• Aucun résultat trouvé

partie I M´ ethodes et Mod` eles d’´ etudes ´ ecologiques

6.2 Les mod` eles de variogrammes emboˆıt´ es

r´eponse) et les vecteurs propres s´electionn´es `a l’´etape pr´ec´edente qui sont utilis´es comme

variables explicatives. Les vecteurs propres s´electionn´es par la proc´edure de regression

mul-tiple sont ensuite regroup´es arbitrairement en plusieurs sous-mod`ele spatiaux en fonction

de leur rang, les premiers vecteurs propres repr´esentant de large ´echelles spatiales, et les

derniers des ´echelles spatiales fines (fig. 6.3). Un sous-mod`ele spatial est obtenu en

addition-nant les variables PCNM (i.e. significatives) en les pond´erant chacune par leur coefficient

de regression partiel respectifs (Borcard & Legendre, 2002).

Fig. 6.3.Principe du partitionnement en sous-mod`eles spatiaux `a partir des vecteurs propres significatifs.

6.2 Les mod`eles de variogrammes emboˆıt´es

La r´ealisation d’un processus ´ecologique spatial peut ˆetre assimil´e `a une variable al´eatoire

r´egionalis´eeZ(x). Cette variable al´eatoire peut ˆetre d´ecompos´ee comme la somme de

com-posantes spatiales ind´ependantes et non-corr´el´eesZ

k

(x) :

Z(x) =Z

0

(x) +. . .+Z

k

(x) +. . .+Z

S

(x) +m,

o`u m est l’esp´erance de Z(x).

L’identification de ces composantes spatialesZ

k

(x) est r´ealis´ee en ajustant une s´erie de

variogrammes ” emboˆıt´es ” au variogramme exp´erimental (fig. 6.4, ce type de mod`ele se

nomme en g´eostatistique : mod`ele lin´eaire de r´egionalisation. L’hypoth`ese principale de ces

mod`eles est qu’un ph´enom`ene r´egionalis´e peut ˆetre consid´er´e comme la somme de plusieurs

sous-ph´enom`enes ind´ependants agissant `a diff´erentes ´echelles, et peut s’´ecrire :

γ(h) =

S

X

k=0

γ

k

(h) =

S

X

k=0

b

k

g

k

(h), (6.2)

o`uSest le nombre de mod`eles de variogramme th´eoriqueg(h),b

k

correspond aux valeurs

des plateaux-partiels, ces coefficients sont sp´ecifiques `a chaque mod`ele de variogramme, qui

par leur port´ee, repr´esente une ´echelle sp´ecifiquek. Le nombre de mod`eles de variogrammes

th´eoriques ainsi que le param`etre de port´ee sp´ecifique `a chaque mod`ele de variogramme est

fix´e au regard des caract´eristiques du variogramme exp´erimental. Ensuite, l’estimation des

plateaux-partiels b

k

est effectu´ee en ajustant le mod`ele de variogramme emboˆıt´e au

vario-gramme exp´erimental. La proc´edure d’ajustement est r´ealis´ee par moindres carr´es pond´er´es

(Cressie, 1993).

6.2.1 Cartographie des patterns `a ´echelles multiples

Les composantes des mod`eles de variogrammes emboˆıt´es peuvent ˆetre extraites par

kri-geage filtrant (Wackernagel, 2003). A partir des mod`eles de r´egionalisation , on peut ´ecrire

que la composante spatiale Z

k0

(x) :

Z

k0

(x

0

) =

n

X

α=1

w

k0 α

Z(x

α

),

le syst`eme de krigeage pour la composante spatiale Z

k0

(x) s’´ecrit :

n

X

β=1

w

k0 β

γ(x

α

+x

β

) +µ

k0

k0

(x

α

+x

β

) pour α= 1, . . . , n

n

X

β=1

w

k0 β

= 0

. (6.3)

On obtient alors une carte pour chacune des composante spatiale caract´eristique des

´

echelles kidentifi´ees par le mod`ele de variogrammes emboˆıt´es (fig. 6.4c). Les cartes

corres-pondant `a chaque composante du variogramme peuvent ˆetre additionn´ees pour obtenir la

carte krig´ee de la variable consid´er´ee (fig. 6.4 d). Cette technique de krigeage pr´esente des

analogies avec certaines m´ethodes d’analyses spectrales (Chil`es & Guillen, 1984).

6.2 Les mod`eles de variogrammes emboˆıt´es 43

Fig. 6.4. Principe de la mod´elisation de l’identification des structures spatiales `a plusieurs ´echelles a : simulation d’un champ gaussien `a plusieurs ´echelles, point ; b : variogramme exp´erimental (point) et mod`ele de variogrammes emboˆıt´es (courbe lisse) constitu´e de 3 mod`eles de variogrammes : un mod`ele gaussien, un mod`ele sph´erique et un mod`ele de Bessel, chacun ayant des port´ees diff´erentes repr´esentative d’une ´echellek; c : krigeage filtrant de chaque composante du mod`ele du variogramme emboˆıt´e ; d : Somme des composants krig´es ; e : donn´ees simul´ees en a.

7

Les statistiques spatiales et les donn´ees de comptage

La conservation des populations animales est un enjeu majeur de l’´ecologie, qui repose

essentiellement sur la gestion de ces populations, le plus souvent sur de grandes aires

g´eographiques (Pollock et al., 2002). La gestion d’une population passe d’abord par son

´

echantillonnage qui va permettre son recensement. De l’´echantillonnage des populations

sont issues des donn´ees de comptage qui sont utilis´ees pour estimer la taille des

popula-tions cibles (Kingsley & Reeves, 1998; Grigg et al., 1999) ou pour caract´eriser leur structure

spatiale (Isaak & Russel, 2006).

Une caract´eristique commune des donn´ees de comptage est qu’elles sont distribu´ees de

mani`ere dissym´etrique, et contiennent plus de z´eros qu’une distribution statistique classique

(Clarke & Green, 1998; Flechter et al., 2005). La forme de ces distributions statistiques

peut ˆetre attribu´ee `a la nature h´et´erog`ene du milieu de vie des populations animales et/ou

`

a l’inh´erente h´et´erog´en´eit´e de la distribution des populations, par exemple une partie de la

zone ´echantillonn´ee ne correspond pas `a un habitat adapt´e `a l’esp`ece consid´er´ee(Gaston,

1994). La forte pr´esence de z´eros peut ´egalement ˆetre attribu´ee au fait que l’esp`ece n’´etait

que rarement pr´esente lors de l’´echantillonnage (e.g. `a cause de la migration ) ou alors que

l’observateur ne peut pas d´etecter tous les individus `a cause du comportement cryptique de

certaines esp`eces.

Ainsi, les statistiques spatiales classiques d´evelopp´ees dans un cadre gaussien, sont dans

la plupart des cas inadapt´ees `a des donn´ees de comptage. Par exemple, les variogrammes

calcul´es `a partir de ce type de donn´ees sont g´en´eralement proches d’un variogramme `a effet

de p´epite, il n’est alors pas possible de d´etecter des structures spatiales. Quand les donn´ees

sont non-gaussiennes, les mod`eles hi´erarchiques sont une alternative prometteuse pour ce

type de donn´ees .

Les mod`eles hi´erarchiques r´ef`erent `a une strat´egie de construction de mod`ele, o`u l’on

d´efinit des variables latentes organis´ees en niveau discret. Ces niveaux d´ecrivent des

proces-sus conceptuels non observ´es appel´es processus latents ; ces niveaux sont reli´es de mani`ere

probabiliste (Banerjee et al., 2003). Bien que de nombreuses ´etudes proposent des mod`eles

hi´erarchiques et les d´eveloppent dans la plupart des cas dans un contexte bay´esien (Ver Hoef

& Frost, 2003; Thogmartin et al., 2004; Cunningham & Lindenmayer, 2005). Monestiez

et al. (2006) proposent un mod`ele hi´erarchique d´evelopp´e dans un contexte fr´equentiste ;

ce mod`ele hi´erarchique permet `a ces auteurs de proposer un estimateur de variogramme

corrig´e permettant de prendre en compte la variabilit´e issue du processus de comptage,

en faisant l’hypoth`ese que le processus d’observation est de caract`ere poissonnien. Cette

hypoth`ese consid`ere qu’un individu compt´e r´esulte d’un ”al´ea de la rencontre” au cours de

l’´echantillonnage.

Pour mod´eliser la distribution des populations animales nous proposons un mod`ele

hi´erarchique coupl´e aux g´eostatistiques pour surmonter les difficult´es associ´ees aux donn´ees

issues de comptage de population animale. Le mod`ele hi´erarchique que nous envisageons

est compos´e de trois niveaux :

– 1 er niveau : Le nombre d’individus par observation est mod´elis´e par une loi discr`ete

et positive.

– 2 e niveau : Les observations sont distribu´ees selon une loi de probabilit´e conditionn´ee

par la r´ealisation d’un processus sous-jacent, correspondant `a la densit´e th´eorique

d’observation.

– 3 e niveau : Le processus sous-jacent est distribu´e selon une loi de probabilit´e destin´ee

`

a mod´eliser sa propre structure.

Ce mod`ele a pour vocation d’ˆetre utilis´e pour caract´eriser la distribution spatiale et, si

le contexte le permet, de caract´eriser les domaines d’´echelles de la distribution de la

po-pulation. Ce mod`ele a ´egalement pour vocation d’estimer des abondances de population

spatialis´ee ainsi que l’erreur d’estimation associ´ee. Notre approche peut typiquement

s’ap-pliquer au comptage d’animaux `a partir d’´echantillonnage en transect, (voir section 4.4

m´ethode d’´echantillonnage de population animale). Le d´eveloppement de ce mod`ele adapt´e

aux populations animales a fait l’objet de la r´edaction d’un article (voir Annexes Article 2).

Article 2 : Coupling a hierarchical model with geostatistics to model the spatial distribution

of wildlife population : an application to transect survey data.

Bellier, E. Monestiez, P. G. Certain, J. Chadœuf, V. Bretagnolle en r´evision