• Aucun résultat trouvé

A ma connaissance, Le Figaro ne couvre pas l’événement. Le problème de l’amiante confirme et renforce donc des clivages existant antérieurement, en s’intégrant aux positions des différents journaux vis-à-vis d’un conflit social qui, s’il a des caractéristiques exceptionnelles, reste traité comme tout autre conflit du travail, la succession des morts lui ajoutant un caractère plus définitif, absolu et dramatique.

A la télévision, ce thème est traité dans la même perspective, principalement autour de Jussieu, Amisol, Ferodo et la présence d’amiante dans le vin révélée par Que

Choisir. Le traitement de la question dans les journaux ne fait pas l’objet d’un suivi

particulier, mais suit plutôt les développements publics du problème. Toutefois, une émission, « A la bonne heure », diffusée quotidiennement à 18 heures sur TF1 et traitant des questions de consommation, consacre trois volets à l’amiante les 29, 30 novembre et 1er

décembre 1976. La première fait le point avec le Professeur Bignon — alors chef du service de pneumologie de la faculté de médecine de Créteil — des connaissances scientifiques sur les dangers de l’amiante, la seconde traite de l’utilisation professionnelle du matériau, la troisième, des produits de « la vie quotidienne » en

contenant1

. D’une durée d’une demi-heure, ces émissions alternent des séquences de plateau et des reportages. L’introduction de la première émission consacrée à ce thème présente les différents aspects de la question :

Jean-Pierre Guérin [présentateur] : Trois émissions... Si on veut essayer de poser toutes les questions qui concernent l’amiante, si on veut essayer de savoir ce que c’est que l’amiante, où on extrait l’amiante, à

quoi sert l’amiante, si on peut éventuellement s’en passer, quelles sont les conditions de travail dans les

entreprises, et l’amiante aussi dans la... dans notre vie quotidienne, tous les objets qui sont en amiante eh bien je crois qu’il faut beaucoup plus qu’une demi-heure pour faire le tour de cette question. Alors, donc, on a décidé de faire trois jours. Trois jours, ça peut paraître aussi un peu long mais il y a deux problèmes

fondamentaux qui sont... qu’on peut poser à travers ce dossier de l’amiante qui sont d’abord les conditions de travail dans l’entreprise et la protection, donc, des travailleurs et finalement ce qui se passe dans

certaines sociétés peuvent se poser également pour le bâtiment, par exemple, ou n’importe quelle autre société ou entreprise, donc c’est une question fondamentale, et puis aussi, on l’a déjà dit dans cette émission, trop souvent, les industriels mettent sur le marché des produits à grands coups de publicité,

sans contrôler souvent les effets de ces produits.2

Cette émission, destinée aux consommateurs, accorde une importance aux risques encourus par la population générale, mais estime ne pas pouvoir faire l’impasse sur la

1. « A la bonne heure » abordera ensuite, à plusieurs reprises, les problèmes liés à l’amiante, sans cependant en faire son thème principal (les 16 juin, 26 septembre, 14 octobre 1977 et le 27 janvier 1978). Le 12 mai 1978, elle y consacre à nouveau une émission entière, intitulée « l’amiante, deux ans après ».

dimension professionnelle des méfaits de l’amiante qui sont les plus fermement établis.

L’amiante est « un matériau qui peut être mortel pour ceux qui le travaillent »1

, indique Annick Beauchamps, l’animatrice principale de l’émission. Les reportages diffusés insistent d’ailleurs sur la dimension professionnelle du problème puisque le 29 novembre, le reportage porte sur les victimes d’Amisol et celui du 30, sur les conditions

de travail dans les usines du groupe Ferodo2

. L’interview du Professeur Bignon, seul invité de la première de ces émissions, vise à établir la dangerosité de l’amiante. Après une brève présentation du matériau, il énonce les différentes pathologies induites par l’amiante (asbestose, cancer du poumon et mésothéliome). Il insiste sur le fait que la dangerosité est établie pour les professionnels tout en indiquant qu’un risque incident ne peut pas être exclu :

Jean-Pierre Guérin : Mais est-ce qu’il y a des fibres pour la population en général ?

Annick Beauchamps : Oui, c’est ce que j’allais demander. Oui, parce que c’est pas simplement... Il y a les ouvriers, bien sûr, mais il y a aussi ceux qui... la famille des ouvriers par exemple, ceux qui habitent près d’une usine où on fabrique de l’amiante.

Jean Bignon [surtitre à l’écran : Professeur Jean Bignon, Chef du Service de Pneumologie,

Faculté de Médecine -CRETEIL-] : C’est un problème difficile qui est actuellement très à l’étude. Il y a

une grande enquête organisée par les commissions des communautés européennes pour essayer de répondre à cette question. D’ores et déjà, cependant on peut attirer l’attention sur quelques faits qui indiquent qu’une exposition d’environnement, un peu particulière mais indiscutable peut exposer à un risque du genre mésothéliome. C’est-à-dire qu’on a observé des mésothéliomes dans la famille de travailleurs de l’amiante, c’est-à-dire par exemple l’épouse d’un travailleur de l’amiante. Le travailleur rentre chez lui le soir à la maison avec des vêtements contaminés par de l’amiante et apporte des fibres à la maison. On a également observé des mésothéliomes autour d’usines qui transforment l’amiante.3

Les problèmes posés par l’amiante dans des usages non-professionnels sont donc présentés comme un risque qui, sans être complètement établi, devrait faire l’objet d’une réglementation puisque le caractère cancérogène de l’amiante en milieu professionnel, donc à forte dose, est établi. L’invité insiste d’ailleurs, appuyé par les animateurs, sur la nécessité de réglementer l’usage professionnel de l’amiante et d’interdire certains de ses usages dans lesquels il peut être remplacé (comme le procédé de flocage des bâtiments). Le risque pour la population générale apparaît ainsi

1. « A la bonne heure », TF1, 29 novembre 1976.

2. L’émission du 1er décembre diffuse deux reportages, le premier sur les problèmes d’environnement posés par les déchets de l’usine Ferodo à Condé-sur-Noireau et le second sur les objets quotidiens contenant de l’amiante.

3. « A la bonne heure », TF1, 29 novembre 1976. Sont reproduits en gras, les surtitres de présentation des invités, tels qu’ils apparaissent à l’écran.

clairement comme un risque incident, lié à un danger connu résultant d’expositions professionnelles à l’amiante.

La question des conditions de travail est le thème du second volet de cette émission. Elle a pour invités : Eric Seemuller, « chargé de l’amélioration des conditions de travail à Ferodo » et Henri Pézerat, « chargé de recherche au CNRS, membre du

collectif intersyndical sécurité »1

. Elle donne lieu à un échange dont l’amiante ne constitue qu’un élément dans un conflit plus vaste opposant patronat et représentants

des salariés2

. Le discours du représentant de Ferodo insiste sur l’amélioration des conditions de travail sur le long terme, freinée simplement par les limites techniques :

Eric Seemuller : Si vous voulez, nous avons connaissance des maladies professionnelles de l’amiante, une bonne connaissance depuis une vingtaine d’années, une connaissance de la façon de réduire ces maladies professionnelles depuis une dizaine d’années...

Annick Beauchamps : Oui...

Eric Seemuller : Et par conséquent, nous améliorons progressivement les conditions de travail mais il y a des problèmes techniques importants qui se posent.3

Face à ce discours, différents problèmes sont successivement abordés par rapport auxquels l’amiante et ses dangers ne sont qu’un point parmi d’autres, c’est, en premier lieu, les rendements imposés aux ouvriers :

Henri Pézerat : Ce que je veux dire, c’est que ce qui est à la base des difficultés des conditions de travail et de la mauvaise hygiène et des mauvaises conditions de sécurité, ce sont les cadences imposées aux ouvriers. Parce que si on prend, par exemple, le problème de chargement des cardes en début de chaîne, il est bien évident que, quand TF1 est arrivé, un ordre formel est arrivé d’arrêter le chargement d’une des équipes qui continuait à charger à la main.

Patrick Santeny (présentateur) : Mais TF1 a tout de même été accueilli. TF1 a tout de même été accueilli...

Henri Pézerat : Dès que TF1 est parti, dès que TF1 est parti, l’équipe en question a recommencé à charger à la main. C’est-à-dire il y a... Et tout ça, pour des questions de rendement, c’est-à-dire, systématiquement, les cadences de travail, on peut donner les meilleurs conseils que l’on veut mais quand les conditions de travail et le rendement est imposé, automatiquement, c’est, au bout du compte, quand même la santé des ouvriers qui en pâtit.

Patrick Santeny : Bon, alors vraiment, cette affaire de rendement, parce qu’effectivement on dit que, là- bas, il y a 15 % du salaire qui est lié à la production, est-ce que...

Eric Seemuller : Ecoutez, je vous propose de ne pas parler de rendement ce soir, nous sommes ici pour parler des conditions de travail de l’amiante.

1. Nous reprenons ici les surtitres apparaissant lors de la première apparition de chacun des invités.

2. Il est remarquable que dès sa première intervention, Henri Pézerat insiste sur le fait qu’il parle ici au nom de tous les salariés de ce secteur : « je suis un des membre du collectif intersyndical de Jussieu mais je ne parle pas aussi... je ne parle pas uniquement à ce titre ici aujourd’hui puisque ayant organisé le 25 de ce mois, une conférence de presse avec six fédérations d’industries de la chimie, du bâtiment et de la métallurgie, tant pour la CGT que pour la CFDT, ces six fédérations nous ont... m’ont mandaté ici pour parler en leur nom sur le problème des conditions de travail des 15 000 ouvriers de l’industrie de l’amiante. », « A la bonne heure », TF1, 30 novembre 1976.

Patrick Santeny : Ça en fait partie.

Eric Seemuller : Si nous voulons parler du rendement, je vous propose une autre émission, parce que là, on peut en parler, le problème du rendement des ouvriers, c’est tout à fait autre chose que le problème de l’amiante.

Henri Pézerat : Bien sûr, bien sûr...1

Cet extrait montre bien que l’amiante n’est un problème qu’intégré au contexte des conditions de production imposées aux ouvriers de ces usines. La dénégation du représentant des entreprises transformatrices est assez révélatrice du fait que l’amiante ne constitue pas un problème en soi, puisqu’il préfère éviter un terrain qui lui paraît dangereux, celui des rendements imposés, pour revenir à une question qui lui semble mieux maîtrisée, celle des questions spécifiquement liées à l’amiante. Un second point est ensuite abordé, celui du manque de transparence des informations concernant le taux d’empoussièrement, communiqués par les employeurs aux représentants du personnel :

Eric Seemuller : Vous avez dit que depuis onze ans, la situation dans les usines Ferodo, au niveau de l’amiante, ne s’était pas améliorée. Je m’élève absolument contre cette affirmation, puisque nous avons des preuves, nous faisons des contrôles d’empoussièrement depuis 1962, et nous avons divisé notre taux de poussières dans nos usines entre... divisé par dix ou même par vingt.

Patrick Santeny : M. Seemuller, lorsque M. Découfflé [délégué syndical CFDT apparaissant dans le reportage diffusé] dit que ces résultats ne sont pas communiqués aux syndicats, c’est de la mauvaise polémique ou bien...

Eric Seemuller : Non, elles sont communiquées au comité d’hygiène et de sécurité, elles sont pas... Elles sont pas affichées sur les tableaux, elles sont pas communiquées au personnel, personnellement, c’est exact. On a un comité d’hygiène et de sécurité qui est le plus compétent dans l’usine pour traiter ces problèmes là...

Henri Pézerat : Non, écoutez là, non, là, il y a vraiment maldonne... Patrick Santeny : Ne parlez pas en même temps.

Henri Pézerat : Je m’excuse, il y a vraiment maldonne à ce niveau, c’est-à-dire que il est exact qu’avec un an de retard, je dis bien un an de retard, la plupart du temps les... des résultats sont communiqués au CHS, au comité d’hygiène et de sécurité. Mais ces résultats sont donnés dans un langage absolument codé qui ne correspond absolument pas aux normes internationales qui sont discutées partout aujourd’hui. Si bien que les délégués, en règle générale, sont incapables d’exploiter ces résultats et de comparer leurs conditions de travail et leurs conditions d’empoussièrement aux conditions qui internationalement aujourd’hui ont été définies comme donnant un minimum de risque. Voilà la vérité de l’usine Ferodo. […] C’est le codage systématique pour éviter que les ouvriers soient capables de juger de leurs propres conditions d’empoussièrement.

Patrick Santeny : Réponse...

Henri Pézerat : Ça, c’est inadmissible aux yeux des délégués...

Patrick Santeny : Ça, c’est très important, je veux dire, c’est de la poudre aux yeux, on n’y comprend rien et effectivement, les travailleurs ne le comprennent pas. Est-ce que vous pourriez répondre à cet argument ?

Eric Seemuller : Il est faux de dire que les conditions de travail chez Ferodo n’ont pas évolué d’une façon très importante...

Patrick Santeny : Nous allons y revenir aux conditions de travail, j’aimerais qu’on en termine avec ce point, si vous le voulez bien.

Henri Pézerat : C’est pas la question... Il est exact qu’il y a eu une amélioration en 10 ans. Patrick Santeny : ... poste par poste, et rapidement.

Eric Seemuller : Vous posez le problème de l’information des ouvriers sur le taux d’empoussièrement. Alors, effectivement, il faut les informer sur la façon dont c’est fait, ce que cela signifie et je vous signale que cette information est en cours, en retard, je veux bien...

Patrick Santeny : Mais à l’heure qu’il est, ils ne le savent pas...

Eric Seemuller : ... elle est en cours, elle est faite, aujourd’hui ou demain. Patrick Santeny : A l’heure qu’il est, il ne le savent pas.1

Ce deuxième extrait révèle quel est le parti pris des organisateurs de l’émission. Dans un conflit opposant représentants des industriels et des salariés, les animateurs, au nom des consommateurs qu’ils entendent représenter, font preuve d’une méfiance marquée vis-à-vis du discours des industriels : en dehors de l’extrait cité ci-dessus, la prise de position de la chambre syndicale de l’amiante dénonçant les conditions de travail à Amisol fait l’objet de deux questions de Annick Beauchamps :

Quel crédit, à votre avis, peut-on accorder à cette condamnation aussi tardive de l’entreprise Amisol ? […]

Est-ce que c’est pas un peu… j’allais dire confortable, pardon d’employer un terme aussi... aussi léger, d’avoir un bouc émissaire comme l’entreprise Amisol ?2

La défiance vis-à-vis des industriels est à inscrire dans l’optique d’un conflit présenté comme mettant en présence des intérêts contradictoires. Il est montré sans dramatisation, mais en insistant sur le besoin d’une meilleure prise en compte des salariés et des consommateurs, dans l’utilisation et la mise sur le marché de produits dangereux. Les animateurs insistent sur la nécessité d’une meilleure information au sujet de la dangerosité des produits vendus au public et relaient la demande d’élaboration d’une réglementation protégeant les travailleurs. L’interdiction totale de l’amiante n’est jamais évoquée en tant que telle, elle ne semble pas avoir été prise en considération parmi les solutions possibles au problème. Même lorsque les représentants des ministères de la santé et du travail sont interrogés, les questions concernent les textes en préparation (sur la réglementation des flocages et la protection des travailleurs) dont la lenteur d’élaboration exaspère les animateurs qui concluent ainsi leur cycle d’émissions :

1. « A la bonne heure », TF1, 30 novembre 1976.

Jean-Pierre Guérin : Je pense que malheureusement il y a beaucoup d’ouvriers encore qui risquent de mourir de l’amiante. Annick je vous repasse la parole.

Annick Beauchamps : Eh bien, vous me repassez la parole, moi, je dirais simplement qu’il y a encore beaucoup de textes en plus, et ce sera en guise de conclusion, un point d’interrogation parce que ces textes qu’on attend toujours, pendant ce temps-là, les gens continuent de mourir et voilà ce que nous avons essayé de vous montrer. En tout cas, nous avons également essayé de vous dire qu’il fallait faire... prendre beaucoup de précautions chacun, individuellement, lorsqu’on maniait de près ou de loin, l’amiante.1

La contre-attaque patronale

Le problème de l’amiante est donc défini, au milieu des années 1970, principalement par ses conséquences professionnelles. Il s’inscrit dans un conflit opposant plusieurs visions contradictoires de l’organisation économique et sociale de la société. L’insertion de cette question dans un discours contestataire, porté par certaines organisations syndicales et associations de consommateurs, a pour principale conséquence de rendre légitime un discours antagonique en termes de conservation ou

de rétablissement de l’ordre social2 ; discours principalement véhiculé par les industriels

du secteur et au moins implicitement cautionné par les décisions publiques prises durant cette même période par l’Etat.

C’est dans une optique de défense d’un secteur économique menacé par ce qui est présenté comme une campagne alarmiste que « les industries transformatrices de l’amiante, en assumant pleinement leurs responsabilités, s’estiment en droit d’attendre

de la communauté nationale une attitude juste, prudente et exempte de passion »3. Dans

leur communiqué du 3 novembre 1976, « A propos de l’amiante », paru sous forme d’encart publicitaire dans les principaux quotidiens nationaux dans le courant de ce

mois4

, les deux principaux syndicats patronaux entament une véritable contre-attaque.

1. « A la bonne heure », TF1, 1er décembre 1976.

2. C’est, selon moi, la principale différence avec la façon dont sera présenté ce problème dans les années 1990, puisque la présentation en termes de santé publique interdira dès lors tout discours contradictoire.

3. extrait de la déclaration commune de la chambre syndicale de l’amiante et du syndicat de l’amiante- ciment rendue publique le 3 novembre 1976, reprise dans Chambre syndicale de l’amiante, Amiante : la

vérité. Livre blanc de la chambre syndicale de l’amiante et du syndicale de l’amiante-ciment, Paris,

Communications économiques et sociales (CES), 1977, p. 12-14, et reproduite en annexe à ce chapitre.

A la suite d’informations graves alertant l’opinion publique sur les dangers pouvant résulter de l’inhalation ou de l’absorption de fibres d’amiante, la Chambre Syndicale de l’amiante et le Syndicat de l’amiante-

ciment estiment nécessaire de réaffirmer et de rendre public leur point de vue, au nom des 40 entreprises

transformatrices de l’amiante employant 14 500 travailleurs en France.1

La campagne de communication dans les médias nationaux précède la publication de plusieurs ouvrages par la chambre syndicale de l’amiante et le syndicat de l’amiante-

ciment2, qui est à comprendre comme la volonté de réhabiliter l’image d’un matériau et

d’une branche industrielle, sérieusement écornée par les multiples informations diffusées depuis 1975. Cette attitude est rendue d’autant plus légitime que les premières décisions publiques réglementant l’usage de ce matériau valident le choix d’une utilisation contrôlée de l’amiante, en encadrant les modalités de son utilisation en milieu de travail et en interdisant ses utilisations les plus discutables.

Avant 1975 et la première campagne d’information sur les dangers de l’amiante, ce secteur industriel a surtout communiqué sur les qualités du minéral en termes de protection contre le feu et d’isolation, dans le cadre d’actions publicitaires au niveau de chaque groupe industriel. Il n’y a pas jusqu’alors de communication concertée au niveau des organisations représentant cette branche d’activité. Ce n’est qu’en réponse à la campagne d’information mobilisant de nombreux médias autour de Jussieu et de quelques lieux symboliques, que les organisations patronales sont contraintes à