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Cette surface, en partie fouillée en carroyage, a livré un foyer en fosse, six fosses dont un éventuel silo, une structure excavée indéterminée ainsi que huit trous de poteau, le tout s’insérant dans la couche 3.2, horizon protohistorique pré-servé très riche en mobilier de l’âge du Fer (fig. 93). Tous ces éléments laissent supposer l’existence d’un édifice sur place ou à proximité.

Le trou de poteau 1, les fosses 1 et 2 ainsi que le foyer en fosse 1 ont été fouillés en deux temps, fin 2001 et début 2002 avec un intermède hivernal entre les deux périodes (fig. 94). Si le trou de poteau 1 n’a pas souffert des intempéries, tel n’a pas été le cas des trois autres structures, situées sur le décrochement de la coupe 1. Des portions de cette coupe se sont effondrées emmenant avec elles les informations planimétriques et strati-graphiques qu’elles contenaient. Sur les plans proposés dans ce chapitre, il a fallu extrapoler les informations recueillies pour ces trois structures afin de combler un hiatus d’environ une tren-taine de centimètres.

4.3.1 Les trous de poteau

4.3.1.1 Le trou de poteau 1

Cette structure de forme circulaire est située sur le bord occi-dental de la zone concernée. Ses dimensions sont de 1 m de dia-mètre pour une profondeur de 70 cm. Elle est aménagée dans la couche 3.2 et la couche 5, et présente deux remplissages de profondeurs différentes. Au centre de la fosse, le remplissage le plus profond, d’un diamètre de 60 cm, est caractérisé par des silts sableux brun foncé très charbonneux, riches en mobilier et en éléments brûlés tels que calcaires, limons cuits et terre cuite ; quelques graviers sont présents dans la partie inférieure. Le rem-plissage externe est composé de silts bruns un peu plus clairs, avec des graviers contenant peu de mobilier. Ces remplissages correspondent à deux phases successives. Tout d’abord, une fosse d’implantation est creusée dans sa partie centrale afin de recevoir un poteau, le rebouchage se faisant avec des matériaux d’extraction mélangés avec la couche d’occupation et quelques pierres pour le calage. Ensuite, le poteau est récupéré et l’empla-cement vacant sert de dépotoir, ce qui explique la grande quan-tité de mobilier dans cette partie de la structure.

Fig. 93 Aire occidentale. Situation des structures par rapport au carroyage.

468,80 m F1 4.1.5 4.1.1 3.2 468,50 m 4.1.1 3.3 4.1.5 TP1 4.1.6 468,80 m Fy1 4.1.1 3.2 468,60 m 3.2 5 F3 r1 r2 r3 468,20 m F5 5 468,30 m TP7 5 5 468,20 m TP8 3.2 5 468,60 m F4 468,20 m 5 3.2 F6 r1 r2 468,60 m Structure indéterminée r2 r1 4.1.1 TP2 468,50 m 3.2 4.1.1 TP3 468,50 m 4.1.1 3.2 468,40 m TP5 5 5 468,50 m TP6 20 cm L K J I H G F E 51 52 53 54 55 56 57 58 F6 TP7 TP8 Structure indéterminée TP5 TP6 F5 TP1 F3 F4 TP4 + F2 TP2 TP3 Fy1 F1 ? ? 0 N 2 m 468,50 m TP4 et F2 3.2 4.1.1 4.1.5

Le mobilier recueilli est varié. Il consiste en 68 fragments et nodules de terre cuite, dont 19 morceaux de torchis avec empreintes de clayons, pour un poids total de 1,736 kg. On trouve aussi 33 tessons de céramique, essentiellement gros-sière, dont plus de la moitié est coquillière (type 1a ; fig. 95), ainsi qu’un fragment d’amphore; s’y ajoutent 37 restes de faune et un d’humain, un fragment d’os crânien humain immature brûlé (chap. 4.6). Le tamisage des sédiments n’amène aucune donnée supplémentaire, si ce n’est la présence d’une graine carbonisée de céréale cultivée non déterminable (Cerealia ; D. Hecker, communication orale).

L’hypothèse qu’il s’agisse d’un trou de poteau semble plau-sible, la taille imposante du poteau ayant sans doute motivé sa récupération lors de l’abandon ou de la destruction de l’édifice

auquel il appartenait. Malheureusement, il n’a pas été possible de le rattacher à d’autres structures similaires, alors que ce type de poteau n’est en général pas unique mais intégré dans un ensemble cohérent définissant un édifice. L’analyse radiomé-trique d’un échantillon de charbon de bois donne une indica-tion chronologique large, comprise entre le 4e et la fin du 2e siècle av. J.-C., et diachronique par rapport au mobilier (chap. 4.8).

4.3.1.2 Les trous de poteau 2 à 8

Ces sept trous de poteau avec calage de pierre ont un diamètre oscillant entre 12 et 40 cm, une profondeur d’implantation com-prise entre 8 et 41 cm, une forme circulaire ou ovale, des parois soit verticales, soit évasées, voire irrégulières, et un fond fré-quemment concave. Ils ont été repérés lors du décapage manuel de la couche 3.2, à l’exception des trous de poteau 7 et 8 qui ont été mis au jour, dans l’encaissant (couche 5), au décapage machine. Une fosse de creusement a été observée dans les trous de poteau 2, 3 et 7. Les deux premiers pourraient être associés au trou de poteau 4, situé 1,50 m au sud-est en périphérie nord de la fosse 2 ; de par son faible diamètre et du fait de l’absence de fosse de creusement, ce dernier a été interprété comme trou de piquet. Pratiquement au centre de la zone carroyée, à proxi-mité de la fosse 5, ont été localisés les trous de poteau 5 et 6. Les trous de poteau 7 et 8 se trouvent quant à eux en dehors de cette zone, plus à l’est. Le remplissage se compose de silts argi-leux brun foncé contenant quelques paillettes et charbons de bois, quelques petits calcaires, dont certains rubéfiés, quelques nodules de terre cuite orange et du limon cuit. A l’exception des trous de poteau 6 à 8, tous ont livré un tesson de céramique de La Tène finale. De plus, un fragment de scorie en forme de calotte provient du trou de poteau 3.

4.3.2 Les fosses

4.3.2.1 La fosse 1

Cette fosse se situe en bordure ouest du carroyage, à proxi-mité des trous de poteau 1 et 2. Apparue dans la couche 3.2, elle entame l’encaissant qui, à cet endroit, correspond au com-blement d’un ancien chenal (couche 4.1.1). Elle présente une forme plurilobée plutôt allongée de 1,80 m de longueur et de 1,20 m de largeur. Peu profonde, elle a été observée sur 28 cm ; ses parois sont évasées et son fond est irrégulier. Son remplis-sage est composé de silts argileux brun foncé, riches en graviers et en blocs calcaires rubéfiés, en limons cuits, en charbons de bois et en mobilier. Celui-ci est composé de plus de 200 objets dont 39 % de céramiques, 37 % de fragments de terre cuite et de torchis, dont quatre comportent des empreintes de clayons, 23 % de restes fauniques et 1 % de scories. La céramique gros-sière représente 80 % du corpus dont les deux tiers concernent de la céramique à inclusions coquillières denses 1a (fig. 95 ; pl. 12.3 ; pl. 13.12,16 ; pl. 14.3,12). La base complète d’un vase à pied balustre mérite d’être mentionnée (pl. 16.7).

La forme plurilobée de cette structure pourrait résulter d’une activité d’extraction d’argile, peut-être utilisée pour l’aména-gement du foyer en fosse 1 situé à moins d’un mètre plus au sud. Durant le fonctionnement du foyer, elle a servi de fosse

Fig. 94 Aire occidentale. Vue en cours de fouille.

Structures TP1 TP2 TP3 TP5 F1 F2 F3 F4 F5 F6 Fy1 Total

Volume.(litres) 180 18 10 2 246 198 91 355 476 96 133

Pâte Céramique grossière

1a 18 41 25 13 37 29 4 64 231

3 4 20 12 13 7 2 19 77

4b 4 2 8 3 1 3 6 27

Sous-total 26 63 45 29 38 39 6 89 335

Pâte Céramique fine

1b 1 1 1 3 6

2 6 1 1 1 8 9 36 5 47 1 21 136

4a 8 13 1 2 1 1 26

Sous-total 6 1 1 1 17 22 37 7 52 2 22 168

Total 32 1 1 1 80 67 66 45 91 8 111 503

Fig. 95 Aire occidentale. Répartition des types de pâte en fonction des struc-tures.

détritique, recueillant les vidanges de foyer successives ainsi que la vaisselle cassée. Sur la base des éléments caractéristiques mis au jour dans le remplissage, il est possible de proposer une four-chette comprise entre La Tène D1-D2.

4.3.2.2 La fosse 2

Cette fosse est située sur la limite ouest de la zone carroyée, à moins d’un mètre au sud du foyer en fosse 1. Elle est apparue dans la couche 3.2 lors de la rectification de la coupe 1 et, comme la structure précédente, elle entame la couche 4.1.1. De forme plus ou moins ovale, elle a des parois verticales et un fond plat. Ses dimensions sont d’environ 80 cm sur 60, pour une pro-fondeur de 55 cm. Au centre, le remplissage est composé de silts argileux brun foncé avec des calcaires rubéfiés, des nodules de limon cuit, des charbons de bois et du mobilier archéologique assez dense. A sa périphérie, ce même limon semble mélangé avec l’encaissant. Le mobilier comprend 67 fragments de céra-mique, dont 25 sont façonnés avec de la pâte de type 1a (fig. 95), de quinze restes fauniques et de douze fragments et nodules de terre cuite. A la différence notable des autres fosses détritiques, aucun fragment de torchis n’a été retrouvé.

Parmi les 25 tessons de céramique grossière à inclusions coquillières denses, trois fragments de récipient méritent d’être signalés. Il s’agit de deux fragments d’écuelle tronconique – à bord rentrant épaissi (pl. 12.2) ou à bord droit (pl. 13.1) – et d’un fragment de pot à bord éversé (pl. 14.6). La taille réduite de ces fragments ainsi que la forme simple des récipients aux-quels ils appartiennent ne permettent guère d’affiner les com-paraisons. Tout au plus est-il possible de les rattacher à la même phase que celle des structures alentours bien que le mobilier y soit dans un meilleur état de conservation et mieux daté. En conséquence, cette fosse détritique peut être attribuée à la fin du Second âge du Fer.

Par ailleurs, dans la partie nord de la structure, un trou de piquet que la fouille en plan n’avait pas permis de déceler, a été observé en coupe. Le piquet a une forme circulaire avec un diamètre d’environ 15 cm pour une profondeur de 40 cm, ses parois sont verticales et le fond est pointu. Il se situe dans le même contexte stratigraphique que la fosse et son remplissage est quasiment identique, avec toutefois moins de mobilier.

4.3.2.3 La fosse 3

Cette structure est située à l’est des fosses 1 et 2. Elle se carac-térise par une forme oblongue de 1,45 m de long sur 30 cm de large, pour une profondeur d’environ 20 cm. Le comblement est constitué de silts brun foncé avec des inclusions de calcaires brûlés altérés, de nombreuses traces de limon cuit et de mobi-lier. Cette structure se distingue par une majorité de céramique fine parmi les 66 tessons mis au jour, essentiellement en pâte de type 2. La céramique grossière à inclusions coquillières denses ne représente que 20 % de l’effectif (fig. 95).

Le reste du mobilier comprend douze fragments de terre cuite dont du torchis avec, pour certains, des empreintes de clayons. Il est à noter l’absence de restes fauniques. Compte tenu de sa

forme très étroite et peu profonde, ainsi que de l’éventualité de son prolongement vers le nord et le sud, l’hypothèse d’un fossé en relation avec les autres structures alentours peut être avancée. Il aurait par la suite servi de zone de rejet expliquant la présence d’un abondant mobilier lors de la phase d’abandon du site. Les indications chronotypologiques fournies par le mobilier céramique permettent de rattacher cette structure à La Tène D1, voire D2.

4.3.2.4 La fosse 4

Cette structure a été découverte à environ un mètre au sud-est de la précédente. Aménagée au sommet de la couche 3.2, elle entame la couche 5. Elle est ovale avec une longueur de 110 cm et une largeur de 80, pour une profondeur maximale d’environ 50 cm. Ses limites sont nettes, ses parois sont verticales au nord et évasées au sud, le fond présente un palier. Son remplissage se compose de silts brun foncé avec une forte concentration de blocs calcaires, dont certains rubéfiés, des charbons de bois, du limon cuit et du mobilier. Dans la partie nord de la structure, le remplissage est mélangé à des graviers, il y comporte moins de charbons de bois et peu de calcaires rubéfiés ou de mobilier. Sur les 45 tessons de céramique exhumés, plus des trois quarts concer-nent de la céramique grossière à inclusions coquillières denses (fig. 95 ; pl. 13.2,18 ; pl. 14.1). Un fragment de rouelle en bronze attribué à La Tène D1 est à signaler (pl. 21.7 ; chap. 4.5.3.1). Cette structure n’a livré aucun fragment de torchis et que deux fragments de terre cuite. Le mobilier osseux se compose de 35 restes fauniques et de cinq restes humains (chap. 4.6.2.2). Les pièces les plus marquantes permettent de rattacher cette fosse détritique à la La Tène D1.

4.3.2.5 La fosse 5

Cette fosse est située au centre de l’aire occidentale, à proximité des trous de poteau 5 et 6. Elle est apparue au sommet de la couche 3.2 et entame la couche 5. Elle est subcirculaire, avec des dimensions de 1,56 sur 1,40 m, et une profondeur d’environ 40 cm. Les parois sont évasées et le fond est plat. Son comble-ment présente trois phases de remplissage. Le premier, le rem-plissage central r1, est composé de silts brun foncé tirant parfois sur le noir, surtout vers le centre. Il contient des calcaires rubé-fiés, des paillettes et des charbons de bois, des nodules de terre cuite, des fragments de clayonnage et du mobilier en grande quantité. Le second remplissage (r2), inférieur, est constitué de silts argileux brun foncé, contenant quelques charbons de bois, des nodules de terre cuite et peu de mobilier. Le troisième rem-plissage (r3) est périphérique. Il est composé de silts argileux brun foncé assez caillouteux, sans doute dû à un mélange avec la couche 5. Il est également pauvre en mobilier.

Cette structure est la plus riche en mobilier du site, ce dernier étant varié. La céramique est bien représentée avec 91 tessons, dont un peu plus de la moitié concerne de la céramique fine. Parmi celle-ci, une petite écuelle tronconique à bord rentrant est la pièce la mieux conservée du site, son profil complet ayant pu être remonté (pl. 17.1). La céramique grossière comprend essen-tiellement des récipients en pâte à inclusions coquillières denses qui représentent le tiers de l’effectif total (fig. 95).

Le mobilier comprend également treize objets métalliques, dont deux fragments de fibule (pl. 21.4-5), deux fragments d’alène (pl. 21.8-9) et de nombreux clous (pl. 21.17,19,25).

Le solde est composé de cinq fragments de parois scorifiées, d’un fragment de scorie coulée, de 54 restes fauniques et de treize fragments de terre cuite, dont du torchis avec empreintes de clayons.

Deux hypothèses concernant la fonction de cette structure peuvent être avancées compte tenu des données de terrain. La première suppose qu’il s’agit d’une fosse de stockage ou silo. Cette interprétation est cependant sujette à caution car seule la partie inférieure de cette structure est conservée. En effet, l’éro-sion et/ou les labours ont détruit sa partie supérieure, rendant l’évaluation des dimensions originelles et du volume délicate, et par là-même son identification difficile. De plus, le tamisage des sédiments n’a pas permis de mettre en évidence la présence de carporestes, mais il est vrai qu’en l’absence d’incendie les graines sont rarement conservées. Il est possible que les facteurs tapho-nomiques aient été très actifs, comme pour des structures de stockage de l’âge du Fer du Bassin parisien (Issenmann 2005). Néanmoins, et malgré ces réserves, sa morphologie, ses dimen-sions et son volume conservé (476 litres), ainsi que la nature du remplissage périphérique, pourraient correspondre à un silo de forme simple, tronconique ou cylindrique (Gransar 2000, p. 284, fig. 5). Des structures du même type ont été mises au jour à Alle - Noir Bois (Masserey et al. 2008). Ce silo pourrait être en relation avec le foyer en fosse 1 situé quelques mètres à l’ouest. Dans un deuxième temps, il aurait été utilisé comme fosse de rejet. Le remplissage extérieur proviendrait de l’effondrement de la paroi du silo, qui devait avoir à l’origine une ouverture plus resserrée, et se serait alors mélangé avec les matériaux de com-blement.

La seconde hypothèse tend à considérer la structure comme une fosse de rejet dès le départ. L’analyse radiométrique d’un charbon de bois donne une indication chronologique large, comprise entre le 4e et le 2e siècle av. J.-C., mais diachronique par rapport au mobilier (chap. 4.8). Cette structure peut être attribuée à la fin du Second âge du Fer sur la base du mobilier recueilli caractéristique de La Tène D1, un fragment de fibule et de la céramique notamment.

4.3.2.6 La fosse 6

Cette fosse a été mise au jour lors du décapage à la pelle méca-nique au nord de l’aire occidentale. Apparue dans la couche 3.2, elle entame la couche 5. De forme circulaire, ses limites sont nettes ; elle possède un diamètre maximal de 1,30 m au sommet et une profondeur de 37 cm. Les parois sont verticales, voire ren-trantes, et le fond est plat.

Son remplissage r2 est constitué de silts argileux brun gris foncé, charbonneux par endroits, et contient du mobilier archéolo-gique. Le remplissage r1 est stérile en vestiges mais plus chargé en cailloux et en graviers. Le mobilier se compose de huit tessons de céramique, dont quatre à pâte à inclusions coquillières.

A noter la présence d’un fragment d’herminette probablement récupéré par les occupants laténiens. Onze restes fauniques viennent compléter l’inventaire.

Cette structure est interprétée comme une fosse de rejet en raison de ses dimensions, de sa forme générale et surtout de la présence, dans son remplissage, de vestiges dont les éléments les plus caractéristiques permettent de l’attribuer à La Tène D1.

4.3.3 Le foyer en fosse 1

Localisée entre les fosses 1 et 2, cette structure de combustion ovale apparaît dans la couche 3.2 et entame la couche 4.1.1 qui correspond au comblement de l’ancien chenal. Ses dimensions sont de 1,25 m sur 55 cm, pour une profondeur de 27 cm. Les parois sont évasées et le fond est concave.

Le foyer consiste en une chape d’argile matérialisée en coupe par des traces longitudinales d’argile cuite au fond de la fosse (fig. 96). Aucun autre aménagement interne – dispositif de calage ou de pose des récipients sur le foyer – n’a été repéré. Son remplissage est constitué de silts argileux brun foncé tirant par endroits vers le rouge, signalant une rubéfaction. Il contient des paillettes et des charbons de bois, du limon cuit en grande quantité, beaucoup de mobilier et des matières brûlées. Le fond est très rubéfié ce qui indique une utilisation répétée. Le mobi-lier recueilli se compose de 111 tessons de céramique, 35 restes fauniques et 66 fragments et nodules de terre cuite, dont quatre morceaux de torchis avec empreintes de clayons. Le tamisage des sédiments prélevés apporte peu d’informations supplémentaires

Fig. 96 Aire occidentale. Foyer en fosse 1. Coupe. Le fond rubéfié se distingue nettement.

si ce n’est la présence d’une graine carbonisée de légumineuse cultivée (Fabaceae ; D. Hecker, communication orale) et de restes de micromammifères.

Le petit ensemble de céramique est assez homogène, certains fragments ayant pu être remontés entre eux (pl. 12.6). Les quatre types de pâte définis par G. Thierrin Michael sont représentés (chap. 3.2.6.). L’une des pièces les plus remarquables du site pro-vient de cette structure : il s’agit du profil quasi complet d’une écuelle tronconique à bord rentrant (pl. 12.6).

L’existence d’une chape d’argile cuite dans le fond de la fosse, de calcaires et de terre cuite rubéfiés, d’os brûlés et de vaisselle culinaire avec traces de brûlures de postcuisson permet d’in-terpréter cette structure comme foyer domestique. Elle a par la suite été utilisée comme fosse dépotoir. Le mobilier céramique recueilli est caractéristique du faciès de La Tène finale ; le foyer est donc attribué à cette même période. L’analyse radiométrique d’un charbon de bois donne une indication chronologique syn-chrone avec le mobilier céramique, comprise entre La Tène D1 et la période augustéenne (chap. 4.8).

4.3.4 La structure indéterminée

Une structure située au nord-ouest de la zone carroyée est restée indéterminée. Aménagée dans les couches 3.2 et 4.1.1, sa forme est irrégulière, ses dimensions sont de 130 sur 70 cm, sa pro-fondeur de 19 cm. Son comblement présente deux phases. Le remplissage supérieur (r1) est constitué de silts argileux brun foncé, avec de nombreuses inclusions de nodules et de cailloux calcaires rubéfiés et pulvérulents, de limon cuit et de quelques paillettes de charbons de bois éparses ainsi que de restes fau-niques. Le remplissage inférieur (r2) est composé d’un mélange du précédent avec la couche 4.1.1. Aucun artefact n’a été exhumé de cette structure dont la fonction reste inconnue.

4.3.5 Interprétation

La couche 3.2 de l’aire occidentale, qui concerne l’occupation laténienne, est très riche en mobilier. Fouillée manuellement,