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I. LES PROPRIÉTAIRES DE CHEVAUX DE LOISIR

4. LES PROPRIÉTAIRES DE CHEVAUX DE LOISIR EN FRANCE

4.1 Caractéristiques démographiques

4.1.1 Portrait type du propriétaire de chevaux de loisir

- majoritairement de sexe féminin (65 %) - âge compris entre 25 et 50 ans

- cavalier (83 %)

- sans tradition familiale du cheval (70 %)

- activité professionnelle non liée à l’équitation (70 %), 12% d’agriculteurs.

4.1.2 Nombre d’équidés détenus par chaque propriétaire

Les propriétaires qui ont fait la démarche d’acheter un cheval ne se contentent souvent pas d’un seul équidé. Ainsi seulement 35 % des propriétaires ont un seul cheval, 37 % en ont 2 ou 3 et 21 % en ont 4 à 10. De plus, certains propriétaires s’occupent de chevaux qui ne leur appartiennent pas. 62 % des propriétaires ont leur cheval logé à leur domicile et 32 % en pension (19, 50).

4.1.3 Utilisation de ces équidés

Cheval de loisir ne signifie pas seulement cheval de promenade. On retrouve donc naturellement comme usage le plus courant de ces chevaux, l’équitation de sport (42%), l’équitation de loisir (46%) et la compétition amateur type club ou entraînement (10 %). Puis viennent d’autres usages comme l’élevage et l’entretien du terrain (17 %) (19, 40, 50).

17 % des propriétaires possèdent aussi au moins un cheval uniquement comme animal de compagnie. En 2003, 50 % des chevaux de selle et 70 % des poneys ayant subi une transaction commerciale sont utilisés comme chevaux de loisir par leur acheteur (36).

4.1.4 Valeur financière de ces équidés

En 2004, le prix moyen d’achat d’un cheval de selle est de 4 300 €. Cependant ce prix varie de 1 500 euros à plus de 10 000 euros. Les prix moyens observés chez les poneys distinguent les races au prix moyen d’achat de 1 500 € et moins (ONC, Shetland, Fjord, Haflinger) de celles à 2 500 € et plus (Poney Français de selle, Connemara). Pour l’achat d’un âne, il faut compter environ 300 à 2 000 € selon la race (36).

Selon l’exigence sportive de leur utilisation prévue, les équidés sont vendus plus ou moins cher. Par exemple, pour un cheval destiné à rester au pré comme animal de compagnie ou pour entretenir le terrain il faut compter 930 € en moyenne. Pour un équidé utilisé pour de la compétition amateur type club ou entraînement, le prix moyen d’achat est de 3700 €. Les chevaux de loisir extérieur sont acquis en moyenne à un prix de 1 850 € (36).

Par ailleurs, un tiers des chevaux acquis en 2005 sont des équidés ONC, ces chevaux n’ayant pas de certificat d’origine, ils ne peuvent pas participer à certaines activités (ex : compétition officielle) et sont donc vendus moins cher. Les poneys ONC ont été vendus en 2005 à un prix moyen de 800 € et les chevaux ONC en moyenne à 2000 € (40).

Souvent, lorsque les propriétaires possèdent plusieurs équidés, un ou deux sont utilisés pour le sport et ont une valeur supérieure à 4 500 euros et les suivants sont des chevaux de moindre valeur (< 2 000 € ) qui sont retraités ou servent d’animaux de compagnie. Ces derniers ont parfois une valeur affective très importante (19).

4.1.5 Critères de choix de ces équidés

- Chevaux destinés à l’équitation d’extérieur

Pour l’équitation d’extérieur, le caractère et le comportement constituent les principaux critères de choix. La conformation et les allures sont aussi importantes, ainsi que le choix de la race. Le prix est rarement le critère principal de choix mais cependant, il intervient souvent (40).

- Chevaux non montés

Caractère, bonne éducation et rusticité sont des critères importants de choix pour les équidés destinés à vivre au pré. Le prix entre dans les critères décisionnels même si les propriétaires se laissent souvent guider par un « coup de cœur » (40).

- Chevaux ONC (> 60 % des chevaux de loisir)

La moitié des ces équidés sont choisis pour des critères de caractère ou de comportement, un tiers pour des raisons de race, de robe ou de prix (36).

4.2 Avoir un cheval à soi : un loisir qui coûte cher

De cavalier à propriétaire il y a un cap à franchir : avoir son propre cheval est le rêve de nombreux cavaliers, mais posséder un cheval coûte beaucoup plus cher qu’on ne le pense généralement. Son coût d’entretien mensuel est d’environ 150 € à domicile et de 350 à 600 € s’il est en pension dans un club. Mais il n’y a pas que le prix du cheval et le coût de la pension qui déterminent le budget. Nous proposons ci-dessous des fourchettes de prix pour les différents frais à engager lorsqu’on est propriétaire d’un cheval de loisir :

- La pension (logement et nourriture)

Les prix varient beaucoup selon les régions et les installations. Plusieurs formules sont possibles suivant le budget disponible et la qualité recherchée. Les tarifs s’échelonnent de 75 € par mois chez un agriculteur à 600 € dans une écurie de propriétaires qui proposera de sortir le cheval régulièrement. La moyenne était de 260 €en 2002 (52, 35).

-La ferrure

Il faut compter de 60 à 70 € pour un ferrage des 4 pieds avec des fers classiques à renouveler toutes les six semaines environ, soit neuf fois par an en moyenne. Les fers spéciaux (orthopédiques) coûtent beaucoup plus chers. Certains chevaux doivent être ferrés plus souvent, toutes les 4 ou 5 semaines.

- Les vermifuges

Ils coûtent entre 15 à 30 € et doivent être administrés au moins 4 fois par an pour un cheval au pré.

- Les assurances

L’assurance responsabilité civile coûte entre 45 et 60 € par an. La garantie contre le vol du cheval est comprise entre 120 à 230 € par an, la mortalité entre 2,4 et 2,8% du prix de l’animal.

A cela il faut encore ajouter les vaccins, les soins de dentisterie, les compléments alimentaires, les produits d’entretien, le matériel, etc. Sans compter les frais occasionnés par une activité spécifique (concours, randonnée..) ni les imprévus, il faut compter au minimum 90 à 110 € par mois de budget, plus la pension du cheval qui reste toujours le poste le plus important… tant que tout va bien (52).

4.3 Les assurances pour les équidés

4.3.1 Les contrats d’assurance

Le marché de l’assurance des équidés est un marché réputé difficile dans le milieu des assurances, mais il se développe doucement. Même si le service a du mal à percer de manière générale, certains assureurs disent doubler leur clientèle chaque année.

La plupart des courtiers spécialisés n’assurent que les chevaux d’une valeur financière inférieure à 30 000 € : les contrats incluent donc plus de 99 % des chevaux de sport et de loisir. Pour les courtiers qui se limitent aux chevaux de sport et de loisir, chaque activité représentent 50 % de leur clientèle. La valeur moyenne des chevaux assurés et de 8 000 € (19, 20).

Frais vétérinaires Dépréciation

Mortalité Accident

seulement Accident et Maladie Prime annuelle 2,5% de la Environ

valeur estimée

80 à 250 € 120 à 300 € estimée (en plus de + 1% de la valeur la mortalité) Indemnisation 100% de la valeur estimée Ex : Plafond 1500 €, franchise 120 €, 2 fois par an max. Ex : Plafond 3000 €, franchise 150€, 2 fois par an max 80 à 90 % de la valeur estimée Conditions / Cheval Age, ex. : de 3 mois à 18 ans Certificat vétérinaire initial (clinique)

Age, ex. : de 12 mois à 14 ans

Certificat vétérinaire initial avec examens complémentaires (radios) Age Certificat vétérinaire initial avec examens complémentaires (radios)

Conditions /circonstances Circonstances d’exclusion selon les assureurs (ex : n’assure pas

la mortalité par colique)

Tableau 3 : Exemples d’assurances pour équidés de sport et de loisir

Source : Elaboration personnelle d’après (16)

Il existe des nombreuses variations entre les contrats d’assurances sur les circonstances d’accident et de décès pris en charge ou non. Par exemple, la mort par empoisonnement n’est pas incluse dans tous les contrats. Il est à noter que la chirurgie de castration et ses complications possibles ne sont pas couvertes en général. Les frais vétérinaires lors de

coliques ou de certains problèmes locomoteurs font souvent l’objet de conditions particulières de remboursement dans les contrats.

Il existe aussi des prix pour les cheptels (à partir de 7 chevaux). Pour être couvert, un propriétaire doit faire parvenir avec sa demande de contrat un certificat du vétérinaire datant de moins de 15 jours. Le vétérinaire peut garantir la bonne santé du cheval ou formuler des réserves (16).

4.3.2 Pourcentage de chevaux assurés

Sachant que nous ne connaissons pas précisément le nombre de chevaux en France, il est difficile de connaître le pourcentage de chevaux assurés. De plus, ce dernier est en constante évolution. Parmi les équidés de selle ayant subi des transactions en 2004, 35 % des acheteurs font assurer leur cheval pour un coût moyen de 270 € (26). Lors d’une enquête en 2001 auprès de 45 propriétaires de chevaux de sport et de loisir, 40% disent qu’ils seraient serait prêts à couvrir leur cheval « s’il existait des assurances santé adaptées à leur cas », 22% ne se prononcent pas (19).

4.3.3 Conséquences pour le vétérinaire équin

Au total, la couverture du cheval par une assurance santé pourrait concerner plus de 60% des propriétaires équins de chevaux de sport et de loisir. La mise en place d’assurances adaptées pourrait donc être un service intéressant à faire connaître aux propriétaires d’autant plus que 59% des vétérinaires semblent avoir des problèmes pour se faire payer leurs actes (19). En effet, en canine, les vétérinaires ont remarqué que les clients assurés hésitent moins sur les dépenses, viennent plus tôt et plus souvent (41). Les assurances santé permettent donc de lever un frein financier et autorisent les vétérinaires à engager des moyens diagnostiques ou thérapeutiques qu’ils n’auraient pu mettre en œuvre dans le cas contraire. Pour les assurances qui sont les plus fréquentes en équine (mortalité, dépréciation), le vétérinaire n’a pas grand chose à gagner directement, mais il se positionnera comme conseiller pour le propriétaire et améliorera ainsi leurs relations. De plus, toute souscription à une assurance demande une visite initiale par le vétérinaire, donc un acte supplémentaire pour lui.

Donc le vétérinaire doit s’informer de ce qui existe en matière d’assurance et savoir orienter ses clients vers une assurance adaptée à leurs cas tout en restant neutre.