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Résumé de la fiche

FICHE 4 : LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES

4.2 Les méthodes alternatives

Dans certaines circonstances, il arrive qu’il devienne difficile d’offrir le service d’enseignement partout dans le pays pour tous les niveaux d’enseignement désirés par la population. Dans cette situation, les autorités doivent s’organiser et trouver des solutions car le droit à l’éducation est un droit fondamental qui doit

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75 être comblé. Les deux principales causes de cette difficulté à offrir le service sont la baisse de la natalité, donc une baisse du nombre de jeunes entrant annuellement dans le système scolaire, et l’étalement urbain. Dans le cas des deux pays étudiés, cette dernière cause est la principale responsable de la réorganisation de l’offre d’enseignement dans certaines zones des pays.

4.2.1 Suède

En Suède, les méthodes alternatives touchent plus la clientèle que le territoire. En effet, on dispose de plusieurs alternatives face aux différentes clientèles dans les écoles suédoises. Par exemple, il est possible de créer des classes alternatives, ou même des écoles alternatives pour les immigrants récents qui parlent une autre langue. Le but de l’administration est d’offrir la chance aux jeunes immigrants de devenir bilingues et de mieux connaître la société suédoise, tout en conservant leur propre identité. Autre variante proposée dans le niveau d’enseignement obligatoire : l’école internationale. Ce type d’école indépendante accueille des élèves qui souhaitent recevoir un enseignement international, donc basé sur le curriculum international. Souvent, une offre de langues diversifiée est disponible dans ce genre d’établissements.

Comme il a été expliqué précédemment (voir 1.1), le niveau des activités et classes préscolaires est caractérisé par une ouverture et une flexibilité quant aux horaires d’ouverture. Il faut aussi rappeler l’existence de classes ouvertes qui permettent aux parents qui ont des horaires plus éclectiques de bénéficier malgré tout du service, et même de s’impliquer directement dans l’enseignement préscolaire donné à leurs enfants.

Les écoles samis, au nombre de six, permettent aux jeunes lapons de recevoir un enseignement dans leur langue et qui respecte leurs habitudes de vie. Ces écoles, gérées par l’État, se retrouvent dans la partie de la Suède qui est aussi connue comme une section de la Laponie. L’école Sami offre six ans de scolarité aux jeunes en langues sami et suédoise, ce qui prépare les élèves à poursuivre leur scolarité dans le réseau régulier, en suédois uniquement.

La dernière méthode alternative offerte aux élèves suédois est l’enseignement à distance. C’est l’Agence suédoise pour l’amélioration de l’éducation qui supervise le réseau d’enseignement à distance, via la mise en place d’infrastructures liées aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Souvent, ce genre d’enseignement est combiné à une offre limitée de cours que l’élève doit suivre, ainsi que d’évaluation sur place pour s’assurer qu’il a un cheminement normal.

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76 Avant de passer à la France, nous tenons à mentionner qu’en ce qui concerne les établissements d’enseignement du niveau secondaire supérieur, la Suède est caractérisée par un principe d’équité, comme quoi chaque municipalité peu importe sa taille et le nombre d’habitants qu’on y trouve, peut construire un établissement secondaire supérieur en son sein. Ce principe a été suivi par, à peu de choses près, l’ensemble des municipalités, ce qui fait en sorte qu’elles sont comparables au niveau de l’offre scolaire. En résumé, ce qui différencie les établissements entre eux est la diversité de l’offre de programmes, car dans un plus petit établissement on ne retrouvera pas les mêmes programmes que dans un grand établissement.

4.2.2 France

En France, la grande difficulté qui oblige à mettre en place des méthodes alternatives est la dispersion de la population sur le territoire, particulièrement en zone rurale. Il arrive souvent qu’il n’y ait pas assez d’élèves pour constituer une classe complète ou même pour construire une école. Commençons avec le cas d’une commune qui ne compte pas assez de jeunes enfants pour ouvrir une école maternelle. Deux options s’offrent donc aux administrateurs (Eurydice France, WEB, 2005, 3.15) : ils peuvent décider d’ouvrir une classe enfantine au sein d’une école primaire (s’il y en a une). Pour être éligibles à cette classe, les enfants doivent avoir cinq ans, et quelque fois la commune étend cette limite à quatre ans. L’autre option est la création d’une école maternelle intercommunale. Cette solution, qui est la plus fréquemment utilisée, consiste à se regrouper entre communes et à créer une classe maternelle pour les enfants de l’ensemble de ces communes. S’il n’y a pas beaucoup d’enfants au total, les classes peuvent être de plusieurs âges confondus, ou respecter les standards. Tout dépendant du lieu choisi pour créer cette classe, chaque commune doit pourvoir un transport pour les enfants qui seront déplacés quotidiennement. Aussi, pour accommoder et aider les communes qui sont dans des zones montagneuses ou peu habitées, des équipes mobiles d’animation et de liaison scolaire (EMALA) circulent. Une équipe est composée d’un professeur des écoles qui circule dans un camion équipé de divers matériels scolaires, audiovisuels, didactiques et informatiques. Chaque académie est divisée en plusieurs zones, et pour chaque zone qui est éloignée et peu dense, on assigne une équipe. En résumé, une ÉMALA «a pour mission de favoriser l’égalité des chances en tous points du territoire académique notamment en assurant la promotion et l’accompagnement des usages des ressources éducatives sur tous supports et en accompagnant les projets pédagogiques» (CRDP d’Auvergne, WEB, Rubrique ÉMALA).

Au niveau élémentaire, quatre choix sont possibles lorsque le nombre d’élève d’âge primaire est trop bas pour former une école. Les trois premiers choix sont similaires car ils concernent tous trois un regroupement pédagogique, soit dispersé où les niveaux d’enseignement sont répartis entre les écoles des

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77 communes qui se sont regroupées, soit concentré où les élèves sont regroupés dans l’école d’une seule des communes qui est considérée comme la mieux équipée et localisée, ou soit mixte où on combine les deux types précédents. Le dernier choix est de recourir au Centre national d’enseignement à distance (CNED) qui s’adresse aux élèves ayant besoin d’une formation initiale57 et qui ne peuvent le faire dans un établissement d’enseignement. Pour de plus amples informations sur le CNED, voir l’Annexe VII.

Au niveau secondaire, le CNED permet encore une fois d’obtenir la formation initiale à laquelle tout élève a droit, que ce soit une formation générale ou professionnelle. Aussi, des programmes particuliers existent dans certains collèges et lycées, permettant à l’élève de recevoir un enseignement original spécialisé. Ces programmes se déclinent en cinq grandes catégories. Tout d’abord, on retrouve des classes musicales à horaires aménagés, où les horaires sont allégés pour permettre à l’élève de recevoir un enseignement musical dans un établissement contrôlé par l’État. Ensuite, un autre programme inclut une filière sportive scolaire et sportive de haut niveau, permettant à l’élève de combiner entraînement sportif intensif et scolarisation régulière. Troisième type de programme spécialisé : la section bilingue, où l’élève pratique de façon plus intensive sa langue. Les sections bilingues sont diversifiées dans leur choix de langues : franco- allemand, franco-anglais, franco-espagnol, franco-italien, franco-russe ou franco-portugais. Existent aussi les sections internationales, conçues notamment pour accueillir les élèves étrangers mais ouvertes aussi aux élèves français qui souhaitent s’initier aux différentes langues et cultures. Finalement, terminons le portrait des programmes spécialisés avec les sections européennes et de langues orientales. Les sections européennes dans les collèges existent depuis 1992 afin de permettre aux élèves de deuxième de renforcer leur formation dans une langue européenne de leur choix, et leur permettre ainsi de s’approcher plus rapidement du bilinguisme. Ce type de section est créé dans les établissements volontaires, sur proposition du recteur selon les moyens de chaque académie, sans que l’administration centrale n’augmente ses dotations. En 2005, 3 618 sections européennes étaient implantées dans des établissements publics ou privés (Eurydice, 2005b, 5.20).

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