a-dire qu’il existe un atlas de cartes diff´erentiables dont les changements de cartes ont un jacobien
positif. Or d’apr`es [Nm92], un diff´eomorphisme entre deux ouverts deR
2dont le jacobien est positif,
pr´eserve l’orientation au sens topologique. La surfaceM est donc orientable au sens topologique.
• Hom´eomorphisme d’une surface orient´ee pr´eservant l’orientation
D´efinition 2.27. —SoitM une surface topologique orient´ee etf un hom´eomorphisme deM. On
dit quef pr´eserve l’orientation si pour tout atlas orient´eA, l’atlas {(U, f ◦h)|(U, h)∈ A} appartient
`
a la classe d’´equivalence d’atlas orient´es d´efinie par A.
Remarque2.28. —Un hom´eomorphismef pr´eserve l’orientation d´es qu’il existe un atlasA tel
queA et l’atlas{(U, f ◦h)|(U, h)∈ A}d´efinissent la mˆeme classe d’atlas orient´es.
Remarque2.29. —Soit (M, ω) une surface symplectique etf un diff´eomorphisme symplectique
de M alorsf pr´eserve l’orientation au sens topologique.
2.7 Arcs et courbes orient´es
• Cˆot´e gauche et cˆot´e droit d’un arc du plan
Soit I =]a;b[ un intervalle de R
2. Soit α:I →R
2un arc continu.
SoitU un voisinage deα(I). On peut d´efinir le cˆot´e gauche et le cˆot´e droit deα(I) dansU. Pour
cela, on prolongeα `a l’aide du th´eor`eme 2.19 (qui est, rappelons le, une cons´equence du th´eor`eme de
Schoenflies), en un plongement ouverth:]a;b[×]−1; 1[→M `a valeurs dansU, pr´eservant l’orientation
et tel queh(t,0) =α(t) pour tout t∈]a;b[. La r´egionh(]a;b[×]0; 1[) est le cˆot´e droit de (α, I) dansU
alors que la r´egion h(]a;b[×]−1; 0[) est le cˆot´e gauche de (α, I) dansU.
h
−1
a
1 cˆot´e gauche cˆot´e droitb
α(a)
α(b)
On peut v´erifier que sik est un autre prolongement deα pr´eservant l’orientation, les notions de
gauche et de droite d´efinies `a l’aide dek co¨ıncident avec celles d´efinies `a l’aide de h dans le sens o`u
si K est un compact de ]a;b[ et ε est un r´eel strictement positif qui v´erifient que k(K×]−ε;ε[) est
inclus dans h(]a;b[×]−1; 1[) alors :
k(K×]−ε; 0[)⊆h(]a;b[×]−1; 0[),
k(K×]0;ε[)⊆h(]a;b[×]0; 1[).
−1a
1b
α(a)
α(b)
K ε −ε cˆot´e droit cˆot´e droit k h k(K×]−ε; 0[) k(K×]0;ε[)De plus siβ:J →R
2est tel queβ(J) =α(I) et tel queα
−1◦β :J →I est un hom´eomorphisme
croissant alors les cˆot´es gauches et les cˆot´es droits de (α, I) et (β, J) co¨ıncident.
• Cˆot´e gauche et cˆot´e droit d’une courbe ferm´ee simple d’une surface
Soit M une surface topologique orient´ee.
Tout d’abord g´en´eralisons au cas d’un arc continu inclus dans une carte de M.
Soit (U, h) une carte de M telle que h : U ⊆ M → h(U) ⊆ R
2est un hom´eomorphisme qui
pr´eserve l’orientation etα:I →M un arc continu.
D’apr`es ce qui a ´et´e ci-dessus `a propos de la gauche et de la droite d’un arc, on sait ce qu’est le
cˆot´e gauche et le cˆot´e droit de (h◦α, I). Le cˆot´e gauche et le cˆot´e droit de (α, I) sont alors
respecti-vement les images r´eciproques du cˆot´e gauche et du cˆot´e droit de (h◦α, I).
On peut v´erifier que le cˆot´e gauche et le cˆot´e droit de (α, I) ainsi d´efinis ne d´ependent pas de
l’hom´eomorphismeh pourvu qu’il pr´eserve l’orientation.
Soit γ :T
1→M une courbe ferm´ee simple.
Soit (U
i, h
i)
i∈Z/pZune famille finie de cartes et (a
i;b
i)
i∈Z/pZ´etant une famille de couples de points
du cercle :
– ∀i∈Z/pZ,U
i∩γ(T
1) =γ(]a
i;b
i[),
– lesh
i:U
i→h
i(U
i) sont des hom´eomorphismes pr´eservant l’orientation,
– γ(T
1)⊆U = [
i∈Z/pZ
U
i.
La gauche (respectivement la droite) de γ dans U est alors l’union des cˆot´es gauches
(respecti-vement des cˆot´es droits) des arcs (γ,]a
i;b
i[).
Cette d´efinition de gauche et de droite d’une courbe ferm´ee simple ne d´epend pas des cartes
(U
i, h
i) pourvu que les applications h
ipr´eservent l’orientation.
De plus si γ
′:T
1→M est une courbe ferm´ee simple telle queγ
′(T
1) =γ(T
1) et γ
−1◦γ
′est un
hom´eomorphisme du cercle pr´eservant l’orientation alors les cˆot´es gauches et les cˆot´es droits de γ et
de γ
′co¨ıncident.
Remarque2.30. —Sif est un hom´eomorphisme deM qui pr´eserve l’orientation et γ :T
1→M
est une courbe ferm´ee simple, l’image par f de la gauche (respectivement de la droite) de γ est la
gauche (respectivement la droite) def◦γ.
• Courbe ferm´ee simple invariante par un hom´eomorphisme
Soit M une surface.
Soit γ :T
1:→M une courbe ferm´ee simple etf un hom´eomorphisme deM.
– On dit que f laisse invariante la courbe γ ou que la courbe γ est invariante par f si
f(γ(T
1)) =γ(T
1).
– Siγ est une courbe invariante parf, l’application f pr´eserve l’orientation de la courbeγ
siγ
−1◦f◦γ est un hom´eomorphisme du cercle pr´eservant l’orientation. Dans le cas contraire,
l’applicationf renverse l’orientation de la courbeγ.
Remarque2.31. —Soitf un hom´eomorphisme deM etγ:T
1→M une courbe ferm´ee simple
invariante parf. L’application f
2=f◦f pr´eserve toujours l’orientation de la courbe γ.
Remarque 2.32. — Si f est un hom´eomorphisme de M qui pr´eserve l’orientation et γ :
T
1→M est une courbe ferm´ee simple invariante parf sur laquellef pr´eserve l’orientation, la gauche
(respectivement de la droite) de f◦γ co¨ıncide avec la gauche (respectivement la droite) deγ.
Voici un r´esultat que l’on obtient tr`es facilement `a partir de la proposition 1.5 :
Proposition 2.33. — Soit M une surface et f un hom´eomorphisme de M. Soit γ :T
1→ M
une courbe ferm´ee simple invariante par f. Sif pr´eserve l’orientation deγ et si f poss`ede des points
p´eriodiques sur γ(T
1) alors tous les points p´eriodiques de f sur cette courbe admettent la mˆeme
p´eriode.
D´emonstration. —L’application f pr´eserve l’orientation de γ et poss`ede des points p´eriodiques
sur γ(T
1). Par cons´equent, l’application γ
−1◦f ◦ γ est un hom´eomorphisme du cercle pr´esevant
l’orientation et poss´ede des points p´eriodiques. D’apr`es la proposition 1.5, tous les points p´eriodiques
deγ
−1◦f◦γ ont la mˆeme p´eriode. Il en est donc de mˆeme pour les points p´eriodiques def appartenant
`
a γ(T
1). 2
De la mˆeme fa¸con, on d´eduit de la proposition 1.6, le r´esultat suivant :
Proposition 2.34. — Soit M une surface et f un hom´eomorphisme de M. Soit γ :T
1→ M
une courbe ferm´ee simple invariante parf. Sif renverse l’orientation deγ alorsf poss`ede exactement
deux points fixes surγ(T
1). De plus, les points p´eriodiques de f surγ(T
1)sont ou des points fixes ou
des points de p´eriode2.
D´emonstration. — Comme f renverse l’orientation de la courbeγ, l’application γ
−1◦f ◦γ est
un hom´eomorphisme du cercle renversant l’orientation.
D’apr`es la proposition 1.6 cette application poss`ede exactement deux points fixes et ses points p´eriodiques
sont ou des points fixes ou des points de p´eriodes 2. Il en est donc de mˆeme pour l’application f sur
γ(T
1). 2
• Etude des images des composantes connexes du compl´ementaire d’une courbe ferm´ee
simple d’une surface par un hom´eomorphisme d’une surface pr´eservant l’orientation
Soit f un hom´eomorphisme du plan et γ :T
1→R
2une courbe ferm´ee simple invariante parf.
Le th´eor`eme de Jordan nous assure queR
2\γ(T
1) poss`ede exactement deux composantes connexes
dont l’une est relativement compacte l’autre non. Par cons´equent ces composantes connexes sont
cha-cune invariante parf.
Ce raisonnement ne convient plus dans le cadre de la sph`ere ou dans le cadre de l’anneau lorsque
γ n’est pas une courbe essentielle.
Exemple 2.35. Consid´erons la sph`ereS
2={(x, y, z)∈R
3, x
2+y
2+z
2= 1}.
Soitf la sym´etrie par rapport au plan d’´equationz= 0,f est un hom´eomorphisme de la sph`ere.
Consid´erons la courbeγ ferm´e simple de la sph`ere d´efinie par
γ : T
1−→ S
2θ 7−→ (cos(θ),sin(θ),0)
Les deux composantes connexes de S
2\γ(T
1) sont C
+= {(x, y, z) ∈ S
2| z > 0} et C
−=
{(x, y, z)∈S
2|z <0}.
La courbeγ est invariante par f et les deux composantes connexes deS
2\γ(T
1) sont ´echang´ees
parf.
Exemple 2.36. Consid´erons l’anneauA={(x, y, z) ∈R
3, x
2+y
2= 1}.
Soitf la sym´etrie par rapport au plan d’´equation z= 0,f est un hom´eomorphisme de l’anneau.
Consid´erons la courbeγ ferm´e simple de l’anneau Ad´efinie par
γ : T
1−→ A
θ 7−→ (cos(θ),sin(θ),0)
Les deux composantes connexes de A \γ(T
1) sont C
+= {(x, y, z) ∈ A | z > 0} et C
−=
{(x, y, z)∈A|z <0}.
La courbe γ est une courbe essentielle de A invariante parf et les deux composantes connexes
de A\γ(T
1) sont ´echang´ees parf.
On peut se demander ce que l’on doit supposer sur l’hom´eomorphisme f pour s’assurer que f
Remarquons que dans les deux exemples trait´ees ci-dessus, f ◦γ =γ. Le cˆot´e gauche et le cˆot´e
droit deγ co¨ıncide respectivement avec le cˆot´e gauche et le cˆot´e droit def◦γ. OrC
+[respectivement
C
−] est la composante connexe deM \γ(T
1) (M =S
2ou A) qui contient le cˆot´e gauche
[respective-ment droit] deγ. Comme f ´echange C
+etC
−,f envoie le cˆot´e gauche sur le cˆot´e droit de la courbe
γ. D’apr`es la remarque 2.30, f ne pr´eserve pas l’orientation de la surface.
En r´eunissant les remarques 2.30 et 2.32, on obtient le r´esultat suivant :
Proposition 2.37. — Soit M une surface orient´ee et f un hom´eomorphisme de M pr´eservant
l’orientation. Soit γ : T
1→ M une courbe ferm´ee simple invariante par f sur laquelle f pr´eserve
l’orientation.
SiM\γ(T
1)poss`ede deux composantes connexes dontγ(T
1)est la fronti`ere commune alorsf pr´eserve
chacune de ces composantes connexes.
Plus pr´ecis´ement voici ce que l’on obtient en utilisant un anneau voisinage d’une courbe γ et
pour lequelγ est une courbe essentielle.
Notation : Soit γ une courbe ferm´ee simple d’un anneau A. L’ensemble A\γ(T
1) poss`ede deux
composantes connexes, l’une correspond au cˆot´e droit l’autre au cˆot´e gauche de la courbe γ. Notons
A
dla composante `a droite de γ etA
gla composante `a gauche de γ.
Proposition 2.38. — Soit M une surface orient´ee et f un hom´eomorphisme de M pr´eservant
l’orientation. Soit γ : T
1→ M une courbe ferm´ee simple invariante par f sur laquelle f pr´eserve
l’orientation.
SoitA etB deux anneaux inclus dansM voisinages deγ(T
1) tels que B est un sous anneau essentiel
de A. On suppose queγ est une courbe essentielle de B (et donc de A) et quef(B)⊆A.
Alorsf(B
d)⊆A
detf(B
g)⊆A
g.
B
dB
gA
gA
df
f
f(B
g)⊆A
df(B
d)⊆A
dγ
Remarque 2.39. — Tous les r´esultats ´enonc´es ci-dessus pour des hom´eomorphismes d’une
surface pr´eservant l’orientation sont vrais pour des diff´eomorphismes symplectiques d’une surface
symplectique, puisque d’apr`es la remarque 2.29 un diff´eomorphisme symplectique pr´eserve l’orientation
au sens topologique.
3 Construction d’une famille d´enombrable d’anneaux constituant une
base de voisinages d’une courbe simple quelconque sur une surface
orientable.
Soit M une surface topologique orient´ee.
Le but de cette partie est de construire une famille d´enombrable d’anneaux inclus dans M telle
que pour toute courbeγ ferm´ee simple de la surface et pour tout voisinage U de γ(T
1), il existe un
anneau de cette famille dontγ est une courbe essentielle et qui est un voisinage deγ(T
1) inclus dans
U. Voici les deux ´etapes de la construction :
1. Etant donn´es une courbeγ ferm´ee simple et un voisinage U de γ(T
1), construire un anneau A
contenu dansU dont γ est une courbe essentielle.
2. Puis `a l’aide d’une triangulation de la surface, construire une famille d´enombrable d’anneaux
dont nous montrerons pour une courbe ferm´ee simple quelconque, en nous pla¸cant dans un
anneau construit `a la premi`ere ´etape, qu’elle forme une base d´enombrable d’anneaux.
Dans le document
Sur les courbes invariantes par un difféomorphisme C1-générique symplectique d’une surface
(Page 28-33)