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5. Modèle théorique et objectifs

5.1. Modèle théorique

Afin de mettre en lien tous les éléments développés dans cette partie, nous avons choisi de présenter un modèle théorique, représenté dans la Table 1 ci-dessous. Il ne s'agit pas d'un modèle établi dans la littérature, mais bel et bien d'un modèle que nous avons construit à partir de l'intégration des différentes approches et théories présentes dans la littérature sur ce sujet.

Comme nous souhaitions investiguer la sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression, nous sommes partis du trouble dépressif, et plus particulièrement d'un de ces symptômes les plus importants, l'anhédonie, définie comme la perte d'intérêt et de plaisir (voir sous-chapitre 2.1.1.). Puis, nous avons divisé la sensibilité à la récompense et à la punition en deux composantes: les composantes anticipatoire et consommatoire (voir sous-chapitre 3.1.3.). Pour chacune de ces phases, nous avons mis en évidence les mécanismes psychologiques sous-jacents qui nous semblent les plus pertinents (voir sous-chapitre 3.5.).

Nous avons également identifié le comportement des personnes dépressives (voir sous-chapitres 3.2. et 3.3.) et présenté les mesures choisies pour évaluer ce comportement (voir chapitre 4).

Intéressons-nous tout d’abord à la sensibilité à la récompense. Concernant la composante anticipatoire, le comportement des personnes dépressives sera influencé par leur biais de mémoire négatif ainsi que par leur perception de contrôle. En effet, comme les personnes dépressives ne se rappellent que très peu des événements passés positifs et qu'elles perçoivent les événements comme incontrôlables, elles ne vont pas être motivées à obtenir une récompense et ne vont donc pas développer de comportement d'approche envers les récompenses. Leur comportement sera passif et n'aboutira pas au succès, les personnes dépressives n'obtiendront donc pas de récompense. Cette absence de comportement d’approche se traduira alors par une mobilisation de l’effort réduite. En ce qui concerne les personnes non dépressives, comme elles se rappellent des événements positifs passés et qu’elles perçoivent les événements comme contrôlables, elles seront motivées à obtenir la récompense et vont développer un comportement actif d’approche envers la récompense, qui se traduira par une mobilisation de l’effort normale.

Concernant la composante de consommation, le comportement des personnes dépressives sera influencé par la rumination. En effet, comme les personnes dépressives auront des pensées ruminatives négatives qui vont interférer avec les affects positifs liés à l'obtention de la récompense, la réponse affective face à la récompense sera donc diminuée.

Partie théorique: Modèle théorique et objectifs 53 Cela se traduira par des expressions faciales réduites. Les personnes non dépressives, n’étant pas sous l’influence de pensées ruminatives, auront une réponse affective normale face à la récompense. Cela se traduira par des expressions faciales normales.

Prenons en considération la sensibilité à la punition chez les personnes dépressives.

Concernant la composante d'anticipation, le comportement des personnes dépressives va être influencé par le biais de mémoire négatif ainsi que par la perception de contrôle. En effet, comme les personnes dépressives se rappellent des événements passés négatifs, elles seront motivées à éviter la punition et vont développer un comportement d'évitement. Par ailleurs, comme elles perçoivent les événements comme incontrôlables, elles vont développer un comportement passif, qui mènera à l'échec, dans le sens qu'elles ne parviendront pas à éviter la punition. Ce comportement d’évitement passif se traduira alors par une mobilisation de l’effort réduite. En ce qui concerne les personnes non dépressives, comme elles se rappellent des événements passés négatifs et qu’elles perçoivent les événements comme contrôlables, elles vont développer un comportement d’évitement actif face à la punition. Ce comportement d’évitement actif se traduira alors par une mobilisation de l’effort normale.

Concernant la composante de consommation, la rumination sera présente chez les personnes dépressives, mais elle n'aura pas de véritable impact sur le comportement des personnes dépressives lorsqu'elles obtiendront la punition. En effet, comme les pensées ruminatives et les affects liés à la punition sont tous deux négatifs, la rumination n'aura pas d'impact supplémentaire sur la réponse affective donnée par les personnes dépressives.

Celles-ci auront donc une réponse affective similaire aux personnes non dépressives. Ainsi, les expressions faciales des personnes dépressives et non dépressives seront normales.

54 Partie théorique: Modèle théorique et objectifs Table 1

Modèle théorique de la sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression

Anhédonie

Composante consommatoire Dépression

Biais de mémoire

négatif Pas de

comportement d’approche Pas de perception

de contrôle

Biais de mémoire négatif

Comportement d'évitement passif Composante anticipatoire

Pas de perception de contrôle

Rumination Affect positif

réduit

Rumination

Expressions faciales réduites

Affect négatif normal

Absence de motivation Mobilisation de

l'effort réduite

Composante anticipatoire Motivation

normale Composante consommatoire

Punition

Mobilisation de l'effort réduite

Expressions faciales normales

Trouble Symptôme Mécanismes Comportement Mesures

Récompense

Partie théorique: Modèle théorique et objectifs 55 5.2. Objectifs de thèse

Comme nous l’avons vu plus haut, de nombreuses études ont déjà été menées sur la sensibilité à la récompense et à la punition dans des populations de personnes dépressives et dysphoriques. Ces études ont principalement utilisé des mesures auto-reportées, comportementales et neuroscientifiques. Quelques études ont également été réalisées avec un focus sur la récompense et ses différentes composantes, que sont les composantes anticipatoire et consommatoire. Cependant, il subsiste encore des lacunes importantes dans la littérature et ce sont celles-ci que nous souhaitons combler dans le cadre de ce travail de thèse à travers cinq objectifs principaux.

Tout d’abord, nous souhaitons prendre en compte non seulement les différentes composantes de la récompense, mais également celles de la punition. La punition et ses différentes composantes ont beaucoup moins été étudiées que la récompense et la littérature n’a pas trouvé de consensus au niveau de la sensibilité à la punition dans la dépression. Ainsi, il nous paraît primordial d’investiguer la punition de façon aussi approfondie que la récompense.

Nous souhaitons également utiliser des mesures objectives spécifiques pour évaluer les composantes d’anticipation et de consommation de la récompense et de la punition. Les études qui ont déjà été menées sur les différentes composantes de la récompense ont utilisé des mesures comportementales, neuroscientifiques et auto-reportées. Dans ce travail de thèse, nous souhaitons utiliser la mobilisation de l’effort pour évaluer la réponse donnée par les personnes pour obtenir une récompense ou pour éviter une punition, et plus spécifiquement les mesures cardiovasculaires. Comme il a déjà été réalisé sur une population animale, nous désirons utiliser les expressions faciales pour évaluer la réponse affective à la récompense et à la punition, et plus spécifiquement les mesures musculaires.

Nous souhaitons également prendre en compte les différents mécanismes psychologiques qui peuvent avoir une influence sur le comportement des personnes dépressives durant les phases anticipatoire et consommatoire des processus de récompense et de punition. En faisant une revue de la littérature, nous avons constaté que la grande majorité des études menées sur ce thème ne sont restées que très descriptives. De plus, aucune étude à notre connaissance n’a investigué des mécanismes pouvant expliquer les comportements des personnes dépressives. Ainsi, il nous paraît nécessaire d’approfondir ce thème en prenant en compte non seulement les comportements, mais également les mécanismes sous-jacents que nous avons identifiés comme pertinents.

Puis, nous souhaitons mettre un accent particulier sur l’anhédonie, un des symptômes les plus importants de la dépression. La plupart des études qui ont été menées sur la sensibilité à la récompense et à la punition ont pris en compte des personnes dépressives ou

56 Partie théorique: Modèle théorique et objectifs dysphoriques. A notre connaissance, très peu d’études se sont penchées exclusivement sur le symptôme spécifique de l’anhédonie. Ainsi, il nous paraît essentiel de mener une étude dans le but d’investiguer le lien entre ce symptôme d’anhédonie et la sensibilité à la récompense et à la punition, ceci étant d’autant plus important que l’on considère la dépression comme un trouble très hétérogène.

Finalement, nous souhaitons mesurer la sensibilité à la récompense et à la punition à différents niveaux du continuum allant de l’absence de dépression à la présence d’une dépression sévère. Ainsi, nous allons investiguer cette sensibilité non seulement dans une population de personnes dysphoriques, mais également dans une population de personnes dépressives.

Partie empirique 57

PARTIE EMPIRIQUE

58 Partie empirique: Présentation des études et des hypothèses principales

1. Présentation des études et des hypothèses principales

Les différentes études qui ont été réalisées dans le cadre de ce travail de thèse font partie d’un projet accordé par le fonds national suisse au Dr Kerstin Brinkmann, intitulé « Effort-related cardiovascular reactivity to hedonic consequences in depression » (no 100014_134557). Il s’agit d’un projet plus global qui vise à investiguer la sensibilité des personnes dépressives et dysphoriques à la récompense et à la punition, que celles-ci soient monétaires ou non-monétaires. Dans le cadre de notre travail de thèse et pour répondre à nos cinq objectifs principaux, nous avons mené 7 études différentes.

L’étude 1 a pour but d’investiguer la phase anticipatoire de la récompense et de la punition, en utilisant les mesures cardiovasculaires pour évaluer la réponse des personnes dysphoriques face à l’anticipation des récompenses et des punitions. Notre hypothèse principale suggère que la réponse donnée par les personnes dysphoriques lors de l’anticipation des récompenses et des punitions serait réduite en comparaison à celle donnée par les personnes non dysphoriques.

L’étude 2 vise à investiguer la relation entre le symptôme d’anhédonie et la sensibilité à la récompense. Nous posons alors l’hypothèse générale qu’il existe non seulement un lien entre le symptôme d’anhédonie et la motivation à obtenir une récompense, mais aussi un lien entre ce symptôme et la réponse affective face à la récompense.

Les études 3 et 4 ont pour but d’investiguer conjointement les composantes anticipatoire et consommatoire de la récompense et de la punition, en utilisant des mesures objectives et subjectives. L’étude 3 se focalise sur la sensibilité à la récompense alors que l’étude 4 prend en compte la sensibilité à la punition. Nous postulons alors deux hypothèses principales. Tout d’abord, nous posons l’hypothèse que les réponses données par les personnes dysphoriques lors de l’anticipation de récompenses et de punitions seraient réduites en comparaison à celles données par les personnes non dysphoriques. La seconde hypothèse suggère que les réponses affectives données par les personnes dysphoriques envers les récompenses et les punitions différeraient, dans le sens qu’elles seraient réduites envers la récompense et normales envers la punition, en comparaison aux réponses affectives données par les personnes non dysphoriques.

Les études 5 et 6 prennent en compte deux mécanismes ayant une influence sur le comportement des personnes dysphoriques durant les phases d’anticipation et de consommation des processus de récompense et de punition. L’étude 5 se penche spécifiquement sur l’impact du locus de contrôle sur les réponses données par les personnes dysphoriques durant l’anticipation d’une punition. Notre hypothèse principale suggère alors que le locus de contrôle joue un rôle médiateur sur le lien entre dysphorie et la réponse

Partie empirique: Présentation des études et des hypothèses principales 59 physiologique. Quant à l’étude 6, elle prend en compte l’influence de la rumination sur les réponses affectives données par les personnes dysphoriques envers la récompense durant la phase de consommation. Nous posons alors l’hypothèse principale que la rumination serait le médiateur du lien entre la dysphorie et la réponse affective.

Finalement, l’étude 7 a pour but de prendre en compte les composantes anticipatoires et consommatoires dans une population de patients ayant reçu le diagnostic d’épisode dépressif majeur. Nos hypothèses sont similaires à celles posées pour les personnes dysphoriques. Nous proposons tout d’abord que les personnes dépressives donneraient une réponse réduite lors de l’anticipation des récompenses et des punitions, en comparaison aux personnes non dépressives. Notre seconde hypothèse suggère que les réponses affectives des personnes dépressives seraient différentes selon qu’une récompense ou qu’une punition est présentée. En effet, nous postulons que leurs réponses affectives seraient réduites face à la récompense et normale face à la punition, en comparaison aux réponses affectives des personnes non dépressives.

60 Partie empirique: Study 1: Reward and punishment anticipation

2. Study 1: Reward and punishment anticipation

1

Hyposensitivity to reward in depression and dysphoria has been found in behavioral and neuroimaging studies. For punishment responsiveness, some studies showed hyposensitivity to punishment while other studies demonstrated hypersensitivity. Only few studies have addressed the motivational question as to whether depressed individuals mobilize less effort in anticipation of a positive or a negative consequence.

The present study aimed at investigating reward and punishment responsiveness in subclinical depression from an effort mobilization perspective. Working on a recognition memory task, one third of the participants could earn small amounts of money, one third could lose small amounts of money, and one third could neither earn nor lose money. Effort mobilization was operationalized as participants’ cardiovascular reactivity during task performance.

As expected, reactivity of cardiac pre-ejection period and heart rate was higher in both incentive conditions compared to the neutral condition for nondysphorics, while it was blunted across conditions for dysphorics. Moreover, the present study found that dysphorics show an altered behavioral response to punishment. These findings thus show that dysphorics present a reduced motivation to obtain a reward or to avoid a punishment in terms of reduced effort-related cardiac reactivity.

2.1. Introduction

Depression is one of the most frequent psychiatric disorders (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders [DSM-IV-TR], American Psychiatric Association, 2000). One of its core symptoms is anhedonia, defined as the loss of pleasure and interest (see Dichter, 2010, for a review) and related to insensitivity to hedonic consequences.

In the present study, we focus on one specific aspect of this anhedonic symptom, which is reward and punishment responsiveness. Using cardiovascular and behavioral measures, this study aims at investigating anticipatory motivation for obtaining a monetary reward and for avoiding a monetary punishment in dysphoria (i.e., subclinical depression). Our main hypothesis suggests that nondysphoric individuals would mobilize more effort in the incentive

1 Franzen, J., & Brinkmann, K. (2015). Blunted cardiovascular reactivity in dysphoria during reward and punishment anticipation. International Journal of Psychophysiology, 95, 270-277. doi:

10.1016/j.ijpsycho.2014.11.007

Partie empirique: Study 1: Reward and punishment anticipation 61 conditions than in the neutral condition, while effort mobilization would be blunted across all conditions for dysphoric individuals.

2.1.1. Reward and punishment anticipation in depression

Regarding reward responsiveness, depression has been associated with a deficit in the motivational approach system. Behavioral theories suggest that depressed individuals experience a lack of positive reinforcement. As a consequence, the behavior leading to positive consequences is given up (Beck et al., 1979; Jacobson et al., 2001). Depression is also characterized by a deficit in the behavioral facilitation system (Depue & Iacono, 1989) and in the behavioral activation system (Fowles, 1994). Finally, several authors affirm that depressed individuals do not experience rewards as reinforcing (Costello, 1972; Meehl, 1975; Strauman, 2002). Nowadays, reward is considered as a complex construct involving several psychological components, including reward learning, reward wanting, and reward liking (Berridge & Kringelbach, 2008). In the present study, we focus on reward wanting, which is defined as the anticipatory motivated behavior to obtain a reward (Berridge & Robinson, 2003).

Most of the behavioral and neuroimaging studies revealed that depressed (Olino et al., 2011) and dysphoric individuals (Chentsova-Dutton & Hanley, 2010) showed a reduced motivation to obtain a reward.

Contrary to reward, punishment responsiveness has been less studied and the literature is less consistent (see Eshel and Roiser, 2010, for a review). However, the emotion context insensitivity hypothesis (Rottenberg et al., 2005), considers depression as characterized by disengagement and suggests that depressed individuals show diminished emotional reactivity to both positive and negative stimuli. Moreover, following an error feedback, depressed persons are at an enhanced risk of making a subsequent error (par ex., Elliott et al., 1997). An interpretation of this phenomenon suggests a hyposensitivity to negative consequences, in the sense that depressed individuals have difficulties using negative feedback to improve future performance (Eshel & Roiser, 2010). There are a couple of studies that have investigated punishment anticipation with tasks involving monetary gains and losses.

Some of them found that high risk girls (Gotlib et al., 2010) and remitted depressed (Schiller et al., 2013) showed a neural hyposensitivity during punishment anticipation. However, other studies (Knutson et al., 2008; Olino et al., 2011) did not find these neural differences between depressed and non depressed individuals during punishment anticipation.

In sum, the literature consistently shows reduced reward sensitivity in depression and dysphoria during reward anticipation (i.e., wanting). The literature also demonstrates hyposensitivity to punishment, even though this evidence is less consistent. From a motivational perspective the important question remains open as to whether clinically and

62 Partie empirique: Study 1: Reward and punishment anticipation subclinically depressed individuals indeed mobilize less effort in anticipation of a positive or a negative consequence.

2.1.2. Effort mobilization and cardiovascular reactivity

Effort mobilization is defined as the mobilization of resources for attaining goals (Gendolla & Wright, 2009) and represents the intensity of motivation. Brehm’s motivational intensity theory (Brehm & Self, 1989) postulates that task difficulty and success importance determine effort mobilization in goal pursuit. Reward and punishment are variables that determine success importance: The higher the positive consequence to be obtained or the higher the negative consequence to be avoided, the higher is success importance. In motivational intensity theory, success importance is expected to have a direct impact on effort mobilization when task difficulty is unclear or unfixed (i.e., when the performance standard is unknown or when the performance standard can be chosen by the individual; Brehm and Self, 1989; Richter, 2012; Wright, 1996). Accordingly, unclear or unfixed task contexts allow testing the direct impact of reward and punishment on effort mobilization in goal pursuit.

As proposed by Wright’s integration (Wright, 1996, 2008; Wright & Kirby, 2001) of motivational intensity theory (Brehm & Self, 1989) and Obrist’s active coping approach (1981), effort mobilization in active coping situations is proportional to the sympathetic activation of the heart. Pre-ejection period (PEP), the time interval between the onset of left ventricular excitation and the opening of the heart’s left ventricular valve, is a direct measure of the sympathetically determined force of myocardial contraction. Systolic blood pressure (SBP) is also systematically influenced by myocardial contractility, while diastolic blood pressure (DBP) is mainly determined by total peripheral resistance and heart rate (HR) is determined by both sympathetic and parasympathetic activation (Papillo & Shapiro, 1990). A large number of studies have confirmed the predictions of motivational intensity theory by using cardiovascular reactivity (see Gendolla et al., 2012 for a review). Importantly, findings from tasks with unclear difficulty have demonstrated increased cardiovascular reactivity during reward anticipation in comparison to a neutral condition (Richter and Gendolla, 2006, 2007, 2009). These studies showed that healthy participants mobilized more effort when a reward was at stake for successful performance.

2.2. The present study

As outlined above, the literature consistently demonstrates reduced sensitivity to reward—and in part also to punishment—in depression and dysphoria. However, only a few studies have addressed the question as to whether depressed or dysphoric individuals indeed mobilize less effort when incentives are anticipated (Brinkmann et al., 2009; Brinkmann and

Partie empirique: Study 1: Reward and punishment anticipation 63 Franzen, 2013). Specifically, only one study has demonstrated reduced cardiovascular reactivity to a monetary punishment, which was delivered on an all-or-nothing basis. What is more, this study did not find results on the primary cardiovascular measure, which is PEP (Brinkmann et al., 2009, Study 1). Finally, all of these studies have focused only on physiological measures and did not simultaneously take behavioral measures into account.

The present study aims to close these gaps in the literature by investigating not only reward but also punishment responsiveness from a motivational point of view, using cardiovascular reactivity as an operationalization of effort mobilization during the anticipatory phase of reward and punishment processing (i.e., wanting). PEP reactivity, our primary measure of sympathetic impact on the myocardium (Kelsey, 2012), as well as SBP, DBP, and

The present study aims to close these gaps in the literature by investigating not only reward but also punishment responsiveness from a motivational point of view, using cardiovascular reactivity as an operationalization of effort mobilization during the anticipatory phase of reward and punishment processing (i.e., wanting). PEP reactivity, our primary measure of sympathetic impact on the myocardium (Kelsey, 2012), as well as SBP, DBP, and