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CHAPITRE III CADRE DE RÉFÉRENCE

III.6 L’adaptation : un concept au cœur de l’intervention avec les TIC auprès des

III.6.4 Les critères ergonomiques de Bastien et Scapin (1993)

Outre les règles du W3C, les critères ergonomiques de Bastien et Scapin (1993) constituent depuis leur publication en 1993 « des règles ou des guides » pour orienter des choix de conception et de sélection des technologies vers des pistes ergonomiques solides, sans pour autant sacrifier l'aspect mercatique ou esthétique des technologies. La généralité

l’adaptation de toute technologie ou tout élément de la situation pédagogique, nous a incitée à les traiter comme une balise pouvant servir à l’adaptation des interventions avec les TIC auprès des élèves qui ont des incapacités intellectuelles. Dans ce qui suit, nous présentons sommairement ces règles.

• Règle 1 Le guidage : Il consiste en l’ensemble des moyens mis en œuvre pour conseiller, orienter, informer et guider l'utilisateur lors de ses interactions avec l'ordinateur (tableau 5).

Tableau 5 : Ensemble de moyens pour appliquer la règle de guidage (Bastien et Scapin, 1993)

Moyen En quoi il consiste Exemple d’application

Incitation

Inciter l'utilisateur à effectuer des actions spécifiques en lui

fournissant des indices

Guider les entrées de données en indiquant le format adéquat et les valeurs acceptables : Date (jj/mm/aa) Groupement/distinction

entre items

Grouper différents éléments visuels de façon cohérente et ordonnée par localisation ou par

format

Utiliser un symbole et la couleur rouge pour les boîtes

de dialogue d'alerte ou d'erreur.

Rétroaction immédiate

S’assurer que la technologie réponde à l'utilisateur en fonction des actions et des

requêtes de ce dernier.

Dans les cas où le traitement est long, une information indiquant à l'utilisateur que

le traitement est en cours devrait lui être fournie.

Lisibilité

S’assurer que les caractéristiques lexicales de présentation des informations

sur l’interface facilitent la lecture de ces informations.

Il est préférable de présenter un texte avec quelques lignes

longues plutôt que de nombreuses lignes courtes.

l'interface qui ont un rôle dans la réduction de la charge perceptive ou mnésique des utilisateurs, de même que dans l'augmentation de l'efficacité du dialogue (ibid.) (tableau 6).

Tableau 6 : Ensemble de moyens pour appliquer la règle de charge de travail (Bastien et Scapin, 1993)

Composante En quoi elle consiste Exemple d’application

Concision Réduire la charge de

travail au niveau perceptif et mnésique pour ce qui est des éléments

individuels d'entrée ou de sortie.

Lorsqu'une unité de mesure est associée à un champ de données, celle-ci doit faire partie du label du champ

plutôt qu'être saisie par l'utilisateur. Brièveté Limiter le travail de lecture, d'entrée et les étapes par lesquelles doit passer

l'utilisateur Actions minimales Limiter les étapes par lesquelles doit passer l'utilisateur

Par exemple, ne pas demander aux utilisateurs

d'entrer des données qui peuvent être déduites par le

système. Densité

informationnelle

Réduire la charge de travail du point de vue perceptif et mnésique, pour des ensembles d'éléments et non pour des

items.

Limiter la densité informationnelle de l'écran,

en affichant seulement les informations nécessaires.

le système des actions explicites des utilisateurs et le contrôle qu'ont les utilisateurs sur le traitement de leurs actions (tableau 7).

Tableau 7 : Ensemble de moyens pour appliquer la règle de contrôle explicite (Bastien et Scapin, 1993)

Composante En quoi elle consiste Exemple d’application

Actions explicites

Expliciter la relation entre le fonctionnement de l'application

et les actions des utilisateurs.

L'entrée des commandes doit se terminer par une indication de fin (« Entrée », « OK ») à laquelle des

possibilités d'édition doivent être préalables.

Contrôle utilisateur

L'utilisateur doit pouvoir contrôler le déroulement du

traitement informatique en cours.

Autoriser l'utilisateur à interrompre tout traitement en cours.

• Règle 4 : l’adaptabilité : Ce critère correspond à la capacité de la technologie à réagir selon le contexte et selon les besoins et préférences des utilisateurs (tableau 8).

Tableau 8 : Ensemble de moyens pour appliquer la règle de l'adaptabilité (Bastien et Scapin, 1993)

Composante En quoi elle consiste Exemple d’application

Flexibilité

Mettre à la disposition des utilisateurs des moyens pour personnaliser l'interface afin de rendre compte de leurs stratégies ou habitudes de travail et

des exigences de la tâche.

Les utilisateurs doivent pouvoir désactiver les

affichages inutiles. Considération de

l'expérience de l'utilisateur

Le système doit respecter le niveau d'expérience de l'utilisateur.

Prévoir des choix d'entrée pas-à-pas ou multiples

selon l'expérience des utilisateurs.

d'une part d'éviter ou de réduire les erreurs, d'autre part de les corriger lorsqu'elles surviennent (tableau 9).

Tableau 9 : Ensemble de moyens pour appliquer la règle de gestion des erreurs (Bastien et Scapin, 1993)

Composante En quoi elle consiste Exemple d’application

Protection contre les

erreurs

Mettre en place des moyens pour détecter et prévenir les erreurs.

Envisager toutes les actions possibles sur une interface comme les appuis accidentels des touches du clavier afin que les entrées non attendues soient

détectées. Qualité des

messages d'erreur

S'assurer que l'information donnée aux utilisateurs sur la nature des erreurs commises (syntaxe, format, etc.) et sur

les actions à entreprendre pour les corriger soit pertinente, facile à lire et

exacte.

Utiliser un vocabulaire neutre, non personnalisé, non réprobateur dans les messages

d'erreurs; éviter l'humour. Correction

des erreurs

Mettre à la disposition des utilisateurs des moyens pour corriger leurs erreurs.

Fournir la possibilité de modifier les commandes lors de

leur saisie.

• Règle 6 L’homogénéité/cohérence : Cette règle consiste à s’assurer de la conservation des choix de conception d'interface pour des contextes identiques, et différents pour des contextes différents. Par exemple, toujours afficher au même endroit l'incitation pour la saisie des données ou des commandes.

• Règle 7 La signifiance des codes et dénominations : Cette règle implique une adéquation entre l'objet ou l'information affichée ou entrée, et son référent. Par exemple, rendre les règles d'abréviation explicites.

• Règle 8 La compatibilité : Elle consiste à accorder les caractéristiques des utilisateurs et des tâches avec l'organisation des sorties, des entrées et du dialogue d'une application

relatifs à la tâche à réaliser.

À notre avis, les critères de Bastien et Scapin (1993) sont très pertinents pour l’élaboration de notre référentiel puisqu’ils sont beaucoup plus explicites et opérationnalisables que les prescriptions du W3C au regard de la dimension cognitive de l’utilisation des TIC. Toutefois, ils ne ciblent pas les personnes qui ont des incapacités intellectuelles.

III.7 Des modèles et des théories pour l’étude de l’intervention avec les TIC auprès