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SE FORMER EN ÉQUINE APRÈS S’ÊTRE INSTALLÉ, PAR QUELS MOYENS, A QUEL

II. LES VÉTÉRINAIRES ÉQUINS

12. SE FORMER EN ÉQUINE APRÈS S’ÊTRE INSTALLÉ, PAR QUELS MOYENS, A QUEL

Il existe différents moyens de se former en équine pour les vétérinaires en exercice. Ces formations sont adaptées à des pratiques mixtes ou spécialisées selon leur niveau. Seront ici citées uniquement les formations disponibles en France. Cependant, il peut être intéressant pour un vétérinaire de participer aux formations post-universitaires dans les pays étrangers. De plus, certains vétérinaires qui désirent obtenir une formation plus spécialisée et plus pointue participent par exemple à des congrès internationaux ou s’abonnent à des revues étrangères.

12.1 Les associations de vétérinaires pour la formation continue

12.1.1 L’AVEF (Association Vétérinaire Équine Française)

L'Association Vétérinaire Équine Française a été créée en 1969. En 2006, elle rassemble 500 vétérinaires exerçant exclusivement ou partiellement dans le domaine de la médecine ou de la chirurgie équine. Le but de l'association est d'offrir à ses membres des possibilités de formation professionnelle continue et d'étudier les divers problèmes rencontrés par les praticiens sur le terrain. Pour cela l'association organise des journées annuelles sur un sujet scientifique particulier. Elle organise aussi tous les ans un congrès national qui aborde différents sujets concernant les équidés (13). Par exemple le congrès national de Montpellier en 2003 a réuni 429 congressistes dont 56 % avaient une activité équine mixte, activité minoritaire pour 28 % d’entre eux (58). En plus de ces congrès annuels, l’AVEF est partenaire

de multiples formations pratiques ou théoriques. Ainsi elle a pu compté 685 participants aux formations qu’elle a organisées durant l’année 2003 (AVEF, 2004).

12.1.2 La SNGTV (Société Nationale des Groupements Techniques

Vétérinaires)

Les adhérents des GTV sont en majorité des vétérinaires praticiens, libéraux ou salariés, qui exercent en milieu rural. Leurs contacts directs et quotidiens avec les éleveurs et les intervenants des différentes filières leur donnent une connaissance précise du monde des productions animales et de ses mutations. Les formations organisées par les SNGTV se distinguent par leur qualité d’abord et leurs tarifs compétitifs. Les formations sont réputées pratiques, proches du terrain et directement applicables. Ces qualités proviennent de l'association de professeurs et de praticiens et de l'alternance de formations théoriques et pratiques. Cette association regroupe environ 2000 adhérents dans toutes ses commissions. Lors du congrès national annuel des GTV, une salle est réservée aux conférences sur les équidés.

Les échanges entre ces deux associations se multiplient : en effet l’AVEF et la SNGTV sont de plus en plus souvent amenées à collaborer sur le terrain des Enseignements Post-Universitaires. Ces deux associations attachent de l’importance à pouvoir rassembler tous les praticiens équins quel que soit leur niveau et leur pourcentage d’activité équine : l’AVEF compte par exemple plus de deux tiers de vétérinaires mixtes parmi ses membres en 2003 (13). Les formations peuvent aborder des sujets généralistes comme des sujets plus pointus. Les formations proposées sont donc ainsi mieux coordonnées et planifiées, plus près des besoins spécifiques de chaque praticien. De plus, des tarifs préférentiels sont accordés aux adhérents de l’une ou l’autre des deux organismes de formation. Le coût des formations est en général de 200 à 300 € par jour pour les vétérinaires affiliés à une association.

12.2 Les enseignements post-universitaires (E.P.U)

12.2.1 Les sujets de formation les plus fréquents

Il est reconnu que les problèmes locomoteurs et respiratoires sont les deux motifs de consultation les plus fréquents en activité équine. Les problèmes locomoteurs, de part leur particularité et leur complexité chez le cheval restent un sujet de formation très présent, de même que les coliques. En urgence, n’importe quel vétérinaire doit savoir faire face à un appel pour colique et référer rapidement si nécessaire. De plus, à l’heure actuelle, 50 % des vétérinaires équins suivent des poulinières dans les élevages et 10 % se seraient formés spécialement en gynécologie et insémination artificielle (34). Les sujets de formation « à la mode » actuellement sont la dentisterie, l’imagerie, les médecines complémentaires et l’éthologie.

- Imagerie

Grâce à l’évolution des technologies et la vulgarisation de l’échographie et de l’endoscopie en particulier, la sémiologie vétérinaire a beaucoup évolué et, même en activité équine mixte, les vétérinaires se voient obligés d’acquérir un savoir-faire afin d’utiliser au mieux ces outils.

- Dentisterie

Autrefois, les vétérinaires se sont désintéressés de la dentisterie : le créneau a alors été occupé par des professionnels non vétérinaires qui vendaient leurs services en tant que dentiste équin. Depuis 3 ans, les vétérinaires équins, se rendant compte de l’intérêt de cette activité, se mobilisent pour reprendre la clientèle à ces « soigneurs de bouche » qui exercent illégalement la médecine vétérinaire. Sous l’impulsion de l’AVEF et de la SNGTV, les vétérinaires se forment en masse en dentisterie pour répondre à la demande et occuper le terrain. Fin 2002, 28 % des vétérinaires équins pouvaient intervenir pour des soins dentaires sur les équidés et 16% avaient déjà participé à une formation sur ce sujet (34). Au cours de l’année 2004, une dizaine de formation en dentisterie ont eu lieu partout en France, rassemblant à chaque fois une douzaine de vétérinaires.

- Ethologie, médecines complémentaires

Les propriétaires de chevaux, de plus en plus intéressés par le comportement de leurs animaux peuvent suivre des formations en éthologie équine par différents stages et même passer un diplôme officialisé par la FFE. Le vétérinaire se doit alors d’être un interlocuteur privilégié dans ce domaine et de s’initier lui-même à la science du comportement des équidés. Face à l’intérêt et la demande des vétérinaires, les EPU sur ce sujet sont de plus en plus nombreux. D’ailleurs, en France, le premier congrès vétérinaire international d’éthologie équine a lieu à Nantes en Septembre 2005.

La nouvelle attirance pour les médecines complémentaires s’inscrit dans le même état d’esprit. Cependant, les vétérinaires, bien qu’intéressés, ont plus de difficultés à répondre à la demande. Contrairement à l’homéopathie et la phytothérapie, l’ostéopathie et l’acupuncture sont des spécialités qui demandent une formation longue et pratique. Il existe des formations privées qui se font sur 2 ans en général avec environ 300 heures de cours. L’Ecole Vétérinaire de Nantes a elle aussi mis en place une formation de même type réservée aux vétérinaires ayant au moins deux ans d’expérience pour un coût de 9 300 €. 25 places sont disponibles pour chaque cycle de formation.

En plus des conférences, les vétérinaires peuvent s’abonner à des revues de formation spécialisées en équines. Il existe actuellement en France deux revues ne traitant que des équidés, Le Nouveau Praticien Vétérinaire Equin et Pratique Vétérinaire Équine (revue de l’AVEF). Pour ces deux revues, 5 numéros sont disponibles par an et le coût de l’abonnement est compris entre 130 et 150 euros.

12.2.2 Le système de points de formation et le titre de « vétérinaire

qualifié en pratique équine »

Un système de points pour la validation de la formation continue est actuellement en projet pour les formations continues vétérinaires. Dans cette optique, l’AVEF, en collaboration avec la SNGTV, a déjà mis en place ce système de points et désire s’en servir pour mettre en place une appellation « vétérinaire qualifié en pratique équine ». Ce niveau de qualification se situerait entre l’omnipraticien et le spécialiste diplômé. Cette notion de vétérinaire « qualifié » a été reconnue au niveau européen fin 2005. Outre l’obligation de formation continue (35 heures par an), elle prendrait en compte l’orientation d’espèce (55% du temps d’activité du praticien en équine), la validité de la formation initiale, l’activité en tant que praticien et l’expérience professionnelle (a exercé au moins trois ans en équine sur les

cinq dernières années). L’AVEF souhaite ainsi promouvoir un niveau de spécialisation d’espèce correspondant au mieux à la spécificité de l’exercice équin (3, 18).