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Chronologie de l’occupation des trois combes

Les combes En Vaillard, Varu et Ronde, situées sur la commune de Chevenez, ont livré des traces éparses qui témoignent d’une fréquentation des lieux dès la Préhistoire. Des artefacts en silex, pointes de flèche et lames, signalent des passages sporadiques – certainement en relation avec des épisodes de chasse – dès le Mésolithique moyen à Combe En Vaillard et au Néolithique moyen dans les combes En Vaillard et Varu (Deslex Sheikh et al. 2006). Au Néolithique final, deux petites occupations campa-niformes se succèdent à l’ouverture de ces deux mêmes vallons. La relation entre ces deux installations et le site d’habitat campa-niforme d’Alle - Noir Bois met alors en lumière un processus de colonisation de la région par une population en déplacement et des phénomènes d’évolution d’un site à l’autre (Deslex Sheikh et al. 2006).

Il faut attendre ensuite le Bronze moyen pour retrouver un indice de fréquentation des combes. Deux datations 14C de Combe En Vaillard viennent s’ajouter à une longue série de résultats radio-carbone du Bronze moyen acquis à divers endroits du plateau ajoulot comme à Boncourt - Grands’Combes (Aubry et al. 2005, fig. 7, p. 12) et à Courtedoux - Creugenat (Deslex Sheikh 2003, p. 34) ainsi que dans la vallée de Delémont, par exemple à Delémont - En La Pran (Braillard et al. 2002, p. 217) et à Courfaivre - Les Esserts-Est (Pousaz et Taillard 1994, p. 57). Ces indices, ténus mais suffisamment fréquents pour ne pas être fortuits, sont corro-borés par des découvertes isolées et par l’observation, sur certains sites, d’une mainmise de l’homme sur le couvert végétal pendant cette période (Hochuli et al. 1998, p. 142 ; Pousaz et al. 2009). Ils semblent correspondre à une colonisation humaine de ces régions. A partir du Bronze final, les traces se font plus concrètes. Bien que discrètes dans un premier temps – il s’agit de quelques céra-miques isolées du Hallstatt A1 et du Hallstatt B2 trouvées dans le paléochenal de Combe En Vaillard – elles marquent une certaine continuité tout au long de la période jusqu’à l’établissement, au Hallstatt B3, d’un petit habitat dans l’angle nord-ouest de ce vallon. De ce dernier, nous ne savons que peu de chose. La répar-tition des vestiges ainsi que le type d’artefacts retrouvés nous inci-tent à suggérer une petite installation à caractère domestique. La provenance des pierres de meule, le décor de l’épingle en bronze et quelques tessons de céramique à dégraissant granitique indi-quent des contacts tournés vers le nord, en direction du Sundgau, des Vosges et de l’Allemagne du Sud-Ouest.

Après un hiatus important qui couvre toute la période du Hallstatt, l’occupation des combes reprend au Second âge du Fer

Carine Deslex et Emmanuelle Evéquoz – première phase située à la transition La Tène B2-C1 : Combe

Ronde (domaine A) et Combe En Vaillard;

– deuxième phase attribuée à La Tène D1 : Combe Varu, Combe En Vaillard et Combe Ronde (domaine B) ;

– troisième phase de La Tène D2 jusqu’à la première moitié du 1er siècle ap. J.-C. : Combe En Vaillard et Combe Varu.

La première phase peut être attribuée à la transition La Tène B2-C1 sur la base des datations 14C et du mobilier. Elle est attestée par des traces d’habitat à Combe Ronde et deux ateliers de forge à Combe En Vaillard. La possibilité d’une présence antérieure (Ha C et LT A-B), suggérée par des datations radiocarbone sur ces deux sites, n’est pas confirmée par le mobilier. La comparaison avec le corpus céramique d’Alle - Noir Bois, daté de La Tène A-B, confirme le décalage chronologique entre ce site et ceux de cette première phase à Chevenez. La grande proportion de récipients carénés et certaines formes, comme les pots en pâte fine à profil en S et décorés de cannelures sur le col, ne se retrouvent pas dans les corpus des combes Ronde et En Vaillard. A l’inverse, les pâtes coquillières, qui sont majoritaires sur les sites de Chevenez et qui perdurent sur les sites gallo-romains d’Alle - Les Aiges et de Porrentruy - L’Etang, sont totalement absentes à Noir Bois. Au cours de cette première période, plusieurs aménagements à courte durée de vie se succèdent dans le domaine A de Combe Ronde. Un petit grenier surélevé, implanté au centre de la combe, est rapidement remplacé par un bâtiment quadrangulaire orienté dans l’axe du vallon et fonctionnant comme habitat. Cet édifice est sans doute abandonné, suite à un incendie, durant un laps de temps indéterminé. Puis, durant La Tène C1, le domaine A est réoccupé par un bâtiment rectangulaire à six poteaux, voire pro-bablement sept, réutilisant les structures de la phase précédente et se développant en direction du sud. Détruit par un incendie dans sa partie méridionale, certains poteaux sont récupérés avant l’abandon du site. L’activité érosive de la combe a provoqué le mélange du mobilier de ces trois occupations ; il n’a donc pas pu être rattaché à l’un ou l’autre de ces bâtiments. A Combe En Vaillard, une forge constituée de deux ateliers distincts est ins-tallée au centre du vallon. Les recollages de tessons entre les structures de l’atelier A et celles de l’atelier B indiquent une forte proximité chronologique, voire même une contemporanéité, de ces deux ensembles. Aucun bâtiment d’habitation ne peut, par contre, être attribué à cette phase. A Combe Varu, trois résultats radiocarbone s’inscrivent dans cette phase, mais sont infirmés, à chaque fois, par le mobilier de La Tène finale (LT D1) contenu dans les structures.

En ce qui concerne le lien entre l’habitat de Combe Ronde et la forge de Combe En Vaillard, plusieurs hypothèses peuvent être émises. Dans un premier cas, simultanéité et interdépendance des deux sites peuvent être envisagées. L’habitat se trouve alors à Combe Ronde et le site de Combe En Vaillard n’a qu’une vocation métallurgique. Dans un second cas, les deux combes accueillent chacune un habitat distinct, une ferme indigène possédant son

installation métallurgique propre. Ces deux ensembles sont peut-être exploités simultanément ou se succèdent à très court intervalle. Face à ces deux hypothèses, il convient de remarquer que la distance de plus de 450 m séparant les deux sites et la pré-sence de battitures à Combe Ronde nuancent le crédit à accorder à la première suggestion. De surcroît, l’observation d’une légère variation entre le mobilier céramique des deux sites suggère une légère antériorité de Combe En Vaillard par rapport à l’habitat de Combe Ronde.

La deuxième phase d’occupation, La Tène D1, se manifeste à Combe Varu où elle regroupe un bâtiment d’habitation et diverses autres structures, fosses, foyer et trous de poteau, contenant du mobilier La Tène D1. La possibilité d’un second bâtiment est pro-bable, mais aucun plan ne peut être dressé à partir de ce qui sub-siste. La datation de l’habitat est établie sur la base d’une date 14C (170 av. J.-C. - 70 ap. J.-C. à 2 sigma) et est confirmée par des élé-ments caractéristiques de La Tène D1 tels que fibule filiforme, rouelle en bronze et bracelets en pâte de verre. Les fragments d’amphores Dressel 1A viennent encore la conforter. A Combe En Vaillard, le petit grenier à quatre poteaux (bâtiment 1) situé à l’ouverture de la combe est aussi attribué à cette période. Sa data-tion 14C (400 - 90 av. J.-C. à 2 sigma) s’étire jusqu’à la première décennie du 1er siècle av. J.-C., contrairement à celles des struc-tures de la forge. A Combe Ronde, cette phase, localisée dans le domaine B, est représentée par un foyer et surtout par du mobilier céramique, dont un fragment à vernis noir. Les quelques pièces à faciès La Tène finale exhumées dans la zone amont témoignent de la fréquentation sporadique du lieu après l’abandon de l’habitat. La troisième phase d’occupation s’étend de La Tène D2 à la pre-mière moitié du 1er siècle ap. J.-C. A Combe Varu, quelques objets témoignent en faveur d’un terminus post quem situé entre La Tène D2b et la période augustéenne pour l’occupation de la combe. Il s’agit de formes empruntées aux répertoires de la céramique campanienne et sigillée italique associée en général à des contextes La Tène D2, ainsi que d’un col de balsamaire. Mais cette phase est surtout matérialisée par les bâtiments 2 et 3 de Combe En Vaillard où elle s’appuie sur la comparaison entre la datation radiocarbone récente du bâtiment 2 (60 av. J.-C. - 330 ap. J.-C. à 2 sigma) et le mobilier gallo-romain trouvé à proximité. La conjonction de ces éléments montre qu’il faut privilégier une occupation qui perdure au moins jusqu’à la première moitié du 1er siècle ap. J.-C. Le grand fossé rectiligne qui traverse le nord de Combe En Vaillard peut être raisonnablement associé à la deuxième ou à la troisième phase d’occupation.

6.2 Le cadre naturel

Carine Deslex

Les études carpologiques et anthracologiques menées sur les structures de La Tène B2-C1 des combes Ronde et En Vaillard suggèrent un paysage de prairies bordées de forêts. C’est un envi-ronnement qui se met en place peu à peu à partir de l’âge du Bronze ancien. La forêt est dominée par le sapin blanc et le hêtre,

ce qui correspond aux fortes proportions de charbons de ces deux essences trouvées à Combe Ronde et à Combe En Vaillard. A proximité des sites poussent aussi le chêne, le frêne, le noisetier et l’érable. La présence de l’aulne à Combe Ronde et du peuplier à Combe En Vaillard, deux essences associées aux milieux humides, est anecdotique. La présence d’arbres fruitiers est timide, elle ne transparaît que par le charbon de cerisier retrouvé dans la forge. L’if et le troène/chèvrefeuille se trouvent dans le sous-bois. Dans cette région karstique sans rivière pérenne de surface, les cours d’eau, même temporaires, qui se forment dans les combes et les écoulements occasionnels du Creux-des-Prés dans la grande vallée sèche de la Haute-Ajoie, ont certainement représenté un attrait non négligeable. Le régime irrégulier de ce réseau ne semble jamais avoir été adéquat pour assurer les besoins en eau d’une population sur le long terme. Cela explique en partie le fréquent va-et-vient que l’on observe dans les trois vallons au cours de la Protohistoire. La mise en parallèle des phases d’occupation du Campaniforme, du Bronze final et du Second âge du Fer (LT B-C à LT D) avec les courbes climatologiques montre d’ailleurs – avec toute la prudence que cette démarche requiert – une certaine corrélation entre ces installations anthropiques et la fin de phases climatiques à forte activité hydrologique, c’est-à-dire durant des périodes où le climat se réchauffe et où l’approvisionnement en eau est encore relative-ment aisé (Hochuli et al. 1998, fig. 46, p. 139).

6.3 Les données du Second âge du Fer

Les sites de Combe En Vaillard, Combe Varu et Combe Ronde se distinguent par leurs petites dimensions et appartiennent à la catégorie des habitats isolés, de type ferme indigène. Celle-ci est généralement caractérisée par la coexistence de surfaces d’habitat auxquelles se juxtaposent des structures liées au stockage des denrées ou à des activités artisanales propres à la vie rurale en autarcie, comme l’activité métallurgique, en particulier à Combe En Vaillard. Comme de nombreux sites d’habitat de l’âge du Fer, Combe Ronde et Combe Varu ont aussi livré des ossements humains.

Par rapport à l’emplacement des sites, un déplacement de l’oc-cupation des combes semble se dessiner. Les phases les plus anciennes de Combe En Vaillard et Combe Ronde sont implan-tées au centre des vallons. En revanche, les occupations plus tar-dives sont situées à l’ouverture des combes En Vaillard, Varu et Ronde sur la grande vallée sèche de la Haute-Ajoie.

6.3.1 L’habitat

Emmanuelle Evéquoz

Le plus souvent de forme quadrangulaire à une nef, les bâti-ments de Chevenez développent parfois un plan absidal, présent aussi à Noir Bois (Masserey et al. 2008), avec annexe comme à Delémont - La Deute (Wey 2007). Ils avaient une élévation en terre et bois bien attestée par les morceaux de clayons avec empreinte de branchages découverts à Combe Varu. A Combe Ronde, l’em-ploi d’un module de 6 m de large pour une longueur de paroi

de 5 m a été mis en évidence pour les bâtiments 2 et 3, module de taille à peine supérieure à celui utilisé pour les bâtiments 9 et 20 de Noir Bois où les dimensions sont comprises entre 3 et 4 m de côté (Masserey et al. 2008). L’emploi de ce petit gabarit, 3 x 4 m, se poursuit au moins jusqu’à La Tène D1 à l’exemple du bâtiment 2 de Combe En Vaillard, de celui de Combe Varu et du bâtiment B de La Deute dans la vallée de Delémont (Wey 2007). Les poteaux d’angle des édifices de Chevenez sont massifs et dépourvus de calage. Cette technique de construction, déjà observée à La Tène ancienne à Noir Bois, est appliquée pour des édifices de tailles variées et perdure dans les constructions posté-rieures, La Tène D1, de Combe En Vaillard. L’emploi de pierres de calage ne semble pas être systématique avant la phase tardive de La Tène finale, y compris dans la vallée de Delémont, à La Deute et aux Prés de La Communance, sites datés entre La Tène B et La Tène D1 (Wey 2007).

Les constructions de moindre superficie, bâtiments 1 de Combe Ronde et de Combe En Vaillard, cumulent les indices se rappor-tant à des structures légères : faible diamètre des poteaux et petite emprise au sol. Des constructions de taille similaire ont été res-tituées tant à Noir Bois (bâtiment 6 ; Masserey et al. 2008) qu’à Delémont - Prés de La Communance (bâtiment C ; Wey 2007). Ces petites surfaces ont sans doute rempli une fonction artisa-nale ou de stockage des denrées. L’absence de vestige et de trace au sol renvoie l’image des constructions à plancher surélevé. Concernant le stockage, une évolution est à noter entre Noir Bois et les sites de Chevenez puisque les fosses silos, encore très pré-sentes à Noir Bois, se raréfient au cours du Second âge du Fer et ne semblent plus attestées à Chevenez.

Les dispositifs de couverture des constructions restent difficiles à appréhender. Toutefois, les grandes dimensions relevées pour les poteaux corniers des structures d’habitat, tant à Chevenez qu’à Noir Bois, trahissent l’existence d’une charpente lourde qui, à Chevenez, ne semble pas avoir été soutenue par des poteaux por-teurs autres que ces poteaux d’angle. En revanche, dans la vallée de Delémont, ceux-ci apparaissent soit sur l’axe diagonal pour les bâtiments B de La Deute et D des Prés de La Communance, soit sur l’axe longitudinal des parois du bâtiment A de La Deute. La construction des toitures sur poteaux porteurs n’y est toutefois pas systématique et ne paraît pour l’heure pas liée à une évo-lution chronologique au Second âge du Fer. D’après les obser-vations effectuées dans la région de Delémont (Wey 2007), l’hypothèse de toitures échafaudées soit à deux pans, soit en croupe, reste valable pour les constructions de Chevenez. Les élé-ments de couverture, sans doute en matériaux périssables, n’ont pas été conservés.

La restitution des aménagements internes des surfaces d’habitat reste très délicate et n’est possible que pour les bâtiments amé-nagés à même le sol. A Combe Ronde, ainsi qu’à Noir Bois, ces édifices étaient pourvus d’au moins un foyer domestique, posi-tionné de manière axiale dans le cas de Combe Ronde. La divi-sion de l’aire d’habitat par des palissades n’a pu être établie et l’érosion du site n’a pas permis de mettre en évidence d’éven-tuelles concentrations de matériel dans l’aire d’habitat.

En résumé, l’évolution des bâtiments au cours du Second âge du Fer est assez faible et ne subit pas de bouleversement majeur entre La Tène ancienne et La Tène D1 en Ajoie. Par ailleurs, en l’état actuel des connaissances, aucun particularisme régional entre l’Ajoie et la vallée de Delémont ne se dessine de manière signi-ficative quant à la structure et à l’organisation des bâtiments de cette période.

6.3.2 L’évolution du mobilier

L’étude du mobilier s’avère intéressante malgré la rareté des bons marqueurs chronologiques pour les occupations précoces, La Tène B2-C1, des combes de Chevenez.

Le corpus des céramiques étudiées se compose surtout de produc-tions locales à pâte coquillière (type 1a et 1b). Des gisements de marnes à virgula, matière première utilisée, ont été localisés par G. Thierrin-Michael à proximité des trois combes. Quelques tessons de cette même céramique ont été observés par C. Deslex dans une tranchée réalisée au centre de l’actuel village de Chevenez. Bien connue en Ajoie, sur les sites de L’Etang, des Aiges et de Grands’Combes, cette production ne semble pas s’y développer avant la fin de La Tène ancienne étant donné son absence à Noir Bois (Masserey et al. 2008) et perdure jusqu’à l’époque romaine (G. Thierrin-Michael, communication orale). Selon une observa-tion commune de C. Deslex et de la signataire, ce type de céra-mique ne semble pas pour l’heure apparaître dans les corpus laténiens de la vallée de Delémont. Un deuxième type d’argile lui aussi bien représenté au sein des corpus de Chevenez, les pâtes de type 4a, qui montrent de grandes ressemblances avec la matrice principalement utilisée à Noir Bois, font presque à coup sûr partie des productions locales (Thierrin-Michael 2008, p. 147-172). Les pièces de provenance exogène sont peu nombreuses et sont pro-duites en majorité dans des pâtes de type 2 et 3. Par ailleurs, les céramiques en pâte à clinopyroxènes, attestées à La Tène ancienne à Noir Bois, ne le sont plus à Chevenez, mais apparaissent encore à La Tène B-D1 dans la vallée de Delémont (Thierrin-Michael, communication orale ; Wey 2007).

La mise en parallèle des ensembles étudiés fait apparaître des faciès différents pour chacun des trois sites. Pour les deux occupa-tions La Tène B2-C1 de Combe Ronde et de Combe En Vaillard, l’observation du mobilier céramique fait état de quelques varia-tions dues soit à un léger décalage chronologique entre les deux sites, soit à la fonction métallurgique plus spécifique de Combe En Vaillard. En effet, si les formes typiques de La Tène sont large-ment attestées dans les deux combes, les profils carénés ou décorés sont mieux représentés dans le corpus de Combe En Vaillard où le répertoire formel paraît plus varié qu’à Combe Ronde et plus proche de la morphologie des récipients de Noir Bois.

La comparaison des ensembles de Combe En Vaillard et de Combe Ronde avec le corpus plus tardif de Combe Varu met en évidence une évolution lente au cours du Second âge du Fer, tant du point de vue du mobilier céramique, que de la parure. En ce qui concerne les céramiques, on note un développement du répertoire morphologique. Les récipients à lèvre en bourrelet

proéminent, rentrant ou éversé de La Tène C, disparaissent peu à peu à La Tène D. La proportion de profils à bord éversé augmente. De façon similaire, alors que les pièces plus anciennes, La Tène B2-C1, ne sont que rarement décorées, l’ornementation s’enrichit progressivement à La Tène finale, en particulier avec l’apparition des céramiques peintes. Cette dernière période est aussi carac-térisée par l’affluence de céramiques d’importation : amphores, récipients graphités, céramique campanienne et sigillée dont la présence est marquée à Combe Varu. Les changements qui appa-raissent au niveau de la parure se rapportent autant aux matériaux utilisés qu’à la forme des objets. En effet, les bracelets annulaires, encore en pierre à Combe Ronde, sont peu à peu remplacés par des bracelets en verre à Combe Varu. De même, les fibules à pied libre et à arc en anse de panier de La Tène ancienne, retrouvées à Combe Ronde et à Combe En Vaillard, font place, à Combe Varu et à Combe En Vaillard, aux fibules de type pré-Nauheim et Nauheim, fossile directeur de La Tène D1. La seule évolution observée pour le mobilier lithique utilisé dans l’habitat est l’appa-rition timide de la meule rotative dès La Tène moyenne à Combe En Vaillard, où elle côtoie la meule à va-et-vient traditionnelle aussi présente à Combe Ronde. La même observation est valable pour la vallée de Delémont, à La Deute (Wey 2007). Par contre,