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5.4.1 Inventaire

L’examen d’une série de 22 ossements retrouvés dans la faune par O. Putelat a mis en évidence quinze éléments humains consis-tant en des os du crâne et du rachis dont le degré d’ossification indique l’appartenance à des enfants en très bas âge (fig. 150). Les sept autres ossements restent indéterminés.

5.4.2 Etude

5.4.2.1 La répartition des ossements

Les os humains issus de la couche archéologique 3a datent de La Tène moyenne. Ils semblent se rapporter topographique-ment à la phase de fonctionnetopographique-ment de la construction à six poteaux (bâtiment 3). La plupart proviennent de la zone située à quelque 2 mètres au sud-ouest de la construction en question, où ils côtoyaient des éléments fauniques ; cette zone a été décapée mécaniquement (fig. 149). D’autres ossements étaient localisés à proximité du trou de poteau 10 formant l’angle sud-ouest du bâtiment 3 ou reposaient à proximité du trou de poteau 7 lié à la palissade envisagée à l’est de cette même construction (fig. 149). Aucun de ces os humains ne provient du remplissage proprement dit des deux structures 10 et 7. L’ensemble se rapporte sans doute à la phase 3 de l’occupation du site et une liaison ostéologique (collage) est mise en évidence entre trois fragments d’un même crâne d’enfant issus de chacun de ces trois emplacements.

5.4.2.2 Les données anthropologiques

La pars basilaris (892) et les pars lateralis droite (748) et gauche (859) de l’os occipital, se rapportent à un seul et même individu (fig. 151). Leurs dimensions fournissent un âge au décès se situant

aux alentours de 38 à 40 semaines fœtales (Fazekas et Kosa 1978) ; les légères différences de format entre les deux pars lateralis relè-vent d’une asymétrie normale.La pars basilaris (751) provient d’un deuxième individu dont l’âge au décès devait dépasser les 39 semaines fœtales. L’état de conservation du fragment de l’autre

pars lateralis gauche (750) ne permet pas de vérifier s’il appartient

à ce même individu ou à un troisième. Le degré de fragmentation de la pièce n’autorise pas non plus une estimation de l’âge au décès. Toutefois, le format de la partie préservée n’est a priori pas incompatible avec un âge autour de la période périnatale.

Fig. 150 Ossements humains retrouvés par structure.

0 NN2 m

Répartition des os humains

TP7 TP10 Fig. 149 Domaine A. Répartition des os humains. Localisation Ossement Zone.au.sud-ouest. du.bâtiment.3 751 Pars basilaris.de.l’os.occipital.réduite.à.sa.moitié.droite

750 Pars lateralis.gauche.de.l’os.occipital.:.moitié.postérieure.du.condyle.occipital.et.zone.postérieure.adjacente 748 Pars lateralis.droite.de.l’os.occipital 746 Dent.de.l’axis 743 Lame.et.facette.articulaire.droites.de.l’axis 740 Fragment.de.lame.et.des.processus.articulaires.droits.d’une.vertèbre.cervicale 742 Fragment.de.lame.et.des.processus.articulaires.droits.d’une.vertèbre.cervicale 744 Fragment.de.lame.et.des.processus.articulaires.droits.d’une.vertèbre.cervicale 745 Arc.neural.droit.d’une.vertèbre.cervicale.avec.la.facette.articulaire.supérieure 739 Fragment.de.lame.d’une.vertèbre.thoracique.? 741 Fragment.de.lame.d’une.vertèbre.indéterminée 749 Indéterminé. 753 Indéterminé. 754 Indéterminé. 755 Indéterminé. 756 Indéterminé. 757 Indéterminé. 551 Indéterminé. A.proximité.du. trou.de.poteau.7 889. Rocher.droit. 890 Rocher.droit 892 Pars basilaris.de.l’os.occipital A.proximité.du

Les dimensions du rocher droit (fragments 889 et 890) situent l’âge au décès entre environ 36 et 38 semaines fœtales. Il peut donc appartenir à l’un des deux sujets ou en représenter un autre. Les dimensions de l’arc vertébral gauche de l’atlas (857) et de l’arc postérieur droit de l’axis (743) fournissent le même intervalle d’âge. Les deux points d’ossification latéraux de la dent de l’axis sont fusionnés ; ils fusionnent dès 7 ou 8 mois in utero (Scheuer et Black 2000). Le degré d’ossification des autres éléments du rachis correspond aussi à un âge autour du stade périnatal (fig. 152). Aucun critère ne permet d’y distinguer la présence de plus d’un individu.

Le dénombrement effectué et les fourchettes d’âge déterminées attestent d’au moins deux sujets de sexe indéterminé, nés sans vie ou décédés à moins d’un mois d’âge.

5.4.2.3 Trace d’origine anthropique

L’un des fragments retrouvés à proximité du trou de poteau 10 est porteur d’une incision qui intrigua O. Putelat lors du tri du fait de son analogie avec des traces anthropiques fines observées sur la faune du site. Le fragment en question est une portion d’atlas (857) : arc postérieur et masse latérale gauches. L’incision a affecté sa facette articulaire inférieure sans occasionner les ébréchures caractéristiques d’une coupe sur os sec (fig. 153). L’atlas était donc frais et encore pourvu de sa trame protéique au moment de l’incision. Le maniement d’une telle donnée reste délicat mais l’origine anthropique de cette trace ne peut guère être contestée. Elle correspondrait à une coupe sur la moitié antéro-latérale de cette facette articulaire. On ne peut objectivement pas dire si l’in-cision a été infligée du vivant de l’individu ou au cadavre sur la base de sa seule observation. Les parties antérieure et droite de l’atlas sont manquantes. Ni les éléments de la base du crâne ni les portions préservées de l’axis et de l’atlas ne portent d’autres stigmates. L’incision est une rainure fine, peu profonde, rectiligne et à section en V (Shipman 1981). Elle cadrerait a priori plus avec une coupe « posée » au couteau, sans doute sur le cadavre, qu’avec une action violente. L’idée d’une telle intervention paraît du reste

confortée par la localisation anatomique « encastrée » de l’atlas dans la partie infracrânienne de l’enfant. Dans cette hypothèse, par rapport à la position anatomique de référence, la lame a dû traverser le cou du côté droit vers le côté gauche et dans un plan légèrement incliné du bas vers le haut. Toute la partie droite et un peu antérieure du cou aurait été traversée par l’instrument.

5.4.3 Discussion et interprétation

Comme déjà rappelé dans l’étude de Combe Varu (chap. 4.6), dans de très nombreux sites de l’âge du Fer, la zone d’habitat est aussi le lieu d’aboutissement de certains défunts. Tantôt des sque-lettes complets ou partiels, tantôt des os isolés plus ou moins épars y sont mis au jour, notamment dans des fosses détritiques et dans le comblement de fossés ou de silos. Ces pratiques et

Fig. 153 Arc postérieur et masse latérale gauches d’atlas avec une incision d’origine anthropique. Fig. 151 Ossements crâniens d’au moins deux sujets. a: pars lateralis droite

de l’os occipital ; b: pars basilaris de l’os occipital ; c: pars lateralis gauche de l’os occipital, dépourvue du processus jugulaire ; d: pars basilaris de l’os occipital réduite à sa moitié droite ; e: pars lateralis gauche de l’os occipital : moitié postérieure du condyle occipital et zone postérieure adjacente ; f: ro-cher droit.

Fig. 152 Eléments du rachis cervical identifiés. a: arc postérieur et masse laté-rale gauches de l’atlas ; b: dent de l’axis ; c: lame et facette articulaire droites de l’axis ; d: fragment de lame et des processus articulaires droits d’une ver-tèbre cervicale ; e: fragment de lame et des processus articulaires droits d’une vertèbre cervicale ; f: fragment de lame et des processus articulaires d’une vertèbre cervicale ; g : fragment de lame et des processus articulaires droits d’une vertèbre cervicale.

a b c d e f 0 2.cm b a c d e f g 0 1.cm 0 5mm

l’évidence de manipulations post mortem très bien attestées ont suscité diverses interprétations : sépultures détritiques ou de relé-gation, déni de sépulture, réification procédant d’un acte cultuel, os erratiques issus de bouleversements de sépultures anciennes, statut social particulier de défunts dont les os côtoient souvent ceux d’animaux (esclaves, sujets de classes défavorisées, enfants non encore admis dans le groupe social), cultes domestiques, sacrifices humains, trophées conservés dans l’habitat, etc. Des enfants aussi bien que des adultes sont retrouvés dans de tels contextes (Krausz 2000 ; Delattre et Séguier 2007).

Pour Combe Ronde, les os humains retrouvés dans le secteur de l’habitat sont surtout des fragments crâniens : des pièces basi-occipitales (859, 892, 748) d’un même sujet auquel peuvent se rapporter le rocher 889-890 et le fragment d’atlas incisé 857. Les éléments du rachis sont pour l’essentiel dans la zone sud-ouest. La proximité d’éléments crâniens avec des trous de poteau ne reflète pas un traitement spécifique de la tête ou du crâne en rapport avec le bâtiment, dépôt ou conservation dans l’habitat par exemple. Du reste, des éléments crâniens du deuxième, voire d’un éventuel troisième sujet (pars basilaris 751 et pars lateralis gauche 750), sont eux localisés dans la zone sud-ouest, à 2 m de la construction. Ces observations vont plutôt dans le sens d’un dépôt ou d’un rejet initial dans cette zone sud-ouest, suivi plus tard d’un déplacement vers les trous de poteau. Ces déplacements ne semblent pas avoir été le fait d’un ravinement, la pente étant inclinée du nord vers le sud, mais sans doute liés à l’activité de l’habitat à six poteaux dans la troisième phase d’occupation du site.

Faut-il voir dans cette association d’os la conséquence d’une conservation différentielle ayant opéré notamment au détriment des diaphyses d’os longs ? La nature des os préservés, éléments de la base du crâne et du rachis cervical, et la présence d’une inci-sion d’origine anthropique, inclineraient à envisager plutôt un probable traitement de la tête, en l’occurrence une décollation

post mortem. Du fait d’une section partielle des éléments de la

jonction cranio-vertébrale, des pièces du rachis cervical seraient restées connectées à la tête, la phase ultérieure de cette interven-tion restant inconnue. Cette lecture cadrerait avec les os présents ; ces derniers proviennent d’un décapage mécanique minutieux n’ayant mis aucune structure au jour.

Dans plusieurs sites d’habitat et sanctuaires, des crânes ou des fragments de crânes ont manifestement fait l’objet de traitements spécifiques (Méniel 1989 ; Bonnet et al. 1989 ; Trancik Petitpierre 1996 ; Poux 1997 ; Zehner 1998 ; Lambot 1998 ; Malrain et al. 2002 ; Marion 2004 ; Séguier et Delattre 2005 ; Dietrich 2007 ; Alt et Jud 2007). A Bâle - Gasfabrik, M. Poux (1997) signale le squelette d’une jeune fille de 18 ans dépourvu du crâne et de la mandibule mais exempt de traces de traumatisme ou de découpe. L’auteur en conclut un probable prélèvement post mortem de la tête, préalable à l’ensevelissement. Par ailleurs, V. Trancik Petitpierre (1996) avait relevé sur des squelettes de ce même site des « traces de dépeçage des cadavres d’origine humaine ». Des cas de traces de découpe évidentes sur les vertèbres cervicales et dans certains cas aussi sur les os basi-occipitaux, la mandibule et les

mastoïdes, témoins de décollation post mortem, sont attestés sur les sanctuaires de Ribemont-sur-Ancre daté du début du 3e siècle au début du 1er siècle av. J.-C. (Brunaux 1996 ; Lambot 1998) et de Gournay-sur-Aronde (Poplin 1985), à La Tène et Cornaux - Les Sauges (Alt et Jud 2007), à Manching (Lange 1983, cité par Jud 2007). A noter que dans ces cas, à notre connaissance, les traces concernent des adultes ou subadultes. Des textes antiques font état d’actes de décollation réservés aux ennemis (Brunaux 1996, 2006) mais l’absence de preuves tangibles d’infanticide est assez largement admise. Par ailleurs, des stigmates sur d’autres parties du squelette sont aussi signalés, par exemple sur l’oppidum du Mont Vully occupé au cours de La Tène finale (Kaenel et al. 2004). Selon L. Chaix (2004), parmi quelques restes d’au moins deux sujets adultes, des traces de coups sont reconnaissables sur la diaphyse d’un radius gauche. L’auteur précise que « ces stigmates sont trop peu nombreux pour parler de découpe de boucherie ». Dans certains sites, des indices de mort violente sont avérés et leur interprétation en termes de sacrifice humain reste discutée.

5.4.4 Conclusions

A l’instar de nombreux autres sites d’habitat laténiens, ceux de Combe Varu (La Tène finale D1) et de Combe Ronde (La Tène moyenne) ont, pour la première fois sur le territoire du canton du Jura, livré des ossements humains. Dans les deux combes, il s’agit d’os d’individus immatures, décédés autour de la période périnatale, associés à de la faune brûlée ou non.

A Combe Varu, une fosse détritique contenait des os dont l’ap-partenance à un même sujet n’est pas exclue, mais sans aucune connexion anatomique. Dans un trou de poteau, un rocher gauche ayant subi l’action du feu soulève à nouveau la question de vestiges humains plus ou moins brûlés retrouvés quelquefois dans des contextes similaires.

A Combe Ronde, il s’agit d’ossements déconnectés mais l’associa-tion de pièces de la base du crâne avec des éléments de vertèbres cervicales, et surtout la présence d’une incision d’origine anthro-pique ayant affecté un fragment d’atlas à l’état frais, attestent un probable traitement post mortem de la tête : l’hypothèse d’une décollation est avancée et l’absence d’autres os des squelettes postcrâniens paraît significative à cet égard. Le contexte initial, tout comme le traitement postérieur, restent inconnus.

Sur un plan plus général, bien des aspects de cette problématique des ossements humains, brûlés ou non, mis au jour en contexte d’habitat à l’âge du Fer, restent énigmatiques. Toute tentative d’in-terprétation requiert la fouille systématique des environs de telles structures selon une démarche archéo-anthropologique d’autant plus rigoureuse qu’il s’agit bien souvent de squelettes ou d’os-sements d’enfants en très bas âge. De plus, compte tenu de la variabilité des traitements post mortem décrits à ce jour pour ces périodes, l’étude anthropologique ne peut faire l’économie d’une recherche et d’une analyse systématiques des traces sur l’os. Nul doute qu’un réexamen des ossements dans ce sens, notamment ceux d’enfants, provenant de certaines fouilles antérieures, est aussi incontournable.

5.5 Les restes fauniques Olivier Putelat

Le matériel faunique étudié provient du domaine A de Combe Ronde. L’essentiel des restes osseux mis au jour est daté du Second âge du Fer. La relative complexité chronostratigraphique des structures laténiennes appelle l’étude détaillée des phases d’occupation de ce petit établissement (fig. 154). Au risque de morceler encore plus un corpus réduit, nous avons tout d’abord distingué une « couche laténienne » qui correspond aux osse-ments mis au jour dans le niveau archéologique érodé. Nous avons ensuite traité séparément les données ostéologiques de chacune des phases distinguées par les archéologues, à l’excep-tion des échantillons osseux des phases 3 et 4 qui font l’objet d’une étude commune, suggérée par les données archéologiques (chap. 5.2).

Des échantillons de sédiment ont été prélevés ; le volume tamisé représente une centaine de litres, soit environ 10 % du volume total des structures excavées. Ce tamisage a été effectué systématique-ment jusqu’à 1 mm, parfois jusqu’à 0,5 mm. Plus de 2000 micro-esquilles, dont les trois-quarts sont brûlées, ont été récoltées de la sorte dans les structures échantillonnées. Parmi elles, seuls les restes déterminés ont été réintégrés au mobilier osseux étudié.

sur dix ont été déterminés (fig. 155). Parmi les dix restes brûlés, un seul est calciné. L’ensemble du lot est mal conservé, l’impact taphonomique se fait en particulier ressentir par le fait que les os longs sont plus représentés par leurs diaphyses que par leurs épiphyses, en raison de la densité différentielle des parties de l’os (Lyman 1999). Mêlés aux rejets détritiques, nous avons décelé au moins quinze ossements crâniens et cervicaux, provenant de très jeunes humains (fig. 156). Lors de l’examen à la loupe binoculaire des surfaces osseuses d’une de ces pièces, nous avons constaté la présence d’une incision fine et ancienne. Ces divers éléments ont montré la nécessité d’une étude anthropologique (chap. 5.4).

La répartition taxonomique des ossements traduit la prévalence des espèces domestiques (fig. 156). La dilatation chronologique de cette phase rend caduque toute tentative de calcul des diffé-rents nombres d’individus en présence.

Couche

ou phase Espèce NRnb Poidsg % NMInb

Couche... laténienne Bœuf,.Bos taurus.L. 14 162,0 62,7 Caprinés 5 13,1 5,1 Porc,.Sus domesticus.E..et.suinés 10 34,9 13,5 Chien,.Canis familiaris.L. 1 7,5 2,9

Total animaux domestiques 30 217,5 84,2

Cerf.élaphe,.Cervus elaphus.L..(bois) 5 6,6 2,6

Lièvre,.Lepus capensis.P. 2 1,4 0,5

Total animaux sauvages 7 8,0 3,1

Humain 15 3,6 1,4 Restes déterminés 52 229,1 88,7 Grand.mammifère 1 2,3 0,9 Mammifère.de.taille.moyenne 9 6,7 2,6 Mammifère.de.petite.taille 1 0,4 0,2 Esquille.indéterminée 23 19,7 7,6 Total 86 258,2 Phase.2 Bœuf,.Bos taurus.L. 1 7,2 1 Porc,.Sus domesticus.E..et.suinés 5 7,9 1

Total animaux domestiques 6 15,1 2

Grand.corbeau,.Corvus corax.L. 1 1,5 1 Restes déterminés 7 16,6 3 Mammifère.de.taille.moyenne 2 1,6 Esquille.indéterminée 1 1,0 Total 10 19,2 3 Phases. 3.et.4

Bœuf, Bos taurus.L. 4 29,1 23,1 1

Mouton,.Ovis aries.L. 2

28,5 22,6 1

Caprinés 7

Porc,.Sus domesticus.E..et.suinés 15 40,5 32,1 1

Total animaux domestiques 28 98,1 77,8 3

Cerf.élaphe,.Cervus elaphus.L..(bois) 1 3,4 2,7

Restes déterminés 29 101,5 80,5 3 Grand.mammifère 3 6,6 5,2 Mammifère.de.taille.moyenne 10 8,7 6,9 Mammifère.de.petite.taille 1 0,3 0,2 Esquille.indéterminée 8 9,1 7,2 Total 51 126,2 3

Type d’assemblage NR total Restes brûlés Restes non brûlés Restes Poids

NR .poids

moyen.(g) NR moyen.(g)poids. variation.(g) écart.type NR moyen.(g)poids. variation.(g) écart.type non.strictement.dentaires.(nb)non.strictement.dentaires.(%)non.strictement.dentaires.(%)

Couche.laténienne 86 3,0 13 2,1 0,5.à.16,6 5,8 73 3,2 0,1.à.53,3 7,3 79 91,9 87,0 Phases.3.et.4 51 2,4 17 3,3 0,2.à.8,4 2,8 34 2,0 0,2.à.18,2 3,2 50 98,0 98,8 Couche ou phase Restes inventoriés nb poids.(g) poids.moyen.(g) Couche.laténienne 86 258,2 3,0. Phase.2 10 19,2 1,9. Phases.3.et.4 51 126,2 2,4. Total 147 403,6 7,3

5.5.1 La couche laténienne et les structures à

datation étendue

Les 60 restes osseux de la couche 3a sont, pour l’essentiel, situés aux abords immédiats du grand bâtiment, à l’est et surtout au sud/sud-ouest. Cette disposition, en aval de bâtiments aux sols archéologiques quasiment absents, car lessivés, indique que les os de la couche archéologique sont en position secondaire. Ils sont attribués à la fin de La Tène ancienne - La Tène moyenne. Une vingtaine d’ossements proviennent quant à eux de structures dont les différents remplissages n’ont pu être rattachés avec certi-tude à une phase bien définie. Ils ont été intégrés au corpus de la couche laténienne (Fy1-2, TP13-14).

Le poids moyen des ossements est relativement plus élevé ici que dans les séquences protohistoriques des deux autres combes. Un peu plus de la moitié des restes montre des surfaces osseuses dégradées et le tiers du stock osseux est marqué par des radi-celles, qui masquent les traces antédépositionnelles. Le taux de restes non strictement dentaires est assez élevé et six ossements

Fig. 154 Présentation d’ensemble du mobi-lier osseux retenu pour étude.

Fig. 155 Présenta-tion d’ensemble du mobilier osseux du corpus laténien.

Fig. 156 Spectre de la faune des divers échantillons ostéologiques du corpus laténien.

Les restes de bœuf sont les plus nombreux et les plus lourds. Sept fragments proviennent de la tête, du stylopode et du zeugopode. L’autopode est comparativement le mieux représenté, par un talus, quatre fragments de métatarse et deux phalanges. Un jeune bovin, de moins de 18 mois, est décelé grâce à un radius non épi-physé en sa partie proximale. Une M2 usée désigne, quant à elle, un second individu adulte.

Les cinq restes de caprinés (fragments de dent, de côte, de radius et d’ulna) ne permettent de se prononcer ni sur les taxons en présence (mouton ou chèvre), ni sur l’âge squelettique de ces fragments. Six des dix restes de porc sont d’origine odonto-crânienne. Une canine provient d’un mâle. Plusieurs molaires sont attribuées à un ou plusieurs animaux, âgé(s) de 2 ans et plus. Dans le foyer 1, une M3 en début d’usure montre la présence d’un individu âgé de 30 à 36 mois. Dans l’aire rubéfiée 2, une phalange proximale non épiphysée est attribuée à un jeune de moins de 13 mois.

Un fragment de radius de chien (âgé de plus de 9 mois) a été exhumé du foyer 1 ; l’os ne porte aucune trace de brûlure appa-rente. Il est vraisemblable que son rejet corresponde à la phase d’abandon du foyer.

Les seuls restes liés sans conteste à la chasse sont un tibia et un os naviculaire droits qui appartiennent certainement à un même lièvre. Le cerf n’est mis en évidence qu’à partir de fragments de bois brûlés et rien n’atteste donc ici du prélèvement direct des bois sur un individu chassé. Un de ces déchets, un fragment de meule sans pivot, semble provenir d’un bois de chute.

Parmi les neuf restes exhumés lors des fouilles manuelles du foyer 1, seuls deux sont brûlés (de couleur blanche). Cela tendrait à indiquer que le rejet de l’essentiel de ces déchets a eu lieu durant l’inactivité de ce foyer. De même, aucun des dix restes prélevés en fouille manuelle dans l’aire rubéfiée 2, ne présente de trace de brûlure. Leur état de conservation ne permet pas d’observer d’éventuelles modifications des surfaces osseuses, plus fugaces, et susceptibles d’indiquer une exposition prolongée à la chaleur.