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Les structures d’accueil aux jeunes avec difficultés d’apprentissage

Établissements d’enseignement en France

FICHE 6 : LE CALENDRIER SCOLAIRE

7.2 Les structures d’accueil aux jeunes avec difficultés d’apprentissage

La présence de jeunes avec difficultés d’apprentissage dans une classe régulière complique parfois l’enseignement. Voyons comment ces élèves sont traités par les autorités responsables de l’éducation. Aussi, est-ce que les pays s’adaptent aux conditions des milieux, c’est-à-dire est-ce qu’en milieu plus pauvre l’enseignement reste le même ou des modifications sont nécessaires pour faciliter l’apprentissage des populations à risques? Commençons à répondre à ces questions avec l’exemple de la Suède.

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7.2.1 Suède

Ce sont les municipalités qui sont en charge de l’offre d’enseignement pour les jeunes élèves aux prises avec des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation. Il y a 10 ans, cette compétence était confiée aux conseils de comtés, mais a été transférée aux municipalités depuis. Dans le cas des jeunes avec difficultés d’apprentissage, on retrouve le même modèle que pour les jeunes handicapés, c’est-à-dire qu’ils peuvent être scolarisés en classe séparée ou en classe intégrée. Les différences apparaissent quant aux programmes offerts. Tout d’abord, un des grands principes de l’enseignement suédois est qu’un élève qui est considéré comme incapable d’atteindre les objectifs d’apprentissage nationaux vu une difficulté d’apprentissage particulière a un droit légal à l’éducation, autant au niveau de l’enseignement obligatoire que de l’enseignement secondaire supérieur (non couvert par l’obligation scolaire) (Eurydice Suède, WEB 2003, 10.3.1). La première étape, après avoir rendu le diagnostic comme quoi le jeune ne pourra continuer en classe régulière, est de l’inscrire dans une école pour jeunes avec difficultés d’apprentissage s’il souffre de troubles d’apprentissage légers. Ce type d’école offre le même nombre d’années d’enseignement que les écoles offrant l’enseignement obligatoire, mais avec l’option de faire une dixième année pour réaliser une synthèse des enseignements et consolider les acquis. Le programme enseigné est semblable au programme régulier, mais il est adapté aux besoins des élèves afin de les aider à progresser. Cela signifie qu’un programme est préparé pour chaque élève inscrit à ces écoles.

Pour les élèves qui ne sont pas capables d’assimiler l’enseignement donné dans les écoles pour jeunes avec difficultés d’apprentissage car ils souffrent de troubles d’apprentissage lourds, il y a le centre d’apprentissage qui offre des parcours scolaires adaptés. Le programme offert dans ce type de centres couvre 5 sujets, soit les activités créatives, la communication, les compétences manuelles, les activités quotidiennes et la conception de la réalité. Ces centres sont aussi ouverts aux élèves qui ont des troubles intellectuels dus à un dommage neurologique, ainsi que les jeunes autistes, car le gouvernement suédois considère que ces derniers, s’ils ont les capacités de suivre un enseignement adapté, ne devraient pas être séparés des autres élèves uniquement en raison de leur handicap.

L’enseignement secondaire supérieur est également offert aux élèves avec difficultés d’apprentissages légères. Le programme dure une année de plus, soit 4 ans, pour suivre le rythme de l’élève. Ce dernier bénéficie du programme individuel, tel que présenté dans la fiche qui suit (Voir fiche 8). En suivant ce programme, l’élève accumule des compétences qui peuvent l’aider à poursuivre et à finalement s’intégrer dans un programme d’apprentissage national. Aussi,

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comme ce type de programme est modifiable, il peut être adapté au rythme des choix de l’élève, tout en lui permettant de se former pour un métier de connaître des gens du milieu, l’aidant à se créer un réseau pour un futur emploi.

7.2.2 France

Les structures d’accueil pour les jeunes avec difficultés d’apprentissages dépendent de l’État. Elles sont nombreuses et varient en fonction du problème de l’enfant et de son niveau. À noter : des programmes adaptés sont prévus pour les élèves intellectuellement précoces, de même que des parcours d’apprentissage accélérés, contrairement à la Suède qui ne mentionne nulle part un tel accommodement.

Les services offerts aux jeunes avec difficultés d’adaptation et d’apprentissage se divisent en deux catégories, soit ceux qui sont donnés dans le réseau « ordinaire », c’est-à-dire intégré dans l’enseignement donné à la majorité des élèves, et ceux donnés dans le réseau spécial séparé, où il s’agit d’établissements distincts. Commençons par le secteur spécial séparé, car les services offerts dans ce secteur s’adressent principalement aux handicapés lourds. Le service offert aux jeunes avec difficultés d’apprentissage est le secteur socio-éducatif, placé sous la tutelle du Ministère chargé des affaires sociales. C’est la protection des jeunes privés de soutien familial et la protection judiciaire des jeunes en danger ou délinquants qu’il vise, via diverses structures adaptées à la situation en question. Les trois structures d’accueil qui sont sous la tutelle du Ministère en charge des affaires sociales sont les foyers de l’enfance, qui assure l’accueil d’urgence au niveau départemental, les maisons d’enfants à caractère social (MESCSO) qui prennent l’éducation des enfants en charge et le placement familial. Les jeunes qui sont détenus en pénitencier bénéficient d’un enseignement intégré dans les quartiers d’accueil, en fonction de leur niveau d’apprentissage.

L’offre éducative spéciale dans l’enseignement « ordinaire » est plus diversifiée et s’adresse à une clientèle plus large que l’offre spéciale séparée. Première étape : les services qui s’adressent à la clientèle à risque de décrocher. Le réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED) a comme objectif la prévention des difficultés d’apprentissage qu’éprouvent certains élèves dans la structure scolaire régulière. C’est par une collaboration avec les enseignants et une vigile constante des élèves qui sont légèrement en retard d’apprentissage par rapport à la moyenne que le RASED peut agir. Un autre dispositif pour éviter le décrochage est le relais, qui consiste en un système combiné de classes et ateliers, au niveau secondaire. Ils offrent un accueil temporaire aux jeunes collégiens en voie de déscolarisation. On insiste sur la collaboration entre l’équipe du relais et celle du collège pour favoriser le retour à l’enseignement « ordinaire » du jeune en difficulté.

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La France a mis en place en 1981 une politique de l’éducation prioritaire s’appuyant sur une discrimination positive par rapport aux actions publiques, au service de l’égalité des chances. Par rapport à l’action éducative, ce sont les effets des inégalités sociales qu’on tente de corriger. Afin de favoriser cette égalité des chances tant recherchée, des zones d’éducation prioritaire (ZEP) et des réseaux d’éducation prioritaire (REP) ont été constitués sur le territoire français. En 2001, 1 élève sur 5 bénéficiait des services offerts par les ZEPREP. En 2006, 249 réseaux « Ambition réussite » étaient en fonction, comprenant 249 collèges et 1 600 écoles élémentaires et maternelles. Les classes faisant partie du réseau préparent un livret de compétences, dans lequel est consigné le travail et l’avancement de chaque élève. Lorsque les élèves changent de niveau, le livret les suit afin de continuer l’inscription des informations éducatives.

Lorsqu’il y a constat de problèmes d’apprentissage, on peut former des classes à effectifs réduits dans lesquelles on concentre les jeunes en difficulté pour adapter l’enseignement à leur rythme d’apprentissage. Ces regroupements peuvent aussi se faire de façon temporaire; dans ce cas, l’élève demeure inscrit à la classe « ordinaire » en attendant de se stabiliser. On peut aussi préparer, de façon individuelle, des contrats pédagogiques afin de favoriser la prise d’autonomie des élèves.

Finalement, on ne peut terminer cette section sans parler des sections d’enseignement spécial et adapté. Ces classes, qui se distinguent des UPI car elles n’accueillent pas que des jeunes handicapés, ont une clientèle très hétérogène et un programme qui est adaptable en fonction des besoins exprimés dans la classe. Elles s’adressent aux jeunes de 12 à 14 ans qui éprouvent divers problèmes les empêchant de suivre le cheminement scolaire suivi par la majorité des jeunes

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EN RÉSUMÉ

Suède

9 Un des principes de base est que tout le monde a le droit à l’éducation, malgré des limitations physiques ou intellectuelles qui rendent difficiles l’apprentissage ou le suivi du cheminement scolaire majoritairement suivi par les élèves.

9 L’enseignement intégré, contrairement à l’enseignement séparé, permet de suivre un cursus scolaire respectant les objectifs nationaux et menant à la diplomation.

9 Le chef d’établissement prépare, sur une base annuelle et conjointement avec les parents de l’élève atteint d’un handicap, un plan d’action permettant de s’assurer que les services offerts correspondent aux besoins de l’élève.

9 À l’enseignement secondaire supérieur, l’élève qui a des difficultés d’apprentissage se voit donner une année supplémentaire pour réaliser son programme de formation, soit 4 ans au lieu de 3.

France

9 C’est la Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des

chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées qui stipule la marche à suivre pour l’inscription d’un

élève handicapé dans le système d’enseignement public français. 9 C’est la maison départementale des personnes handicapées

(MDPH) qui met en place l’équipe évaluant la personne handicapée et l’aidant à se diriger vers les bons établissements en fonction de son projet de vie.

9 L’élève handicapé se voit attitrer un projet personnalisé de scolarisation (PPS) qui comprend les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, sociales, médicales et paramédicale répondant à ses besoins.

9 Au primaire, les élèves handicapés fréquentent des classes d’intégration scolaire (CLIS) puis poursuivent en unité pédagogique d’intégration (UPI) au secondaire.

9 Des programmes adaptés sont prévus pour les élèves intellectuellement précoces.

9 Le réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (RASED) a comme objectif la prévention des difficultés d’apprentissage. 9 La section d’enseignement spécial et adapté (SEGPA) se distingue

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