p

et que les diff´erentielles en ce point sont ´egales. Nous pouvons alors au voisinage dep remplacer l’une

par l’autre...

Proposition 2.3. —Soit(M, α)et(N, β)deux surfaces symplectiques,p∈M etU un voisinage

de pdans M. Consid´eronsf

1

∈C

1

(M, N) etf

2

∈C

1

(U, N) telles que :

– f

1

β=α,f

2

β =α,

– f

2

est un diff´eomorphisme sur son image,

– f

1

(p) =f

2

(p) etDf

1

(p) =Df

2

(p).

Soit U un voisinage de f

1

dans C

1

(M, N). Il existe alors V un ouvert de M contenant p et g une

application appartenant `aU tels que :

– g

β =α.

– V ⊆U,

– g=f

2

surV etg=f

1

sur M\U.

Pour montrer cette proposition, il faut consid´erer l’application f

21

◦f

1

d´efinie au voisinage de

0. Cette application admet p comme point fixe et sa diff´erentielle enp est ´egale `a l’identit´e de T

p

M.

Il s’agit alors d’appliquer dans une carte deM en p, la proposition 2.2

C’est ce r´esultat qui sert de pivot `a la d´emonstration de la proposition 2.1. Nous travaillerons

alors au voisinage def

k−1

(p).

Si nous ´etions dansR

2

, nous consid`ererions les deux applications f etL◦f

1k

(o`uL:x ∈R

2

p+Df

k

(p)(x−p)).

Ces deux applications co¨ıncident en f

k1

(p) et admettentDf(f

k1

(p)) comme diff´erentielle en

f

k1

(p).

La proposition 2.3 s’applique et permet de remplacer l’application f au voisinage de f

k1

(p),

par l’application L◦f

1−k

(p).

A condition d’avoir perturb´e sur un voisinage def

k1

(p) suffisamment petit (c’est-`a-dire si

l’ap-plication g obtenue co¨ıncide avecf sur des voisinages dep,...,f

k2

(p) et co¨ıncide avecL◦f

k1

(p) sur

un voisinage de f

k−1

(p)) l’application g

k

est ´egale `a L sur un voisinage de p. Ainsi g

k

co¨ıncide avec

Evidemment, sur une surface symplectique, il s’agit de lire en carte au voisinage dep...

Voici donc l’enchainement logique des trois propositions ´enonc´ees ci-dessus :

proposition 2.3

ր ց

proposition 2.2 proposition 2.1

տ ւ

←−

Preuve de la proposition 2.2. —Soit f :M →R

2

de classeC

1

telle que f(0) = 0,Df(0) = Id et

f

dx∧dy=dx∧dy.

Soit U un voisinage de f dansC

1

(M,R

2

).

Plan de la preuve

Nous allons utiliser le formalisme des fonctions g´en´eratrices d´evelopp´e au paragraphe 1.2 de ce

chapitre pour perturberf au voisinage de 0.

Pour cela, nous allons chercher U un voisinage de 0 relativement compact, V une boule de R

2

contenant 0 tels quef

|U

∈ F(U, V).

Puis, on consid´erera H=S

U V

(f

|U

) la fonction g´en´eratrice de f

|U

.

Il s’agira de construireHe ∈ H(U, V) dans un voisinage convenable de H etr >0 tels que :

– B(0,2r)⊆V,

He =H

0

surB(0, r),(rappelons queH

0

(x, q) =xq,∀(x, q)∈R

2

)

– He =H hors deB(0,2r).

Nous poserons ˜f =S

U V

(He)∈ F

U V

⊆C

1

(U,R

2

) et O=ψ

He

(B(0,2r)).

D’apr`es la proposition 1.13, ˜f = id surB(0, r) et ˜f =f hors de O.

On prolongera alors ˜f en une application de classe C

1

d´efinie surM tout entier en posant :

g: M −→ R

x 7−→

˜

f(x) si x∈U

f(x) si x /∈U

.

Comment s’assurer alors que gappartient `a U?

Pour cela il suffira d’avoir construit U

un voisinage de f

|U

tel que sih∈C

1

(M,R

2

) v´erifie :

− h

|U

∈ U

,

− h est de classe C

1

− h=f hors de U

alorsh∈ U.

On consid´erera alorsV =S

U V1

(U

∩ F

U V

) voisinage deH dansH(U, V).

Le voisinage convenable de H dans lequel il faudra construire H est alors V, puisque alors ˜f

appartiendra `aU

et par cons´equent g appartiendra `aU.

Consid´erons donc :

φ: M −→ R

2

(x, y) 7−→ (x, f

2

(x, y)).

L’applicationφest de classeC

1

. De plusφ(0) = 0 etDφ(0) = Id. D’apr`es le th´eor`eme d’inversion

locale, il existe U un ouvert de R

2

contenant 0, V une boule ouverte de R

2

contenant 0 de rayon η

tels queφ

|U

est unC

1

diff´eomorphisme deU sur V.

Ainsi f

|U

appartient `aE(U, V).Orf pr´eserve la formedx∧dy, donc :

f

|U

∈ F(U, V).

On note S

U V

=S. Posons :

H=S(f

|U

)∈ H(U, V).

C’est avec H que nous allons travailler pour construire, `a partir de H etH

0

une application He

suffisamment proche deH etr >0 de telle sorte queHe co¨ıncide avec H

0

sur B(0, r) et avec H hors

de B(0,2r).

L’id´ee est d’utiliser une fonction plateau P qui vaut 1 surB(0, r) et 0 hors de B(0,2r) : on pose

alorsHe =P H

0

+ (1−P)H.

Il s’agit de prendre r >0 suffisamment petit pour queHe soit proche de H en topologie C

2

sur

C

2

(V,R), et pour queHe ∈ H(U, V).

CommeU est un voisinage de f dansC

1

(U,R

2

), il existe α >0 tel que :

{g∈C

1

(M,R

2

), g=f hors deU, etkg−fk

C1,M

< α} ⊆ U.

Posons :

U

={g∈C

1

(U,R

2

),kg−fk

C1,U

< α}.

L’ensemble U

est alors un voisinage def

|U

dans C

1

(U,R

2

) tel que si g:M →R

2

v´erifient :

− g

|U

∈ U

,

− g est de classe C

1

− g=f hors de U

alors g∈ U.

Posons :

V =S(U

∩ F(U, V)).

D’apr`es le corollaire 1.9, S est un hom´eomorphisme de F(U, V) sur H(U, V). Ainsi V est un

voisinage de H dans H(U, V). C’est dans ce voisinage de H que nous allons chercher He...

Lemme 2.4. — Il existe r ∈]0;η

2[ et He ∈ V tel que He(x, q) = H

0

(x, q) sur B(0, r) et

e

Terminons la preuve de la proposition 2.2 avant de donner une preuve de ce lemme.

Soit He ∈ V etr >0 donn´es par le lemme 2.4. Posons :

˜

f =S

1

( ˜H)∈ F(U, V),

O =ψ

H˜

(B(0,2r)).

Puis :

g: M −→ R

u 7−→

˜

f(u) si u∈U

f(u) si u /∈U

Montrons quer,O etg ainsi d´efinis, v´erifient les conclusions de la proposition...

— L’application He co¨ıncide avec H

0

sur B(0, r). Donc d’apr`es la proposition 1.13-a, ψ

H

=

id surB(0, r),ainsiB(0, r) =ψ

H

(B(0, r)),et :

B(0, r)⊆ψ

H

(B(0,2r)) =O.

De plus r < η/2 et V est la boule de centre 0 et de rayon η, doncB(0,2r) est inclus dans V. Ainsi

ψ

H

(B(0,2r))⊆ψ

H

(V) =U.

Or,ψ

H

est un hom´eomorphisme deV surU. Donc ψ

H

(B(0,2r)) =ψ

H

(B(0,2r)). Par cons´equent :

O=ψ

H

(B(0,2r))⊆U.

— L’applicationHe co¨ıncide avecHsurV\B(0,2r). Donc d’apr`es la proposition 1.13-b, ˜f =f

surU \ψ

H

(B(0,2r)) =U\O. Or par d´efinition deg, g= ˜f surU. Par cons´equent, g=f surU \O.

g=f sur M\U. Donc :

g=f sur M\O.

— L’application He co¨ıncide avec H

0

surB(0, r). Donc d’apr`es la proposition 1.13-a, ˜f = id

surB(0, r). OrB(0, r)⊆U etf = ˜f sur U. Donc :

g= id sur B(0, r).

— L’application g est de classe C

1

car elle l’est sur les deux ouverts M \O et U dont la

r´eunion est M tout entier puisqueO⊆U. En effetg=f surM\O etg= ˜f surU.

— D´emontrons que g ∈ U. D’une part, He ∈ V donc ˜f = S

1

(He) ∈ U

. Par cons´equent,

˜

g

|U

∈ U

. D’autre part, g est de classe C

1

etg=f hors deU. Ainsi par construction deU

:

g∈ U.

— Reste `a d´emontrer que g

dx∧dy = dx∧dy. D’une part, g

|U

= ˜f ∈ F(U, V), donc

g

|U

dx∧dy =dx∧dy. D’autre part, g=f surM\U etf

dx∧dy=dx∧dy. Donc :

Pour avoir achev´e la preuve de cette proposition, nous devons donner la preuve du lemme 2.4.

Preuve du lemme 2.4. — Rappelons queV est la boule de centre 0 et de rayon η.

Pour tout a > 0, notons K(a) l’ensemble des applications G ∈ C

2

(V,R) tel que G(0) = 0,

G=H surV \B(0,η

2) et tel que

kG−Hk

C2,B(0,η2)

< a.

Sous lemme 2.5. —Il existe β >0 tel queK(β)⊆ V.

Preuve du sous lemme 2.5. — CommeV est un voisinage de H dans H(U, V), par d´efinition de

la topologieC

2

, il existe β

1

>0, tel que :

K(β

1

)∩ H(U, V)⊆ V.

Montrons qu’il existe β

2

>0, tel que :

K(β

2

)⊆ H(U, V).

Rappelons ce que veut dire “ˆetre dans H(U, V)” :

G∈ H(U, V)⇐⇒G(0) = 0 etψ

G

: (x, q)∈V 7→(x,∂G

∂x(x, q)) est un diff´eomorphisme de V sur U.

Quelque soit a >0, si G∈K(a) alors G(0) = 0. Il s’agit donc de trouver β

2

suffisamment petit

de telle sorte que siG∈K(β

2

) alorsψ

G

est un diff´eomorphisme de classe C

1

de V surU.

Consid´erons l’application :

Γ : C

2

(V,R) −→ C

1

(V,R

2

)

G 7−→ ψ

G

Les espaces de fonctions consid´er´es ´etant munis de la topologie C

1

forte de Whitney, l’application Γ

est continue. De plus, Γ(H) =ψ

H

.

Or,ψ

H

est un diff´eomorphisme deV surU. Ainsi, par la proposition 1.4, il existeW

1

un voisinage de

ψ

H

dansC

1

(V,R

2

), tel que si :

– ψ∈ V,

– ψ=ψ

H

hors deB(0,

η2

),

alorsψ est unC

1

diff´eomorphisme de V sur U.

L’application Γ ´etant continue, il existe W

2

un voisinage deH dans C

2

(V,R) tel que :

Γ(W

2

)⊆ W

1

.

L’ensemble W

2

´etant un voisinage de H dans C

2

(V,R) muni de la topologie C

2

, il existe β

2

>0 tel

queK(β

2

)⊆ W

2

.

V´erifions queK(β

2

)⊆ H(U, V).

Soit G∈K(β

2

), alors :

– l’application ψ

G

est un diff´eomorphisme de V sur U car :

– d’une partψ

G

∈ W

1

puisque ψ

G

= Λ(G)∈Λ(K(β

2

))⊆Λ(W

2

)⊆ W

1

,

– d’autre part,ψ

G

H

surV \B(0,η

2) carG=H surV \B(0,η

2) (cf la d´efinition deK(β

2

)).

DoncG∈ H(U, V). Par cons´equent :

K(β

2

)⊆ H(U, V).

Posonsβ = min{β

1

, β

2

}. Nous obtenons que :

K(β)⊆ V.

Pour finir de d´emontrer le lemme 2.4, nous allons chercherHe dansK(β),puisqueK(β) est inclus

dansV...

Soit P :R

2

→[0; 1] une fonction plateau de classe C

telle que :

(

P(u) = 1 si kuk ≤ 1

2

P(u) = 0 si kuk ≥1

PosonsM = sup

X∈R2

kDP(X)ket N = sup

X∈R2

D

2

P(X)

.

D’une partH(0) =H

0

(0) = 0 etDH(0) =DH

0

(0) = 0. D’autre part, pour tout (u, v) dansR

2

,

D

2

H(0)(u, v) =D

2

H

0

(0)(u, v) = (v, u).

De plus,H etH

0

sont de classeC

2

. Il existe donc ν stictement compris entre 0 et η

2 tel :

kH−H

0

k

C2,B(0,ν)

< β

2M +N + 1.

Posonsr = ν

2 puis :

e

H : V −→ R

(x, q) 7−→ P((x, q)

ν )H

0

(x, q) + (1−P((x, q)

ν ))H(x, q)

Montrons quer et He conviennent :

He est de classe C

2

carH et H

0

le sont.

– P((x, q)

ν ) = 0 sik(x, q)k> ν. DoncHe =H hors de B(0, ν) =B(0,2r).

– P((x, q)

ν ) = 1 sik(x, q)k ≤ ν

2. Donc He =H

0

surB(0,ν

2) =B(0, r).

– Reste `a d´emontrer que He appartient `a V. Pour cela v´erifions que He appartient `aK(β) :

He =H sur V \B(0, ν) et ν < η

2. Donc :

H =He surV \B(0, η).

⋆ H =He sur V \B(0, ν).DoncH =He surB(0,η

2)\B(0, ν).Ainsi :

kHe −Hk

C2,B(0,η2)

=kHe −Hk

C2,B(0,ν)

.

Soit X= (x, q)∈B(0, ν),

e

H(x, q)−H(x, q) =P((x, q)

ν )(H

0

(x, q)−H(x, q)).

Donc :

(DHe(x, q)−DH(x, q))(v) = 1

ν(H

0

(x, q)−H(x, q))DP((x, q)

ν )(v)

+ P((x, q)

ν )(DH

0

(x, q)−DH(x, q))(v)

(D

2

He(X)−D

2

H(X))(v, w) = 1

ν

2

(H

0

(X)−H(X))D

2

P(X

ν )(v, w)

+ 1

νDP(

X

ν )(v)(DH

0

(X)−DH(X))(w)

+ 1

νDP(

X

ν )(w)(DH

0

(X)−DH(X))(v)

+ P(X

ν)(D

2

H

0

(X)−D

2

H(X))(v, w)

En appliquant deux fois le th´eor`eme des accroissements finis, on obtient :

kHe −Hk

C2,B(0,ν)

< β.

DoncHe ∈K(β).Ainsi He ∈ V.

Preuve de la proposition 2.3 — Soit p∈M,f

1

∈C

1

(M, N) etf

2

∈C

1

(U, N) tels que f

1

β =α,

f

2

β=α,f

2

:U →f

2

(U) est un diff´eomorphisme, f

1

(p) =f

2

(p) et Df

1

(p) =Df

2

(p).

Soit U un voisinage de f

1

dansC

1

(M, N).

Appliquons le th´eor`eme de Darboux (proposition 0.1 du chapitre 1) : soit (W, k) une carte de

N en p telle que k

dx∧dy =β. Quitte `a faire une translation, on peut supposer que k(p) = 0. On

suppose de plus queW est inclus dansU.

Nous allons utiliser la proposition 2.2.

Pour cela, nous allons consid´erer l’application φ=k◦f

21

◦f

1

◦k

−1

d´efinie sur un ouvertk(O)

de R

2

, contenant 0 et contenu dansk(W).

On v´erifie alors que φ(0) = 0,Dφ(0) = Id etφ

dx∧dy =dx∧dy.

On applique alors la proposition 2.2 `aφ. On construit ˜φd´efinie surk(O), V

1

etV

2

deux ouverts

de R

2

contenant 0 tels que :

– V

1

⊆V

2

⊆V

2

⊆k(O),

– ˜φ= id sur V

1

,

– ˜φ=φ surM\V

2

.

Posons alors V =k

−1

(V

1

), puis :

g: M −→ N

x 7−→

f

2

◦k

1

◦φ˜◦k(x) six∈O

f

1

(x) six /∈O

.

A condition queg soit bien d´efinie( !), on obtient :

– V =k

1

(V

1

)⊆U,

– g=f

2

surV car ˜φ= id sur V

1

=k(V),

– g=f

1

hors deO qui est inclus dansU,

– g

β =α.

L’applicationg correspond bien `a l’application cherch´ee.

Encore faut il que cette application gsoit bien d´efinie (pour cela il ”suffit“ de s’assurer que ˜φ(k(O))⊆

k(W))et qu’elle appartienne `a U. Aussi allons nous construire ˜φdans un voisinage de φ convenable.

Commef

2

est un diff´eomorphisme sur son image et queW est un voisinage de p inclus dansU,

f

2

(W) est un voisinage de f

2

(p) = f

1

(p). Or f

1

est continue en p. Il existe donc O ⊆W un ouvert

relativement compact deM contenant ptel que :

f

1

(O)⊆f

2

(W).

Consid´erons :

φ: k(O) −→ R

2

x 7−→ k◦f

21

◦f

1

◦k

1

(x)

L’applicationφest une application de classeC

1

carf

1

,f

21

,ketk

1

le sont (f

2

est un diff´eomorphisme

de classeC

1

sur son image). V´erifions queφv´erifie les hypoth`eses de la proposition 2.2 :

– (Df

21

(f

1

(p))) = Df

21

(f

2

(p)) = (Df

2

(p))

1

= (Df

1

(p))

1

, car Df

1

(p) = Df

2

(p) et f

1

(p) =

f

2

(p). Donc :

Dφ(0) = Dk(p)◦D(f

2

)

1

(f

1

(p))◦Df

1

(p)◦Dk

1

(0)

= Dk(p)◦Dk

1

(0)

= Id.

– f

1

β=α,f

1

β =α etk

dx∧dy =α, donc :

φ

dx∧dy = (k◦f

21

◦f

1

◦k

1

)

dx∧dy

= (f

21

◦f

1

◦k

1

)

α

= (f

1

◦k

1

)

β

= (k

1

)

α

= dx∧dy.

Nous pouvons donc appliquer `a φla proposition 2.2 dans un voisinage convenable deφ.

L’ouvert φ(k(O)) est contenu dans le compact f

21

◦f

1

(k(O)) lui mˆeme contenu dans k(W). On

peut donc consid´erer un voisinageW de φdansC

1

(k(O),R

2

) tel que siψ∈ W alorsψ(k(O))⊆k(W).

Posons alors :

Φ : W −→ C

1

(O, N)

ψ 7−→ f

2

◦k

1

◦ψ◦k

– Φ est d´efinie...en effet si ψ∈ V,ψ(k(O))⊆k(W) !

– Φ est continue,

– Φ(φ) = (f

1

)

|O

.

D’apr`es la proposition 1.5, il existe V

un voisinage de (f

1

)

|O

dans C

1

(O, N) tel que si h : M → N

v´erifie :

− h

|O

∈ W,

− h est de classe C

1

,

− h=f

1

hors deO.

alorsh∈ U. (⋆)

PosonsV = Φ

−1

(W). L’ensemble V est alors un voisinage deφdans C

1

(k(O),R

2

).

Appliquons donc la proposition 2.2 `aφet `aU voisinage deφ: il existe ˜φ∈ U pr´eservantdx∧dy,s >0

etO

un ouvert deR

2

tel que

– B(0, s)⊆O

⊆O

⊆k(O),

– ˜φ=φ surk(O)\O

,

– ˜φ= id sur B(0, s).

PosonsV =k

1

(B(0, s)). L’ensemble V est un voisinage dep.

Enfin consid´erons l’application g d´efinie par :

g: M −→ N

x 7−→

Φ( ˜φ)(x) si x∈O

f

1

(x) si x∈M\O

Reste `a montrer que l’application g:M →N et le voisinage V de p conviennent...

— Remarquons tout d’abord que :

V =k

1

(B(0, s))⊆k

1

(O

)⊆k

1

(O

)⊆O ⊆W ⊆U.

— L’ouvert O est inclus dans U etg=f

1

surM \O. Donc :

g=f

1

surM\U.

— L’application φco¨ıncide avec l’identit´e surB(0, s) et g = Φ(ψ) = f

2

◦k

1

◦ψ◦k sur O

qui contientk

−1

(B(0, s)) =V. Donc :

g=f

2

sur V .

— D´eontrons queg∈ U. Pour cela utilisons (⋆).

Tout d’abord,g

|O

= Φ( ˜φ), et ˜φ∈Φ

1

(W). Donc :

g

|O

∈ W.

Ensuite :

g=f

1

surM\O.

De plusg est de classe C

1

car :

• g= Φ( ˜φ) estC

1

sur O,

• g= Φ( ˜φ) =f

1

sur O\k

1

(O

)

car ˜φ=φsur k(O)\O

et Φ(φ) = (f

1

)

|O

• g=f

1

sur M\O

doncg est de classe C

1

surM \k

1

(O

).

Or k

1

(O

) est inclus dans O. La surface M est donc la r´eunion des deux ouverts O etM \k

1

(O

)

sur lesquelles f est C

1

. Par cons´equentg est de classe C

1

.

— Enfin g

β = α car M est la r´eunion des deux ouverts O et M \k

1

(O

) sur chacun

desquellesg

β=α. En effet :

– sur M \k

1

(O

), l’application g co¨ıncide avecf

1

etf

1

β=α,

– sur O,g= Φ( ˜φ) =f

2

◦k

1

◦φ˜◦k. Commef

2

β=α,k

dx∧dy =α etψ

dx∧dy =dx∧dy, on

en d´eduit queg

β=α sur O.

Preuve de la proposition 2.1. — Soit f ∈ Diff

1ω

(M), k ∈ N

et p ∈ M un point p´eriodique de

p´eriode kpour f.

Soit U un voisinage de f dansC

1

ω

(M) et U un voisinage de p dansM.

Soit (W

1

, h) une carte de M en p telle queh

dx∧dy =ω eth(p) = 0.

Notons :

φ: W

1

−→ T

p

M

x 7−→ (Dh(p))

1

◦h(x),

L’applicationφest un diff´eomorphisme de U

voisinage de psur son image qui est un ouvert deT

p

M

contenant 0. C’est cette application qui va ˆetre la conjugaison entre l’application g que nous allons

construire et l’application Df

k

(p) qui est un endomorphisme deT

p

M.

Nous allons appliquer la proposition 2.3 `a l’application f et `a l’applicationx 7→φ

−1

◦Df

k

(p)◦

φ◦f

k+1

(x) d´efinie sur un voisinage de f

k1

(p).

Posons W

2

=φ(W

1

).

L’applicationφest un C

1

diff´eomorphisme sur son image etφ(p) = 0∈T

p

M, donc :

– W

1

est un voisinage de 0 dansT

p

M,

– φest un diff´eomorphisme deW

1

sur W

2

,

– φ(p) = 0 etDφ(p) = Id

TpM

,

– Comme h

dx∧dy =ω etDh(p)

dx∧dy =ω

p

, on a φ

ω

p

=ω.

L’application Df

k

(p)◦φ:W

1

→ T

p

M est continue et envoie p sur 0. Il existe donc V

1

un ouvert de

M contenant ptel que :

D

k

(p)◦φ(V

1

)⊆W

2

.

De plus f

1

est continue, et p,...,f

k1

(p) sont des points deux `a deux distincts (k est la plus petite

p´eriode dep pourf), on peut toujours supposer que V

1

,f(V

1

),...,f

k−1

(V

1

) sont deux `a deux disjoints.

Consid´erons alors l’application suivante :

Φ : f

k1

(V

1

∩U) −→ M

x 7−→ φ

1

◦Df

k

(p)◦φ◦f

k+1

(x).

Φ est bien d´efinie...par construction deV

1

! V´erifions les hypoth`eses de la proposition 2.3 :

– Φ est un diff´eomorphisme sur son image.

– Φ(f

k1

(p)) =f(f

k1

(p)) car

Φ(f

k1

(p)) = φ

1

◦Df

k

(p)◦φ◦f

k+1

(f

k1

(p))

= φ

1

◦Df

k

(p)◦φ(p)

= p

= f

k

(p) car p est kp´eriodique pourf

= f(f

k1

(p))

– DΦ(f

k−1

(p)) =Df(f

k−1

)(p) car

DΦ(f

k1

(p)) = D(φ

1

)(0)◦Df

k

(p)◦Dφ(p)◦Df

k+1

(f

k1

(p))

= Df(f

k1

(p)) car Dφ(p) =D(φ

1

)(0) = id

TpM

– Comme f

ω =ω etf

k

(p) =p, on obtient queDf

k

(p)

ω

p

p

. Orφ

ω

p

=ω. Donc :

Φ

ω= (φ

1

◦Df

k

(p)◦φ◦f

k+1

)

ω=ω.

Appliquons donc la proposition 2.3 `a f et `a Φ sur le voisinage f

k1

(V

1

∩U) de f

k1

(p). Il existe V

un ouvert de M contenant le point f

k−1

(p) et l’ouvert O ainsi qu’une application g appartenant `a U

tels que :

– V

⊆f

k1

(V

1

∩U),

– g= Φ surV

,

– g=f sur M\f

k1

(V

1

∩U).

Posons alors V =f

1−k

(V

) qui est un ouvert deM contenantp.

Il s’agit `a pr´esent de d´emontrer que l’applicationget l’ouvertV contenantpainsi construits conviennent.

— Remarquons tout d’abord que :

V =f

1k

(V

)⊆f

1k

(f

k1

(V

1

∩U) =V

1

∩U ⊆U.

— L’application gco¨ıncide avec f hors de f

k1

(V

1

∩U). En particulier

g=f surM \f

k1

(U).

— L’ensemble V est inclus dansV

1

etDf

k

(p)(φ(V

1

))⊆W

2

. Par cons´equent :

Df

k

(p)(φ(V))⊆W

2

.

— Reste `a montrer que g

k

−1

◦Df

k

(p)◦φsurV.

L’applicationgco¨ıncide avecfhors def

k1

(V

1

∩U). CommeV

1

, ...f

k1

(V

1

) sont deux `a deux disjoints,

g co¨ıncide avec f sur V

1

∩U, ..., f

k−2

(V

1

∩U). Par cons´equent g

k−1

est ´egale `a f

k−1

surV

1

∩U donc

surV. Or surf

k−1

(V) (qui est ´egal `aV

),g= Φ =φ

−1

◦Df

k

(p)◦φ◦f

1−k

.Par cons´equent,

g

k

1

◦Df

k

(p)◦φsurV.