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I. LES PROPRIÉTAIRES DE CHEVAUX DE LOISIR

5. GESTION DE LA SANTÉ DU CHEVAL DE LOISIR

5.1 Niveau d’information des propriétaires en matière de santé des équidés

De nombreux propriétaires de chevaux de sport et de loisir disent se sentir capables de se débrouiller seuls en cas de problème peu grave. L’importance de l’auto-diagnostic et de l’auto-médication s’explique par trois raisons principales (19, 50) :

- la tradition du bouche à oreille dans le milieu du cheval,

- la crainte d’un recours injustifié au vétérinaire (coût des honoraires)

- la multiplication des conseils santé dans les médias qui donnent l’impression au propriétaire qu’il peut se débrouiller seul.

De manière générale, les propriétaires se sentent bien informés. Paradoxalement, les vétérinaires équins jugent que les propriétaires particuliers ont des connaissances très insuffisantes, particulièrement quand ils ne sont pas cavaliers. Les propriétaires se reconnaissent quand même peu instruits en ce qui concerne les boiteries et l’alimentation, ce

dernier thème constituant, avec la maîtrise de l’hygiène, deux priorités d’information pour les vétérinaires (19).

5.2 L’entourage conseiller du propriétaire en matière de santé

Les propriétaires de chevaux de sport et de loisir sont avant tout des cavaliers : 70% déclarent avoir appris à s’occuper d’un cheval en pratiquant l’équitation, et 32% grâce aux conseils d’un professionnel (souvent l’enseignant d’équitation) (19). Le vétérinaire est loin d’être le seul intervenant au niveau de la « santé équine » en général : le pharmacien, le maréchal-ferrant, l’ostéopathe, etc. sont autant d’acteurs présents pour conseiller le propriétaire et lui proposer leurs services.

Question aux propriétaires de chevaux de loisir : lors d’un problème peu grave, à qui vous adressez-vous en premier ?

L'entourage 38% Se débrouille seul 38% Le vétérinaire 22% Le pharmacien 2%

Graphique 1 : L’entourage et les conseillers des propriétaires de chevaux de loisir

Source : (50)

Le vétérinaire intervient préférentiellement sur certains sujets : ainsi, les propriétaires lui font directement appel pour les boiteries et la vaccination. En ce qui concerne les vermifuges, les soins des plaies et l’état général du cheval, il est incontestablement le premier conseiller. Au contraire, il n’intervient qu’après l’enseignant d’équitation pour conseiller en alimentation et joue un rôle négligeable sur le logement, les conseils sportifs et l’environnement du cheval. Cependant les propriétaires aimeraient être informés par le vétérinaire quand leur « conseiller habituel » ne leur donne pas entière satisfaction.

Ainsi le vétérinaire se positionne comme le conseiller idéal, mais pas forcément celui vers lequel les propriétaires ont le réflexe de se tourner. Peut-être le praticien ne semble pas assez accessible pour les propriétaires qui le trouvent peu disponible ? Pourtant, 67 % des vétérinaires pensent que c’est à eux d’informer les propriétaires en matière de soins aux chevaux. En outre, les propriétaires insistent sur le fait que les vétérinaires ne doivent pas leur parler avec des mots savants mais expliquer clairement avec des mots simples (19).

5.3 Place et perception des médecines non conventionnelles

Parmi les propriétaires de chevaux de loisir, 42% disent s’intéresser à l’ostéopathie et 35 % à l’homéopathie, médecines auxquelles ils sont déjà respectivement 30% et 17% à avoir fait appel (10, 50). On retrouve donc un intérêt majeur pour ce type de médecines complémentaires. Leurs principaux avantages, selon les propriétaires, sont que ces médecines agissent sur la cause et non seulement sur les symptômes et qu’elles complètent bien la médecine classique. Les propriétaires sont bien conscients que ces médecines sont insuffisantes en cas de maladie grave et déplorent l’absence de reconnaissance officielle de ces médecines qui attire les charlatans et rend difficile l’identification des bons thérapeutes (10).

5.4 Le budget consacré à la santé du cheval

Tant que le cheval n’a pas de problème de santé, le budget minimal couvre la vaccination et la vermifugation du cheval, c’est à dire un budget de 100 euros par an au minimum. On peut rajouter dans ce budget les soins de dentisteries qui reviennent à environ 80 euros par cheval et par an. Les frais vétérinaires peuvent être beaucoup plus importants si le cheval a une pathologie chronique qui requiert des soins réguliers. Bien sûr, un accident ou une affection aigue sont aussi possibles. De plus, il faut insérer dans le budget les frais occasionnés par l’intervention d’autres professionnels de la santé. Pour les propriétaires, le budget dépensé pour les chevaux n’est pas proportionnel au nombre de chevaux (Graphique 2). 0 200 400 600 800 1000 1 2 3 4 5 Nombre de chevaux euros

Graphique 2 : Somme dépensée par an en frais vétérinaires en fonction du nombre de chevaux détenus

Source : (50)

5.5 Quels vétérinaires s’occupent des chevaux de loisir ?

Selon deux enquêtes menées auprès des propriétaires de sport et de loisir (19, 50), 60 % d’entre eux ne font appel qu’à un seul vétérinaire équin de façon régulière. Parmi ceux qui en appellent deux ou plus, 50 % en ont un pour les interventions habituelles et un autre plus spécialisé pour les problèmes plus graves et 40 % appellent l’un ou l’autre selon leurs disponibilités. Moins de 50 % des propriétaires de sport et de loisir font appel à un vétérinaire « spécialiste » pour leurs chevaux. Selon les propriétaires, parmi les vétérinaires mixtes qui suivent leurs chevaux, 32 % suivent aussi des bovins, 42 % des carnivores et 25 % font les

deux. Les propriétaires de chevaux de loisir sont à une distance moyenne de 16 km de la clinique de leur vétérinaire. Ces propriétaires consultent leur vétérinaire environ 3 fois par an.

II. LES VÉTÉRINAIRES ÉQUINS