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2 – Paramétrage du modèle d’inondation par incursion marine

Planche 1 Les infrastructures portuaires et le bât

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a b c d e f g h i j Wharf, 19.05.2003 [038] Wharf, 19.05.2003 [037] Wharf, 19.05.2003 [039] Port de l'Amitié, 19.05.2003 [217] Terjit Vacances, 28.01.2005 [1185]

Plage des Pêcheurs, 28.01.2005 [1182]

Plage des Pêcheurs, 06.01.2005 [938]

Plage des Pêcheurs, 25.12.2004 [715]

Plage des Pêcheurs, 25.12.2004 [677]

Cabanons, 04.02.2005 [1321]

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dunaire en perturbant les échanges dune/plage : ils provoquent une rupture dans le continuum des échanges sédimentaires mais risquent, surtout, d’entraîner une surfréquentation (Benedittini

et al., 2005) et, partant, de fragiliser le milieu. Enfin, les épaves de navires [cf. Planche 1 c]

échouées le long de la côte ont un rôle certain dans l'évolution de la plage : elles représentent des rugosités, c’est à dire des obstacles au transit littoral.

Quant aux plans de développement du site portuaire envisageant la conversion de la zone d’accumulation artificielle au nord de la jetée en aire de stationnement, ils menacent directement l’environnement côtier : l’inquiétude est naturellement présente à l’esprit des experts littoralistes, compte tenu de la manière dont se concluent beaucoup de marchés publics dans le pays… Il serait périlleux en effet de faire l’économie d’une étude d’impact prenant en compte l’ensemble des facteurs de la dynamique littorale, examinant toutes les alternatives et s’inscrivant dans un plan d’aménagement concerté (Benedittini et al., 2005).

Les activités : le prélèvement de matériaux

Engagé dans deux guerres apparemment contradictoires – celle contre le sable et celle en sa faveur –, le gouvernement a fort à faire pour protéger sa capitale et le littoral proche. Car n’étant pas considéré comme une denrée rare, le matériel sédimentaire est l’objet de prélèvements assidus : on a estimé à cinquante camions (de 5 à 6 mètres cubes chacun), sa production quotidienne125 entre la plage des pêcheurs et le Wharf (Adu, 2003 a)… Une autre source évalue ce pillage du cordon à une vingtaine de camions par jour. Pour C. Ayad enfin, entre 1975 et 1992, plus de 2.7 millions de tonnes de sable auraient été extraites illégalement par des entreprises du bâtiment, soit approximativement 210 tonnes journalières (Ayad, 2006 b) dans les vastes « zones d’emprunt » (IGN, 1981) de la commune d’El Mina. Naturellement, il n’est pas question ici de nous fier sans réserve à ces chiffres : la plus légitime prudence reste de mise. Il n’en reste pas moins que ces témoignages coïncident et corroborent l’hypothèse selon laquelle Nouakchott, capitale des sables, serait autant menacée par les marchands de sable du cordon que par l’océan. L’information a fait la une du quotidien Nouakchott Info à deux reprises au mois de mars 2006. La société capverdienne Central de Britagem Cabo Verde SA en partenariat avec l’entreprise hollandaise Boskalis International projetteraient en effet d’importer de Mauritanie près de trois millions de mètres cubes de matériau (Nouakchott Info n°948, 2006 : 3). Et comme on ignore encore où l’extraction aura lieu (à l’intérieur des terres ou sur le littoral), la menace n’en est que plus redoutable : une altération, même localisée, de la micro-topographie a souvent des conséquences catastrophiques dès lors qu’aucune étude d’impact n’est planifiée en amont.

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Le cordon a donc été et est encore une zone particulièrement prélevée par les bâtisseurs de capitale : la proximité de la ville impliquant des coûts de transport réduits et la pureté du matériau extrait expliquent cela. Entre l'usine de plâtre et de gypse Samia et le PK 7 de la route de Rosso, de nombreux cratères, stigmates d’une intense activité extractive, défigurent le paysage [cf. Planche 2 a, d, e, f]. Ici aussi, malgré les décrets promulgués, l’exploitation se poursuit alors même que la zone est lotie depuis 1993 : des charretiers viennent souvent s'y approvisionner en coquillages126 et/ou en sable suivant les besoins des briqueteries artisanales. Plus récemment, les modules F Nord, L, G et K de Tevragh-Zeïna, le centre émetteur, sont devenus des secteurs d’extraction fréquentés : les cratères y abondent, dont l’un profond de quelque 200 mètres. Un corollaire inquiétant de cette exploitation est le déversement par les « camionneurs affiliés à la [Fédération Nationale des Transporteurs de Mauritanie (FNT)] (...) de produits hautement toxiques (huiles de vidange, gasoil) sur la piste de manière à endurcir le sol sableux et permettre le passage de leurs véhicules » (Nouakchott Info n°636, 2004).

Le réseau viaire

Si l’architecture et l'état du réseau viaire sont de bons indicateurs de la capacité des pouvoirs publics à aménager et gérer un territoire (Staszak, 1989), ils informent également, dans les villes du Sud, sur les comportements des citadins à l’égard des infrastructures planifiées. À Nouakchott, l’extension rapide du tissu urbain, l’usage croissant des automobiles et le regain d’intérêt pour la zone de la plage, sont à l’origine du développement anarchique et débridé des voies de circulation qui franchissent et fragilisent le cordon protecteur. Ainsi les échanges sont- ils particulièrement denses entre la capitale et les campements de pêcheurs des PK 28 et PK 65 au sud, les villages Imraguen au nord. Et s’il est probable que la nouvelle route nationale capte une part croissante du trafic en direction de Nouadhibou, celui-ci reste intense sur le littoral nouakchottois : les habitudes ont, certes, un peu à voir avec cela mais, surtout, les postes de contrôle à l’entrée de la cité n’ont rien perdu de leur impopularité dans l’esprit des transporteurs… Dès lors, afin de lutter contre ces dérives préjudiciables pour le milieu, la Cun et ses partenaires ont imaginé gagner de vitesse les promoteurs de la ville informelle en ouvrant de nouvelles voies : des pistes récemment stabilisées permettent d’accéder à l’océan via le cordon littoral (Adu, 2003 a). Or, ces aménagements ne font qu’aggraver une situation déjà critique en renforçant localement la pression liée à la circulation automobile…

En Afrique de l’Ouest, le défaut d’infrastructures routières constitue une entrave à la compétitivité des économies et des entreprises. Long de 431 706 kilomètres (dont 164 700

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Ils servent d’agrégat pour les bétons et les enrobés bitumineux.

Planche 2 : L'activité extractive