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Les fonctions logarithme et exponentielle

Proposition 7.11 1. Siα= 0, la fonctionx7→xαest la fonction constante égale à 1.

2. Siα6= 0,pαest une bijection de ]0,+∞[ sur]0,+∞[, de bijection réciproquep1 α. 3. Siα <0,limx→0

x>0 xα= +∞,limx→+∞xα= 0. La fonction pα est strictement décroissante sur ]0,+∞[.

4. Si α >0, limx→0 x>0

xα = 0,limx→+∞xα= +∞, pα se prolonge par continuité en 0 en une fonction de classeC0 sur[0,+∞[, strictement croissante.

5. Siα≥1,pαse prolonge par continuité en 0 en une fonction de classeC1 sur [0,+∞[.

6. Si0< α <1,pα n’est pas dérivable en0. Son graphe y admet une demi-tangente verticale.

7.4 Les fonctions logarithme et exponentielle

7.4.1 Rappels : fonctions logarithme et exponentielle

Dans certains ouvrages, dont celui-ci, le logarithme népérien est défini comme étant la primi-tives’annulant en1 dex7→ 1x sur l’intervalle]0 +∞[. Cette définition nécessite la connaissance du théorème d’existence des primitives de fonctions continues, ce que nous n’aborderons que dans le chapitre 8.2.

Théorème 7.12 (et Définition) Il existe une unique fonction, noté ln, appelée le logarithme népériendéfinie, de classeC1 sur ]0,+∞[vérifiant,

1. ln 1 = 0

0 1

0 1

α=−1/2 α= 1 α= 1/3 α= 5/3

Figure7.2 – Les graphes de différentes fonctions puissances 2. ln0(x) =x1

De ceci, on peut déduire immédiatement les propriétés suivantes Proposition 7.13 1. Pour tousx, y >0,ln(xy) = lnx+ lny

2. Pour toutx >0,αrationnel, ln(xα) =αlnx.

3. ln∈ C(R+∗)est strictement croissante surR+∗,limx→0 x>0

lnx=−∞,limx→+∞lnx= +∞

Preuve. Prouvons par exemple le point 2. Fixonsαrationnel et considérons la fonctionf définie surI= ]0,+∞[parf(x) = ln(xα). Cette fonction est de classe C1surI, on af(1) = 0 et

f0(x) =αxα−1 1 xα =α1

x

On en déduit quef(x) =αln(x)pourx∈I, ce qui est ce que nous cherchons.

En ce qui concerne le point 3., la stricte croissance deln est issue de la stricte positivité de sa dérivée. On déduit de ceci queln 2>0. Le point 2. implique que ln 2n =nln 2 pour toutn∈Z. 2n etnln 2 tendent vers+∞lorsquen→+∞, on en déduit alors quelimx→+∞lnx= +∞.

Dans la plupart des cours de terminale actuels, la fonction exponentielle est définie comme étant la seule solution valant1 en 0 de l’équation différentiellef0 =f. Cette définition nécessite la connaissance de résultats d’existence de solutions d’équations différentielles et nous préférons adopter ici une autre définition : d’après le point 3 de la question précédente et ln0(x) = 1x >0 pourx >0,lnréalise une bijection strictement croissante de classeCdeR+∗ surR, ce qui mène à la définition et aux résultats ci-dessous.

Théorème 7.14 (et Définition) La fonction exponentielle, notée exp, est définie comme la bijection réciproque deln :R+∗→R. On a donc par ce qui précède :

1. exp :R→R+∗ (donc en particulierexp(x)>0pour toutx) est strictement croissante avec

x→−∞lim exp(x) = 0 et lim

x→+∞exp(x) = +∞.

2. exp∈ C(R)et, pour toutx∈R, exp0(x) = 1

(exp−1)0(exp(x)) = 1

ln0(exp(x))= exp(x). 3. exp(0) = 1et pour tous x, y∈R,exp(x+y) = exp(x).exp(y).

4. Pour toutx∈R,αrationnel,exp(α.x) = (exp(x))α. Exemples et Remarques

1. Concernant la définition usuelle des cours de terminale actuels, on pourra remarquer que la fonction exponentielle est bien l’unique fonctionf dérivable sur R telle que f0 =f et f(0) = 1. En effet, on a déjà bienexp(0) = 1etexp0 = expsurR. Réciproquement, sif0 =f sur R, alors f0(x) exp(−x)−f(x) exp(−x) = 0 pour toutx∈ R c-à-d x7→f(x) exp(−x) est de dérivée nulle surR. Cela implique qu’il existeA∈Rtel quef(x) exp(−x) =Ai.e.

f(x) =Aexp(x)pour toutx∈Ret, si de plusf(0) = 1, alorsA= 1d’oùf = exp.

2. En posant e = exp(1) (ssi lne = 1), le point 4. implique que pour tout α rationnel, eα= exp(α). On note en géréral, pourxréel,

ex:= exp(x).

Les règles de calcul fondamentales sur les puissances sont respectées (a) e0= 1,

(b) pourx, yréels,ex+y=ex.ey,

(c) pourxréel,αrationnel,(ex)α=eαx.

0 1 e

0 1 e

y= lnx y=ex y=x

Figure7.3 – Les graphes y= lnxety=ex

7.4.2 Croissances comparées

Proposition 7.15 1. Soit αun nombre rationnel,

x→+∞lim xαex= +∞

2. Soit αun nombre rationnel,

x→+∞lim xαe−x= 0 3. Soit α >0, un nombre rationnel,

limx→0 x>0

xαlnx= 0 4. Soit α <0, un nombre rationnel,

x→+∞lim xαlnx= 0

Preuve. La difficulté majeure est de prouver le point 1. Soitnun entier naturel etx∈R. D’après la formule de Taylor avec reste intégral à l’ordren+ 1entre0et x1, on a :

ex = 1 +x+· · ·+xn

n! +xn+1 n!

Z 1 0

(1−u)n

| {z }

≥0

exp(n+1)(xu)

| {z }

=exu≥0

≥ 1 +x+· · ·+xn n! .

Fixons maintenant, pour un nombre rationnelαdonné, un entier n∈N strictement supérieur à

−α. On a donc :

∀x > 0 , xαex ≥ xα+· · ·+ 1

n!xα+n −→

x→+∞ +∞,

la limite à droite étant une conséquence de l’inégalitéα+n >0, d’où la limite annoncée en vertu du théorème des gendarmes.

Pour le deuxième point, il suffit de se rappeler quee−x= e1x. On a donc xαe−x= 1

x−αex.

D’après le point 1., le membre de droite de cette égalité tend vers 0 car son dénominateur tend vers+∞.

Les points 3. et 4. sont des conséquences du point 2. puisqu’en posant y=−αlnx, on obtient (α >0etx→0+) ou (α <0etx→+∞)

ssiy→+∞, ainsi quexαlnx=−α1ye−y −→

y→+∞0.

7.4.3 Exponentielles et logarithmes de base a > 0, fonctions x 7→ x

α

avec α ∈ R

Lorsque a∈R+∗ etx∈Q, on a par ce qui précède :

ln(ax) =xlna donc ax= exp(xlna). Nous définissons alors, pourx∈R\Q:

ax:= exp(xlna) (on a donc ainsi : ln(ax) =xlna).

Pour a = exp(1) =e∈R, on a donc en particulier avec cette définitionex = exp(xln(e)) = exp(x), d’où cette notation !

Lorsque a6= 1, expa : x∈R7→ax ∈]0,+∞[ est une bijection deRsur ]0,+∞[. Sa bijection réciproque est la fonctionlna : ]0,+∞[→R, définie par

lna(x) =lnx lna.

La valeur a= 10 est particulièrement prisée en physique-chimie, par exemple pour définir le pH d’une solution ou le bruit en décibels. Elle est notée le plus souvent parln10=log.

Pour α un réel quelconque, nous venons donc de définir aussi la fonctionpα parpα(x) =xα sur l’intervalle]0,+∞[. Ces fonctions ont déjà été étudiées pour les valeurs deαrationnelles et les résultats des propositions 7.10, 7.11 sont encore valables avec des exposants réels.

De même, les résultats de proposition 7.15 sont encore valables avec des exposants réels.

1. Cette formule sera établie au théorème 9.2 du chapitre 9 sur les développements limités

7.5 Fonctions trigonométriques réciproques

Les généralités sur les fonctions réciproques montrent que celles-ci servent à résoudre une équation du type f(x) = y d’inconnue x pour un certain paramètre y. Modulo l’hypothèse de bijectivité, on obtient que la seule solution d’une telle équation estx=f−1(y).

D’un intérêt particulier sont les équations trigonométriques, i.e faisant intervenir les fonctions tan, sin, cos etc. Certaines d’entre elles pourront être résolues grâce aux fonctions réciproques arctan,arcsin,arccos, etc.

Le lecteur doit cependant être conscient que la périodicité des fonctions trigonométriques usuelles est un obstacle à leur inversion.

7.5.1 La fonction arctan

La fonctiontanest définie partan(x) := sincosxx en tout pointxtel quecosx6= 0. Elle est donc définie sur

R\ {π

2 +kπ, k∈Z}.

La fonctiontan est impaire etπ-périodique et l’on a la proposition suivante qui résume ses pro-priétés :

Proposition 7.16 1. La fonction tanrestreinte à l’intervalle

π2,+π2

est de classeC. 2. Sa dérivée est donnée par la formule tan0(x) = 1 + tan2xet est donc >0 (sur l’intervalle

π2,+π2 ).

3.

lim

x→π 2 x< π2

tanx= +∞, lim

x→−π 2 x>−π 2

tanx=−∞,

4. tan 0 = 0,tanπ4 = 1, etc.

On en déduit donc que

Théorème 7.17 1. tandéfinit une bijection de

π2,+π2

sur R. Sa bijection réciproque est notéearctan.

2. arctanest une fonction strictement croissante deR sur

π2,+π2 . 3. arctanest de classeC sur Ret sa dérivée est définie surRpar

arctan0(x) = 1 1 +x2 4.

x→+∞lim arctanx= +π 2, lim

x→−∞arctanx=−π 2, 5. arctanest impaire,arctan(0) = 0,arctan 1 = π4, etc.

Concernant la résolution d’équations, on a

Proposition 7.18 Soit y ∈ R fixé. x est solution de l’équation tanx= y si et seulement si il existe un entier relatifk tel quex= arctany+kπ.

La proposition suivante, qui se prouve en étudiant la dérivée du membre de gauche, permet de ramener l’étude dearctanxen+∞à celle en0.

Proposition 7.19 Pour toutx >0, on a

arctanx+ arctan 1 x =π

2

π2

−-1π4 0

π 4

1

π 2

π2 -1−π4 0 π41 π2 y= tanx y= arctanx y=x

Figure7.4 – Les graphes de y= tanx,x∈]−π2,π2[ety= arctanx,x∈]−1,+1[

7.5.2 La fonction arcsin

La fonction sin est impaire et 2π-périodique, de classe C sur R. La proposition suivante résume ses propriétés sur l’intervalle

π2,+π2 .

Proposition 7.20 1. La fonction sinrestreinte à l’intervalle

π2,+π2

est de classeC. 2. Sur cet intervalle, sa dérivée est donnée par la formulesin0(x) = cosx=p

1−sin2xet y est donc>0.

3. sin 0 = 0,sinπ2 = +1,sin−π2 =−1,sinπ4 =

2 2 , etc.

On en déduit donc que

Théorème 7.21 1. sindéfinit une bijection de

π2,+π2

sur[−1,+1]. Sa bijection réciproque est notéearcsin.

2. arcsinest une fonction continue strictement croissante de [−1,+1] sur

π2,+π2 . 3. arcsinest de classeC sur ]−1,+1[et sa dérivée y est définie par par

arcsin0(x) = 1

1−x2 = (1−x2)12 4. arcsinest impaire, arcsin(0) = 0,arcsin 1 = π2, etc.

5. Le graphe dearcsin admet des demi-tangentes verticales aux pointsx=±1.

Concernant la résolution d’équations, on a

Proposition 7.22 Soity∈[−1,+1]fixé.xest solution de l’équationsinx=y si et seulement si il existe un entier relatifktel que x= arcsiny+ 2kπ oux=π−arcsiny+ 2kπ.

π2 -1

π4 0

π 4

1

π 2

π2 -1 −π4 0 π4 1 π2 y= sinx y= arcsinx y=x

Figure7.5 – Les graphes dey= sinxet y= arcsinx

7.5.3 La fonction arccos

La fonctioncosest paire et2π-périodique, de classeC surR. La proposition suivante résume ses propriétés sur l’intervalle[0, π].

Proposition 7.23 1. La fonction cosrestreinte à l’intervalle [0, π] est de classeC. 2. Sur cet intervalle, sa dérivée est donnée par la formule cos0(x) =−sinx=−√

1−cos2x et y est donc<0.

3. cos 0 = 1,cosπ2 = 0,cosπ4 =

2

2 ,cosπ=−1etc.

On en déduit donc que

Théorème 7.24 1. cosdéfinit une bijection de[0, π]sur[−1,+1]. Sa bijection réciproque est notéearccos.

2. arccosest une fonction continue strictement décroissante de [−1,+1]sur [0, π].

3. arccosest de classeC sur ]−1,+1[ et sa dérivée y est définie par arccos0(x) =− 1

1−x2 =−(1−x2)12 4. arccos(1) = 0,arccos−1 =π,arccos 0 =π2, etc.

5. Le graphe dearccosadmet des demi-tangentes verticales aux pointsx=±1.

Concernant la résolution d’équations, on a

Proposition 7.25 Soity∈[−1,+1]fixé.xest solution de l’équation cosx=y si et seulement si il existe un entier relatifktel que x= arccosy+ 2kπ oux=−arccosy+ 2kπ.

On a la relation suivante entrearcsin etarccos. La preuve en est aisée en dérivant le membre de gauche. Cette relation est à rapprocher de la formule de trigonométrie bien connue cosx = sin(π2−x)valable pour tout réelx.

Proposition 7.26 Pour toutx∈[−1,+1],arcsinx+ arccosx=π2

-1 -1/2 0 1/2

π 4

1

π 2

π

-1 -1/2 0 1/2π4 1 π2 π

y = cosx y= arccosx y=x

Figure7.6 – Les graphes dey= cosxet y= arccosx