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2. ÉLÉMENTS DE MÉTHODOLOGIE

2.3 Les stratégies de traitement et d’analyse des données

L’étape du traitement et de l’analyse des données a suivi la collecte. C’est à partir des transcriptions des propos des entrevues que j’ai pu extraire l’information nécessaire pour répondre à mes questions de recherche. Ces transcriptions ont été révisées par un tiers et j’en ai fait une première lecture générale, en ne retenant dans un premier temps que le sens global des données (Poupart et coll. 1997). En me guidant de grilles d’analyse (voir Annexe I), j’ai procédé à une première catégorisation générale des données en fonction de mon cadre conceptuel, à savoir :

1. Les éléments liés au contexte : les éléments de compréhension du contexte et l’état actuel de la confiance ;

2. Les éléments liés à l’institution : les caractéristiques de l’institution comme conditions associées à la construction de relations de confiance ;

3. Les éléments liés à l’organisation : les caractéristiques de l’organisation comme conditions associées à la construction de relations de confiance ; 4. Les éléments liés à la relation : les caractéristiques de la relation entre les

actrices et les acteurs comme conditions associées à la construction de relations de confiance ;

5. Les éléments liés à la porteuse ou au porteur de confiance : les caractéristiques de la porteuse ou du porteur de confiance comme conditions associées à la construction de relations de confiance ;

6. Les éléments liés à la réceptrice ou au récepteur de confiance : les caractéristiques du récepteur de confiance comme conditions associées à la construction de relations de confiance.

Cette première catégorisation m’a servi de point de repère — elle constitue les bases de mon guide d’entrevue — et dans les discours, d’autres catégories ont émergé, dégageant des significations imprévues et me permettant de découvrir des éléments nouveaux. Compte tenu de ma posture épistémologique, qui comporte néanmoins un certain arbitraire, la catégorisation a ainsi relevé de la discrimination au sens de Poupart et coll. (1997) qui écrivent que « c’est en partant de cette discrimination que l’on parvient à une description du tout, une fois constituées des parties dites “unités de signification” » (ou thèmes).

La méthode de l’analyse de contenu a ensuite permis de regrouper les données collectées en catégories (et en sous-catégories, soutenues par une codification), afin de faire ressortir tant les singularités (unicité de la catégorie) que les régularités ou patterns (généralité d’une catégorie ou d’un thème), les récurrences (nombre de fois) ou les analogies (association ou correspondance entre catégories ou thèmes) dans les discours de directrices et de directeurs en matière de comportements, de pratiques, d’actions et d’attitudes, mais aussi en matière de compréhension de l’état actuel de la confiance dans le contexte des établissements scolaires au sein de communautés autochtones. Un travail constant de concertation et de collaboration a été effectué avec mon équipe d’encadrement vers un schéma d’analyse convenable et acceptable.

Enfin, c’est à partir de cette analyse que j’ai construit des signifiants vers la compréhension du phénomène social étudié, à savoir les dynamiques de confiance dans l’école et les conditions associées à sa construction sein des équipes-écoles d’établissements de milieux autochtones, et ce, selon le point de vue des directions d’établissement. Ainsi, alors que les éléments à découvrir varient selon le contexte dans lequel évolue chaque actrice ou acteur, c’est aussi selon les données cumulées

portant sur leurs comportements, pratiques, attitudes ou actions que j’ai été en mesure de proposer des conditions de la construction de relation de confiance préalables aux actrices et aux acteurs ou aux conditions associées à leurs comportements, attitudes, actions ou pratiques. Il s’agissait d’identifier celles-ci et de caractériser les interactions entre actrices et acteurs vers la reconstitution des dynamiques de construction de relations de confiance.

Le traitement des données a été effectué à l’aide du logiciel QDAminer qui m’a été d’une grande utilité dans le processus de catégorisation. Les avantages de l’utilisation d’un tel logiciel sont nombreux : codification aisée et simple des données, organisation adéquate des unités de signification (ou thèmes), visibilité des informations retenues grâce à une structuration en forme d’arborescence, possibilité de réalisation de recherches simples pour le repérage de mot ou d’expression et production de rapport de codification.

En conclusion, et de façon plus systématique, à la suite de la lecture globale de toutes les transcriptions, les étapes suivantes ont été réalisées afin d’analyser les données collectées :

(1) J’ai formulé dans un premier temps des commentaires initiaux : de façon plutôt libre, j’ai noté ce qui ressortait sans nécessairement tenir compte des unités de signification. J’ai créé des codes : par exemple, l’italique pour les commentaires portant sur le langage utilisé, le caractère gras pour des commentaires plus descriptifs, le souligné pour des commentaires plutôt interprétatifs et des couleurs différentes pour des éléments moins clairs ou qui m’apparaissaient peut-être hors sujet, malgré leur intérêt ;

(2) Dans un deuxième temps, avec l’aide de la grille d’analyse, j’ai recherché des thèmes, puis des catégories émergentes en réorganisant les données. Ces thèmes évoluaient au fur et à mesure que j’avançais. J’ai appuyé mes choix sur des critères de précision ou des indicateurs déterminant le choix des

catégories, mais aussi le choix de placer tel élément du discours dans telle catégorie. J’ai ainsi cherché à épurer les données, mais sans en soustraire la complexité des réponses. Je me suis alors approchée d’une première compréhension du phénomène, plutôt individuelle (chaque discours de chaque répondante ou répondant), avec en main des thématiques et des catégories visuellement placées en arborescence grâce au logiciel et que j’ai représentées graphiquement selon ma créativité pour l’établissement de lien entre les entrevues.

(3) Dans un troisième temps, j’ai retrouvé les singularités, les régularités ou patterns, les récurrences ou les analogies. J’ai cherché des liens, des correspondances, des parallèles me permettant de donner du sens aux récits regroupés.

(4) Dans un dernier temps, j’ai construit des signifiants portant sur mes objectifs de départ, à savoir la compréhension du phénomène social de la construction de relations de confiance.

Ces informations catégorisées ont été présentées à mon équipe de direction doctorale à plusieurs reprises et les échanges riches engendrés ont permis de valider le traitement et l’analyse des données.