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III] Les leviers de la création de valeur pour le client

3) Les autres leviers de création de valeur

Cette analyse de la création de valeur pour le client a mis en évidence deux aspects important qui sont le prix et la qualité. Cependant ces deux variables ne sont pas les deux seuls  leviers  que  l’entreprise  peut mettre en place pour créer de la valeur pour le client.

Comme  nous  l’avons  vu  « la création de valeur est définie comme les compétences de l’entreprise  à  comprendre  et  à  répondre  aux  attentes  du  client  de  manière  optimale ». Pour Jobin et Friel (2001)82,   la   valeur   pour   le   client   n’est   pas   qu’une   question   de   rapport   qualité/prix   entre   le   bien   acquis   et   le   prix   payé.   Pour   eux   il   ne   s’agit   pas   simplement   d’augmenter  la  qualité  du  produit  ou  réduire  les  coûts.     C’est  un  concept  beaucoup    plus   vaste qui   comprend   la   fiabilité,   la   flexibilité,   l’accessibilité,   la   rapidité,   la   qualité   et   la   convivialité du service. Pour ces auteurs, la qualité des produits et des services offerts, la fiabilité des processus mis en place et la rapidité dans les prestations sont des atouts qui séduiront  les  clients  et  permettront  en  bout  de  course  de  pousser  les  ventes  et  d’améliorer   le sort des actionnaires.

Nasution et Mavondo (2008)83 analysent les caractéristiques permettant de discerner les produits qui créent de la valeur pour le client. Ils incluent le bas prix, ce que le consommateur  recherche  à  l’intérieur  du  produit,  la  qualité  que  le  client  reçoit  par  l’achat  

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Jobin, M-H., Friel, T. (2001). Sur la piste de la création durable de valeur à travers la chaine logistique. Logistique et Management 9 (2): 27-33.

83 Nasution, H. N., Mavondo, F. T., (2008), op.cit, page68

Qualité relative perçue Volume Premium Satisfaction Insatisfaction Création de valeur Destruction de valeur Prix

et  l’acquisition  d’un  bien  ou  d’un  service,  et  ce  que  les  clients  gagnent  à  l’échange  de  leur   argent.

D’autres auteurs ont tenté de définir des catégories de valeurs perçues dans les relations entre  le  client  et  l’entreprise.  Nous  pouvons  citer  par  exemple : la qualité, la livraison, le temps   de   vente,   le   prix,   l’interaction   personnelle,   la   connaissance   du   fournisseur et le support de service (Smith et Colgate 2007). Brulhart et Moncef (2009)84 citent aussi plusieurs auteurs (Vickery et al., 1999 ; Vickery et al., 2003 ; Gunasekaran et al., 2004 ; Evrard-Samuel et Spalanzani, 2006 ; Koh et al., 2007) qui dans le but de rendre compte de la création de valeur pour le client, ont mobilisé les notions de qualité  de  l’offre, de fiabilité, de flexibilité et de réactivité pour faire face aux attentes des clients

Pour les clients, nous avons pu répertorier au niveau des recherches plusieurs perspectives liées à la création de valeur :

•  baisse  des  prix  (gains  de  productivité);;   •    souplesse  et    rapidité  des  transactions;;     •  qualité/fiabilité  des  produits  et  services;;   •  renforcement  de  l'offre;;  

•  adaptabilité    (flexibilité,  réactivité,  aptitude  au  changement,  etc…)   •  amélioration  du  service  après-vente;

•nouvelle  méthodes  de  production •  innovation  

•  valeur  ajoutée

•  les  ressources  humaines

Cette  liste  n’est  pas  exhaustive  et  nous  avons  choisi  de  développer  plusieurs  de  ces   leviers de création de valeur qui vont nous servir dans notre recherche.

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Brulhart F., Montcef B. (2009), "Supply Chain Management et performance : quel impact des pratiques de SCM sur la création de valeur ? ", XVIIIième Conférence Internationale de Management Stratégique, AIMS, 13-16 juin, Université de Grenoble

3.1 La  nécessité  d’innover    

L’impact   de   l’innovation   sur   la   performance   de   l’entreprise   a   été   largement démontré. Les entreprises innovantes assurent sereinement leur avenir, celles qui n’innovent  pas  ou  peu  sont  souvent  à  la  marge  des  évolutions  et  leur  pérennité  est  mise  en   cause à terme. Dans notre ère, le monde des affaires se trouve plus structuré sur l’innovation  et  la  technologie.  Diamétralement  opposé  à  la  simple  vision  d’un  progrès  sous   forme   linéaire,     l’innovation   se   conçoit   dans   des   configurations   prenant   des   dimensions   d’un   phénomène   plus   large   et   très   complexe.   En   effet,   l’entreprise   doit non seulement disposer  mais  aussi  entretenir  sa  capacité  d’innovation.  L’innovation  en  question  doit  être   non seulement vue dans sa dimension technique, mais elle concerne, entre autres, des dimensions   sociales,   et   managériales   pour   s’étaler   aussi   sur les techniques de développement de marchés et de rapprochement des clients.

L’innovation   a   été   définie   comme   l’exploitation   de   nouvelles   idées   fructueuses (Myers et Marquis, 1969). La variable innovation a été étudiée dans plusieurs champs de disciplines, telles  que  la  gestion,  la  stratégie,  l'entreprenariat,  et  le  marketing.  L’innovation   a une portée qui se déroule depuis la gestation et la naissance d'une nouvelle idée jusqu'à sa concrétisation effective par le biais de lancement d'un produit/service ou le développement de nouveau prototype de production. En effet, « l’idée  d’innovation  se  définit  comme  une   intuition, par une institution, nécessairement floue. Elle repose sur une association entre un produit,  un  processus  ou  un  service  qui  n’existe  pas  et un besoin, exprimé ou latent, sur un marché ». Sans être ni catégorique ni exhaustif, « l’innovation   est   traditionnellement   assimilée aux laboratoires et aux activités de R&D des grandes entreprises, à même de générer des connaissances et de les valoriser en mettant sur le marché de nouveaux produits ».  Ainsi,  à  la  base  de  l’innovation  se  trouve,  fondamentalement,  une  idée  qui  va   germer et se concrétiser par la suite pour répondre à un besoin sur le marché.

En   somme,   l’innovation   implique   la   création   et   la   disposition   d’une   nouveauté   et   elle exige que celle-ci trouve un usage pratique (Flichy, 2003 ; Drejer, 2004).

L’innovation   de   la   valeur   client   suppose   la   capacité   de   l’entreprise   à   créer   de   nouvelles   valeurs. Focalisée essentiellement sur la qualité de service, la création de valeur pour le client  via  le  levier  de  l’innovation  doit  se  capitaliser  en  une  véritable   capacité permettant de   façonner   l’art   de   manager.   Cette   capitalisation   reste   amplement   tributaire   à   l’appropriation   motivante   par   tous   les   acteurs   internes   de   l’entreprise.   La   capacité   de   l’entreprise   à   créer   de   nouvelles   valeurs   correspond   à   sa   capacité   à créer des modèles

d’affaires  fondamentalement  différents  ou  nouveaux.  Ceci  inclut  la  capacité  de  l’entreprise   à trouver de nouvelles approches de marketing lui permettant de créer de nouvelles valeurs pour   le   client.   La   capacité   d’innovation   des   valeurs   clients correspond entre autre à la capacité   de   l’entreprise   à   changer   les   rôles   et   les   rapports   de   pouvoir   dans   les   relations   entre   la   chaîne   de   fournisseur   et   l’entreprise.   Il   existe   des   facteurs   qui   permettent   d’améliorer  la  capacité  d’innovation  de  la  valeur créée pour le client. Nous pouvons citer par   exemple   :   Les   réseaux   de   partage   d’information,   les   stimuli   de   réseaux   d’innovation   sont importants pour influencer et gérer les différentes actions menées au sein de l’organisation  (Berghman,Mathyssens et Vandenbempt, 2006).

La   littérature   propose   deux   perspectives   de   l’innovation.   Selon   une   première   approche, l'innovation est une forme d'apprentissage (Ries et Trout, 1981) ou quelque chose de nouveau (Gopalakrishnan et Damanpour, 1997). Pour certains auteurs suggèrent l'innovation est un moyen par lequel les organisations peuvent répondre aux changements environnementaux   (Peters   et   Waterman,   1982)   tandis   que   pour   d’autres     l'innovation   se   réfère à une idée nouvelle, un produit nouveau, ou une méthode et un service nouveau (Rogers,   2003   et   Tushmanet   Nadler,   1986).   D’autres   chercheurs   perçoivent   aussi   l’innovation  comme  étant  multidimensionnelle.    Par  exemple,  Vigoda-Gadot et al. (2005)85 considèrent l'innovation comme comprenant cinq dimensions: la créativité, la prise de risque,   l'ouverture   au   changement,   l’orientation   future   et   la   réactivité.   Pour Dundon (2005)86 l'innovation comporte quatre éléments : la créativité, la stratégie, l'application et la rentabilité

 Innovation et création de valeur

Le client est pour plusieurs auteurs, à la base du processus de création de valeur par  l’innovation  (Cravens  et  al.  1998  ;;  Markides  1999  ;;  Amit  et  Zott,  2001  ;;  Govindarajan   et Gupta 2001 ; Sandberg 2002 ; Anderson  et  al.  2006).  Il  n’est  pas  seulement  question  de   créer   de   la   valeur   pour   les   clients,   mais   également,   d’innover   cette   valeur   créée   pour   le   client afin de le garder et de rester compétitif sur le marché. En effet, si une entreprise veut faire des profits, il lui faut faire mieux que ses concurrents. Si elle veut faire mieux, elle

85

Vigoda-Gadot, E. & Kapun, D. (2005), « Perceptions of politics and perceived performance in public and private organisations: a test of one model across two sectors », Policy & Politics, 33(2), pp. 251-276