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2. La dépression

2.1. Symptomatologie

2.1.2. La dysphorie

Etymologiquement, le terme dysphorie provient du grec « dus » et « phoros » qui signifie difficulté à supporter. S’opposant au terme d’euphorie, ce terme désigne une perturbation de l’humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d’anxiété, de tension et d’irritabilité.

Ce terme a deux significations différentes dans le domaine de la psychopathologie.

Dans le champ des troubles de l’humeur tout d’abord, la dysphorie est considérée comme une dimension supplémentaire de l’humeur, se distinguant des dimensions de manie et de dépression. La dysphorie est alors définie comme une constellation de symptômes tels que la tension interne, l’irritabilité, le comportement agressif et l’hostilité (Bertschy et al., 2008;

Musalek, Griengl, Hobl, Sachs, & Zoghlami, 2000).

Le terme dysphorie a également été utilisé pour définir l’état d’une personne présentant un score élevé à un questionnaire évaluant les symptômes dépressifs dans un échantillon de personnes non cliniques. Cette définition a été suggérée pour la première fois par Kendall et collaborateurs (Kendall, Hollon, Beck, Hammen, & Ingram, 1987). En effet, dans leur article, ces auteurs utilisent le terme de dysphorie pour définir les personnes obtenant un score élevé, entre 10-17, au Beck Depression Inventory (BDI). Dans ce travail de thèse, nous utiliserons le terme de dysphorie dans le sens de cette dernière définition étant donné que certaines de nos études porteront sur des participants non cliniques.

18 Partie théorique: La Dépression 2.2. Epidémiologie

La dépression figure parmi les troubles psychopathologiques les plus fréquents. En effet, le DSM-5 (American Psychiatric Association, 2013) a révélé que dans la population américaine, la prévalence annuelle du trouble dépressif majeur (c’est-à-dire la proportion de personnes souffrant de dépression durant l’année en cours) s’élevait à 7%. Ce manuel a également insisté sur le fait qu’il y avait des différences marquées selon l’âge, la prévalence des personnes âgées de 18 à 29 ans étant trois fois plus élevée que celle des personnes âgées de 60 ans et plus. Kessler et collaborateurs (Kessler et al., 2003) ont, quant à eux, relevé que la prévalence sur la vie du trouble dépressif majeur (c’est-à-dire la proportion de personnes qui vont souffrir de dépression au cours de leur vie) s’élevait à 16.2 %. Enfin, l’Observatoire suisse de la santé a annoncé que sur une période d’un an, 5.2% de la population souffrait d’un épisode dépressif majeur (Baer, Schuler, Füglister-Dousse, & Moreau-Gruet, 2013).

Le trouble dépressif majeur varie selon divers critères sociodémographiques.

Concernant la différence au niveau du sexe, on remarque que les filles ont autant de chance que les garçons à développer une dépression durant l’enfance. Cependant, à partir de l’âge de 12 ans, la différence au niveau du sexe commence à se former étant donné que la prévalence tend à augmenter chez les femmes et à rester stable voire à diminuer chez les hommes. A la fin de l’adolescence, les femmes ont presque deux fois plus de chance de développer une dépression que les hommes, et cette proportion reste plus ou moins stable durant l’âge adulte. En effet, la prévalence sur la vie du trouble dépressif majeur est de 21 % pour les femmes contre 13% seulement pour les hommes. Les causes de cette différence notable ne sont pas encore très claires, mais il est évident qu’il s’agirait d’une interaction de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Outre le sexe, il est à noter que le niveau socio-économique bas va de pair avec un taux plus élevé de dépression. Enfin, les régions rurales seraient moins touchées par la dépression que les milieux urbains (Aalto-Setälä, Marttunen, Tuulio-Henriksson, Poikolainen, & Lönnqvist, 2001; Baer et al., 2013; Kessler, 2003; Nolen-Hoeksema, 2001).

Par ailleurs, l’âge moyen du début de la dépression est de 30 ans. De façon plus précise, un quart des personnes souffrant de dépression présente un premier épisode avant l’âge de 18 ans, la moitié entre 18 et 43 ans et le dernier quart entre 43 et 73 ans (Baer et al., 2013).

En ce qui concerne l’évolution du trouble dépressif majeur, il est important de relever qu’elle varie selon les personnes. En effet, certaines peuvent présenter des épisodes dépressifs isolés et séparés par de nombreuses années durant lesquelles ils ne présentent aucun symptôme, alors que d’autres présentent des épisodes regroupés. Enfin, d’autres

Partie théorique: La Dépression 19 personnes présentent des épisodes de plus en plus fréquents à mesure qu’elles vieillissent.

Les périodes de rémission sont souvent plus longues au début de l’évolution du trouble. La durée moyenne d’un épisode dépressif est de trois à cinq mois et la quantité moyenne d’épisodes au cours d’une vie est au nombre de quatre. De plus, le taux de rechute est particulièrement élevé étant donné qu’il touche entre un cinquième et un tiers des patients.

Les symptômes résiduels et les difficultés psychosociales qui subsistent sont d’ailleurs des facteurs de risque importants. Il est également à noter que le nombre d’épisodes antérieurs prédit la survenue d’épisodes ultérieurs, dans le sens que 50 à 60% des personnes ayant eu un épisode dépressif majeur en présentent un second, 70% des personnes ayant eu deux épisodes en présentent un troisième, et 90% de celles qui en ont eu trois en présentent un quatrième (American Psychiatric Association, 2013; Baer et al., 2013; Durand & Barlow, 2002).

Par ailleurs, le trouble dépressif majeur est associé à une mortalité élevée étant donné que 15% des personnes souffrant de dépression majeure sévère meurent de suicide (American Psychiatric Association, 2013; Durand & Barlow, 2002). Enfin, les troubles dépressifs sont souvent associés à d’autres troubles tels que le trouble anxieux, les troubles de la personnalité et les abus de substance. Il est à noter que les troubles anxieux sont plus fréquents chez les filles, alors que ce sont les troubles de la personnalité et les abus de substance qui sont les plus présents chez les garçons (Baer et al., 2013; Durand & Barlow, 2002).

2.3. Principaux modèles psychologiques de la dépression

Il existe de nombreux modèles biologiques et psychologiques permettant de comprendre le développement et le maintien de la dépression. En ce qui concerne les modèles psychologiques, plus pertinents pour notre travail, il existe une théorie psychanalytique de la dépression, qui considère la perte d’objets d’amour comme le phénomène central de la dépression. Distinguée de la névrose d’angoisse, la dépression est alors assimilée à la mélancolie et comparée au travail face au deuil d’un proche. Selon cette théorie, les personnes dépressives ont un Moi qui est influencé par l’extérieur et si ces personnes perdent cet être extérieur, c’est le Moi et son unité qui déchoit (Freud, 1917). Cette théorie psychanalytique a eu un large soutien pendant toute une période. Cependant, les modèles qui nous semblent être les plus importants dans le cadre de ce travail de thèse sont les modèles comportementaux et les modèles cognitifs, que nous allons détailler dans ce sous-chapitre.

2.3.1. Les modèles comportementaux

Historiquement, l’approche comportementale est née dans les années 1950, alors que l’on commençait à remettre en question les apports théoriques et l’efficacité de la

20 Partie théorique: La Dépression psychanalyse (Bennett-Levy, Butler, Fennell, Hackmann, & Mueller, 2004). Le modèle comportemental actuel a été principalement influencé par trois personnes: Ferster, Lewinsohn et Beck.

Au début des années 1970, Ferster (1973) propose une théorie comportementale de la dépression basée sur les principes behavioristes de Skinner, et plus particulièrement sur les concepts de renforcement positif et négatif. Selon ce modèle, la dépression est le résultat d’un apprentissage particulier. En effet, la personne apprend à travers ces expériences vécues que certaines actions n’aboutissent pas à des renforcements positifs provenant de l’environnement ou que d’autres sont renforcées négativement car elles permettent à l’individu d’échapper à une situation aversive. A travers le temps, le comportement qui devrait produire des conséquences positives est abandonné. Par exemple, les efforts d’une personne à développer des relations intimes avec les autres s’estompent parce qu’ils ne sont pas suivis de renforcements positifs, comme les efforts réciproques des autres. De plus, comme de moins en moins de comportements sont renforcés par l’environnement, les personnes dépressives vont également limiter leurs comportements adaptatifs et adopter un répertoire passif de comportements, ayant appris que leurs tentatives actives à être engagées dans la vie n’ont pas amené des conséquences positives. Enfin, Ferster a remarqué que les personnes dépressives étaient de plus en plus préoccupées par l’évitement et la fuite étant donné qu’elles mettaient beaucoup d’énergie à s’échapper de conséquences aversives anticipées plutôt que d’essayer d’être en relation avec des renforcements positifs potentiels de l’environnement.

Ainsi, Ferster met l’accent sur le fait que les personnes dépressives ont tendance à avoir plus de comportements d’évitement et de fuite et moins de comportements conduisant à des renforcements positifs.

Dans la même lignée, Lewinsohn (Lewinsohn & Graf, 1973; Lewinsohn, Lobitz, &

Wilson, 1973) suggère que l’absence relative d’événements plaisants et l’augmentation de la présence d’événements aversifs seraient liés à l’apparition et au maintien de la dépression.

Selon cet auteur, la faible présence de renforcements dans l’environnement des personnes dépressives peut dépendre soit de contingences environnementales objectives, soit d’un répertoire comportemental appauvri ne permettant pas d’accéder à des renforcements positifs existants, soit enfin de la non-contingence entre les conduites de l’individu et l’accession aux renforcements présents.

Dans les années 1970-1980, lors de la révolution cognitive, les chercheurs se sont écartés du modèle strictement comportemental de la dépression et l’ont inclus dans le modèle cognitif. Beck et ses collaborateurs (Beck et al., 1979), par exemple, ont incorporé l’activation comportementale en tant que composante fondamentale de la thérapie cognitive de la dépression.

Partie théorique: La Dépression 21 2.3.2. Les modèles cognitifs

Parmi les modèles cognitifs, la théorie la plus construite est incontestablement celle de Beck (Beck et al., 1979). Selon cet auteur, les personnes à risque de développer une dépression sont des adultes qui ont vécu des événements négatifs dans l’enfance et qui ont acquis avec le temps des structures cognitives ou des schémas dysfonctionnels. Ce schéma négatif typique de la dépression constitue ce que Beck a appelé la triade cognitive. En effet, les personnes dépressives développent une vision négative de soi (la personne se perçoit comme incompétente, incapable d’accéder au bonheur), de l’environnement et du monde en général (la personne perçoit dans l’environnement toute une série d’obstacles à la réalisation de ses objectifs) ainsi que du futur (la personne ne voit pas d’issue à sa situation). Basé sur l’expérience vécue de la personne, ce schéma reste inactif jusqu’à ce qu’il soit activé par un ensemble de stimuli issus de l’environnement, qui entrent en résonance avec le schéma et le réactualisent. Ces distorsions cognitives peuvent être repérées dans le langage intérieur de la personne dépressive par des pensées automatiques, telles que « il n’y a qu’à moi que ces choses arrivent », « personne ne m’aime », ou « je ne réussirai jamais rien dans ma vie ».

Une autre théorie cognitive prégnante de la dépression a été développée par Seligman et collaborateurs (Maier & Seligman, 1976) : la théorie de la résignation apprise. Selon cette théorie, la dépression surviendrait chez des personnes soumises à des situations négatives incontrôlables et inévitables. Face à cette absence de maîtrise des événements survenant dans l’environnement, les personnes adopteraient une attitude résignée et passive. Cette résignation serait apprise étant donné qu’elle se généraliserait à toutes les situations, y compris celles dans lesquelles la personne aurait pu agir de façon efficace. Cette théorie a ensuite été reformulée en prenant en compte la théorie de l’attribution (Abramson et al., 1978).

Selon la théorie de l’attribution, les personnes peuvent attribuer leurs succès ou leurs échecs à une cause, qui peut être stable ou instable, globale ou spécifique, ou alors interne ou externe.

Lorsque l’absence de contrôle d’une situation est attribuée à une cause stable, globale et interne (ex : « je suis incompétent(e) », « je suis moche »), la résignation va se généraliser et se chroniciser. Enfin, cette théorie a finalement été révisée (Abramson, Metalsky, & Alloy, 1989) en prenant le nom de théorie du désespoir. Cette théorie postule l’existence d’un sous-type particulier de la dépression : la dépression liée au désespoir. Selon cette théorie, une personne est désespérée lorsqu’elle a la conviction que les événements aversifs vont se produire, que les événements désirés ne vont pas se produire et qu’il est impossible de changer cette situation.

Ce chapitre a permis de mettre en lumière les deux premiers volets du modèle théorique illustré dans la Table 1 (page 54). En effet, notre modèle théorique suggère de partir du trouble dépressif, et plus particulièrement du symptôme d'anhédonie, pour décrire et expliquer la sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression. Par ailleurs, les

22 Partie théorique: La Dépression différents modèles comportementaux et cognitifs que nous venons de décrire ont tous eu une portée importante et sont considérés comme les bases théoriques des thérapies cognitives et comportementales pratiquées actuellement. De plus, ils vont nous permettre de comprendre quel est le comportement des personnes dépressives face aux récompenses et aux punitions, qui représente le quatrième volet du modèle théorique.

Partie théorique: Sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression 23

3. Sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression

Le symptôme d’anhédonie a souvent été conceptualisé dans la littérature en terme de déficit au niveau de la sensibilité à la récompense et à la punition (voir Pizzagalli, 2014, pour une revue). Dans ce chapitre, nous nous focaliserons tout d’abord sur les systèmes de récompense et de punition, puis nous parlerons des différentes théories proposées qui permettent de comprendre comment les personnes dépressives réagissent lorsqu’elles anticipent des récompenses ou des punitions, mais également leurs réactions durant la consommation des récompenses et des punitions. Puis, nous passerons en revue les différentes études comportementales et neuroscientifiques menées sur ce thème, en amenant un point de vue critique sur celles-ci. Finalement, nous discuterons des différents mécanismes qui peuvent influer sur le comportement des personnes dépressives durant l’anticipation et la consommation des récompenses et des punitions.

3.1. Les systèmes de récompense et de punition

Bien que le système de la récompense ait été nettement plus étudié que le système de la punition, nous aborderons, dans ce sous-chapitre, ces deux systèmes de manière parallèle en détaillant leur histoire au sein de la psychologie, en présentant le circuit neuronal de la récompense et enfin, en discutant de leurs différentes composantes.

3.1.1. Histoire des récompenses et punitions

Il est établi de longue date que les récompenses et les punitions influencent de manière importante le comportement. Selon la loi de l’effet de Thorndike (1927), les récompenses augmentent la fréquence des comportements alors que les punitions diminuent leur fréquence.

Au milieu du XXe siècle, Skinner (1963) s’est inspiré des travaux de Pavlov et de Watson et a fondé le comportementalisme radical. Sa contribution majeure en psychologie est le concept de conditionnement opérant, également nommé conditionnement instrumental, conditionnement de type II (par opposition au conditionnement classique développé par Pavlov) ou apprentissage skinnérien. Selon cet auteur, le comportement est déterminé par ses conséquences, qui sont au nombre de deux: le renforcement et la punition. Le renforcement augmente la probabilité qu'une action se produise, alors que la punition diminue cette probabilité. De façon plus précise, il existe deux types de renforcements et deux types de punitions. Le renforcement positif fait référence à la présentation d'un stimulus appétitif, comme l'ajout d'un privilège ou de récompenses, alors que le renforcement négatif concerne

24 Partie théorique: Sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression le retrait d'un stimulus aversif, comme le fait d'enlever une obligation ou une douleur. La punition positive fait référence à la présentation d'un stimulus aversif, comme l'ajout d'une obligation ou d'une douleur, alors que la punition négative concerne le retrait d'un stimulus appétitif, comme le fait d'enlever un privilège ou un droit.

Ces différentes théories sont à la base des modèles comportementaux, décrits précédemment dans ce travail. Elles sont donc d’une grande importance dans l’histoire et la compréhension du trouble dépressif et sont considérés comme les fondements de la méthode thérapeutique qu’est l’activation comportementale.

3.1.2. Le circuit neuronal de la récompense

Historiquement, ce sont Olds et Milner (1954) qui ont découvert pour la première fois l’existence de structures cérébrales consacrées aux expériences de plaisir. Ils ont implanté des électrodes dans les cerveaux de rats et ont permis à ces animaux de presser sur un levier pour recevoir une stimulation électrique dans leur cerveau. Ces auteurs ont alors découvert que la stimulation de certaines zones spécifiques du cerveau était préférée étant donné que les rats avaient tendance à presser plus de fois pour les stimuler. Ils ont trouvé que l’aire septale était la région la plus sensible.

Actuellement, les recherches menées au niveau neurobiologique ont permis d'identifier un circuit neuronal de la récompense. Celui-ci comprend de nombreuses régions corticales et sous-corticales, formant ainsi un réseau complexe permettant la régulation et le contrôle du comportement. Le centre de ce circuit est le faisceau mésolimbique dopaminergique qui commence dans l’aire tegmentale ventrale et qui connecte le noyau accumbens, l’amygdale, l’hippocampe et le cortex préfrontal. Quand le cortex reçoit un stimulus sensoriel indiquant une récompense ou un renforcement, il envoie un signal à l’aire tegmentale ventrale qui libère de la dopamine non seulement dans le noyau accumbens, mais également dans le cortex préfrontal, le septum et l’amygdale. La dopamine procure alors la sensation de plaisir et favorise la mémorisation de l’expérience, de l’action, de la personne ou de l’objet responsables de cette récompense (Haber & Knutson, 2010).

3.1.3. Les composantes de la récompense et de la punition

Aujourd’hui, la récompense n’apparaît plus comme un concept unique, mais davantage comme un processus complexe qui contient différentes composantes. Plusieurs chercheurs ont proposé des modèles spécifiques du processus de la récompense (Berridge & Robinson, 2003; Gard, Gard, Kring, & John, 2006).

Berridge et colloabrateurs (Berridge, 2003, 2004; Berridge & Kringelbach, 2008;

Berridge & Robinson, 2003) ont proposé un modèle spécifique de la récompense, qui

Partie théorique: Sensibilité à la récompense et à la punition dans la dépression 25 considère celle-ci comme un processus contenant trois composantes psychologiques, correspondant à des mécanismes neurobiologiques distincts. La première est la composante motivationnelle, qu’ils nomment également wanting. Elle est définie comme la motivation pour obtenir une récompense. Elle est déclenchée par un renforçateur, et c'est soit la perception de ce renforçateur par les organes sensoriels, soit la représentation mentale de ce renforçateur qui va provoquer la motivation ou le désir d'obtenir une récompense. Cette composante comprend deux niveaux différents. Le premier niveau représente les processus motivationnels des renforcements, constitués principalement par le système dopaminergique de l'aire tegmentale ventrale. L'activité de ces processus n'est pas toujours consciente. Le second niveau représente le désir conscient d'obtenir des récompenses. La deuxième composante proposée par Berridge et collaborateurs est la composante affective, nommée également liking. Elle est définie comme la réponse affective à la récompense. Elle correspond au plaisir provoqué par la consommation du renforçateur. Elle comprend également deux niveaux différents. Le premier niveau représente les processus hédoniques des renforcements, consistué par le réseau des points chauds ("hotspots") et dont l'activité n'est pas toujours consciente. Le second niveau représente l'expérience consciente du plaisir de la récompense.

La troisième composante est la composante cognitive, nommée également learning. Elle correspond aux apprentissages qui permettent l'association entre le renforçateur et la réaction émotionnelle ou comportementale. Elle comprend également deux niveaux différents. Le premier niveau représente les conditionnements associatifs qui dépendent essentiellement de l'amygdale et du cortex préfrontal. Le second niveau représente les prédictions conscientes et

La troisième composante est la composante cognitive, nommée également learning. Elle correspond aux apprentissages qui permettent l'association entre le renforçateur et la réaction émotionnelle ou comportementale. Elle comprend également deux niveaux différents. Le premier niveau représente les conditionnements associatifs qui dépendent essentiellement de l'amygdale et du cortex préfrontal. Le second niveau représente les prédictions conscientes et